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21 avril 2015 21 h 00 min
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La langue arabe : le point de vue du prof

L’invité de Domi : Tarek Abouelgamal, le prof d’arabe

Tarek est doctorant à la Sorbonne, et fait des recherches sur l’enseignement de l’égyptien en France. Il écrit donc beaucoup de choses sur le sujet, alors qu’écrire ici ? Ce qu’il ne peut exprimer dans un cadre universitaire, ses sentiments pour cette langue. Voyons plutôt :

Pourquoi j’aime la langue arabe ?

1. Elle est musicale : ai-je encore besoin de dire que celui qui n’a pas lu la poésie arabe (préislamique, omeyyade, abbasside, andalouse, moderne ou dialectale) rate absolument quelque chose de magistral ? Lorsqu’on lit la poésie arabe classique, on se pose souvent la même question : Ai-je vraiment lu de la poésie auparavant ?! Bref, si ces Arabes du désert qui vivaient au Vème siècle ont excellé en quelque chose ce sera, sans aucun doute, en poésie. Mais attention ! pour se rendre compte de sa musicalité, il ne suffit pas d’en lire la traduction… il faut l’écouter en arabe, même si l’on n’y comprend rien. Et j’ajoute que ma préférence va naturellement à la poésie préislamique, source de finesse, de beauté, de puissance d’émotion… Cette fierté entre tribus guerrières, si chère à l’Arabe… Regardons cela par exemple :

A l’aiguade, c’est l’eau pure que nous buvons,
L’eau trouble et boueuse aux autres laissons !

La terre est devenue trop étroite pour nous, tant nous l’avons emplie
Et la surface des flots, nous l’emplirons de nos vaisseaux !

Dès qu’un de nos garçons a l’âge d’être sevré
Les puissants devant lui tombent prosternés

Traduction de Heidi Toelle

Alors que c’est beau (très beau en arabe), on le croit quand même brut ce petit Bédouin…

2. Elle est riche : Une langue qui vient de loin. De très loin. Au moins 15 siècles d’histoire attestée, sans grandes réformes, sans grande mutation. Rien que l’évolution normale de la langue. L’arabe, c’est une richesse historique mais aussi géographique qui nous donne tous les dialectes arabes d’aujourd’hui. De l’Irak jusqu’au Maroc en passant par l’Egypte, la Palestine… Et même à Malte on parle arabe (mais il ne faut pas le leur dire 🙂 ).
L’arabe est également une langue européenne, la seule langue non-européenne qui ait vécu autant de temps sur le Vieux Continent au point même d’être la langue officielle de l’immense majorité du sud de l’Europe pendant plusieurs siècles. C’est depuis François 1er que l’on enseigne l’arabe en France et c’est aujourd’hui la deuxième langue la plus parlée de France. Mais pour se rendre compte de la richesse de cette langue, il faudra lire des milliers de pages et visiter plusieurs fois différents pays/régions du Monde Arabe.

3. Elle est logique : Personnellement je trouve que cette langue est logique (chaque langue a sa logique bien évidemment) mais l’arabe étant basé sur une idée qui joue le rôle de fil conducteur, il bénéficie d’une logique particulière. L’idée n’est familière qu’à ceux qui ont au moins abordé l’arabe. Il s’agit de l’idée de racine – 3, 4 et parfois 5 (mais souvent 3) lettres qui expriment une idée. Ces lettres garderont le même ordre pour exprimer les différentes formes morphologiques de la langue. Par exemple la racine KTB (écrire) nous donnera des mots comme KaTaB (il a écrit), yaKTuB (il écrit), maKTaB (le bureau), maKTaBa (librairie, bibliothèque), KiTaB (le livre)… et le fameux maKTuB que l’on traduit par « destin » mais qui signifie en arabe « ce que Dieu nous a écrit ».
Toute la morphologie de la langue arabe est donc organisée de cette manière et les lettres ajoutées à la racine suivront la même logique, selon leur ordre et leur place on pourra deviner le sens du mot si l’on en connaît la racine.

