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#exil

25 juin 2017 22 h 05 min
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Objet de l’exil en héritage : une médaille de la Vierge

Mon grand-père avait neuf frères et soeurs qui à leur tour ont eu un, deux ou pas d’enfants du tout. Parmi ces enfants, il y avait Livia, dite Lili et Paola, filles d’Arthur et donc cousines de Maman du côté paternel. Leur mère est morte de tuberculose et leur père, qui avait repris l’entreprise familiale de tapisserie, a épousé Róza en secondes noces, dont il a eu deux enfants. Mais lorsqu’il est mort en 1922, de tuberculose également, sa seconde épouse n’a pas voulu prendre avec elle les enfants du premier mariage de son mari. Suite à l’effondrement de l’empire austro-hongrois après le traité du 4 juin 1920 à Trianon qui a diminué la Hongrie des deux tiers, la situation était telle qu’aucun des neuf frères et soeurs n’a pu recueillir les deux petites filles. Un organisme chrétien de charité les a prises en charge et elles se sont retrouvées hébergées par deux familles hollandaises à Amsterdam. Lorsque Lili est partie, ma grand-mère, qui était sa tante par alliance, lui a dit : « Lili, si tu m’écris, je te répondrai toujours ! » Cette correspondance a duré jusqu’à la mort de ma grand-mère, en 1981. Lili a épousé un Hollandais et a fait sa vie à Amsterdam.

Quoi de plus naturel pour Maman, nommée à Paris à la légation de Hongrie, que d’aller passer quelques jours à Amsterdam chez sa cousine ? Puis, après l’émigration de mes grands-parents, Lili a accueilli ma grand-mère très régulièrement, puis nous aussi. A ma naissance, elle est devenue ma marraine, et ainsi un lien spirituel nous a unies jusqu’à sa mort. J’adorais l’écouter parler de la famille, au sein de laquelle nous nous étions retrouvées dans les années soixante-dix à Budapest, entre cousins de différentes générations !

Lili m’a beaucoup gâtée, car le destin a voulu qu’elle n’ait pas d’enfants. L’un de ses cadeaux les plus précieux est une médaille de la Vierge en émail qu’elle avait eue de sa grand-mère paternelle, mon arrière-grand-mère donc. Une médaille qui a traversé la première guerre mondiale, l’exil, la deuxième guerre mondiale (Lili et son mari avaient un grand magasin à Batavia, aux Indes néerlandaises, l’actuelle Jakarta) et le retour au pays d’adoption. Au verso de cette médaille figure une prière à la Vierge, mère de Dieu,  pour nous. Elle a sûrement protégé Lili :

Médaille de la Vierge rectomédaille de la Vierge verso

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon arrière-grand-mère, Waller Karolina, est née le 13 juillet 1866. Elle a été baptisée le 15 (à l’époque, on baptisait vite après la naissance, des fois que l’enfant ne survive pas). Etait-ce là sa médaille de baptême ou l’a-t-elle eue plus tard ? L’histoire ne le dit pas mais moi qui la porte plus de 150 ans après sa naissance, j’ai envie de croire que Karolina me protège à travers elle…

Category: Hongrie
Tags: Amsterdam, cousine, exil, marraine, médaille, Vierge
9 avril 2016 14 h 19 min
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Objet de l’exil : le violon de Papa

Le violon voyageur d’un musicien amateur

Dans les années 30, la musique faisait partie de l’éducation bourgeoise. Ainsi, à l’internat de Csongrád, dans le sud de la Hongrie, Papa jouait du violon. Il participait aux spectacles de fin d’année avec ses camarades et, m’a-t-il raconté, il allait en ville avec eux jouer la sérénade à chacune de leurs petites copines.

Papa a tout naturellement emporté son violon à Munich, lorsqu’il y a été nommé au Consulat de Hongrie en 1942. La caisse étant d’origine, je peux vous la montrer :

la caisse du violonla caisse du violon ouverte

 

 

 

 

Les archets aussi sont d’époque…
Après les bombardements qui ont détruit le Consulat, le personnel s’est replié dans une petite ville bavaroise, en chômage technique. Papa a ainsi pu passer des après-midis entières à jouer du violon dans sa chambre, la fenêtre grande ouverte sur un beau paysage alpestre.

Puis, après la guerre, c’est la nomination à la Légation de Hongrie, en 1947. Papa arrive à Paris, son violon dans ses bagages. Il ne se doute pas alors que son instrument ne reverra jamais la Hongrie et partagera son exil… Mais le plus curieux, c’est que pour le violon, il s’agit d’un :

Retour au bercail !

En effet, ce violon a été fabriqué par un luthier français, Pierre Hel, à Lille en 1926. Donc pour l’instrument, retour sur le territoire français qui l’a vu naître !

Certains dimanches après-midis, Papa le sortait et nous en jouait. Il suffisait de lui fredonner un air, même inconnu de lui, et il pouvait le jouer. J’étais très admirative car je n’ai pas du tout l’oreille musicale, à mon grand regret.

A la mort de Papa, j’ai voulu garder son violon et je l’ai apporté chez moi. Où il s’abîmait, faute d’être joué. Cela me faisait de la peine, mais que faire ? Je ne connaissais personne dans le milieu des luthiers.

Jusqu’au jour où j’ai rencontré quelqu’un avec qui j’ai discuté musique classique. Et j’ai mentionné mon éducation musicale, mon amour de la musique transmis par mes parents et « d’ailleurs à ce propos, Papa jouait du violon et je l’ai gardé, mais il est très abîmé ». Réponse de mon interlocuteur : « Formidable ! Apporte-le moi, je suis aussi apprenti chez un luthier. » Quelle émotion ! Je l’ai carrément apporté chez son maître et à présent, il est restauré, tout beau :

le violon de Papale violon de Papa de dos

 

 

 

 

 

 

Il me reste à lui offrir un bel étui pour le protéger, à l’assurer et je pourrai le louer à un violoniste pour qu’il soit régulièrement joué. Les archets, quant à eux, sont chez un archetier, en restauration eux aussi. En attendant, j’ai découvert un bel atelier dont je parlerai dans un prochain article et, grâce à mon ami Rezart, nous allons organiser un concert. Je suis très heureuse et je suis sûre que quelque part, là-haut, Papa l’est aussi.

Category: Hongrie
Tags: concert, exil, musique classique, Papa, violon
11 mai 2014 20 h 15 min
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Bessa Myftiu – albanaise et écrivain

Bessa Myftiu, la fille de l’écrivain Mehmet Myftiu, est née à Tirana en 1961, au pire moment du communisme albanais, lorsque le pays était totalement fermé à l’extérieur. Elle a quitté l’Albanie à 29 ans, après avoir rencontré un artiste suisse francophone, et s’est installée à Genève.

Le recueil de poèmes dont j’ai envie de parler parce qu’il m’a touchée a été écrit en deux langues, français et albanais, en 1994, puis réédité à Tirana en 2009 en édition bilingue. Bessa Myftiu se traduit elle-même, passe d’un territoire linguistique lourd, empreint de réalisme socialiste, à un territoire linguistique français plus léger, plus libre. Après tout, elle n’écrit pas pour ceux qui savent, mais pour raconter aux citoyens du pays où elle habite.

Son premier roman Ma légende est un hommage à son père, le tout dernier Amours au temps du communisme, date de 2011. Bessa Myftiu a aussi écrit des contes, le scénario d’un film qu’elle a interprété, des essais, des articles pour la presse. Elle est traductrice albanais-français pour la Radio Suisse Romande.

Elle écrit l’exil, la solitude, l’éloignement des siens, de ses amis… Son recueil s’intitule Des amis perdus. En voici un poème, que tous ceux qui ont quitté leur patrie comprendront et qui touchera ceux qui sont à l’écoute des exilés :

Où sont mes amis ?

Je n’ai plus d’amis,
mais seulement des numéros de
téléphone,
qui commencent tous
par zéro-zéro…

Je n’ai plus d’amis,
mais seulement un bloc-notes,
où restent en ligne
des adresses et des noms,

Je n’ai plus d’amis,
J’ai seulement des morceaux de souvenirs…

Mes amis sont tous partis
vers le monde,
la patrie était petite,
mais le monde aussi,

le monde est trop petit
pour les rêves que nous avons.

photo (29)

Category: Littérature
Tags: Albanie, écrivain, exil, Genève, poème
18 février 2014 22 h 51 min
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Les origines

Nous aimerions tous rester dans notre pays natal au milieu des nôtres, dans notre langue maternelle et notre culture d’origine, celles avec lesquelles nous avons grandi, celles qui nous ont donné nos repères. Mais parfois ce n’est pas possible. Nos conditions de vie ne sont plus acceptables. Chômage, pauvreté, conflits… L’émigration apparaît comme une solution, une réponse aux problèmes que nous affrontons. Il faut tenter sa chance ailleurs. L’émigré prépare son départ, a le temps d’échafauder un plan, plus ou moins solide certes, mais il sait en gros où il va et pourquoi. Il part avec l’espoir de pouvoir aider les siens, de leur rendre visite et de leur présenter la famille qu’il aura construite à l’étranger.

L’Exil

L’exil en revanche est soudain par nature. Bannissement ou question de vie ou de mort. Celui que l’on chasse a quelques heures pour faire ses bagages et partir sans se retourner, il ne sait pas s’il pourra revenir un jour. Celui qui fuit une situation intenable, dans la douleur et les larmes, laisse tout derrière lui. On lui a peut-être pris leur terre, on a détruit sa maison, sa vie est en danger s’il reste, la communauté le rejette. L’exilé va où on veut bien l’accueillir : c’est un réfugié, il a besoin d’un abri pour se protéger. Son départ est furtif, secret, angoissé.

Mes parents n’ont pas fui la Hongrie de cette façon mais se sont trouvés « coincés » en France. Diplomates en poste à Paris après la guerre, ils n’ont pas voulu rentrer lorsqu’ils ont été rappelés. On les aurait soupçonnés d’espionnage, emprisonnés, torturés. « La question ne s’est même pas posée », dit Maman, soixante ans plus tard. Ta propre vie n’est-elle pas plus précieuse que tes biens, tes souvenirs d’enfance, ta famille et tes amis ? La réponse du gouvernement communiste ne s’est pas fait attendre : vous démissionnez ? Alors vous n’êtes plus hongrois !

Ma soeur et moi sommes nées apatrides quelques années après, mes parents sont devenus français plus tard et n’ont pu retourner dans leur pays que dix-sept ans après l’avoir quitté. Bien sûr ils ont obtenu tout de suite le statut de réfugié politique, mais savait-on alors en France ce qui se passait derrière le Rideau de Fer ? Pas vraiment. La France aussi se remettait de la guerre, il y avait encore des tickets de rationnement en cette fin des années quarante. Chacun essayait de s’en sortir au mieux, l’Europe de l’Est c’était loin, il fallait avant tout panser les plaies de l’occupation allemande.

L’Exil intérieur

Mais plus difficile encore est la déportation à l’intérieur des frontières. Toujours dans le même pays, entouré de ses compatriotes qui parlent sa langue, l’exilé devient un paria. Il est banni au milieu des siens, dans un camp entouré de barbelés où il est forcé de travailler jusqu’à l’épuisement, ou dans un village où il est assigné à résidence.

Issus de la classe moyenne, mes grands-parents possédaient une petite maison avec un jardin dans un quartier résidentiel de Pest. On y a logé deux familles d’ouvriers après leur expulsion. Mes grands-parents ont été prévenus 48h à l’avance que leur maison était réquisitionnée et qu’ils allaient désormais vivre à Hajdúhadház, à l’Est du pays, près de la frontière ukrainienne. 48h pour dire au-revoir à la famille, aux amis ; donner ici une armoire, là une table, le service en porcelaine à la belle-soeur… Ramasser une vie en deux valises : photos, documents importants, souvenirs de leur fille unique qui ne peut pas rentrer les aider car elle est déjà réfugiée politique à Paris… Qui sait ce que chacun de nous emporterait en pareil cas ?

On est venu les chercher à l’aube dans un camion bâché, puis un train aux vitres opacifiées les a conduits vers l’Est. Mon grand-père allait avoir soixante ans… On les a logés dans le poulailler tout juste nettoyé et repeint d’une grande ferme dont les propriétaires ont été tenus par décret d’accueillir des familles entières dans le cadre de la « dékoulakisation ». Et oui : double punition ! On condamne les aristocrates, bourgeois, intellectuels, au travail manuel et on appauvrit les trop riches propriétaires terriens – koulaks en russe – en leur donnant des bouches supplémentaires à nourrir. Plus tard, la réforme agraire a contraint les paysans à entrer dans les coopératives sous les menaces et le chantage des commissaires politiques.

Après la mort de Staline en 53, ces assignations à résidence cessent, mais les Budapestois n’ont pas le droit de rentrer dans la capitale, à cause de la crise du logement. Mes grands-parents vivent avec le frère de ma grand-mère et sa famille, alors, lorsque les frontières s’ouvrent brièvement en 1956, ils demandent et obtiennent un passeport d’émigration pour s’en aller. Ce document est valable pour tous les pays sauf la Hongrie : tu pars, mais tu ne reviens pas. C’est un deuxième exil, cette fois dans un pays et une langue inconnus. Que leur restait-il ? Leur langue, leur culture, leurs valeurs. C’est ce qu’ils nous ont transmis, avec beaucoup, beaucoup, d’amour. Qu’ils en soient remerciés ici une fois encore.

Category: Hongrie
Tags: déportation, exil, grands-parents, hongrois, parents
Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr