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#écrivain

31 mars 2016 22 h 36 min
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Jim Harrison : la voix d’un immense conteur s’est tue

Et ce blog porte le deuil…

Il y a eu d’autres hommages ici : Pete Seeger et David Bowie par exemple, mais voilà 5 jours que Jim Harrison s’est éteint et je suis restée muette… Désormais quand nous parlerons du dernier roman de Jim Harrison, ce sera vraiment le dernier que nous évoquerons, car il n’y en aura plus d’autre ! Et comme je suis heureuse de ne pas les avoir tous lus, car Jim me tiendra encore compagnie quelques temps !

C’est un jeune collègue qui me l’a fait découvrir, en français et en même temps que James Crumley, autre incroyable écrivain américain déjanté, drôle, brillant et atypique, comme seule l’Amérique sait les produire. Avec James Welch, c’est mon trio gagnant d’une écriture originale, marginale, rurale, à la fois désespérée et comique qui met en scène des personnages hors norme mais dans lesquels on peut tous se reconnaître. Paumés dans les montagnes du Montana, pêchant dans les rivières du Michigan en buvant des bières, dégustant avec des potes une viande sauvage cuite au barbecue, pris dans la neige, les questionnements sur les origines, le sens de la vie, obsédés sexuels, alcooliques, gourmets, aventuriers, romantiques et idéalistes, risquant tout car n’ayant rien à perdre, se laissant manipuler par des femmes perverses ou aussi perdues qu’eux, les personnages des romans et nouvelles de Harrison nous emportent dans les vastes étendues de cette nature omniprésente en Amérique du Nord. Ils se révèlent à eux-mêmes ou restent pétrifiés dans leurs certitudes et leurs habitudes, mais où qu’ils aillent, nous les suivons dans leur détermination : quête amoureuse dans Un bon jour pour mourir, quête du sens de la vie dans Nord-Michigan où le héros doit choisir entre garder la terre de ses ancêtres ou partir et entre deux femmes, quête familiale dans Dalva, l’un de ses romans les plus célèbres où une femme part à la recherche de son fils mais se pose des questions sur son grand-père qui a tant influencé sa vie, et dont Harrison a écrit une suite 6 ans plus tard : La Route du retour et bien sûr, la novella que tous les cinéphiles connaissent : Légendes d’automne avec un Brad Pitt tout jeune dont le talent se révélait, ou bien encore Revenge que Hollywood a transformé en bluette romantique mais que je vous engage à lire, c’est autrement plus puissant. Chaque roman ou nouvelle est en effet écrit dans un style ciselé magnifique (je les lis en anglais et c’est un régal d’érudition) mais avec une certaine distanciation. Poète, Jim Harrison manie la langue comme peu le font, et j’en profite pour rendre ici hommage à son traducteur, Brice Matthieussent, un homme délicieux, modeste comme tous ceux qui ont un vrai talent. Traducteur de Kerouac et Snyder, il a traduit Tom McGuane, ami de Kerouac et immense auteur américain également, puis son ami Harrison « tout naturellement », dit-il.

Jim Harrison décrit des gens simples qui se posent des grandes questions, une ruralité qui oppose les tenants d’une tradition stricte et étouffante à d’autres qui veulent vivre autrement mais ne peuvent se défaire facilement de leurs chaînes. La mort est omniprésente comme un rappel que la vie est précieuse, la nature joue un rôle comme n’importe quel autre personnage car c’est elle qui nous façonne, et tout cela nous ramène aux fondamentaux : s’entraider et non pas se haïr, préserver notre environnement et non pas le détruire, y prendre notre place sans chercher à nous hisser au-dessus des autres êtres vivants mais dans un respect total.

Je vous montre ma collection, j’espère que vous aurez envie de découvrir cet auteur à votre tour, et de vous créer votre propre collection :

Jim Harrison

 

 

 

 

 

 

Un extrait, en anglais tant pis, de True North, traduit sous le titre De Marquette à Vera Cruz :

I slipped out very early for a walk with No. The wind had subsided clocking around to the east and though the air was coolish there were still rumpled whitecaps on Lake Superior. The sky looked washed, glistening blue, and the sunrise made my tired heart ache. No led the way downhill on a path through alders  and dogwood to the beach, a path he evidently knew.

Tout est là : le jour se lève, le narrateur est mélancolique, son chien l’emmène vers la plage, dans une promenade qu’il connaît et qui remettra du baume au coeur de son maître. Prose poétique entre deux passages plus crus, mais toujours décrits dans ce style fluide et mélodieux qui nous berce. Le conteur est à l’oeuvre, nous sommes subjugués.

Jim Harrison est mort samedi dernier d’une crise cardiaque, à 78 ans, en écrivant un poème. Désormais, il doit boire les vins français qu’il aimait déguster, avec ses potes là-haut, James Crumley notamment… Santé, les gars !

Category: Littérature
Tags: écrivain, Jim Harrison, Michigan, Montana
29 mars 2015 22 h 12 min
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Dérives sur le Nil – Naguib Mahfouz

photo 2 (15)

Un dépaysement géographique et psychologique

« L’Egypte est un don du Nil », a écrit Hérodote. Cairote, l’écrivain Naguib Mahfouz en a fait un lieu central de ses romans. Premier et unique écrivain de langue arabe à avoir reçu un Prix Nobel de littérature, Mahfouz est surtout connu pour ses premiers romans historiques ou pour sa trilogie du Caire où il célèbre le quartier qu’il habitait.

 

Ce court roman, paru en 1966, raconte l’histoire d’Anis, un fonctionnaire quadragénaire distrait qui se moque sans cesse de lui-même et trouve la vie absurde. Chaque soir, il rêve en contemplant le coucher du soleil, une baleine sort parfois la tête de l’eau à sa hauteur, il a des visions et pense à l’aube de l’humanité, à la grandeur de l’Egypte, à la reine Cléopâtre et les multiples étoiles dans l’infini de l’univers le consolent de ses avanies présentes. Ses amis qui pensent comme lui le rejoignent pour fumer le narguilé sur sa péniche amarrée au bord du Nil. Leurs dialogues alternent entre des potins commentés de façon ironique et inconséquente et des déclarations intempestives motivées par l’ivresse provoquée par le haschich. Tout se termine toujours par d’immenses éclats de rire. Ragab, le bel acteur aux multiples conquêtes, amène d’abord une jeune étudiante qui sera acceptée dans le groupe, puis une célèbre journaliste qui se dit sérieuse. C’est comme une provocation pour les amis. Suit un débat philosophique entre le sérieux, l’humour, l’absurde, l’amour, le sérieux de l’amour, l’absurdité de la vie, jusqu’au retour brutal à la réalité, alors que justement le haschich vient à manquer…

Le burlesque des dialogues laisse soudain place à des réflexions philosophiques, le tout entrecoupé de passages d’une poésie fulgurante. Cela crée un effet déroutant pour l’occidental cartésien que nous sommes : nous nous laissons bercer sur la péniche qui tangue dès que quelqu’un y monte ; le rituel du narguilé dont Anis ranime les braises et dont le vieil homme qui l’assiste, serviteur un brin factotum âgé et pieux à la fois désabusé et sage, vient régulièrement changer l’eau, nous est étranger et tout aussi exotique que les parfums lourds des fleurs et les ombres des palmiers sur la route.

Petit extrait :

  Le narguilé circulait et les yeux se voilaient de sommeil. On porta le foyer sur le pont pour vider les cendres. La braise rougit, puis crépita, couronnée d’étincelles.Anis s’approcha du pont, pour humer l’air humide de la nuit. Il s’absorba dans la contemplation du feu, offert à son étrange magie. Il se dit que personne ne connaissait mieux le secret de la force que le delta du Nil.

 

Doit-on en conclure que les Egyptiens sont enclins à se moquer de tout, et avant tout d’eux-mêmes, face à l’absurdité de leur vie dans les années soixante ? C’est en tout cas ce que semble nous dire Naguib Mahfouz dans cette fable à l’humour grinçant.