4. Elle est multidimensionnelle : Il s’agit là d’un combat personnel. L’arabe de nos jours est cantonné à une langue de musulmans… une langue d’immigrés. Bref… je ne vous apprends rien en disant que l’arabe n’a pas bonne presse !
Pourtant cette langue, en plus de son héritage culturel immense, joue encore un rôle très important dans notre monde actuel. L’arabe n’est pas seulement la langue qui a permis à l’Europe qui venait de sortir du Moyen-Âge de comprendre ce qu’Aristote écrivait en traduisant Averroès. Ce n’est pas seulement la langue qui a permis à ces mêmes Européens de se former en médecine à travers les traductions d’Avicenne. Ce n’est pas seulement la langue par laquelle l’Occident a appris ce que le chiffre zéro ou l’alcool (en tant que médicament) voulaient dire. C’est aussi en 2015 la langue d’une jeunesse « connectée » et « branchée », une jeunesse qui parle plusieurs langues européennes mais qui est toujours contente de savoir qu’un Européen peut faire l’effort d’apprendre sa langue et ainsi de faire un pas vers elle. C’est la langue d’une jeunesse insatisfaite de son présent et très ambitieuse pour son avenir.

L’arabe est une langue d’affaires aussi. Non seulement les pays les plus riches, comme les Pays du Golfe, mais aussi le Maghreb et l’Egypte, attirent de plus en plus les investisseurs étrangers avec un taux d’expatriation vers les pays arabes qui ne cesse d’augmenter.

Oh ! Si j’écris plus que cela je vais démotiver les lecteurs et pourtant je sens que je n’ai rien dit ! (tu pourras revenir, Tarek, tu es chez toi ici – Domi)

PS : Je veux rendre hommage aux 21 Egyptiens tués par l’ignorance. Ces 21 qui ont un parcours très simple mais très noble à mon avis. Quitter son pays et sa famille pour chercher du travail au milieu du chaos libyen est en soi un acte de courage. Ils étaient tous issus de la ville de Minya, la ville la plus pauvre de l’Egypte. Ils voulaient envoyer de l’argent pour leur famille et surtout pouvoir envoyer leurs enfants à l’école pour qu’ils puissent aller plus loin dans l’éducation que leurs parents. Ils ont été décapités. Contrairement à beaucoup d’autres victimes de l’ignorance, ces 21 n’ont pas bénéficié des hommages dans les tribunes les plus prestigieuses, pourtant leur combat était, à mes yeux, plus noble que beaucoup d’autres combats. Courage à leurs familles, courage à 90 millions d’Egyptiens qui se sont senti atteints par cet acte odieux.

Merci Tarek !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, Egypte, Europe, langue, logique, Monde Arabe, morphologie, racine
19 avril 2015 17 h 55 min
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Badke, le Dabke la tête à l’envers

Un spectacle époustouflant vu au 104, à Paris !

Le dialogue interculturel est à la mode, certes, mais il donne lieu parfois à un échange particulièrement fort. Ainsi, Hildegarde de Vuyst, des ballets KVS de Bruxelles, Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero, des ballets C de la B de Gand, se sont unis à l’A.M. Qattan Foundation de Ramallah pour mettre en scène onze danseurs palestiniens, cinq femmes et six hommes, dans une réinterprétation du Dabke, cette joyeuse farandole qui se danse dans toute la région au moment des mariages et des fêtes. La troupe a participé à Fréquence danse au 104 mi-avril.

Dans l’obscurité totale, on entend d’abord des frôlements, des gens que l’on ne voit pas tapent des pieds, une femme crie « Aïwa! », on lui répond en tapant trois fois dans les mains… Puis la lumière se fait, les danseurs nous tournent le dos, sautent à pieds joints, tapent d’un pied, puis des mains. L’un se retourne, ondule en rythme, puis un autre se détache du groupe. Torsions du corps, coups de hanche très orientaux, mouvements gracieux des bras, le rythme est donné. Et soudain, la musique explose, montée en boucle par Sam Serruys, composée par le Palestinien Naser Al-Faris, on dirait du Oumar Souleyman. Les danseurs sautent partout avec légèreté, rient, se rejoignent les mains sur les épaules en une file très proche du dabke traditionnel, avec une virtuosité acrobatique en plus. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai assisté à plusieurs spectacles orientaux ces derniers temps, mais j’aurais eu envie de taper des mains, personne dans le public ne le fait, alors je m’abstiens aussi, et les youyous me manquent…

