• Accueil
  • Actualité culturelle
  • Voyages
  • Hongrie
Domi-leblog
  • Littérature
  • Mes sorties
  • My Playlist
  • Mes cours d’arabe
  • Articles récents

    • Expo Le studio africain à Paris
    • 50 nuances de Pink
    • Le must-have piégeux de la panoplie bobo
    • Wao ! Ton soin du visage personnalisé ! Fait par toi !
    • La Disparition de Jim Sullivan – Tanguy Viel
  • Commentaires récents

    • domi dans Le must-have piégeux de la panoplie bobo
    • So' dans Le must-have piégeux de la panoplie bobo
    • lorentus dans Saint Valentin – le piège
    • Lorentus HOUEDOTE dans Essaouira : festival gnaoua et musiques du monde, waouh !
    • domi dans Expo Le studio africain à Paris
  • Archives

    • janvier 2019
    • décembre 2018
    • novembre 2018
    • octobre 2018
    • septembre 2018
    • août 2018
    • juillet 2018
    • avril 2018
    • février 2018
    • janvier 2018
    • décembre 2017
    • novembre 2017
    • octobre 2017
    • septembre 2017
    • août 2017
    • juillet 2017
    • juin 2017
    • mai 2017
    • avril 2017
    • mars 2017
    • février 2017
    • janvier 2017
    • décembre 2016
    • novembre 2016
    • octobre 2016
    • septembre 2016
    • août 2016
    • juillet 2016
    • juin 2016
    • mai 2016
    • avril 2016
    • mars 2016
    • février 2016
    • janvier 2016
    • décembre 2015
    • novembre 2015
    • octobre 2015
    • septembre 2015
    • août 2015
    • juillet 2015
    • juin 2015
    • mai 2015
    • avril 2015
    • mars 2015
    • février 2015
    • janvier 2015
    • décembre 2014
    • novembre 2014
    • octobre 2014
    • septembre 2014
    • août 2014
    • juillet 2014
    • juin 2014
    • mai 2014
    • avril 2014
    • mars 2014
    • février 2014
    • janvier 2014
    • décembre 2013
  • facebook google twitter

#arabe

23 septembre 2018 21 h 27 min
Leave a Comment

Almusiqa : l’expo qu’il fallait rater

L’expo de la Philharmonie de Paris sur la musique arabe

Je n’ai pas eu le temps d’y aller, mais plusieurs personnes de mon entourage l’ont vue et ne m’ont pas fait regretter de ne pas y être allée. Mon cher ami Hersen, aka Ibn Al-Arnab, me fait l’honneur de rédiger ce compte-rendu assassin mais érudit. Nous avons attendu la fin de l’expo pour le publier :

La philharmonie de Paris consacre ses espaces d’expositions au vaste sujet qu’est la musique arabe. Qu’est-ce que la musique arabe ? Un ou plusieurs courants traditionnels issus du monde arabe ? Tous les répertoires illustrant toutes les époques ? Faut-il définir ce monde arabe avec le critère de langue ? Si tel est le cas, doit-on se limiter aux pays dont l’arabe est la langue officielle ou associer ceux dont elle est co-offcielle ? Paradoxalement, ces questions jaillissent après la visite de l’exposition alors qu’elles semblaient plus claires avant. Ne comptez pas sur la visite pour vous éclairer.

Quelques lignes de présentation insistent sur le caractère central que revêt la musique au sein des sociétés arabes. Curieusement, la commissaire ne semble pas avoir souhaité valoriser les courants   actuels qui bousculent ces sociétés bien qu’ils soient, dans certains pays, à l’origine de révolutions toujours en cours. La musique n’y est-elle pas le seul média fiable et accessible depuis l’extérieur ? Ces élans artistiques méritent peut-être un certain recul avant de les associer au sujet. Cela est à craindre car il faudrait attendre plus d’un demi-siècle au moins si l’on prend comme autre exemple la faible évocation d’un des courants les plus populaires à l’échelle internationale, le raï.

Une affiche du groupe « carte de séjour » et un clip du plus gros tube du « 133 » résument sur quelques centimètres l’influence de la musique arabe en France. Des courants et de véritables phénomènes ont pourtant fait rayonner ces cultures pendant plus de trente ans comme aucun historien ne l’aurait jamais imaginé. C’est peut-être l’éternel problème de ces expositions, enfermées dans des dogmes d’historiens, d’académiciens et de « thèseux ». Le café Barbés installé au cœur de l’exposition est à traverser avec un avertissement qui fait cruellement défaut : visitez ce lieu et imaginez son contraire pour deviner la chaleur et l’intensité des cafés dédiés de l’époque. Saluons tout de même la démarche périlleuse d’une telle reproduction, mission impossible dès lors qu’elle est conçue comme une salle d’exposition privée de toutes les réalités visuelles, sonores et gourmandes d’un vrai café.

Passons sur les échos de la rue et les nouveaux courants venus du Liban et d’Egypte, mais le parti pris historique aurait quand même pu évoquer des incontournables comme le groupe Nass El Ghiwane. Cette formation culte dans le Maroc des années 70 a fait l’objet d’un documentaire par Martin Scorsese qui les baptisa les Rolling Stones de l’Afrique. Soyons fous, les mêmes Stones auraient pu être cités dans cette exposition si l’idée de valoriser l’influence des musiques arabes dans tous les répertoires s’était associée à l’envie d’attirer un plus large public. Lors des tournées américaines, le groupe monte sur scène au son de l’Orchestre National de Barbès. Le titre « continental drift » enregistré à Tanger avec Bachir Attar regorge d’anecdotes. De belles images de ces séances combleraient le manque de surprise et d’originalité de l’exposition. L’exemple est mal choisi et volontairement provocateur pour une collection qui ne raconte rien des musiques Gnaoua au Maroc, Diwane en Algérie et Stalmbali en Tunisie. Arrivées avec les esclaves, ces musiques se sont suffisamment installées au fil des siècles dans une partie du monde arabe pour briller par leur absence dans une telle thématique.

Sans excès de zèle et pour conclure, n’attendez pas cette exposition pour découvrir la place de la femme grâce à la musique. L’affiche utilise pourtant l’effigie de la grande Oum Kalthoum, passetemps malin pour vous tenir en haleine en cherchant un peu de Oum. Un petit indice ? Quelques reproductions de ses robes de couleurs sont présentées… toute une histoire !!!

Al musiqa est une exposition ennuyeuse pour l’initié, frustrante pour le néophyte et brouillonne pour tout le monde. Elle donne au moins l’envie de… monter une exposition sur la musique arabe.

Exposition virtuelle et alternative

Les Rolling Stones à Tanger enregistrent avec les Masters of Jajuka un hommage à Brian Jones, amoureux des musiques rifaines à l’occasion des 20 ans de sa mort.

En ISRAEL, quand il ne chante pas en hébreux, Dudu Tassa reprend le répertoire de son grand père irakien en arabe. Il représente la nouvelle génération qui utilise la musique pour rêver de la paix.

Au Maroc les groupes Nass el Ghiwane et Jil Jilala sont connus pour leurs chansons contestataires. Ils marquèrent profondément le pays dans les années 70. Le réalisateur Martin Scorsese les surnomma Rolling Stones de l’Afrique.

Dans les années 70, l’Algérie de Boumediene développe une scène rock conséquente.

En Egypte Mariam Saleh, au Liban Yasmine Hamdan, en Tunisie Emel Mathlouthi … les femmes tournent dans le monde entier à l’encontre des clichés du monde arabe.

Tous ces exemples que nous citons peuvent s’écouter sur YouTube. Faites-le et vous aurez votre véritable exposition sur la musique arabe !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Category: Actualité culturelle
Tags: almusiqa, arabe, expo, musique, Philharmonie de Paris
5 juin 2016 18 h 59 min
Leave a Comment

Cours d’arabe : la reprise… la vraie !

Vous avez été témoins ici de mes adieux d’élève à Tarek, parti à Toulouse dispenser ses lumières à d’autres étudiants, j’avais en effet chroniqué ici La fin de l’ère Tarek ! J’avais essayé de continuer quand même, de m’insérer entre deux voyages à Toulouse, mais j’avais dû capituler face aux attraits du Capitole (hmmm… oui, bon :-)). Après novembre laborieux, j’avais tout laissé en décembre, avec mes cahiers pour seuls compagnons en attendant la reprise.

Kiela Consulting, fidèle à sa réputation, ne voulait pas nous envoyer n’importe qui, surtout après un diplômé de la prestigieuse université du Caire Al-Azhar. Ce sera donc Najoua, dont je vous annonçais l’arrivée, avec des révisions précédant la reprise . Ce fut alors que, badaboum ! toute ma vie professionnelle bascula : changement d’affectation signifie changement d’horaires parfois, alors impossible de commencer avec Najoua. Quelle déception ! D’autant plus qu’Hersen, lui, a pu le faire et ne tarit pas d’éloges sur sa prof. Je suis naturellement dépitée et jalouse. J’en appelle au bon Rémi, chez Kiela, qui comprend parfaitement que l’on ne peut pas m’abandonner en si bon chemin. Il me faut juste quelqu’un de disponible après 18h, pas le même soir chaque semaine puisque j’alterne désormais les 18h et les 20h d’un jour sur l’autre. Je patiente tout en rongeant mon frein et voilà que… (roulements de tambour) arrive Anbar !

Bien sûr que sa méthode n’est pas la même que celle de Tarek, mais, ô joie, trop la chance ! elles se complètent ! Et me voici à améliorer ma compréhension orale, enfin ! Je ne crie pas victoire au bout de deux cours, mais je sens ma panique refluer quand on me parle. Et j’aimais déjà la musicalité de l’accent de Tarek, là c’est encore plus joli, plus doux, féminin en somme. J’emploie d’ailleurs moi-même toutes ces formes féminines que j’ai apprises sans les pratiquer depuis trois ans, mes collègues arabes étant en majorité masculins par un hasard malheureux.

Son conseil ? Ecouter, repérer des mots, puis des phrases, distinguer les syllabes. Non pas en regardant les infos tout en arabe, mais en regardant des séries en arabe littéraire, car il y en a pléthore ! « Tu aimes l’histoire, Dominique ? Alors je te conseille xxxx et xxxx, mais oui, c’est sur YouTube, très facile à trouver ! », me dit Anbar avec son grand sourire. Je connaissais la série turque sur Soliman le Magnifique, et bien, il en existe une en arabe, superbe semble-t-il, où l’on a choisi de montrer, non pas les batailles sanglantes où les Hongrois se sont fait massacrer, ouf ! mais la très belle histoire d’amour entre le sultan et Roxelane, sa femme préférée. Et en attendant, j’ai commencé à regarder Youssef, l’histoire de Joseph, fils de Jacob et Rachel. C’est biblique, c’est puissant, c’est beau… et c’est sous-titré en français ! J’écoute et je lis, je vais progresser ! Allez, j’en mets un bout ici :

Dès le générique, magnifique, on est à fond ! Et à l’heure où les séries américaines font le buz, chaque nouvelle saison étant attendue avec impatience et annoncée partout, moi je me tourne vers une autre aire géographique et je kife (pour employer un mot d’origine arabe) !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, compréhension, cours, méthode, oral, professeur, reprise, série
6 janvier 2016 21 h 41 min
Leave a Comment

Arabe : révisions avant le nouveau prof !

Oui ça y est : adieu à M. le Professeur Tarek, bonjour l’ami Tarek !

Je ne vous rappelle pas mon hommage de l’autre fois ici à celui qui m’a fait tomber amoureuse de cette langue si riche et si belle… Mais cette fois, nous nous séparons pour de bon car il est parti émerveiller les Toulousain(e)s et profiter du Sud-Ouest. Nous nous verrons désormais en amis pour bavarder et rigoler. Et oui, je vais avoir un nouveau professeur, encore en cours de recrutement avant les vacances de Noël. De toute façon, pour moi cela revient au même, car que fait une bonne élève avant la rentrée ? Des révisions bien sûr ! Je recommande le Harrap’s arabe dont je vous ai déjà parlé, chaque leçon ayant une thématique, avec un petit dialogue, du vocabulaire et la grammaire. Voici ce que ça donne :

Harrap's arabeHarrap's arabe

 

 

 

 

Encore ? Oui, j’en veux encore !!!

harrap's arabeHarrap's arabe

 

 

 

 

 

 

Reste à tout bien retenir car, que va faire le nouveau prof en arrivant ? Contrôler mon niveau pour savoir d’où repartir, voir mes forces et mes faiblesses pour cibler les cours en fonction de mes besoins. Je sais, moi, que j’ai du mal avec la compréhension orale et pour retenir le vocabulaire, je peux raconter plein de choses mais je comprends très mal ce que l’on me répond, et j’oublie des mots parfois très simples et courants. Mon nouveau professeur va m’aider pour ces deux aspects précis de l’enseignement de la langue. Je ne devrais donc pas être angoissée de passer un test avec lui ! Alors pourquoi j’ai la trouille ? C’est terrible, à mon âge et alors qu’il n’y a aucun enjeu officiel à part mes progrès pour communiquer avec nos partenaires arabes au bureau ! Mais on ne me refera pas : perfectionniste et meilleur élève au premier rang sous le nez du prof… Bon, je lui en parlerai lors de notre prise de contact, allez… Yalla ! dirait… Tarek !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, compréhension orale, professeur, révisions, vocabulaire
8 novembre 2015 22 h 21 min
Leave a Comment

Tarek II – Le retour (un peu)

Vous vous souvenez de mon vibrant adieu à mon prof d’arabe ici-même ? C’était au mois d’août, Tarek était nommé lecteur d’arabe dans une université de province dont je tairai le nom par respect de sa vie privée. Il ne pourra plus me donner de cours, je lui ai dit au revoir avec des trémolos dans la voix et je lui ai solennellement promis de ne pas abandonner.

Le nouveau système de formation professionnelle

Depuis le 1er janvier 2015, l’Etat considère que le droit à la formation appartient en propre à chaque salarié et qu’il peut en disposer comme il le souhaite, indépendamment de son employeur. Un site a été créé pour gérer son compte : www.moncompteformation.gouv.fr où l’on peut créer un compte personnel grâce à notre matricule et au code de l’entreprise qui nous emploie. Oui mais… le moteur de recherche est tellement mal fichu que, quand je demande des cours d’arabe, le système me propose l’école des Mines de Brest. Décourageant ? Oui, un peu. Mais je n’ai pas voulu rechercher un professeur pour me payer des cours particuliers, comme j’avais fini par faire avec Tarek, alors j’ai appelé l’école qui l’employait. Et bingo ! J’ai pu m’inscrire, en dehors des heures de travail comme avant, donc c’est l’AFDAS (Association pour la Formation des Adultes) qui paie directement et mon employeur n’a rien à dire.

