Vous vous souvenez de mon vibrant adieu à mon prof d’arabe ici-même ? C’était au mois d’août, Tarek était nommé lecteur d’arabe dans une université de province dont je tairai le nom par respect de sa vie privée. Il ne pourra plus me donner de cours, je lui ai dit au revoir avec des trémolos dans la voix et je lui ai solennellement promis de ne pas abandonner.

Le nouveau système de formation professionnelle

Depuis le 1er janvier 2015, l’Etat considère que le droit à la formation appartient en propre à chaque salarié et qu’il peut en disposer comme il le souhaite, indépendamment de son employeur. Un site a été créé pour gérer son compte : www.moncompteformation.gouv.fr où l’on peut créer un compte personnel grâce à notre matricule et au code de l’entreprise qui nous emploie. Oui mais… le moteur de recherche est tellement mal fichu que, quand je demande des cours d’arabe, le système me propose l’école des Mines de Brest. Décourageant ? Oui, un peu. Mais je n’ai pas voulu rechercher un professeur pour me payer des cours particuliers, comme j’avais fini par faire avec Tarek, alors j’ai appelé l’école qui l’employait. Et bingo ! J’ai pu m’inscrire, en dehors des heures de travail comme avant, donc c’est l’AFDAS (Association pour la Formation des Adultes) qui paie directement et mon employeur n’a rien à dire.

Deuxième grande nouvelle : l’école, Kiela Consulting, a convaincu Tarek de continuer les cours sur Paris ! Lui est plus réservé, il va voir comment il peut s’organiser. Premier cours fin octobre, le temps que tout se mette en place. Mais on ne change pas comme ça une équipe qui gagne ! Nous voici, sérieux avec nos lunettes :

Tarek et Domi

Pour cette session, j’ai demandé à améliorer ma compréhension orale, car c’est ma grande faiblesse et j’en suis au point où je n’ose plus adresser la parole en arabe à quelqu’un car je ne comprends pas sa réponse et j’ai l’air bête (et la conversation tourne court, ce qui est plus gênant). Et puis, davantage d’exercices de vocabulaire car si nous ne revoyons les mots nouveaux que tous les trois mois, je ne les retiendrai jamais. Remarque de Tarek sur le premier cours : »Alors, t’as tout oublié ? » Mais oui, c’est pour ça qu’on l’aime, notre Tarek, pour sa délicatesse et son tact… Je ne me démonte pas et lui explique en détails l’arrivée d’un nouveau directeur. Ensuite, je comprends bien le petit dialogue en arabe que Tarek me lit, et j’arrive à lui expliquer en arabe pourquoi j’ai appris le japonais. Balèze ? Encourageant plutôt !

Mais alors, pourquoi le retour (un peu) ?

Comme je l’ai dit plus haut, Tarek devait voir s’il pourrait tenir le rythme. La réponse est négative : trop d’aller-retour en train, trop cher, mon prof préféré va s’installer plus près de cette fameuse université et ne remonter à Paris que de temps en temps – et nous nous verrons pour rigoler entre amis, c’est sûr ! En attendant, nous profitons à fond de la méthode de Tarek mais avec un axe sur le développement du vocabulaire et de l’oral, encore de l’oral, toujours de l’oral ! Et ça devrait marcher Inshallah !