Mais au-delà de cette gaieté colorée, le spectacle nous rappelle la souffrance du peuple palestinien : la musique s’arrête d’un coup et la lumière diminue comme si elle filtrait faiblement de l’extérieur, coupure de courant simulée qui fige les danseurs. Ils s’approchent les uns des autres, chuchotent, l’angoisse monte, on attend le bruit de la bombe qui va tomber c’est sûr… Puis les danseurs chantent a capella  et la danse, la vie, reprend. Dans un coin, deux femmes se tordent encore dans l’angoisse cependant. Puis la lumière et la musique reviennent, apportant de nouveau la joie. Pourtant, un homme convulse, se prend la tête dans les mains à répétition, ses nerfs lâchent, c’est ensuite une femme qui se traîne, les membres tordus comme par la torture, un homme arrive, la relève, la rejette, la force à adopter une position qui la fait souffrir, deux hommes en attrapent une autre et lui font traverser la scène couchée sur le sol, le tout entrecoupé de sauts, de tourbillons et de figures empruntées à la danse classique, la capoeira, le hip hop, et au dabke lui-même. Performance physique et psychologique des danseurs, ce spectacle en une heure nous emmène de la joie au désespoir, de l’exultation du corps à sa souffrance, et nous en ressortons galvanisés, car au final, ces danseurs nous démontrent que la vie veut vivre et que la joie est plus forte que tout.

Un extrait du spectacle ? Volontiers :

Category: Mes sorties
Tags: danse, musique, palestinien, spectacle
18 avril 2015 15 h 19 min
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Genève – le Musée Ariana

Un écrin somptueux pour un bijou de collection !

Gustave Revilliod collectionneur et mécène suisse, décide de construire un musée pour abriter ses collections et les montrer au public. Il achète un terrain sur les hauteurs de Genève, au-dessus du lac, face au Mont Blanc et fait construire un palais magnifique :

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Le musée regroupe céramique, verre et vitrail, mais aussi peinture, sculpture, livres anciens, mobilier, etc. Gustave Revilliod l’appelle Ariana en hommage à sa femme, Ariane (mais non, pas celle de Belle du Seigneur…). Il le lègue à la ville de Genève et le musée devient municipal à sa mort en 1890 . Mais suite à la construction du Musée d’Art et d’Histoire, il perd de sa notoriété, alors la Ville décide qu’il sera uniquement consacré à la céramique, à la porcelaine et au verre, avec de superbes vitraux (très peu photogéniques en plein soleil, désolée…).

En travaux pendant douze ans, le musée Ariana rouvre ses portes en 1993 et met en valeur dans des vitrines les arts du feu depuis la céramique hispano-mauresque du bassin méditerranéen au XIVème siècle jusqu’à l’Art Nouveau en Europe en passant par la majolique italienne, la faïence fine, les porcelaines chinoise et japonaise (toute une salle est consacrée au bleu et blanc), Sèvres bien sûr et les céramiques « locales » comme Nyon, Zürich, etc. Des expositions de céramistes contemporains et de verriers viennent compléter ce tableau déjà extraordinaire avec des pièces d’une rare beauté, certaines extrêmement originales comme ce trompe-l’oeil de Strasbourg :

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Ou cette salière en porcelaine chinoise à droite imitant la salière de Saint-Cloud à gauche qui imitait déjà le style chinois bleu et blanc (stop, on a le vertige !) :

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Personnellement, j’ai craqué sur ce pot à oignons rococo XVIIIème et sur la vitrine Art Nouveau 1900 où la manufacture hongroise de Zsolnay est bien représentée :

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La Conservatrice nous a ensuite emmenés en réserve, aïe aïe aïe ! j’aurais bien rempli un carton…

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Pour visiter, et pour toutes les informations pratiques, le site du Musée est parfait : il vous suffit de cliquer ici pour y accéder !

Category: Voyages
Tags: céramique, Genève, musée, porcelaine
12 avril 2015 19 h 40 min
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Exposition : Au temps de Klimt, la Sécession à Vienne

A la Pinacothèque de Paris jusqu’au 21 juin

Vous qui me lisez fidèlement, vous savez mon intérêt passionné pour cette période de l’histoire de l’art – en gros, 1898-1914 – et pour l’expression de ce style dans la capitale de l’Empire austro-hongrois. J’en ai déjà parlé dans mon article Vienne – la Sécession et Otto Wagner suite à une visite dans la capitale autrichienne. Cela ne surprendra donc personne que j’aie vu cette exposition parisienne :

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Elle a été remarquablement conçue car on nous montre tout d’abord François-Joseph 1er (portraits et statue) sous le règne de qui a éclos ce style en rupture (sécession) avec le classicisme et le baroque favorisés par l’aristocratie et la grande bourgeoisie à la fin du XIXème siècle. Représenté par les architectes Guimard et Majorelle en France, Victor Horta en Belgique, Charles Rennie MacIntosh et Aubrey Beardsley en Grande-Bretagne, ce style Art Nouveau a explosé jusqu’à la Première guerre mondiale dont les atrocités ont ensuite inspiré l’expressionnisme en peinture, puis une réaction à ce chaos avec l’Art Déco à la fin des années 20.

Même si c’est un tableau de lui qui figure sur l’affiche, il ne s’agit pas d’une exposition dédiée à Klimt, mais d’autres peintres, designers et architectes sont représentés aux côtés de cet artiste majeur de la période – Carl Moll, Koloman Moser, Egon Schiele, Max Kurzweil, Oskar Kokoschka, on ne peut les citer tous. Nous pouvons même voir de magnifiques céramiques de l’artiste polonais Michael Powolny, des meubles de Joseph Hoffman et d’Adolf Loos. Didactique, l’exposition nous explique ainsi que la Sécession, avec la création des ateliers viennois, Wiener Werkstätte (je vous renvoie à mon article sur le sujet), vise à bouleverser nos habitudes esthétiques dans tous les domaines de notre cadre de vie : mobilier, décoration intérieure, peinture, sculpture, céramique, bijoux, illustrations de livres… Avec une surprise somptueuse : une copie de la Frise de Beethoven de Gustav Klimt en demi cercle sur les murs de la salle du bas (mon coeur s’est arrêté de battre, j’ai cru un instant que l’original avait été décroché du mur du Pavillon de la Sécession de Vienne pour cette exposition parisienne) !

Interdiction de prendre des photos, je n’ai pas bravé l’interdit, alors courez-y et vous serez éblouis ! C’est ouvert tous les jours de 10h30 à 18h30, nocturnes les mercredis et vendredis jusqu’à 20h30, ouvert de 14h à 18h30 le 1er mai. Et si vous n’avez pas les moyens de vous offrir le catalogue, faites comme moi, prenez la revue en couleurs de la Pinacothèque, c’est déjà très bien fait.

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En couverture, Judith toujours, un célèbre tableau de Klimt qui représente la femme qui a séduit le général païen Holopherne en l’enivrant et l’a décapité pendant la nuit, sauvant ainsi les Juifs qu’il allait massacrer. Cette héroïne, ainsi que Salomé sur qui Oscar Wilde a écrit une pièce de théâtre, a inspiré les artistes depuis Le Caravage jusqu’à la Sécession : la Femme sensuelle initiée aux mystères de la vie et liée à la nature magique où elle emmène l’homme trop attaché au matérialisme terrestre peut aussi être dangereuse et apporter la mort…

 

Et voici Salomé :

photo (15)

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous trouverez tous les renseignements pour la visite sur le site de La pinacothèque.

Category: Actualité culturelle
Tags: architectes, Art Nouveau, exposition, Klimt, peintres, Sécession, Vienne
9 avril 2015 21 h 46 min
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Visite d’une cave à champagne – Reims

Chez Madame Barbe Nicole Ponsardin, Veuve Cliquot

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Pour une fois, Domi se la joue snob et le blog raconte une histoire de luxe !

Philippe Cliquot est commerçant dans le textile et possède quelques vignes, de quoi offrir du champagne à ses clients fidèles. Son fils François reprend l’affaire et développe la partie viticole, à la fin du XVIIIème siècle. Il épouse une jeune fille, Barbe Nicole Ponsardin, avec qui il a une fille. Mais hélas, il meurt de maladie et son père veut alors fermer boutique. Sa veuve s’y oppose et au XIXème siècle, continue à produire du champagne, qu’elle expédie jusqu’à Saint Pétersbourg, en pleines guerres napoléoniennes, il fallait le faire ! Elle recrute un Allemand pour l’aider et développe les techniques de fabrication : c’est elle qui invente la table avec des trous pour incliner les bouteilles, ainsi le dépôt se place dans le bouchon et on peut l’éliminer plus facilement avant de boucher définitivement  ladite bouteille. Pour aider ces déchets de fermentation à se déposer, il faut faire faire un quart de tour à la bouteille plusieurs fois par jour, de nos jours une machine s’en charge.

Le champagne Veuve Cliquot est composé de trois cépages : pinot noir, Chardonnay et Meunier. On rajoute 10gr de sucre par litre de brut, 40 gr pour un demi-sec. Au siècle dernier, c’était 400gr par litre ! On laisse vieillir quelques semaines et c’est bon. Pour les millésimes, c’est trois à cinq ans, ou dix, ou vingt… Voici quelques bouteilles qui dorment :

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Mais pour connaître la qualité d’une Maison, il faut goûter le non-millésimé, nous dit la guide.

 

 

Les caves sont à 25m sous terre, dans des carrières de craie qui servaient pour la construction aux XVIème et XVIIème siècle mais ont été abandonnées par la suite, lorsqu’on a utilisé d’autres matériaux. Chaque grande salle s’appelle donc une crayère et on y exécute l’une des étapes de la fabrication du champagne. Des écriteaux rendent hommage à un ouvrier qui a travaillé plus de 40 ans dans l’entreprise, et un numéro au mur indique où l’on se trouve sur le plan.

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Récompense à la sortie de cette atmosphère sombre et froide : une coupe de Veuve Cliquot rosé offerte par la Maison :

 

 

 

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Vous voulez acheter ? Voici le choix :

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Et au passage, vous apprendrez aussi les noms et les contenances des bouteilles.

 

 

La visite guidée est payante et on peut la réserver en français et en anglais. On peut se renseigner sur leur site bien sûr, c’est ici .

Pour boire, c’est quand on veut en revanche, la Maison a été fondée en 1772, un gage de qualité !

Category: Mes sorties
Tags: cave, champagne, craie, Reims, Veuve Cliquot, visite
6 avril 2015 13 h 41 min
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Les bibliothèques des hôtels

Une tradition charmante : laisser à d’autres ta lecture de vacances

Beaucoup d’entre nous profitent de congés pour rattraper un retard de lecture et emportent un essai ou le dernier opus de leur auteur préféré paru plusieurs mois auparavant et qu’ils n’ont pas eu le temps de lire, oui.

Mais parfois, on part avec l’idée de vraiment se distraire et on achète spécialement le dernier Tom Clancy, ou un romance d’un auteur inconnu, juste pour l’histoire délassante, et se changer les idées aussi dans la tête, à la plage ou au lit le soir. Alors, quand on l’a terminé, on n’a pas forcément envie de le rapporter, on préfère charger sa valise avec un souvenir du pays où l’on est, à poids équivalent. On le laisse donc sur place, cadeau aux touristes suivants, et l’hôtel se constitue une petite bibliothèque :

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Cohabitent ainsi Anna Gavalda traduite dans une langue scandinave, un auteur hongrois que je ne connais pas, Norman Mailer en espagnol…

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J’avais déjà vu ça sur le bateau de croisière et à l’hôtel hyper chic de Ténérife, je sais désormais que cela existe un peu partout, puisque là, c’était à l’hôtel Girassol à Funchal. L’un des employés qui étaient justement venu se servir pendant que je prenais les photos m’a raconté qu’en effet, il en profitait aussi. Parfois les rayonnages sont presque vides, parfois ils sont pleins à craquer. En effet, les clients qui n’ont pas fini le roman laissé par d’autres l’emportent avec eux.

Et moi ? J’ai rapporté le roman de Naguib Mahfouz car c’était le cadeau d’un ami… mais qui sait ? une prochaine fois, peut-être, je laisserai ma lecture de vacances…

Et si vous séjournez dans un hôtel, n’hésitez pas à aller voir au salon s’il y a une petite bibliothèque !

Category: Voyages
Tags: bibliothèque, hôtel, lecture, vacances
3 avril 2015 20 h 21 min
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Madère – Funchal

Madeira, l’île « boisée »

Les Portugais qui y abordent au XVème siècle voient ces énormes montagnes volcaniques couvertes de forêts et la nomment ainsi, car cela veut dire « bois ». Six siècles plus tard, la forêt majoritairement composée de lauriers-sauce a été officiellement baptisée Laurissilva et l’UNESCO l’a enregistrée au Patrimoine Mondial de l’Humanité : elle est là depuis 10 000 ans, on n’y touchera plus. Bon, on construit de petits villages charmants à flanc de montagne, mais c’est le paradis des randonneurs qui suivent les Levadas, les canaux d’irrigation construits à l’époque pour apporter l’eau des montagnes aux cultures plus bas dans la plaine.

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A Porto Moniz, au Nord-Ouest de l’île, les coulées de lave dans la mer ont créé des « piscines » naturelles à l’eau transparente où l’on voit nager de petits poissons :

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Située à 1000 kms de Lisbonne, mais à seulement 600 kms des côtes africaines, l’île regorge de plantes et de fleurs exotiques importées de tous les coins du monde – Australie, Madagascar, Afrique du Sud – et qui se sont merveilleusement acclimatées. Au marché, on trouve des bulbes à planter pour pas cher du tout, reste à espérer qu’ils poussent sous nos climats plus rigoureux. Il y a également des oiseaux de paradis, des bougainvillées, des daturas, bref des fleurs aux couleurs incroyables sous le soleil, on en prend plein les yeux !

Funchal, la capitale

En portugais, funcho signifie Fenouil et du fenouil sauvage, il y en avait à foison à l’endroit où ont débarqué les colons ! Ils ont donc appelé la ville qu’ils ont fondée Funchal et l’on confectionne encore des bonbons et des tisanes au fenouil dans l’île. La ville s’étale au bord de la mer dans une baie magnifique, mais aussi sur les hauteurs, car à Madère, ça grimpe partout !

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Sissi y est allée dans les années 1860 pour se guérir les poumons, son petit-neveu Charles 1er y a été exilé avec sa famille après la Première guerre mondiale et il y est mort, sa dépouille repose sur les hauteurs de Funchal, Churchill y a séjourné en 1950, sa chambre à l’hôtel Reids porte son nom, une nuit vous y coûtera 3000€ !
Mais avant tout, l’île est un lieu très agréable et pas trop loin pour une semaine de soleil et de ciel bleu, je n’en ai pas écrit mon dernier mot !

Category: Voyages
Tags: Funchal, Madère, mer, montagne, soleil
29 mars 2015 22 h 12 min
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Dérives sur le Nil – Naguib Mahfouz

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Un dépaysement géographique et psychologique

« L’Egypte est un don du Nil », a écrit Hérodote. Cairote, l’écrivain Naguib Mahfouz en a fait un lieu central de ses romans. Premier et unique écrivain de langue arabe à avoir reçu un Prix Nobel de littérature, Mahfouz est surtout connu pour ses premiers romans historiques ou pour sa trilogie du Caire où il célèbre le quartier qu’il habitait.

 

Ce court roman, paru en 1966, raconte l’histoire d’Anis, un fonctionnaire quadragénaire distrait qui se moque sans cesse de lui-même et trouve la vie absurde. Chaque soir, il rêve en contemplant le coucher du soleil, une baleine sort parfois la tête de l’eau à sa hauteur, il a des visions et pense à l’aube de l’humanité, à la grandeur de l’Egypte, à la reine Cléopâtre et les multiples étoiles dans l’infini de l’univers le consolent de ses avanies présentes. Ses amis qui pensent comme lui le rejoignent pour fumer le narguilé sur sa péniche amarrée au bord du Nil. Leurs dialogues alternent entre des potins commentés de façon ironique et inconséquente et des déclarations intempestives motivées par l’ivresse provoquée par le haschich. Tout se termine toujours par d’immenses éclats de rire. Ragab, le bel acteur aux multiples conquêtes, amène d’abord une jeune étudiante qui sera acceptée dans le groupe, puis une célèbre journaliste qui se dit sérieuse. C’est comme une provocation pour les amis. Suit un débat philosophique entre le sérieux, l’humour, l’absurde, l’amour, le sérieux de l’amour, l’absurdité de la vie, jusqu’au retour brutal à la réalité, alors que justement le haschich vient à manquer…

Le burlesque des dialogues laisse soudain place à des réflexions philosophiques, le tout entrecoupé de passages d’une poésie fulgurante. Cela crée un effet déroutant pour l’occidental cartésien que nous sommes : nous nous laissons bercer sur la péniche qui tangue dès que quelqu’un y monte ; le rituel du narguilé dont Anis ranime les braises et dont le vieil homme qui l’assiste, serviteur un brin factotum âgé et pieux à la fois désabusé et sage, vient régulièrement changer l’eau, nous est étranger et tout aussi exotique que les parfums lourds des fleurs et les ombres des palmiers sur la route.

Petit extrait :

  Le narguilé circulait et les yeux se voilaient de sommeil. On porta le foyer sur le pont pour vider les cendres. La braise rougit, puis crépita, couronnée d’étincelles.Anis s’approcha du pont, pour humer l’air humide de la nuit. Il s’absorba dans la contemplation du feu, offert à son étrange magie. Il se dit que personne ne connaissait mieux le secret de la force que le delta du Nil.

 

Doit-on en conclure que les Egyptiens sont enclins à se moquer de tout, et avant tout d’eux-mêmes, face à l’absurdité de leur vie dans les années soixante ? C’est en tout cas ce que semble nous dire Naguib Mahfouz dans cette fable à l’humour grinçant.

 

 

Category: Littérature
Tags: écrivain, Egypte, Naguib Mahfouz, Nil, roman
19 mars 2015 23 h 44 min
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La Maison des Métallos à Paris

Un morceau d’histoire populaire

Architecture industrielle pour un lieu culturel parisien… Bizarre ? Non ! Héritage de l’Histoire au coeur du 11ème arrondissement ouvrier et populaire (aucun des termes n’étant péjoratif). A la fin du 19ème siècle, c’est une manufacture d’instruments en cuivre.

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La société Couesnon travaille pour les jazzmen américains et subit les effets de la crise de 29. En 1936, elle doit vendre les bâtiments, juste au moment où les travailleurs de la métallurgie se syndiquent en masse à la CGT. Avec l’argent des cotisations, la CGT achète les bâtiments qui deviennent le rendez-vous de toutes les luttes : aide à l’Espagne républicaine, Résistance pendant la Deuxième guerre mondiale suite à laquelle on donne à la rue le nom d’un résistant communiste, Jean-Pierre Timbaud, puis lutte contre les guerres du Vietnam et d’Algérie.

Témoins de cette époque, les piliers du hall et la voûte en métal au-dessus du Café des métallos, et la cour qui garde la mémoire des brigades internationales :

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Lorsque l’Union Fraternelle de la Métallurgie doit vendre, en 1997, les promoteurs privés guettent. Mais les habitants du quartier et les associations se battent pour que ce lieu historique ne soit pas détruit et qu’y soient construits des appartements sans cachet. La Mairie de Paris rachète et convertit le lieu en un espace culturel très actif : débats publics, spectacles vivants, manifestations associatives etc. Il y a même un studio audio et un studio vidéo à l’intérieur ! On vient y passer une soirée avec plaisir, goûtant l’atmosphère chaleureuse d’un ancien lieu de rassemblement tout simple.