Deuxième grande nouvelle : l’école, Kiela Consulting, a convaincu Tarek de continuer les cours sur Paris ! Lui est plus réservé, il va voir comment il peut s’organiser. Premier cours fin octobre, le temps que tout se mette en place. Mais on ne change pas comme ça une équipe qui gagne ! Nous voici, sérieux avec nos lunettes :

Tarek et Domi

Pour cette session, j’ai demandé à améliorer ma compréhension orale, car c’est ma grande faiblesse et j’en suis au point où je n’ose plus adresser la parole en arabe à quelqu’un car je ne comprends pas sa réponse et j’ai l’air bête (et la conversation tourne court, ce qui est plus gênant). Et puis, davantage d’exercices de vocabulaire car si nous ne revoyons les mots nouveaux que tous les trois mois, je ne les retiendrai jamais. Remarque de Tarek sur le premier cours : »Alors, t’as tout oublié ? » Mais oui, c’est pour ça qu’on l’aime, notre Tarek, pour sa délicatesse et son tact… Je ne me démonte pas et lui explique en détails l’arrivée d’un nouveau directeur. Ensuite, je comprends bien le petit dialogue en arabe que Tarek me lit, et j’arrive à lui expliquer en arabe pourquoi j’ai appris le japonais. Balèze ? Encourageant plutôt !

Mais alors, pourquoi le retour (un peu) ?

Comme je l’ai dit plus haut, Tarek devait voir s’il pourrait tenir le rythme. La réponse est négative : trop d’aller-retour en train, trop cher, mon prof préféré va s’installer plus près de cette fameuse université et ne remonter à Paris que de temps en temps – et nous nous verrons pour rigoler entre amis, c’est sûr ! En attendant, nous profitons à fond de la méthode de Tarek mais avec un axe sur le développement du vocabulaire et de l’oral, encore de l’oral, toujours de l’oral ! Et ça devrait marcher Inshallah !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, cours, formation, oral, vocabulaire
28 septembre 2015 22 h 55 min
Leave a Comment

Edith Piaf chantée en arabe

Concert à Bobino hier

Le premier d’une série qu’on espère longue, ce concert m’a scotchée. Le lieu mythique tout d’abord, pour lequel je m’étais habillée en conséquence, style « Montparnos années 50-60 » : tunique, gilet et baskets bleus, jean rouge, veste noire. Bobino, le lieu où ont chanté Brassens, Brel, Ferré mais aussi Damia, Joséphine Baker, Dalida, et tant d’autres a été détruit puis reconstruit et depuis 2006, produit surtout des one-man-shows. Mais le lieu reste mythique, en témoigne la statue qui orne sa façade :

Bobino, la façade

Bon, j’ai mes rubis et diamants au doigt, et le rouge à lèvres Pur Couture d’Yves Saint-Laurent du rouge exact de mon jean, on n’est pas parisienne pour rien quand même, mais les Libanaises, elles, se sont habillées pour sortir : brushing impeccable pour des cheveux épais qui retombent en cascade sur leurs épaules, yeux de biche soulignés de khôl et lèvres grèges, la couleur à la mode cet automne, mains impeccables aux ongles carmins, bague en émeraude et bracelets diamantés, tout ce qui sur toi aurait l’air vulgaire et qui leur donne une classe fascinante, un charme venu d’ailleurs. Elles s’embrassent, heureuses de se retrouver là, invitées par Nayla Khalek, la productrice libanaise du spectacle, venues avec leur mari en chemise blanche et costume, avec cette élégance naturelle qui sied si bien aux Méditerranéens…

Assis là au troisième rang, entourés par les sons des conversations en arabe qui s’enroulent autour de nos oreilles comme en avant-première du spectacle qui va déferler et nous abasourdir, nous sommes soudain loin de Paris : Beyrouth, l’Opéra du Caire, la mystérieuse Bagdad ? Seule Paris peut nous offrir ces déplacements sans bouger, ces ailleurs immobiles…

L’orchestre s’installe en demi-cercle, le pianiste Michel Fadel arrive sous les applaudissements, le spectacle commence avec l’apparition gracieuse de Jahida Wehbé, toute de dentelle noire vêtue dans une robe improbable qui lui va comme un gant et dans laquelle tu ressemblerais à un bateau ivre sur une mer en perdition…

Jahida Wehbé chante Piaf

Elle commence en douceur, c’est un peu froid, on l’attend au tournant, forcément… Puis sa voix monte en puissance et nous renverse dans une vague de sensations, j’ai la chair de poule : Non, je ne regrette rien composée pour Piaf à la fin de sa vie, où la Môme choisit de crier à la face du monde que sa vie, elle l’a menée comme elle voulait, qu’on ne vienne pas la juger maintenant… Suivent deux autres chansons mythiques : Hymne à l’amour et Mon manège à moi, c’est magnifique en arabe et la chanteuse commence à prendre ses aises, elle voit bien que nous sommes conquis. Sa gestuelle se marie à la sonorité de la langue arabe et, ne cherchant pas à imiter cette icône de la chanson française dont nous fêtons le centenaire cette année, Jahida Wehbé s’approprie son répertoire pour l’emporter vers d’autres paysages culturels, ondoyants et sensuels. Les chansons du monde entier ne parlent-elles pas toutes d’amour ?

Petit extrait de Mon manège à moi :

Jahida Wehbé Mon manège à moi

Bien sûr, nous connaissons les paroles par coeur, donc cela nous fait frissonner d’entendre Mon Dieu ou L’accordéoniste dans une langue dont nous comprenons des mots ici et là seulement, mais tout de même, le talent de l’interprète et des musiciens qui l’accompagnent n’y sont pas pour rien non plus ! Et nous reprenons en choeur avec elle le fameux Padam padam qui claque comme un défi, Piaf criant sa douleur face à la joie de la rue… Pour ma part, je retiendrai le refrain de Milord : Yalla etfaddal Milord. Bravo aux traducteurs qui ont su garder le rythme des chansons et adapter des textes qui swinguent ou pleurent dans une langue dont la richesse permet toutes les souplesses. Prochain rendez-vous à Beyrouth le 1er novembre.

Avant de commencer, Jahida Wehbé rappelle que Bobino a été le dernier endroit où Piaf a chanté en 1963, quelques mois avant sa mort, et que son souffle se trouve dans chaque recoin de ce théâtre de music-hall, aussi c’est avec ce souffle qu’elle va chanter. Je confirme, Jahida, Edith était là. Et elle était heureuse.

 

Category: Mes sorties
Tags: arabe, Bobino, chanson, concert, Jahida Wehbé, Piaf
8 août 2015 19 h 20 min
3 Comments

Cours d’arabe : la fin de « l’ère Tarek »

Au pays des lettres solaires et lunaires vit un guide merveilleux pour les touristes linguistiques, un ragoul aux yeux noisette en amande. Durs comme les coques de ces fruits et secs de même ? Que nenni ! Rieurs quand il pense me désarçonner avec la phrase nominale, complices quand je saisis vite une règle de grammaire…

Il a vogué ainsi, sa3id, dans la felouque de l’inaccompli, pendant que je ramais derrière lui dans celle de l’accompli. Pendant trois ans, il m’a violemment jetée dans une mer de vocabulaire, me noyant dans un tsunami de sons étrangers mais caressants qui charmaient mon oreille et stimulaient mon cerveau, provoquant sans cesse mon intelligence. Sans pitié, il m’a tirée toujours plus loin, confiant que j’atteindrai la rive de la syntaxe arabe saine et sauve et que le pluriel interne brisé ne me briserait pas le cœur à l’apprentissage. Malmenée, je l’ai traité de pervers et de sadique, alors il déposait un cadeau sur notre table de cours, sous la petite lampe du bureau du Chef : Oum Kalthoum, avec les paroles du poète Samir Megally, Naguib Mahfouz ou un texte d’Al Ghazali le soufi que j’admire tant ! Défaillante d’émotion, reconnaissante de me voir ouvrir ces portes culturelles sur des univers magiques, j’avançais ainsi à sa suite sans crainte.

Lorsque le découragement me surprenait, un soir de grande fatigue, il refusait d’en tenir compte, me prenant par la main pour me mener vers de nouvelles aventures : des reportages sur Al Jazeera, un documentaire avec des commentaires en voix off, des extraits de films égyptiens, marées de sons dont aucun mot précis ne se détachait. Alors venait la question : qu’as-tu compris ? Dis-le moi en arabe ! Je suppliais, je n’avais rien compris, au bout de deux minutes je m’étais laissée bercer par la musique envoûtante de la langue et mon esprit était parti vagabonder dans les déserts aux mirages réels. Et puis un jour, à force de persévérance, de sa part comme de la mienne, enfin j’ai compris de quoi parlait l’homme interviewé ! Et j’ai pu le dire en arabe, avec mes mots et ma syntaxe hésitante certes, mais tout de même, quelle victoire ! Nous nous en sommes réjouis ensemble, embarqués dans cet apprentissage des deux côtés du monde, nous tendant la main, échangeant sur nos deux cultures, nos deux religions, nos deux coutumes…

Puis il y eut ce soir où, tel un amant se dévoilant devant sa bien-aimée, la langue arabe m’a montré ses secrets les plus intimes : sa morphologie ! Il existe en effet un tableau qui déploie toutes les variantes des racines morphologiques du lexique ! Je me trouvais soudain devant le portail d’un jardin magnifique empli de roses aux parfums suaves ! Je venais d’être initiée aux arcanes les plus ésotériques de cette langue étrangère qui soudain ne l’était plus. Toute ma vie, je me souviendrai de ce moment de pure jubilation et de partage euphorique.

A présent, ces trois ans de cours se sont terminés. Tarek vogue vers de nouvelles aventures, je lui ai promis de ne pas mettre mon beau vaisseau arabe en cale sèche, de continuer à déchiffrer le journal, d’écouter de la musique arabe et de ne correspondre avec lui que dans cette langue. En attendant de retrouver un guide linguistique, de partir pratiquer dans un pays de l’autre côté de la Méditerranée, je serai fidèle à mon premier professeur auquel je rends hommage pour sa patience et sa passion. Merci Tarek, on ne se perd pas de vue sadi9i !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, cours, grammaire, lexique, musique, vocabulaire
21 avril 2015 21 h 00 min
Leave a Comment

La langue arabe : le point de vue du prof

L’invité de Domi : Tarek Abouelgamal, le prof d’arabe

Tarek est doctorant à la Sorbonne, et fait des recherches sur l’enseignement de l’égyptien en France. Il écrit donc beaucoup de choses sur le sujet, alors qu’écrire ici ? Ce qu’il ne peut exprimer dans un cadre universitaire, ses sentiments pour cette langue. Voyons plutôt :

Pourquoi j’aime la langue arabe ?

1. Elle est musicale : ai-je encore besoin de dire que celui qui n’a pas lu la poésie arabe (préislamique, omeyyade, abbasside, andalouse, moderne ou dialectale) rate absolument quelque chose de magistral ? Lorsqu’on lit la poésie arabe classique, on se pose souvent la même question : Ai-je vraiment lu de la poésie auparavant ?! Bref, si ces Arabes du désert qui vivaient au Vème siècle ont excellé en quelque chose ce sera, sans aucun doute, en poésie. Mais attention ! pour se rendre compte de sa musicalité, il ne suffit pas d’en lire la traduction… il faut l’écouter en arabe, même si l’on n’y comprend rien. Et j’ajoute que ma préférence va naturellement à la poésie préislamique, source de finesse, de beauté, de puissance d’émotion… Cette fierté entre tribus guerrières, si chère à l’Arabe… Regardons cela par exemple :

A l’aiguade, c’est l’eau pure que nous buvons,
L’eau trouble et boueuse aux autres laissons !

La terre est devenue trop étroite pour nous, tant nous l’avons emplie
Et la surface des flots, nous l’emplirons de nos vaisseaux !

Dès qu’un de nos garçons a l’âge d’être sevré
Les puissants devant lui tombent prosternés

Traduction de Heidi Toelle

Alors que c’est beau (très beau en arabe), on le croit quand même brut ce petit Bédouin…

2. Elle est riche : Une langue qui vient de loin. De très loin. Au moins 15 siècles d’histoire attestée, sans grandes réformes, sans grande mutation. Rien que l’évolution normale de la langue. L’arabe, c’est une richesse historique mais aussi géographique qui nous donne tous les dialectes arabes d’aujourd’hui. De l’Irak jusqu’au Maroc en passant par l’Egypte, la Palestine… Et même à Malte on parle arabe (mais il ne faut pas le leur dire 🙂 ).
L’arabe est également une langue européenne, la seule langue non-européenne qui ait vécu autant de temps sur le Vieux Continent au point même d’être la langue officielle de l’immense majorité du sud de l’Europe pendant plusieurs siècles. C’est depuis François 1er que l’on enseigne l’arabe en France et c’est aujourd’hui la deuxième langue la plus parlée de France. Mais pour se rendre compte de la richesse de cette langue, il faudra lire des milliers de pages et visiter plusieurs fois différents pays/régions du Monde Arabe.

3. Elle est logique : Personnellement je trouve que cette langue est logique (chaque langue a sa logique bien évidemment) mais l’arabe étant basé sur une idée qui joue le rôle de fil conducteur, il bénéficie d’une logique particulière. L’idée n’est familière qu’à ceux qui ont au moins abordé l’arabe. Il s’agit de l’idée de racine – 3, 4 et parfois 5 (mais souvent 3) lettres qui expriment une idée. Ces lettres garderont le même ordre pour exprimer les différentes formes morphologiques de la langue. Par exemple la racine KTB (écrire) nous donnera des mots comme KaTaB (il a écrit), yaKTuB (il écrit), maKTaB (le bureau), maKTaBa (librairie, bibliothèque), KiTaB (le livre)… et le fameux maKTuB que l’on traduit par « destin » mais qui signifie en arabe « ce que Dieu nous a écrit ».
Toute la morphologie de la langue arabe est donc organisée de cette manière et les lettres ajoutées à la racine suivront la même logique, selon leur ordre et leur place on pourra deviner le sens du mot si l’on en connaît la racine.

4. Elle est multidimensionnelle : Il s’agit là d’un combat personnel. L’arabe de nos jours est cantonné à une langue de musulmans… une langue d’immigrés. Bref… je ne vous apprends rien en disant que l’arabe n’a pas bonne presse !
Pourtant cette langue, en plus de son héritage culturel immense, joue encore un rôle très important dans notre monde actuel. L’arabe n’est pas seulement la langue qui a permis à l’Europe qui venait de sortir du Moyen-Âge de comprendre ce qu’Aristote écrivait en traduisant Averroès. Ce n’est pas seulement la langue qui a permis à ces mêmes Européens de se former en médecine à travers les traductions d’Avicenne. Ce n’est pas seulement la langue par laquelle l’Occident a appris ce que le chiffre zéro ou l’alcool (en tant que médicament) voulaient dire. C’est aussi en 2015 la langue d’une jeunesse « connectée » et « branchée », une jeunesse qui parle plusieurs langues européennes mais qui est toujours contente de savoir qu’un Européen peut faire l’effort d’apprendre sa langue et ainsi de faire un pas vers elle. C’est la langue d’une jeunesse insatisfaite de son présent et très ambitieuse pour son avenir.

L’arabe est une langue d’affaires aussi. Non seulement les pays les plus riches, comme les Pays du Golfe, mais aussi le Maghreb et l’Egypte, attirent de plus en plus les investisseurs étrangers avec un taux d’expatriation vers les pays arabes qui ne cesse d’augmenter.

Oh ! Si j’écris plus que cela je vais démotiver les lecteurs et pourtant je sens que je n’ai rien dit ! (tu pourras revenir, Tarek, tu es chez toi ici – Domi)

PS : Je veux rendre hommage aux 21 Egyptiens tués par l’ignorance. Ces 21 qui ont un parcours très simple mais très noble à mon avis. Quitter son pays et sa famille pour chercher du travail au milieu du chaos libyen est en soi un acte de courage. Ils étaient tous issus de la ville de Minya, la ville la plus pauvre de l’Egypte. Ils voulaient envoyer de l’argent pour leur famille et surtout pouvoir envoyer leurs enfants à l’école pour qu’ils puissent aller plus loin dans l’éducation que leurs parents. Ils ont été décapités. Contrairement à beaucoup d’autres victimes de l’ignorance, ces 21 n’ont pas bénéficié des hommages dans les tribunes les plus prestigieuses, pourtant leur combat était, à mes yeux, plus noble que beaucoup d’autres combats. Courage à leurs familles, courage à 90 millions d’Egyptiens qui se sont senti atteints par cet acte odieux.

Merci Tarek !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, Egypte, Europe, langue, logique, Monde Arabe, morphologie, racine
26 octobre 2014 21 h 46 min
Leave a Comment

Le dictionnaire arabe-français

Pourquoi seulement maintenant

J’ai acheté assez tôt un dictionnaire français-arabe pour pouvoir préparer mes exercices d’écrit, où je décris ce que j’ai fait, les lieux que j’ai visités, etc. Mais pour le dictionnaire arabe-français, je me suis contentée de la version en ligne, où l’on peut choisir un mot en cliquant sur les lettres de l’alphabet arabe. Le mot s’inscrit dans un carré, et ensuite on a le choix de cliquer sur différents dictionnaires en ligne pour la traduction. Sauf quand, pour une raison obscure, le mot n’existe pas dans la base de données et au lieu de sa traduction, on nous écrit la prononciation de chaque syllabe dans le carré réservé à cet effet. Du coup, tu te retrouves avec un truc du style « maghon » et tu n’es pas plus avancé…

Voici mon dico, qui est en train de devenir mon ami :

photo 1 (14)

 

Oui, c’est la même collection que le français-arabe, mais avec plus de mots…

 

Bien sûr, le dictionnaire classe les mots par ordre alphabétique, puisqu’il y a un alphabet en arabe, mais ça serait trop simple… En arabe, la langue fonctionne par racines auxquelles on ajoute des préfixes, voire des lettres à l’intérieur. Donc à chaque fois que l’on voit un mot inconnu, il faut en extraire la racine. Ces racines sont signalées par des gros points noirs. Sont énumérés ensuite au-dessous tous les dérivés, parmi lesquels on a toutes les chances de trouver celui que l’on cherche… si l’on a su correctement éliminer les syllabes « en trop » et donc extraire la racine. J’ai mis deux ans pour être sûre de moi sur ce sujet, mais ça marche plutôt bien. Je vous montre une page, allez :

 

photo 2 (13)

 

 

 

 

 

 

 

C’est clair, non ? Les gros points noirs, puis les dérivés… Un jeu ? Bien sûr ! et quelle belle récompense quand on trouve vite !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, dictionnaire, mot, racine
23 août 2014 22 h 12 min
2 Comments

Les mots du vocabulaire arabe

Il y a les mots compliqués à prononcer – hamza au milieu d’un mot ! – les mots rigolos, les mots chantants, les mots qui ressemblent à d’autres, les mots aux sons envoûtants, les mots importants, les mots rares – on les voit dans un texte et plus du tout pendant des mois et à nouveau d’un coup – les mots simples qu’on ne retient jamais, les mots compliqués qu’on retient du premier coup, les mots utiles, les mots du quotidien, les mots qui nous parlent à nous, les mots qu’on attendait dans un contexte culturel, les mots qu’on ne retient jamais peu importe le nombre de fois où on les croise, les mots qui ont la même racine, les mots qu’on sait qu’on connaît mais même sous la torture on ne pourrait dire ce qu’ils veulent dire, les mots qu’on jure n’avoir jamais vus ou entendus de notre vie et ils étaient dans une leçon antérieure, les mots dont on se rappelle parce qu’on les a entendus dans une situation de stress ou de fatigue, les mots dont on a eu besoin une fois et c’était une fois importante, les mots de complicité avec le prof, les mots nouveaux sur lesquels on se concentre, les déclinaisons de mots sur une même racine, les mots d’une chanson ou d’un poème, les mots qui expriment des émotions, les mots concrets pour désigner des objets et qu’on oublie quand même, les mots qu’on ne veut pas retenir là tout de suite mais dans un ou deux ans, les mots d’un écrivain qu’on admire alors il ne faut pas les oublier, les mots de l’islam, les mots de la philosophie, les mots ouverture vers une civilisation différente de la nôtre, les mots populaires, les mots culinaires, les mots de la tradition, les mots des proverbes, les mots grammaticaux, les mots qu’on n’aime pas sans savoir pourquoi, les mots qu’on n’a pas envie de retenir juste comme ça, les mots qui nous réconcilient avec tout le langage arabe, les mots de base qu’on redemande sans cesse au prof semaine après semaine sans jamais les retenir, les mots dont on se souvient bien mais qu’on prononce de travers à chaque fois, les mots du coeur, les mots de l’intellect, les mots, les mots, les mots….

Apprendre tout un dictionnaire d’un coup ! Bien sûr que c’est impossible ! Quelle frustration !

Alors on ouvre son cahier et on recommence : les chiffres, les couleurs, les adverbes de lieu et de temps, les conjugaisons… Pas question de se décourager !

photo (3)

Il y a trop de mots dans une langue !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, mot
10 juin 2014 21 h 56 min
Leave a Comment

L’arabe : y a des hauts… y a des bas…

LES BAS

Il y a des jours où je ne me souviens de rien, je ne comprends rien, je n’arrive pas à lire, des mots simples m’échappent. Et puis ces satanées vidéos ! Je dois écouter et noter ce que j’ai compris. Alors je note un mot par-ci, par-là. De son côté, Tarek écrit des expressions que je dois identifier au passage. J’en entends à peine la moitié. J’ai envie de pleurer, il s’obstine, c’est une torture.

Forcément, sur Al Jazeera ou France 24 arabe j’ai le support de l’image donc je vois à peu près de quoi il est question. Je vais d’ailleurs arrêter car ça finit par me gêner de ne pas savoir qui a tiré sur qui en Syrie, ou d’avoir l’interview d’un spécialiste dont je comprends juste où il est et qu’il nous souhaite une bonne soirée pour finir.

Et ma deuxième évaluation est une catastrophe ! Je n’ai rien compris aux phrases écrites (je ruse en inventant, mais ça ne marche que rarement). Je me rattrape en dissertant sur « Le livre est un ami », mais bon… je suis très choquée de ma mauvaise performance et Tarek plutôt surpris. Alors on arrête tout ? Non mais, ça va pas ?! On s’y remet de plus belle, oui !

LES HAUTS

Je lis un texte de Ghazali ! du Nagyib Mahfouz ! du Alaa al Aswany ! La philosophie et la littérature arabes sont à ma portée !!! Je manipule toutes les formes verbales, je comprends comment se construit un adjectif, je devine le sens d’un mot en reconnaissant sa racine – bon, quand j’en connais le sens, mais quand même ! Au fur et à mesure, Tarek me donne des références bibliographiques, je dévore Le sabre et la Virgule de Chérif Choubachy, L’arabe de Djamel E. Kouloughli, mais aussi en fiction J’aurais voulu être Egyptien d’Alaa al Aswany que j’adore, et comme j’ai la chance de pouvoir lire des traductions de l’arabe en anglais, Brooklyn Heights de Miral Al Tahawy ou encore ce récit d’une journaliste sur les événements de janvier 2011 trouvé par hasard chez Galignani, dans leur excellent rayon d’histoire contemporaine.

Et c’est alors que… Tadaam ! Un beau soir de l’hiver finissant, la nuit tombait, nous étions concentrés, en tête-à-tête, plus un bruit autour de nous, Tarek me reparle de morphologie. Il m’explique comment un tableau répertorie toutes les formes verbales à partir de trois syllabes. Je patauge sur son premier exemple mais comprend d’un coup et résout le deuxième toute seule : je saurai désormais enlever avec certitude les syllabes rajoutées à la racine et comprendre à la fois la forme et le sens du mot sous mes yeux ! TOUT est là ! J’ai la clé pour entrer dans le jardin extraordinaire de la langue arabe ! Je défaille d’émerveillement et mon professeur à la sage sérénité me laisse à mon extase (ce sont ses mots) et range tranquillement ses affaires. Ah le frisson ! J’ai mis des semaines à m’en remettre, j’en ai parlé à tout mon entourage qui hochait tristement la tête, l’air de dire « cette pauvre Domi, elle est bien malade, mais bon, laissons-la à son délire, faisons semblant de nous réjouir avec elle ».

Après, c’est du fignolage de savoir que tel verbe appartient à telle forme (il y en a 10), que le redoublement de la syllabe centrale rend le verbe factitif et, comme le factitif est transitif en arabe, plus besoin de préposition…

J’en ai fait des exercices et des exercices avec toujours le même plaisir : c’est magique, ça marche à tous les coups !!! Et c’est une référence de chaque instant, raccourci fantastique pour éviter une longue explication sur telle ou telle forme au milieu d’un texte.

Je ne résiste pas, je sais que vous l’attendiez, le voici, ce tableau, La balance morphologique !

photo (39)

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, bas, hauts, morphologie, vidéos
Older posts
Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr