A la Pinacothèque de Paris jusqu’au 21 juin

Vous qui me lisez fidèlement, vous savez mon intérêt passionné pour cette période de l’histoire de l’art – en gros, 1898-1914 – et pour l’expression de ce style dans la capitale de l’Empire austro-hongrois. J’en ai déjà parlé dans mon article Vienne – la Sécession et Otto Wagner suite à une visite dans la capitale autrichienne. Cela ne surprendra donc personne que j’aie vu cette exposition parisienne :

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Elle a été remarquablement conçue car on nous montre tout d’abord François-Joseph 1er (portraits et statue) sous le règne de qui a éclos ce style en rupture (sécession) avec le classicisme et le baroque favorisés par l’aristocratie et la grande bourgeoisie à la fin du XIXème siècle. Représenté par les architectes Guimard et Majorelle en France, Victor Horta en Belgique, Charles Rennie MacIntosh et Aubrey Beardsley en Grande-Bretagne, ce style Art Nouveau a explosé jusqu’à la Première guerre mondiale dont les atrocités ont ensuite inspiré l’expressionnisme en peinture, puis une réaction à ce chaos avec l’Art Déco à la fin des années 20.

Même si c’est un tableau de lui qui figure sur l’affiche, il ne s’agit pas d’une exposition dédiée à Klimt, mais d’autres peintres, designers et architectes sont représentés aux côtés de cet artiste majeur de la période – Carl Moll, Koloman Moser, Egon Schiele, Max Kurzweil, Oskar Kokoschka, on ne peut les citer tous. Nous pouvons même voir de magnifiques céramiques de l’artiste polonais Michael Powolny, des meubles de Joseph Hoffman et d’Adolf Loos. Didactique, l’exposition nous explique ainsi que la Sécession, avec la création des ateliers viennois, Wiener Werkstätte (je vous renvoie à mon article sur le sujet), vise à bouleverser nos habitudes esthétiques dans tous les domaines de notre cadre de vie : mobilier, décoration intérieure, peinture, sculpture, céramique, bijoux, illustrations de livres… Avec une surprise somptueuse : une copie de la Frise de Beethoven de Gustav Klimt en demi cercle sur les murs de la salle du bas (mon coeur s’est arrêté de battre, j’ai cru un instant que l’original avait été décroché du mur du Pavillon de la Sécession de Vienne pour cette exposition parisienne) !

Interdiction de prendre des photos, je n’ai pas bravé l’interdit, alors courez-y et vous serez éblouis ! C’est ouvert tous les jours de 10h30 à 18h30, nocturnes les mercredis et vendredis jusqu’à 20h30, ouvert de 14h à 18h30 le 1er mai. Et si vous n’avez pas les moyens de vous offrir le catalogue, faites comme moi, prenez la revue en couleurs de la Pinacothèque, c’est déjà très bien fait.

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En couverture, Judith toujours, un célèbre tableau de Klimt qui représente la femme qui a séduit le général païen Holopherne en l’enivrant et l’a décapité pendant la nuit, sauvant ainsi les Juifs qu’il allait massacrer. Cette héroïne, ainsi que Salomé sur qui Oscar Wilde a écrit une pièce de théâtre, a inspiré les artistes depuis Le Caravage jusqu’à la Sécession : la Femme sensuelle initiée aux mystères de la vie et liée à la nature magique où elle emmène l’homme trop attaché au matérialisme terrestre peut aussi être dangereuse et apporter la mort…

 

Et voici Salomé :

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Vous trouverez tous les renseignements pour la visite sur le site de La pinacothèque.

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