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Le programme est disponible sur le site : ici

Category: Mes sorties
Tags: culture, lutte, Paris, syndicat
16 mars 2015 22 h 58 min
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Shantaram, un roman de Gregory David Roberts

Autobiographique… Picaresque… Philosophique !

L’auteur, Gregory David Roberts, est né à Melbourne en 1952. Etudiant prometteur, écrivain talentueux, il bascule dans l’héroïne au moment où son mariage bat de l’aile et il perd la garde de sa fille. Pour alimenter son addiction, il commet des vols à main armée… avec un faux pistolet, ce qui lui vaut le surnom de « Gentleman Bandit ». Néanmoins arrêté, il est incarcéré pour 19 ans, torturé par les gardiens, menacé en permanence par les autres prisonniers. Il parvient à s’évader, part en Nouvelle-Zélande, puis en Inde, en Afrique et en Europe. Rattrapé en Allemagne, il purge sa peine en partie là et en partie en Australie, où il est extradé. Shantaram raconte son évasion et son séjour en Inde.

Il apprend le marathi à Bombay, au Maharashtra, puis le hindi, l’ourdou… Il vit dans un bidonville quand son visa expire et y fonde une clinique gratuite (son surnom australien est « Doc Smith » car il possède des rudiments de médecine), puis il est employé par un parrain de la mafia, afghan, qui l’entraîne dans la guerre contre les Russes fin 1985 dans la région de Kandahar. Commerce illégal de devises, fabrication de faux passeports et de fausses cartes de crédit, il touche un peu à tout et participe même au tournage de quelques films de Bollywood dont l’industrie explose ces années-là.

Tout cela est décrit avec forces détails dans Shantaram, qui est le nom qu’on lui donne dans le village indien de son ami Prabaker. Je vous laisse découvrir ce qu’il signifie.

Le narrateur nous décrit chaque événement tel que l’auteur l’a vécu : il y a les sons, les odeurs, les sensations physiques, les sentiments et l’action elle-même. Et puis il y a le recul avec les années qui ont passé, l’analyse en profondeur des motivations et des sentiments de chacun, y compris les siens.

Voilà ce qui fait de ce roman non seulement un récit d’aventures, mais une analyse très fine de l’amour, de l’amitié, de la trahison, de la confiance, du deuil, de la vengeance, de la souffrance – physique et morale -, de la loyauté… Bref, de tout ce qui construit une vie. Chaque chapitre commence par une réflexion sur l’un de ces thèmes, alors que le précédent s’est souvent terminé sur une action violente, un revers, un basculement du destin.

Et ce qui est formidable dans un roman de plus de 800 pages, c’est que le héros devient un ami que nous avons hâte de retrouver chaque jour.

A la fin du dernier chapitre, le narrateur est appelé à d’autres aventures, je me suis dit que les choses ne pouvaient en rester là… Et bien la suite est parue le 1er janvier ! en anglais cependant… Je me suis laissé dire que la traduction de Pierre Guglielmina était remarquable, le roman est paru en poche chez J’ai Lu, à vous de voir. Moi je vais lire la suite en anglais également, le style de l’auteur est fluide, simple mais très beau et agréable à lire, avec un sens du suspense très affiné. Je vous dirai ici ce qu’il en est, cela s’intitule The shadow of the Mountain, l’Ombre de la Montagne, tout un programme !

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Et voici l’auteur, sympa, non ?

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Que nous apprend-il, au fond ? Que le plus important dans la vie, c’est la liberté, et pour être libre soi-même, il faut laisser leur liberté aux autres, une autre façon de lâcher prise et de pardonner à ceux qui nous ont blessé.

Category: Littérature
Tags: Australie, Bombay, Inde, prison, roman
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