 

 

Category: Littérature
Tags: écrivain, Egypte, Naguib Mahfouz, Nil, roman
7 février 2015 20 h 33 min
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Michel Houellebecq – réaliste ? naturaliste ?

Un grand écrivain français

Objectivement, on ne peut le nier, ses oeuvres occupent une grande place dans le paysage littéraire français. Ecrivain, il est aussi poète et cinéaste. Depuis son premier roman, Extension du domaine de la lutte dont l’intrigue se passe dans une entreprise, inspiré par la propre expérience de l’auteur, Houellebecq n’a fait qu’affirmer son style.

Houellebecq décrit le monde dans lequel nous vivons sans fard et sans affèterie. Son narrateur n’a aucune illusion et analyse l’univers qui l’entoure à froid. Que ce soit le monde scientifique, l’univers commercial du marketing, une secte futuriste, le monde de l’art ou la vie académique et politique française, son héros désabusé et vaguement déprimé observe sans rien souhaiter de particulier. Rien ? Pas tout à fait… Chacun de ces hommes accorde une importance privilégiée au sexe. C’est l’occasion pour l’auteur de développer des thèses philosophiques et sociologiques sur nos sociétés occidentales. Ses héros sont dégoûtés du monde, négatifs, pessimistes, et n’attendent rien de la vie sans particulièrement vouloir mourir non plus.

On pourrait le dire réaliste car il n’use pas de métaphores ou de longues descriptions oniriques, ce qui le rapprocherait des grands écrivains de la fin du XIXème siècle , mais il est aussi un naturaliste qui fait penser à Zola pour le discours sociologique. Avec une nuance toutefois, le Nouveau Roman étant passé par là, qui a apporté une méfiance pour le langage et l’utilisation d’un métalangage. Houellebecq lui-même revendique l’influence de Schopenhauer qu’il qualifie de maître spirituel. Ainsi, son style oscille entre un langage parlé des plus crus et une langue très soutenue, ce qui crée parfois un comique de rupture très sympa.

Soumission

Son dernier roman, sorti en janvier, n’échappe aucunement à cette règle. Oeuvre d’anticipation, il est situé en 2022, à la veille des élections présidentielles en France. Le narrateur, spécialiste de Huysmans, enseigne la littérature française du XIXème siècle à Paris III – La Sorbonne et a une liaison avec l’une de ses étudiantes à chaque année universitaire, liaison qui se termine à la rentrée suivante. Lorsque c’est le candidat musulman qui est élu président, tout cela va changer… C’est l’occasion pour Houellebecq de décrire le monde universitaire. Et comme toujours, les situations les plus cocasses, les analyses les plus fines, sont écrites dans un style simple grâce auquel les idées les plus incongrues sont développées comme allant de soi, et l’humour, souvent noir, jaillit au détour d’une phrase.

On a l’impression que les narrateurs de Michel Houellebecq ont tous un caractère commun, où qu’ils vivent, un peu comme le François Pignon cher au cinéaste Francis Veber…

Category: Littérature
Tags: écrivain, littérature, naturaliste, style
21 janvier 2015 22 h 44 min
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Dezsö Kosztolanyi – écrivain hongrois

L’un des écrivains majeurs du siècle dernier

La vie littéraire à Budapest dans l’entre-deux-guerres était extrêmement riche. Comme à Vienne, les écrivains se retrouvaient dans des cafés où ils lisaient les journaux de tous les pays d’Europe et discutaient des heures entières. Kosztolányi écrit des romans, observations détaillées et attendries de ses contemporains, mais aussi des nouvelles à foison. Son style percutant, où des phrases simples décrivent des situations complexes, convient à ce genre littéraire. Il décrit minutieusement la société hongroise de l’époque et ses travers.

