RUPTURE NETTE

A la fin du XIXème siècle, tout est bousculé : Freud découvre la psychanalyse, les voyages deviennent plus facile avec le train et les bateaux à vapeur, on découvre des cultures différentes, le Moyen-Orient et l’Orient se dévoilent aux Occidentaux, le Japon notamment se rouvre… L’art va forcément refléter ce changement, le design et l’architecture aussi. Le mouvement sera européen, de la Finlande à l’Espagne en passant par la Belgique, la France et l’Allemagne. Une incroyable effervescence s’empare de Vienne, écrivains et artistes discutent dans les cafés où l’on peut lire la presse de toute l’Europe et juste boire un café en restant des heures… L’idée principale, rompre avec les conventions, s’empare de tous. C’est décidé, on fera sécession ! Le terme est repris partout en Europe de l’Est. En Allemagne, ce sera le Jugendstil – place aux jeunes ! -, en France et en Belgique, l’Art Nouveau. Les Anglais l’appellent Arts and Crafts car il met en valeur le travail traditionnel des artisans et les motifs végétaux du folklore celte (si vous avez vu la trilogie du Seigneur des Anneaux au cinéma, c’est le style adopté par les Elfes à Fondcombe). Le Pavillon de la Sécession à Vienne abritait les expositions des peintres du Mouvement, Klimt, Kokoshka, Moser, dont il sera question dans un autre article, promis. On y admire aujourd’hui (expression cliché, certes, mais tellement adaptée ici !) la frise Beethoven que Gustav Klimt a peinte sur le thème de l’Hymne à la Joie et qui a été dispersée après l’Anschluss pour être protégée des Nazis. Hélas on n’a pas retrouvé tous les panneaux, mais l’ensemble est tout de même fabuleux, acquis par l’Etat autrichien en 1973 et restauré dix ans durant. En attendant de la voir, je vous montre le bâtiment qui l’abrite, construit par Joseph Maria Olbrich :

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L’ARCHITECTURE : OTTO WAGNER

Otto Wagner, l’architecte de l’Empereur François-Joseph, devient peu à peu l’empereur des architectes ! Bon, elle est facile celle-là, mais quand je vais vous montrer ses réalisations, vous allez tomber à la renverse (ou alors je ne vous parle plus). Il remporte le projet de Caisse d’Épargne de la Poste – Postsparkasse – sur le Ring et construit ce bâtiment somptueux qui a gardé cette fonction de nos jours. C’est élégant, original, et… voyez plutôt :

P1010051Comment ça, pas convaincus ? On ne voit pas bien ? D’abord, ces méchants Viennois sont allés le coincer au bout d’une impasse et ont construit de chaque côté pour bien nous éviter un bon plan bien cadré ! Ensuite, oui c’est très grand et je n’ai pas de grand angle… Bon je vous montre un détail de la façade :

IMG_0791La façade est couverte de rivets dorés, c’est juste incroyable ! Toujours pas convaincus ? Alors voici l’intérieur, moi j’en suis restée sans voix, littéralement, et je n’arrive toujours pas à en parler :

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Je ne crois pas que je pourrais travailler là, je serais évanouie tout le temps… Mais ça, ce n’est rien à côté de la beauté sublime de l’église St Léopold qu’Otto Wagner a construite au milieu du parc d’un hospice psychiatrique ! De nos jours, on y soigne les maladies neurologiques. C’est à l’extérieur de Vienne mais ça vaut franchement le détour ! L’astuce : y aller un dimanche matin, l’église reste ouverte après la messe et on peut y entrer, sinon c’est tout le temps fermé et très compliqué pour avoir la clé… Elle a été construite entre 1902 et 1907, avec la collaboration du peintre Koloman Moser qui en a réalisé les vitraux. On y retrouve les rivets dorés chers à l’architecte, et puis et puis… regardez cette pure merveille et faites comme moi : admirez en silence :

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Les rivets dorés se retrouvent aussi à l’intérieur du bâtiment, l’autel est une merveille Art Nouveau, les fresques dans le même style et les vitraux ne choquent pas du tout notre sens artistique pourtant habitué aux réalisations des maîtres verriers de l’époque médiévale… Il sera encore question de Koloman – Kolo – Moser dans ce blog, car il a également réalisé des objets en tant que designer pour le Wiener Werkstätte, les ateliers viennois d’art décoratif où travaillait également l’un des élèves d’Otto Wagner, l’architecte et designer Joseph Hoffman. Mais plus tard… plus tard… Pour l’instant, entrons au Steinhof, l’autre nom de cette église sublimissime :

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     je l’avais dit : trop beau ! Oui, on admire… en silence.

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Otto Wagner est également celui qui a construit tous les bâtiments du métro viennois, comme Hector Guimard ceux de Paris, ce moyen de transport faisant son apparition à peu près au même moment que le mouvement artistique… On peut prendre le métro ici pour aller à Schönbrunn d’ailleurs :

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Ses réalisations sont éparpillées dans Vienne, mais on est prêt à marcher des kilomètres pour aller voir ceci, près du marché où des petits restaurants servent une bière délicieuse et le fameux Wienerschnitzel, l’escalope panée à la viennoise :

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