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17 juillet 2016 21 h 35 min
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Hommage à Péter Esterhazy, écrivain hongrois, parti trop tôt

Ah s’il avait été américain ou français !… Son oeuvre serait davantage connue, sa personnalité davantage admirée, les hommages auraient plu partout dans le monde !

Mais il était hongrois, et même s’il était l’aîné de la branche comtale des Esterházy, peu de monde s’intéressait à lui. Alors je vous le montre, tel que je l’ai connu il y a quelques années, car j’ai eu la chance, l’honneur et le privilège d’être son interprète pendant plusieurs jours, lors de la sortie de Harmonia Caeslestis, son roman majeur en français :

PeterEsterhazy

Je ne vais pas ici analyser son oeuvre, vous trouverez sa bibliographie en français ailleurs, je voudrais juste lui rendre hommage avec des anecdotes dont je me souviens, pour vous dire à quel point cet érudit fascinant était aussi un homme délicieux et aussi facétieux.

Invité avec d’autres écrivains d’Europe de l’Est au Salon du Livre de Paris en 1989, il explique très sérieusement que les écrivains de ces pays ont dû développer une écriture spécifique pour détourner la censure, tester aussi ses limites, flirter avec elle, et que désormais, puisque tout est possible, il va leur falloir réfléchir à d’autres histoires, trouver un autre style. Mentionnant Vaclav Havel, il ajoute, facétieux, qu’à ce propos il n’a rien lu de nouveau de sa part depuis quelques temps, il s’en étonne… A ce moment-là, Havel n’est rien moins que le premier Président de la toute nouvelle République tchèque, suite à la Révolution de Velours dont il fut l’un des acteurs majeurs !

Interprète à une lecture de son roman, j’hésite sur un mot, sa traductrice, depuis la salle, m’en impose un que je ne trouve pas bon. Elle insiste, je refuse. Alors Esterházy me prend par les épaules, me dit « Attends, pas d’inquiétude, on recommence tout : Bonjour, je m’appelle Péter Esterházy… » Cette plaisanterie a fait passer la minute désagréable et nous avons repris. Plus tard, enregistrant pour Colette Fellous sur France Culture, nous nous demandons comment nous allons nous installer dans le petit salon où elle a apporté le Nagra. Il tapote la place à côté de lui sur le canapé et me dit « Toi tu viens ici bien sûr, près de moi ». Je pense qu’il était très conscient du rôle important que nous jouions, ses traductrices et moi, et ils ne nous considéraient pas du tout comme des accessoires. Cela me touchait et me faisait plaisir. Il était toujours disponible pour nous, je l’ai vu ensuite avec ses autres interprètes.

Fan de football, il a écrit d’ailleurs sur la fameuse équipe des années 50, il avait volontiers participé à un match entre écrivains hongrois et écrivains russes à Die, lors du Salon du livre d’Europe centrale (non, vous ne verrez pas les photos… Bon peut-être si je les retrouve, c’était il y a plus de vingt ans). Les Hongrois s’étaient bien évidemment réjouis d’avoir mis la claque aux Russes qui, bons perdants, ont ensuite trinqué à la Clairette…

Grâce à son érudition très vaste, Péter Esterházy pouvait parler de tout, alors être à ses côtés sur l’estrade était un exercice extrêmement difficile. Heureusement qu’il répondait parfois à une question par une pirouette amusante ! La fois où Eric Naulleau lui a parlé de son style postmoderne, il a répondu : « On est postmoderne comme on est juif. Je suis postmoderne parce que ma mère l’était. » Nul antisémitisme ici, plutôt une façon de dire que certains auteurs se piquent d’être postmodernes, lui écrit et c’est tout. Il est vrai que son oeuvre se compose de collages et que, ne citant personne, il nous laisse le soin de reconnaître des morceaux de phrases empruntées à d’autres, un peu comme un musicien qui mettrait des samples d’autres musiques dans un morceau. Ce style inimitable, parfois ardu, je vous laisse le découvrir.

Aujourd’hui je suis triste de savoir qu’un tel écrivain à la personnalité si chaleureuse nous a quittés, et heureuse de voir sur les rayonnages de ma bibliothèque ses romans que je n’ai pas encore lus (je rappelle qu’il n’y a pas de librairie hongroise à Paris).

Un autre grand écrivain, Péter Nádas, me disait qu’il recevait parfois son courrier et inversement, et chacun répondait quand même à l’expéditeur. Et dans les librairies du monde entier, chacun veillait à ce que les livres de l’autre soient bien en vue sur les étals. Nádas va-t-il repenser à cela lors d’une prochaine tournée en Europe ?

Category: Littérature
Tags: hommage, littérature, Péter Esterhazy, postmoderne, traduction
14 juillet 2016 19 h 51 min
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Beat Generation : l’exposition confuse

Au Centre Pompidou jusqu’au 3 octobre

Affiche sur la façade de BeaubourgEntrée de l'expo Beat Generation

Les commissaires de l’exposition ont dû se dire, en la concevant, que ce serait compliqué d’habiller l’espace énorme des expositions temporaires – Galerie 1, 6ème étage, si tu as le vertige, prépare-toi à remonter la coursive les yeux fermés – en montrant seulement des écrivains et des poètes. Alors ils ont eu l’idée « géniale » de replacer « le mouvement beat dans un horizon élargi », comme le dit la brochure. Et vas-y bien, mettons des photos de la série Les Américains de Robert Franck puisqu’on montre – et à juste titre – son film new yorkais Pull my Daisy dans lequel on voit Allen Ginsberg, William Burroughs, Gregory Corso, etc. et que c’est Jack Kerouac qui lit en voix off le poème écrit pour l’occasion. Ce film est montré à droite de l’entrée, c’est par là que ça commence, moi j’ai été victime des clichés et j’ai cru que le film était à la fin et je suis partie vers la gauche ! Mais des films, il y en a plein, d’abord la route sur trois grands écrans dès qu’on entre, car c’est quand même Kerouac qui domine tout… Ben oui, y a son tapuscrit du roman, le fameux rouleau de 36 mètres déroulé sous vitrine qui traverse toute la salle :

Tapuscrit de Sur la route

 

Et si tu pars à droite dans l’expo, tu vois la machine à écrire de Kerouac ! Objet culte s’il en fut :

 

 

 

 

 

Machine à écrire de Jack Kerouac

Avec ce roman, paru seulement en 1959, soit 8 ans après avoir été écrit, Kerouac impulse un nouveau style, qui sera qualifié de « beat » par les journalistes. Mais pour lui, il s’agit de prose spontanée, et il décrira précisément ce qu’il entend par là : noter dans des carnets tout ce que l’on voit, ce que l’on entend dans la rue, les bars, autour de soi, noter aussi nos propres impressions là où nous nous trouvons, puis restituer le tout dans une écriture rapide, naturelle, rythmée (l’un des sens du mot « beat ») sans se relire, sans ponctuer, sans s’arrêter. D’où ce rouleau de papier calque rapporté par un ami travaillant dans une imprimerie : ce n’est pas concevable de perdre du temps en changeant de feuille pendant la frappe. Il faut tout dire, on peut tout dire, ça préfigure presque ce flow des MCs du rap… Dans l’exposition, on voit aussi ses peintures et dessins sur tout un mur :

Peintures de Kerouac

Curieusement, on sent l’influence des surréalistes, de Dada, de l’expressionnisme, voire du Bauhaus, tous ces mouvements d’avant-guerre qui étaient encore très proches des années 45-50 quand ces poètes, photographes et peintres ont commencé à créer, jeunes artistes américains tournés vers l’Europe. L’Amérique n’avait-elle pas hébergé tous ces Européens menacés par le nazisme pour leurs oeuvres dégénérées ou simplement leurs origines ?

Outre cette réforme stylistique profonde à rebours de la poésie anglaise extrêmement codifiée – semblable à la révolution du vers libre contre l’alexandrin chez nous, les poètes et écrivains beats expriment une révolte contre la société de consommation américaine, l’idéologie dominante du dollar tout-puissant, de l’opulence matérielle et contre l’appauvrissement spirituel et intellectuel de cet après-guerre où les Etats-Unis ont sauvé le monde de la barbarie fasciste, mais doivent aussi résister au communisme en montrant combien le capitalisme est un meilleur système pour rendre les gens heureux dans une démocratie libre. Ainsi, le très célèbre poème de Ginsberg Howl, crie sa révolte et dénonce tout ce système. D’abord censuré, il paraîtra ensuite chez City Lights Books dans la série Pocket Poets de Lawrence Ferlinghetti, lui-même poète de ce mouvement. On peut l’entendre le dire au casque dans l’exposition  – cherchez bien, c’est dans un coin, hélas, et le manuscrit se trouve totalement ailleurs :

Manuscrit de Howl d'Allen Ginsberg

Il y a beaucoup de photos de Ginsberg, avec Peter Orlovsky, Gregory Corso, William Burroughs, à New York, ville qui constitue l’un des axes de l’expo, les deux autres étant San Francisco et Paris. En guest star, pourrait-on dire, le Mexique et Tanger. Et puisqu’on parle de Mexique, pourquoi ne pas mettre des photos et des films d’artistes des années 60 qui n’ont rien à voir avec le mouvement beat ? Et pour Tanger, pourquoi ne pas mettre un film sur Paul Bowles, qui n’a rien à voir ici ?!

Je n’ai pas compris toutes ces photos et ces peintures, même si ça m’a fait plaisir de voir une photo de Henry Miller à Pacific Palisades… Bien sûr, il y a des poèmes de Michael McClure, Philip Lamantia, une oeuvre de Kenneth Patchen sur un petit carton d’origine tout jauni, c’est émouvant mais je n’ai pas sorti mes lunettes… Et on voit aussi Kenneth Rexroth, qui pour moi a précédé les poètes beats et vivait déjà dans sa tour isolée après la guerre, donc ne devrait pas être ici. Du coup, pourquoi ne pas avoir montré des oeuvres de William Carlos Williams, voire Ezra Pound ? Il y a la vidéo de Dylan où l’on voit Ginsberg en arrière-plan, car Bob Dylan est l’un des héritiers du mouvement et cette exposition va jusqu’aux années 70.

En fin de compte, je me demande si tout n’est pas centré sur Kerouac, dont quelques vêtements ont été rassemblés dans une vitrine, c’est très émouvant,, et dont une grande citation orne un mur (outre le fameux Everything belongs to me because I am poor) :

Vêtements de KerouacPoème de Jack Kerouac

Tout ce mélange de photos, textes sur d’immenses kakemonos en anglais, vidéos, interviews au son pourri où l’on peine à entendre quelque chose, films sur écrans géants avec sous-titres énormes finit par nous saouler au lieu de nous expliquer les choses. Et, comme pour l’expo sur Guy Debord et le situationnisme à la BNF où l’on ne situait rien (oui bon, le jeu de mots est nul mais je n’ai pas résisté), si je ne m’étais pas spécialisée sur la Beat Generation pendant mes études universitaires, je serais ressortie en ne comprenant toujours pas de quoi il s’agit. En plus, mon chouchou, Gary Snyder, est à peine représenté sauf sur quelques photos, dont celle-ci, pendant son séjour au Japon, prise par Ginsberg en 63 et que je n’avais jamais vue, elle m’a émue.

Gary Snyder, 1963

 

 

 

Mais aucun poème !!! Il va donc falloir que j’écrive un article pour vous le présenter.

 

 

 

Donc je ne sais trop quoi vous conseiller… Documentez-vous avant d’y aller et vous serez émus par les manuscrits originaux et tous ces poèmes (bon, il faut comprendre l’anglais) et ces photos, ou… allez-y avec moi et je vous explique ?!

Category: Actualité culturelle
Tags: Amérique, après-guerre, Beat Generation, Gregory Corso, Jack Kerouac, photos, poésie, William Burroughs
4 juillet 2016 20 h 17 min
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Brocante, faïence, petite folie !

Superbe faïence et découverte d’une nouvelle manufacture !

Vous qui me connaissez savez bien que je n’ai pas besoin de vaisselle… C’est un peu comme les livres, j’achète et après je me dis « Mince, je vais mettre ça où ? ». Heureusement, les étagères s’accommodent de tous les rajouts, exactement comme les rayonnages de la bibliothèque.

Petit hommage à ma copine Yessa qui va ouvrir un lieu dont je ferai largement la pub, et qui chine toutes sortes d’objets, de la faïence entre autres. Elle sait, elle aussi, que j’adore les arts du feu (porcelaine, faïence, verre) et m’envoie des photos : soupière, légumier, ravier, plat ovale, assiettes de la manufacture du Moulin des Loups. C’est où ? Dans le Nord de la France où il y a eu beaucoup de manufactures de faïence fine, céramique et même de la porcelaine : Arras, Orchies, Saint-Amand-les-Eaux, Valenciennes. A la fin du XIXème siècle, c’est une entreprise qui se développe. Une nouvelle usine ouvre à Wandignies-Hamage et la marque Hamage est créée. Je trouve ça super joli et ça remplacera la porcelaine blanche que j’ai achetée il y a vingt ans en emménageant dans mon appartement où la cuisine était équipée de placards. C’est sympa mais un peu fade et je n’ai toujours pas les moyens de m’acheter le service en porcelaine de Meissen… Alors je dis oui à Yessa et je choisis ce qui me plaît, vérifie les prix sur Internet pour qu’aucune de nous ne perde au change et voilà ! En plus c’est livré sur mon lieu de travail, je rapporte tout à la maison dans des grands sacs.

C’est formidable, il y a plein de manufactures à découvrir encore, même si la technique est en gros la même partout, pour la décoration comme pour la glaçure, les motifs changent et parfois les formes aussi, comme cette saucière charmante qui m’a séduite par son originalité. Je reproduis les photos de Yessa, jugez-en par vous-même :

Vaisselle Moulin des Loupsassiette faisan

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y en aura peut-être d’autres, qui sait ?

Category: Actualité culturelle
Tags: brocante, faïence, manufacture, Moulin des Loups, Nord, porcelaine
27 juin 2016 19 h 37 min
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Pivoines : fleurs de la saison, poèmes, motifs stylisés…

Superbe fleur du mois de mai, du blanc au rouge en passant par le rose pâle et le rose franc, la pivoine était connue dans l’Antiquité pour ses vertus curatives. Parfois on en coupait la racine en tranches pour nettoyer le foie ou soigner l’épilepsie, car elle est antispasmodique. La légende parle de la nymphe qui a rougi de honte et hop ! l’expression « rouge comme une pivoine » était brevetée. Symbole de timidité en Occident, en Chine elle représentait la fécondité. Fermée comme le poing lorsqu’elle est en bouton, elle déploie ses pétales quasiment d’un coup, parfois en une journée et au bout d’une semaine. Alors nous voici récompensés par un parfum suave et envoûtant, des couleurs raffinées, un bouquet enchanteur dans un vase même tout simple.

Je les préfère rouges, mais les achète de toutes les couleurs car elles sont toutes somptueuses :

Pivoines ferméespivoines ouvertes

 

Les rouges m’ont éblouies et ont perdu tous leurs pétales en deux jours, je n’ai pu m’empêcher de les conserver encore quelques jours pour leur parfum :

 

 

pivoines rougespétales de pivoines

 

Une seule est restée ouverte, alors je me suis souvenue de mes études de japonais et je l’ai mise en valeur dans un vase, solitaire, mais faute de tokonoma, l’alcôve où une estampe ou une fleur uniques sont mises en valeur, je l’ai posée sur ma table de salon :

 

1 pivoine rouge

 

Car en effet, comment ne pas penser aux esthètes japonais, aux poètes notamment, qui ont célébré la pivoine dans leurs haikus ! Et en particulier à Masaoka Shiki, dont c’était la fleur préférée, qui la contemplait depuis son lit d’invalide et composait des poèmes à son sujet… Quel triste destin : tuberculeux, mort à trente-cinq ans en 1902, fils de samourai né en même temps que l’ère Meiji qui a vu le Japon se rouvrir au monde extérieur, Shiki a totalement renouvelé le genre que l’on disait moribond, tout en rendant hommage à ses prédécesseurs, surtout Basho bien sûr, mais aussi Buson qu’il a sorti de l’oubli.

Un jour peut-être, vous aurez droit à un article sur la poésie japonaise, mais pour l’instant, mettons la pivoine en vedette :

Soir sur la fleur
de la pivoine blanche
qui étreint la lune.

Gyôdai

Pivoine qui fane
l’un sur l’autre se déposent
deux, trois pétales.

Buson

Du coeur de la pivoine
l’abeille sort
avec quel regret !

Basho

Et enfin Shiki :
Pourquoi ne pas mourir
en mordant dans une pomme
face aux pivoines.

Obscurité de l’alcôve
où se trouvent les pivoines ;
un coucou chante.

La fraîcheur et les couleurs vibrantes des pivoines rappellent à Shiki qu’il va mourir, le corps couvert de pus (sa tuberculose atteignit ses os) et les gencives en sang, du même rouge que les fleurs. Fiévreux, il contemple cette beauté et son sommeil se peuple de rêves inquiets (je cite en anglais, c’est trop beau, dans la biographie écrite par Janine Beichman) :

how like a lovely
young girl it is,
this peony of scarlet red
whose shadow shades
my fitful dreaming.

Et pour terminer sur une note plus gaie, la pivoine a aussi été un motif favori des peintres et des artisans décorateurs. Pour preuve, elle figure en vedette sur le service en porcelaine de Herend appelé Victoria car réalisé pour la Reine d’Angleterre à la fin du XIXème siècle. En voici une illustration :

Motif Victoria de Herend

 

 

 

 

 

 

 

 

Profitez vite des vraies, c’est presque la fin de la saison !

Category: Actualité culturelle
Tags: fleurs, haikus, pivoines, poèmes, porcelaine
19 juin 2016 15 h 16 min
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Songe de printemps : concert du 3 juin 2016

Un événement Rezart Jasa Events…

Pour notre plus grand plaisir ! Après les « songes d’automne », nous voici invités à rêver du printemps : les arbres sont en fleurs, la bise se fait brise, les glycines nous éblouissent de leurs nuages bleutés parfumés… et la musique aussi se fait légère avec un programme primesautier très agréable à l’oreille : la finesse de Bach, la pétulance de Mozart jouées avec panache par Abigeila Voshtina, la charmante et talentueuse violoniste albanaise accompagnée au piano par Maniola Camuset-Trebicka que je ne vous présente plus. Puis, après une csárdás endiablée que mon âme hongroise accompagne de joyeux soubresauts, Rossini et Bizet interprétés par la mezzo-soprano Olga Gurkovska.

Les voici, pour restituer l’ambiance concentrée et frivole à la fois :

Abigeila Voshtina et Maniola Camuset-TrebickaOlga Gurkovska

 

 

 

 

 

 

 

Salut des trois artistes que la crue de la Seine ne nous a pas empêchés de venir applaudir !

Olga Gurkovska, Abigeila Voshtina et Maniola Camuset-Trebicka

 

 

 

Petit extrait :

 

 

Pour vous tenir au courant des prochains événements et découvrir des artistes de talent entre amis, la page Facebook de Rezart Jasa Events

Category: Mes sorties
12 juin 2016 21 h 57 min
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Beauté : Pensons aussi à nos mains !

« Ben oui, tes mains, elle vieillissent autant qu’ta gueule ! » disait ma soeur avec son franc parler caractéristique. Que faisait-elle ? Chaque jour, elle se frottait les mains avec ce qui lui restait de crème de jour après application sur le visage. Et elle avait raison ! Pourquoi je ne le fais pas ? Parce que je ne mets pas ma crème de la même façon qu’elle et je n’ai donc pas de reste sur les doigts… Alors ????

On a tou(te)s connu la période huile d’amande douce, très bonne pour les ongles mais nourrissante aussi pour la peau. Ensuite, j’ai surtout étalé sur mes mains le lait hydratant pour le corps à chaque application générale, ce que je continue à faire : Biotherm, Clarins, crèmes nourrissantes bio, etc. Mais bien sûr, ça ne suffit pas, même si tes mains ne risquent pas les gerçures islandaises de -20°C en attendant le bus le matin dans nos grandes villes, d’autant plus que nous avons des hivers avec des moyennes à +2 / +5. J’évite donc les crèmes super fortes contre le dessèchement grave aux tubes ornés d’un drapeau norvégien, ou les crèmes dermatologiques à acheter en para-pharmacie. Mais tout de même, le vent peut être froid, ou porter des gants peut empêcher la peau de respirer, voire une bonne hygiène avec de l’eau et du savon plusieurs fois par jour abîment les mains. Parfois on a des plaques, des rougeurs, des démangeaisons… Il faut agir ! Se faire appliquer une crème pendant un soin de manucure ne suffit pas, car ce n’est pas assez fréquent, bien que ce soit déjà mieux que rien du tout…

J’ai expérimenté la crème Estée Lauder pour les mains au germe de blé (quand j’utilise des cosmétiques d’une marque, j’ai tendance à essayer toute la gamme avant de passer à une autre).

Crème Re-Nutriv mains Estée LauderDans les coffrets, ils ont tendance à t’offrir ce genre de petit tube qui entre dans le sac à main, c’est très pratique en plus. Je l’applique le soir avant de me coucher pour action toute la nuit, je fais souvent ça avec la crème pour les mains, ça lui évite de coller sur tout ce que je touche. Mais celle-ci conserve un film que je sens en me lavant les mains le lendemain matin et ça suffit pour me gêner, alors que, franchement, elle est plutôt bien. Et je l’évite dans la journée pour ne pas en coller sur mes dossiers ou mon ordi.

Du coup, à la sortie de l’hiver, des mains à la peau toute sèche, moches quoi. Heureusement que je connais désormais Souad qui a la solution à tout ! Vous la connaissez aussi, et son site formidable Sou & You où elle donne plein de conseils. Nous avons pris le thé entre blogueuses récemment, elle organise ça aux petits oignons, et je lui ai pris une crème pour les mains à l’huile d’argan et au karité. Le packaging ne paie pas de mine, mais le produit est efficace :

Crème main Souandyou

 

 

Il ne me reste plus qu’à me discipliner et à en mettre souvent. Il ne faut pas seulement hydrater en effet, mais réparer et nourrir, cela ne se fait pas en une application par mois !

 

 

 

 

Je me tourne de plus en plus vers des produits bio, artisanaux, avec des ingrédients locaux récoltés et utilisés avec soin depuis des générations. Je crois que les grandes marques de cosmétiques exagèrent avec des crèmes à 300€, des masques à 260€, etc. En plus, c’est plein de conservateurs, de produits chimiques louches et d’ingrédients aux noms scientifiques incompréhensibles, donc on ne sait pas exactement ce que l’on se met sur la peau, alors je dis : ça suffit ! Je conserve deux-trois produits phare pour l’instant, surtout des sérums et pour le reste, je m’en remets à Dame Nature désormais ! Je vous en conseille, bien évidemment, de même.

Category: Beauté
Tags: beauté, cosmétiques, crème, mains, manucure
5 juin 2016 18 h 59 min
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Cours d’arabe : la reprise… la vraie !

Vous avez été témoins ici de mes adieux d’élève à Tarek, parti à Toulouse dispenser ses lumières à d’autres étudiants, j’avais en effet chroniqué ici La fin de l’ère Tarek ! J’avais essayé de continuer quand même, de m’insérer entre deux voyages à Toulouse, mais j’avais dû capituler face aux attraits du Capitole (hmmm… oui, bon :-)). Après novembre laborieux, j’avais tout laissé en décembre, avec mes cahiers pour seuls compagnons en attendant la reprise.

Kiela Consulting, fidèle à sa réputation, ne voulait pas nous envoyer n’importe qui, surtout après un diplômé de la prestigieuse université du Caire Al-Azhar. Ce sera donc Najoua, dont je vous annonçais l’arrivée, avec des révisions précédant la reprise . Ce fut alors que, badaboum ! toute ma vie professionnelle bascula : changement d’affectation signifie changement d’horaires parfois, alors impossible de commencer avec Najoua. Quelle déception ! D’autant plus qu’Hersen, lui, a pu le faire et ne tarit pas d’éloges sur sa prof. Je suis naturellement dépitée et jalouse. J’en appelle au bon Rémi, chez Kiela, qui comprend parfaitement que l’on ne peut pas m’abandonner en si bon chemin. Il me faut juste quelqu’un de disponible après 18h, pas le même soir chaque semaine puisque j’alterne désormais les 18h et les 20h d’un jour sur l’autre. Je patiente tout en rongeant mon frein et voilà que… (roulements de tambour) arrive Anbar !

Bien sûr que sa méthode n’est pas la même que celle de Tarek, mais, ô joie, trop la chance ! elles se complètent ! Et me voici à améliorer ma compréhension orale, enfin ! Je ne crie pas victoire au bout de deux cours, mais je sens ma panique refluer quand on me parle. Et j’aimais déjà la musicalité de l’accent de Tarek, là c’est encore plus joli, plus doux, féminin en somme. J’emploie d’ailleurs moi-même toutes ces formes féminines que j’ai apprises sans les pratiquer depuis trois ans, mes collègues arabes étant en majorité masculins par un hasard malheureux.

Son conseil ? Ecouter, repérer des mots, puis des phrases, distinguer les syllabes. Non pas en regardant les infos tout en arabe, mais en regardant des séries en arabe littéraire, car il y en a pléthore ! « Tu aimes l’histoire, Dominique ? Alors je te conseille xxxx et xxxx, mais oui, c’est sur YouTube, très facile à trouver ! », me dit Anbar avec son grand sourire. Je connaissais la série turque sur Soliman le Magnifique, et bien, il en existe une en arabe, superbe semble-t-il, où l’on a choisi de montrer, non pas les batailles sanglantes où les Hongrois se sont fait massacrer, ouf ! mais la très belle histoire d’amour entre le sultan et Roxelane, sa femme préférée. Et en attendant, j’ai commencé à regarder Youssef, l’histoire de Joseph, fils de Jacob et Rachel. C’est biblique, c’est puissant, c’est beau… et c’est sous-titré en français ! J’écoute et je lis, je vais progresser ! Allez, j’en mets un bout ici :

Dès le générique, magnifique, on est à fond ! Et à l’heure où les séries américaines font le buz, chaque nouvelle saison étant attendue avec impatience et annoncée partout, moi je me tourne vers une autre aire géographique et je kife (pour employer un mot d’origine arabe) !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, compréhension, cours, méthode, oral, professeur, reprise, série
30 mai 2016 21 h 58 min
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En direct et en public sur Mouv’ Xtra : Les mots du Rap

Affiche Mouv' Les mots du Rap
Vendredi 27 mai, rencontre à Radio France pour décortiquer le lexique des rapeurs. C’est en direct sur Mouv’ Xtra, préparé et magistralement orchestré par le duo Olivier Cachin et Yasmina Benbekaï, maintenu malgré la polémique autour du concert de Black M à Verdun. En effet, ici on parle de musique, pas de politique, on ne mélange pas un concert de rap interdit dans une ville française par des groupes de pression qui font des amalgames et l’expression artistique de musiciens français. Voilà, c’est dit !

Que du beau linge pour parler de tout ça devant un public jeune dont le rap est la culture et qui écoute la discussion avec intérêt. Je cite au hasard : Dandyguel, Konhdo, The Shin Sekai, Aelpeacha, Jean Pruvost, le doc Dico de Mouv’ qui analyse les mots employés dans le rap, Marie Debray qui a écrit Ma chatte, lettre à Booba, en réponse aux injonctions de ses chansons, deux chercheurs de l’ENS qui ont créé un séminaire « La plume et le bitume », consacré au rap et à son style d’écriture, Yerim Sar, journaliste de Noisey à qui tu penses bien que je suis allée dire mon kif, je les adore tous, ces mecs !

Dandyguel, un journaliste et un rapeurMarie Debray, Benoît, Jean Pruvost

 

 

 

Le tout ponctué de mix de DJ First Mike, familier de la Maison sur Mouv’.

 

 

 

Qu’est-ce qui ressort de deux heures de discussions ? En France, on a une tradition du texte, alors le rap français met le texte en avant, même si on a énormément copié les Américains dans les années 90. Et oui, ça a commencé dans ces années-là ! Plus de 20 ans ! Toute une génération à présent ! Les fils ont pris le relais de leurs pères pour puiser dans leurs origines, leur héritage, leur culture. Actuellement le rap se mâtine de sons africains et c’est tant mieux, car il évolue. Nous l’avons intégré à notre culture. Autrefois on s’érigeait contre l’Etat, les institutions, les codes de la société, en créant sa propre culture avec son propre vocabulaire. Désormais on fait aussi attention à la musique, le texte est porté par une musique que l’on fignole aussi, Konhdo parle de « musiquer » un texte, il fait l’expérience – et nous la livre de façon remarquable – de la traduction d’une pièce de théâtre classique grec en version rap. Il relève aussi le défi de Bruno Laforestrie, directeur de Mouv’ : du 6 au 10 juin, les mômes, soyez à l’écoute de Konhdo sur Mouv’ et vous allez réviser votre brevet des collèges en rapant ! On a eu droit à un exemple magistral avec la Guerre froide : Jdanov, Staline et Kennedy, la Baie des Cochons et la construction du Mur de Berlin en musique :

Konhdo et DJ Mike

 

Moi je dis « Chapeau ! Bravo ! » et ça me plaît beaucoup.

Ainsi, un vrai travail a été fait sur l’évolution des textes, contrairement aux Etats-Unis, où l’on « jam », on fait du son, certes en utilisant les parlers et les accents locaux, ce qui a fait découvrir l’histoire et la géographie des Etats-Unis à Dandyguel, et il a eu envie de faire pareil. « C’est du boulot », dit Konhdo, « Le rap nécessite une vraie gymnastique intellectuelle ». PNL fait simple, mais quel travail pour arriver à cette simplicité ! « C’est très compliqué de faire simple », renchérit Marie Debray, l’écrivain du groupe. Même si le rap français s’écoute aussi en club, est plus divertissant qu’à l’époque où il criait les revendications des jeunes en lutte, il exprime toujours des réalités dans lesquelles les jeunes se retrouvent. Et il y a aussi de l’argot « local », comme les mots en « aille » du côté de Grigny où « ça graille » veut dire « ça va bien ». Il faut toujours se battre pour s’exprimer, pour exister. Non que la censure interdise les chansons, en France la liberté d’expression est un droit, mais on n’autorise pas les rapeurs à intervenir dans le champ public et, s’ils sont condamnés, c’est pour leurs propos dans une interview à la télévision ou dans un magazine. On n’autorise pas un rapeur à dire ce que peut dire un chanteur de variété ou de rock. Alors que reste-t-il ? Créer et se faire reconnaître en tant qu’artiste. Et ils sont des artistes. Et le rap est un art. Textuel, mais aussi musical. Et du talent, ils en ont. Les performers Odah et Dako nous l’ont démontré en nous mettant à contribution pour leur faire inventer une histoire : avec un héros pour le début d’une histoire dans un lieu – on leur a dit Valbuena à Bamako dans sa voiture ; la fin de l’histoire – Valbuena grandit ; et dix mots pour raconter l’histoire (les jeunes citent « huile d’olive » et, comme l’auteur est sur scène, « Y a pas qu’la chatte », ils ne savent pas que les mots sont des unités lexicales indépendantes… Ah, tu ne le savais pas non plus ? Et ben voilà, c’est bon, maintenant). Et ils nous inventent une histoire du tonnerre :

Odah et Dako

 

 

J’espère t’avoir donné envie d’écouter ce que ça donne, alors voici, plutôt qu’une capta pourrie avec mon phone, de vrais échantillons avec des vrais morceaux de rap dedans :

 

 

Et c’est tout frais, ça vient de sortir, Keny Arkana :

Et Dandyguel que j’aime bien aussi :

Et pour écouter DJ First Mike, c’est sur Mouv’, voyez ça sur leur site Mouv.fr ou leur page Facebook pour retrouver les animateurs et les émissions !

Category: Actualité culturelle
Tags: Aelpeacha, Dandyguel, Konhdo, Mouv', musique, Noisey, Olivier Cachin, Radio France, Rap, Yasmina Benbekaï, Yerim Sar
23 mai 2016 22 h 13 min
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Traduire, trahir ? Questions sur la traduction

Traduire, c’est trahir quoi ?

S’il ne s’agissait que de recopier un texte d’une langue dans une autre, tout le monde serait traducteur. La langue est le support d’une culture dont la littérature est un élément important, une expression vivante et dynamique. Retranscrire cette expression littéraire dans une autre culture, avec un autre système de références, mais sans dénaturer l’original, voilà le défi du traducteur. Tout d’abord, il y a les sourciers, qui privilégient la langue source et veulent garder son caractère au maximum. Mais attention, c’est dangereux, car cela peut donner des phrases comme « Bonjour ! ouvrit-il la porte. » Et oui, cela fonctionne en hongrois, mais vous le voyez bien, pas en français ! Ensuite il y a les ciblistes, davantage attentifs à la langue d’arrivée du texte. Passe-t-on d’un extrême à l’autre ? Pas totalement, car loin de trahir, les ciblistes essaient de rendre au maximum l’atmosphère d’un roman, la démonstration d’un essai, en usant d’autres outils que l’auteur. Etre fidèle à un cheminement de pensée, un style, une atmosphère, mais avec un autre vocabulaire et une grammaire différente, voilà le travail à accomplir.

Que peut-on traduire ?

Le style tout d’abord. Les longues descriptions lyriques de Cormac McCarthy soudain coupées d’une phrase lapidaire, c’est possible. Les métaphores filées de Miklós Szentkuthy qui durent une page et demie puis reprennent le récit là où il s’était interrompu, les images de sa fantaisie, par exemple dans Escorial Lucrèce Borgia qui discute sur un balcon avec un homme la nuit, le croissant de lune comme une dague enfoncée dans son chignon : tout le monde comprend qu’avec la perspective, le croissant en forme de dague incurvée a l’air enfoncé dans la coiffure de Lucrèce, et c’est aussi une allusion à sa témérité et à sa dépravation, les Borgia ne reculant pas devant le meurtre pour réaliser leurs projets. Les références culturelles universelles se traduisent également, citations bibliques, shakespeariennes, extraits de la littérature mondiale dont il faut aller vérifier en bibliothèque la traduction exacte car un confrère a traduit déjà.

Que peut-on adapter ?

Les locutions figées : « Boire comme un trou » qui se dit « boire comme le pélican » en hongrois par exemple ; les résultatives anglaises comme « she cried herself to sleep » que l’on traduira par « Elle pleura jusqu’à s’endormir » (ma proposition, il y en a d’autres bien sûr) ; les phrases nominales dans les langues non indo-européennes comme le japonais, le hongrois ou l’arabe. Une périphrase est parfois nécessaire en français là où seuls trois mots décrivent une situation ou une émotion dans une autre langue, il ne faut jamais hésiter à développer !

Qu’est-ce qui est intraduisible ?

Les jeux de mots bien sûr, à moins d’en faire un dans la même phrase sur un autre mot ou, comme je l’ai fait une fois, dans la phrase d’après où c’était possible, histoire qu’il y en ait un dans le passage. Les termes qui se réfèrent à des objets ou des coutumes qui n’existent que dans le pays où est parlée la langue. Dans ce cas, deux solutions : soit traduire par un terme qui décrit une réalité ou un objet à peu près équivalent, soit laisser le mot dans la langue d’origine, avec une explication dans le texte ou en note. Parfois, le contexte aide à comprendre, les notes alourdissent le texte.

Mais dans aucun cas on ne peut dire que le traducteur est un traître, s’il traduit, c’est parce qu’il a aimé le texte, ou qu’il aime la littérature dans cette langue et qu’il veut partager son émerveillement avec tous ! Traduire n’est pas seulement lire un texte, mais pénétrer la pensée et l’imagination de son auteur pour utiliser les meilleurs outils afin de les offrir aux lecteurs qui ne parlent pas sa langue. Le traducteur est un passeur, il permet de traverser d’une rive linguistique à une autre.

Poursuivre le débat et en savoir plus :

Le Printemps de la traduction propose une soirée avec Tiphaine Samoyault à la Maison de la Poésie à Paris le mercredi 25 mai, renseignements en cliquant ici et, pour avoir tout le programme de la manifestation qui a lieu du 25 au 29 mai, consultez le le site d’Atlas, l’association pour la promotion de la Traduction littéraire.

Des questions ? Je suis disponible pour y répondre et, si vous tapez mon nom dans la barre de recherche Google, vous serez redirigé vers les sites qui parlent des livres que j’ai traduits…

Category: Littérature
Tags: auteurs, langue, littérature, style, texte, traducteur, traduire
16 mai 2016 19 h 06 min
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Eglise Saint-Julien-Le-Pauvre, Paris

L’une des trois plus anciennes églises de Paris, dont l’existence est attestée au VIème siècle, fut détruite par les Normands en 886. L’église actuelle a été reconstruite au XIIème siècle, comme Notre Dame qui est juste de l’autre côté du bras de Seine de l’île de la Cité. Il y avait un prieuré là où il y a le square René Viviani actuellement, et l’on y accueillait les pauvres, d’où le nom de l’église, en référence à Saint-Julien l’Hospitalier. Mais il est possible aussi que l’église porte le nom de Saint-Julien de Mans et de Saint-Julien de Brioude. Elle a un certain prestige car on y donnait des cours de l’Université de Paris – Philosophie et Huamnités, et l’on y organisait les élections du recteur et les assemblées générales jusqu’au XVIème siècle. Dante Alighieri est venu s’y recueillir. Voici l’entrée, et l’église vue du square :

Saint-Julien-Le-Pauvre, entréeéglise Saint-Julien-Le-Pauvre

 

 

 

 

 

 

 

 

Son délabrement pousse les propriétaires, les Clunisiens de Longpont, à la donner à la ville de Paris, et la Révolution n’arrange rien en la transformant en grenier à sel. Le début du XIXème siècle la voit redevenir une chapelle de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu et, même si elle est classée monument historique en 1846, il ne s’y passe qu’une petite activité spirituelle, avant sa fermeture en 1873.

Alors intervient l’archimandrite Alexis Kateb qui souhaite l’existence d’une paroisse grecque-catholique de rite melkite à Paris, pour les catholiques d’Orient qui n’ont nulle part où célébrer dans les langues qu’ils ont l’habitude d’utiliser là d’où ils ont émigré, grec, syriaque et arabe notamment. Il obtient gain de cause en 1888, et les messes sont depuis lors célébrées selon le rite de Saint Jean Chrysostome. Un tableau dans l’église permet de s’y retrouver et, comme je pense à vous où que je me trouve, je vous l’ai photographié :

Tableau des liturgies à Saint-Julien-Le-Pauvre

 

 

 

 

Rajoutée en 1900, une très belle iconostase sépare la nef du choeur :

 

 

 

Saint-Julien-Le-Pauvre, iconostase

 

 

 

Ce qui est très émouvant, outre l’impression d’un lieu de culte très ancien dès qu’on y entre, ce sont les icônes toutes simples, avec les cierges plantés dans du sable, comme dans toutes les églises d’Orient. En voici deux de la Vierge et de l’Enfant Jésus :

 

 

Vierge à l'Enfant, Saint-Julien-Le-Pauvre

Icône de la Vierge, Saint-Julien-Le-Pauvre

 

 

Sur le lutrin magnifique en fer forgé de l’époque de Louis XIV, classé lui aussi, une icône du Christ. Ce lutrin provient de l’hôpital de Bicêtre et vaut la peine d’être montré ici :

 

 

 

Lutrin, Saint-Julien-Le-Pauvre

 

 

 

Enfin, impossible de terminer cet article sans vous montrer l’icône de Saint-Julien :

 

 

 

icône de Saint-Julien, Saint-Julien-Le-Pauvre

 

 

 

 

 

 

 

C’est au 79, rue Galande dans le 5ème arrondissement, juste à côté de la célèbre librairie anglaise Shakespeare & Cie, dans l’un des quartiers les plus anciens de la capitale dont les petites rues valent la peine d’être parcourues, avec, bien sûr, Notre Dame en face !

Category: Actualité culturelle
Tags: église, église d'Orient, icônes, iconostase, melkites, Saint-Julien-Le-Pauvre, université
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