Je recommande particulièrement le roman Alouette qui raconte l’histoire de parents dont la fille unique, d’une laideur extrême, bouleverse le destin, ou Anna la Douce, où une domestique assassine ses maîtres. Les deux sont publiés chez Viviane Hamy qui défend la littérature hongroise avec constance depuis plusieurs années. Avec une fausse candeur émue, Kosztolányi nous fait pénétrer au plus profond de la noirceur de l’âme humaine comme de la chose la plus évidente et quotidienne possible.

Ses nouvelles sont un véritable délice, et si vous ne devez lire qu’un seul recueil, alors choisissez Le traducteur cleptomane et autres nouvelles, également chez Viviane Hamy. C’est plein d’esprit, inventif, original et très distrayant !

Kornél Esti

Kosztolányi a créé un personnage extravagant, tellement irréel qu’il en devient tangible, attendrissant, agaçant, drôle, émouvant, parfois exaspérant, parfois pathétique, mais jamais inintéressant, son alter ego dévergondé qui ose tout, et à qui les aventures les plus invraisemblables arrivent. Esti Kornél en hongrois, où l’on se présente en disant son nom de famille avant son prénom, apparaît dans d’innombrables nouvelles, mais aussi dans le roman éponyme que l’auteur a écrit en 1933 et qu’il a publié par épisodes. Pourquoi en parler maintenant ? Pour saluer une nouvelle édition aux éditions Cambourakis de la superbe traduction de Sophie Képès.

photo 1 (8)

 

 

 

 

Précipitez-vous ! Lisez-le, vous m’en direz des nouvelles (sans jeu de mots).

 

 

 

 

C’est un personnage tellement mythique des lettres hongroises que Péter Esterházy n’a pas hésité à le « post-moderniser » dans son recueil brillant : Esti, en toute simplicité, un brillant hommage à l’original.

photo 2 (8)

 

 

 

 

 

 

 

Il faudra patienter un peu pour le lire en français en revanche, mais en attendant, on peut se délecter de l’oeuvre de Kosztolányi.

Category: Littérature
Tags: écrivain, Esti, hongrois, traduction
11 mai 2014 20 h 15 min
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Bessa Myftiu – albanaise et écrivain

Bessa Myftiu, la fille de l’écrivain Mehmet Myftiu, est née à Tirana en 1961, au pire moment du communisme albanais, lorsque le pays était totalement fermé à l’extérieur. Elle a quitté l’Albanie à 29 ans, après avoir rencontré un artiste suisse francophone, et s’est installée à Genève.

Le recueil de poèmes dont j’ai envie de parler parce qu’il m’a touchée a été écrit en deux langues, français et albanais, en 1994, puis réédité à Tirana en 2009 en édition bilingue. Bessa Myftiu se traduit elle-même, passe d’un territoire linguistique lourd, empreint de réalisme socialiste, à un territoire linguistique français plus léger, plus libre. Après tout, elle n’écrit pas pour ceux qui savent, mais pour raconter aux citoyens du pays où elle habite.

Son premier roman Ma légende est un hommage à son père, le tout dernier Amours au temps du communisme, date de 2011. Bessa Myftiu a aussi écrit des contes, le scénario d’un film qu’elle a interprété, des essais, des articles pour la presse. Elle est traductrice albanais-français pour la Radio Suisse Romande.

Elle écrit l’exil, la solitude, l’éloignement des siens, de ses amis… Son recueil s’intitule Des amis perdus. En voici un poème, que tous ceux qui ont quitté leur patrie comprendront et qui touchera ceux qui sont à l’écoute des exilés :

Où sont mes amis ?

Je n’ai plus d’amis,
mais seulement des numéros de
téléphone,
qui commencent tous
par zéro-zéro…

Je n’ai plus d’amis,
mais seulement un bloc-notes,
où restent en ligne
des adresses et des noms,

Je n’ai plus d’amis,
J’ai seulement des morceaux de souvenirs…

Mes amis sont tous partis
vers le monde,
la patrie était petite,
mais le monde aussi,

le monde est trop petit
pour les rêves que nous avons.

photo (29)

Category: Littérature
Tags: Albanie, écrivain, exil, Genève, poème
Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr