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7 mai 2014 21 h 47 min
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La boîte à documents

Dans toutes les familles, il y a des documents et des photos transmis de générations en générations. Lettres, certificats de baptêmes et de mariage, contrats, actes notariés, etc. Chez nous, il y en a de deux sortes : les sympas et les douloureux. Tous ont désormais valeur historique, établis entre 1919 et 1956.

La boîte de Nagymama

Ma grand-mère, Nagymama en hongrois, tenait dans un tiroir de son armoire une jolie boîte en bois peinte de motifs hongrois traditionnels, des tulipes stylisées. Dedans, de vieux papiers jaunis, rafistolés avec du scotch pour certains, pliés en deux ou en quatre, de format A4 ou A5, voire des très grands encore plus vieux et mal en point. Les sympas concernent la généalogie, les douloureux l’expropriation et la déportation de mes grands-parents maternels. Mais même les sympas ne le sont qu’à première vue : établis par les paroisses entre 42 et 44, portant la mention « RK » qui signifie catholique romain, ils sont pour certains barrés d’un sinistre tampon violet : »Csak zsidó törvénnyel kapcsolatban érvényes! » uniquement valable en rapport avec la loi juive ! et on comprend qu’ils ont été fournis à la demande des autorités fascistes pour prouver que nous étions aryens jusqu’à 5 générations. Une partie de la famille vient de Moravie, les certificats de mariage et de baptême sont en allemand et émanent du Protectorat de Bohême-Moravie, ainsi nommé après que les Allemands ont envahi la Tchécoslovaquie ; d’autres sont rédigés en serbe car suite au Traité de Trianon en 1920, la Voïvodine a été rattachée à la Yougoslavie et Szabadka s’appelle Subotica.

Ainsi, ces documents familiaux retracent notre histoire, et aussi l’Histoire.

Il faut juste savoir les faire parler.

La généalogie

Les noms des baptisés, leur lieu et date de naissance et de baptême ainsi que les noms et adresses de leurs parents sautent aux yeux, de même les noms des époux, la date et le lieu de leur mariage et aussi les noms de leurs parents et des témoins. Après je me suis amusée à faire des calculs. Les parents de ma grand-mère maternelle avaient plus de trente ans lors de leur mariage et étaient veufs tous les deux. Ma grand-mère est née 3 mois après, en 1894, surprenant, non ? Un ancêtre a épousé à 23 ans une gamine de 17 ans, sur sa photo de mariage en 1883, elle a un corset et une taille de guêpe. Elle a eu 15 enfants dont 10 sont arrivés à l’âge adulte, dont mon grand-père, et elle a l’air épuisé sur ses dernières photos…

J’ai ainsi remonté cinq générations du côté maternel et quatre du côté paternel.

Le métier des parents et des témoins figure aussi sur les certificats de mariage. J’ai donc vu que côté maternel Karl le sellier en Moravie a eu un fils, Johann, boulanger, dont le fils Móricz est devenu tapissier à Budapest. Le témoin du mariage de Johann était Móricz le boucher, également le parrain du petit garçon à qui Johann a donné son prénom. Le boulanger et le boucher du petit village de Radostin Nad Oslavu en Moravie devaient être de sacrés bons copains !

Côté paternel, on est fabricant de coffres en bois, puis aubergiste dans le sud, à Mohács, puis le fils « monte » à la capitale et devient vitrier et son fils, mon grand-père, expert-comptable. Il naît 5 ans avant le mariage de ses parents, en 1880, et épouse une jeune femme qui est la fille illégitime d’un artiste de cirque et d’une jeune fille de 18 ans qui lui donne son nom de famille à elle. Sans franchement avouer qu’elle est sa tante, la soeur de ce goujat prendra soin d’elle avec son mari, achetant un terrain à Buda et y faisant construire une maison que la famille a conservée jusqu’au début des années 90. Tout cela, les documents l’indiquent. Le père de ma grand-mère a fini par épouser une autre femme qui porte le même prénom et qui est originaire du même village slovaque que la mère de sa fille illégitime. L’a-t-il connue ? ça… les documents ne peuvent pas le raconter… Il est mort jeune.

Voici un exemple de ces documents, je sais que j’ai aiguisé votre curiosité. A gauche, baptême, à droite, mariage :

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Les documents politiques

Il y a tout d’abord ce petit feuillet, la décision administrative qui décrète que mon grand-père et ma grand-mère n’ont plus le droit d’habiter leur petite maison. Au verso figure leur nouvelle adresse, à l’est du pays, non loin de la frontière ukrainienne. Nous sommes le 21 juin 1951, ils ont 48h pour rassembler quelques affaires, ce lieu constituera une assignation à résidence « kényszerlakhely ». Du coup, il faut demander l’autorisation à la police de se déplacer hors du village pour une visite chez le médecin ou le dentiste. La réponse est parfois positive, parfois négative, au gré de l’humeur de l’officier de garde. Nagymama a conservé tous ces documents, du coup, j’en ai davantage que les archives de la police politique à Budapest qui m’a fourni une liste de déportés sur laquelle figuraient les noms de mes grands-parents et c’est tout ! J’en suis restée ébahie.

Voici donc l’arrêté d’expropriation, je vous fais grâce du reste :

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La boîte est chez Maman, j’ai désormais scanné tous les documents qui continuent à m’apprendre des choses. C’est passionnant !

Category: Hongrie
Tags: baptême, document, généalogie, mariage, politique
3 mai 2014 22 h 13 min
5 Comments

Nina K. – L’art de Rien – Made in Récup’

Un concept et un mode de vie

« Je suis la poubelle femme de France ! » déclare Nina K., « je fouille les poubelles. » A la recherche non pas de l’essentiel pour sa survie, mais du superflu que nous jetons. Elle récupère, voilà, le mot est lancé. Loin de parler de recyclage, Nina dénonce avant tout la surconsommation. Autrefois on reprisait nos chaussettes (oui, j’ai appris à le faire), maintenant on les jette. C’est incroyable, ce que l’on trouve au rebut ! Nina récupère la bibliothèque en chêne massif dont tu t’es lassé, la table basse en bois précieux héritée de ta grand-mère et qui te sort par les trous de nez, la télé écran plasma 120 cm qui fonctionne encore mais il en faut une de 200 cm pour ta fifille chérie dans sa chambre de 100 m²… Au lieu d’acheter toujours plus, de s’encombrer d’objets inutiles, de se consacrer au matériel, Nina se concentre sur les vraies valeurs : l’amour de la famille, la protection de la planète sur laquelle on vit, la solidarité.

Et elle a quelque chose en plus :

L’art de Rien

Nina K. récupère aussi les canettes de soda, les sachets en plastique et les bricks de jus de fruits. Elle les nettoie et les découpe dans son atelier, pour en fabriquer des objets magnifiques dignes de la caverne d’Ali Baba : lampes, miroirs, cadres, sculptures artistiques aussi qu’elle aime bien exposer, non pour les vendre, mais comme une déclaration à la face de notre société qui gâche.

Photos ? Bien volontiers !

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Les chiffres donnent le vertige : jusqu’à 920 canettes pour une lampe !

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La spirale vue de l’intérieur, et la lampe fétiche de Nina :

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Nina anime aussi des ateliers pour enfants et adultes avec des « kits-créa » qui permettent de réaliser en peu de temps des objets avec des déchets (canettes, bricks, etc.) et de comprendre sa démarche. C’est important pour elle de transmettre ce concept, aussi elle se rend volontiers sur des stands en plein air, des anniversaires…

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Et tout part de ça, attaché comme ça :

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attaches des canettes

On va guetter la prochaine expo (si vous avez une idée de lieu à Paris, merci de la suggérer) ! Ne jetez plus vos canettes, mettez-les lui de côté si vous êtes dans la région, on les lui fera parvenir, ce sera un geste écologique et artistique merci !

L’art de Rien – Made in Récup’

Category: Actualité culturelle
Tags: canette, l'art de rien, lampe, poubelle, récupérer, sculpture
30 avril 2014 21 h 00 min
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Mes cahiers d’arabe

Au début, je ne note rien. Tarek m’apporte des fichiers sur une clé USB, je copie dans mon dossier « cours d’arabe » et j’imprime. Je me fais un classeur. Le professeur écrit deux-trois pages. Les premiers cours, il y a trois lettres avec des mots qui commencent par cette lettre, un point de grammaire, du vocabulaire. Je note directement sur les feuilles que j’ai imprimées la traduction des phrases ou des mots, Tarek ajoute un mot ou une phrase en m’expliquant la leçon. Je trouve qu’il n’écrit pas très bien (!) et lui m’explique qu’il fait exprès de ne pas s’appliquer pour le cas où un collègue arabe m’écrira quelques mots rapides pendant une réunion ou lors de son passage dans mon bureau. Hmmm, oui… peut-être. C’est une ruse bien sûr, par la suite Tarek écrit spontanément avec sa fine écriture magnifique (enfin je trouve, moi).

Et puis, le vocabulaire s’accumule, les feuilles perforées dans le classeur aussi. Comment je révise ? C’est quand même sympa de pouvoir emporter ses leçons partout ?! Alors à la rentrée de septembre, je me rends dans un hypermarché et cherche les cahiers qui pourront s’adapter aux lettres arabes. Petits et grands carreaux s’abstenir. Je trouve des cahiers de maternelle aux couvertures rigolotes, mais aux lignes adaptées. Bingo ! Des pingouins avec des girafes en couverture, mais un tracé qui convient aux lignes des phrases arabes. Après chaque leçon, je recopie scrupuleusement les mots nouveaux avec leur traduction. Comme l’arabe s’écrit de droite à gauche et le français de gauche à droite, c’est un peu maladroit, mais bon… on y arrive.

A partir du 1er novembre, je fais des exercices d’écriture, aussi je commence un cahier différent. Il faut cette fois que Tarek ait la place de me corriger. J’ai justement des cahiers hongrois avec juste des lignes très espacées (j’adore les cahiers hongrois, ils sont complètement différents et trop mignons). J’en choisis un que j’intitule « écriture arabe » en arabe (oui je suis fière) et désormais, à chaque début de cours, Tarek commence par la lecture et la correction de ma prose. Je montre à mon amie égyptienne qui me dit qu’elle serait incapable d’écrire ainsi en arabe classique , trop la fierté ! Et je relis les corrections de Tarek lorsque je dois réemployer une tournure que je n’ai pas bien su écrire la première fois, c’est ma deuxième source de leçons.

A chaque voyage désormais, ou même lors d’un simple week-end, j’emporte mes cahiers et je relis mon vocabulaire, je regarde à nouveau mes phrases et leur correction. Mes cahiers ont ainsi pris le train, l’avion, le bus, le tramway et le métro avec moi. Allez, je vous montre une page de chaque :

Le cours

Le cours

l'exercice

l’exercice

J’espère que ça vous impressionne ?!

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, cahier, cours, écriture, ligne, vocabulaire
27 avril 2014 21 h 14 min
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Joséphine au Musée du Luxembourg

Joséphine

Une femme méconnue

En effet, que sait-on d’elle ? Qu’elle est née en Martinique et qu’elle s’appelait Joséphine de Beauharnais, du nom de son premier époux. Elle a été couronnée impératrice par son deuxième mari, Napoléon, en 1804, et David en a fait un tableau immense mondialement connu (le préféré de ma grand-mère au Louvre, on s’asseyait devant et je pouvais manger mes BN à la vanille…). A part ça ? Ben…

Une splendide exposition au Musée du Luxembourg à Paris nous la présente jusqu’au 29 juin : sa vie, ses meubles, ses bijoux, ses collections d’objets d’art, quelques robes somptueuses et de la porcelaine de Sèvres, ce qui m’a valu une visite privée commentée par la conservatrice du Musée de La Malmaison (où Joséphine a vécu). J’ai donc des anecdotes rien que pour vous !

Petite biographie

Marie Joseph Rose de Tascher de La Pagerie est donc née à La Martinique, dans une riche famille de planteurs. A seize ans, elle est envoyée à Paris pour épouser le vicomte Alexandre de Beauharnais. Ils auront deux enfants, Hortense et Eugène. Mais son mariage n’est pas heureux, elle se sépare d’Alexandre et retourne en Martinique, pour ne revenir à Paris qu’en 1790, en pleine Révolution. Elle est arrêtée avec son mari pendant la Terreur. Lui est guillotiné, pas elle, par chance. Veuve, elle rencontre un jeune général à un dîner et l’épouse en 1796. Elle va désormais se trouver au centre du pouvoir et sera donc couronnée impératrice. Mais un empereur se doit d’avoir un héritier, et c’est impossible avec Joséphine. Elle consent au divorce et Napoléon épouse Marie-Louise d’Autriche. Joséphine se retire à La Malmaison, où elle meurt le 29 mai 1814. Tiens ? 1814 – 2014 ?! Mais oui ! Nous fêtons le bicentenaire de sa mort cette année.

Fashionista, collectionneuse, bref, raffinée

Elle suit la mode, ce qui fait la promotion des soieries lyonnaises, elle adore les châles en cachemire qui coûtent une fortune, et en tapisse d’ailleurs sa chambre. Lorsque Marie-Louise lui succède, elle se débrouille pour faire comprendre que ce sont ses châles personnels qui ornent la chambre et la pauvre impératrice n°2 les verra disparaître du jour au lendemain. Sur ses portraits, on la représente entourée d’un châle rouge, couleur de majesté et celui du portrait ci-dessus est même réversible avec un motif cachemire bien reconnaissable.

Elle adore les bijoux, profite de ceux du Trésor royal mais en commande d’autres qu’elle donnera à sa fille et dont hériteront ses descendantes, leurs portraits en sont autant de preuves. Elle a une prédilection pour les perles et portera longtemps le collier avec de grosses perles en forme de gouttes que l’on voit sur des portraits d’elle. Diadèmes et bagues sont montrés dans l’exposition, on les emporterait volontiers ! Son serre-bijou, également exposé, occupe la hauteur d’un mur, en bois précieux décoré de bronzes dorés, mais elle n’avait pas la place de tout y mettre !

Quelques meubles très originaux et à la mode de l’époque – style Empire forcément – nous montrent aussi que Joséphine savait faire appel aux meilleurs décorateurs, Percier et Fontaine pour ne pas les nommer. Je ne vous montre pas de photos pour vous donner envie d’aller les voir « en vrai » !

Et je garde le meilleur pour la fin, forcément : les porcelaines de Sèvres. Elle fait faire un service à thé avec sur les tasses des décors inspirés des aquarelles de Vivant-Denon en Egypte, avec des hiéroglyphes dorés sur le bord des soucoupes et des portraits égyptiens sur la théière et le sucrier. Avec le bleu typique de Sèvres, c’est somptueux ! Passionnée de botanique, s’occupant beaucoup des jardins de La Malmaison, elle s’inspire des planches de Redouté pour un service de table qui représente toutes sortes de fleurs, donnant ainsi à ses invités des leçons de botanique à table ! Je vous propose la paire de glacières :

service cabaret égyptienglacières Sèvres

 

 

 

 

 

L’anecdote très émouvante

Le petit-fils de Joséphine, fils d’Eugène de Beauharnais et de la Duchesse de Leuchtenberg, a épousé l’une des filles du tsar Nicolas 1er. Ce dernier exige que le couple s’installe à Saint-Pétersbourg. Des meubles, des objets d’art et des bijoux ayant appartenu à Joséphine partent ainsi en Russie, notamment des pièces d’un service de table. Au moment de la Révolution de 1917, les Bolcheviques demandent à la descendante de la Grande Duchesse un inventaire de ses biens. Elle s’exécute scrupuleusement, pensant ainsi les sauver. Ils seront confisqués et présentés au Musée de l’Ermitage. Les Russes ne rendront jamais à l’Etat français ce qui a appartenu à Joséphine, mais pour la première fois depuis plus de 150 ans, une pièce du service de Sèvres a été prêtée pour l’exposition et revient en France. La paire de vases se trouve ainsi exceptionnellement réunie, dans une vitrine de part et d’autre d’une pièce également remarquable de la même époque. La Russe est à droite, la Française à gauche. Je l’ai photographiée pour vous, j’espère que vous êtes aussi émus que moi :

vases Sèvres

Category: Actualité culturelle
Tags: impératrice, Joséphine, La Malmaison, Napoléon, Sèvres
23 avril 2014 21 h 59 min
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La Yegros

Mariana Yegros, dite La Yegros vient d’Argentine et chante avec l’accent sud-américain qui avale les syllabes de l’espagnol avec un charme fou. Elle chante le chamamé et la cumbia, mais ce matin de juin, elle est surtout reçue dans l’émission de l’ami Hersen pour un live extrait de son premier album Viene de mi. J’ai réussi à m’échapper de mon bureau quelques minutes, mais je ne suis pas très tranquille. Hersen est dans le stress de tout régler, la technicienne est revêche et ferme la porte de la régie pendant les ultimes réglages du son, le pote toulousain est en retard à cause des embouteillages, échanges fiévreux de sms avant d’aller le chercher en bas… Mais enfin ça y est, on est tous là, au fond du studio, on ne moufte plus, et voilà que ça démarre :

Oui, c’est irrésistible, on se met à onduler, on a l’oeil qui frise, on se détend, cha cha cha… Qu’on est bien, là, juste avant le déjeuner ! Mezcal ? Mojito ? Tequila Sunrise ? Ben apporte ce que t’as, on est open…
Si j’ondule et j’ai l’oeil qui frise depuis, à chaque fois que j’écoute la chanson ? Ben évidemment ! Et j’espère bien que toi aussi !

Category: My Playlist
Tags: argentine, chanson, La Yegros
21 avril 2014 22 h 42 min
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René CHAR

Un immense poète

Né à L’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse en 1907, René Char est mort à Paris en 1988. Colosse d’1,92m au rocailleux accent du Sud, il habite à L’Isle-sur-la-Sorgue une grande partie de sa vie,  et reprend même les plâtrières que dirigeait son père mais, comme par hasard, une septicémie l’empêche de continuer ce travail. Il a fait de fréquents séjours à Paris, et a appartenu un temps au mouvement surréaliste dans les années 30, au moment où d’autres le quittaient. Résistant pendant l’occupation sous le nom de Capitaine Alexandre, il décrit cette expérience dans Les Feuillets d’Hypnos. Mais il écrit surtout une oeuvre poétique très importante et magnifique que je vous invite à découvrir. Ainsi que le dit très justement Maurice Blanchot, dans cette oeuvre « l’expression poétique est la poésie mise en face d’elle-même et rendue visible, dans son essence, à travers les mots qui la recherchent. » Il chante l’amour bien sûr, mais aussi la joie, la confiance, le bonheur de vivre, les paysages qui l’entourent…

Un poème peut s’écrire en deux lignes, tel celui-ci, intitulé Ils sont privilégiés… :

     Ils sont privilégiés, ceux que le soleil et le vent
suffisent à rendre fous, sont suffisants à saccager !

L’un de mes poèmes préférés

Très émouvant, il parle d’une situation que nous avons tous connue : après une séparation, nous continuons à penser à l’être aimé, à le protéger en pensée alors qu’il ne s’en doute pas.

Allégeance

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il
va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut
lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l’aima ?

Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L’espace qu’il
parcourt est ma fidélité. Il dessine l’espoir et léger l’éconduit.
Il est prépondérant sans qu’il y prenne part.

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu,
ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s’inscrit
son essor, ma liberté le creuse.

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il
va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut
lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l’aima et l’éclaire
de loin pour qu’il ne tombe pas ?

Category: Littérature
Tags: poésie, René Char, résistant, surréalisme, Vaucluse
18 avril 2014 20 h 10 min
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Une fin d’année 2012 arabe

On avance à deux dans ce labyrinthe

Comme poussés par un élan irrésistible, nous progressons : Tarek veut tout m’enseigner, je veux tout apprendre ! Nous alternons vocabulaire ciblé et grammaire à un rythme effréné. Les cours sont tellement denses que nous passons à deux heures par semaine au lieu de quatre. Je suis demandeuse de vocabulaire précis, Tarek s’exécute : les expressions du temps, les fruits et légumes, la localisation dans l’espace, les parties du corps, les humeurs… Je vais voir une expo d’art contemporain à l’Institut du Monde arabe et trouve un livre de vocabulaire pour enfants où il y a des photos avec le mot en arabe, en anglais et en français, classées par thème : la maison, les métiers, les fruits et légumes, les vêtements, la ville, la planète… Trop bien !

Côté grammaire, c’est le temps du passé, la négation de la phrase nominale, les pluriels (un bordel noir !). Tarek me dit qu’il n’y a pas beaucoup de points, on peut vite tout voir et ensuite, il n’y aura plus qu’à jongler avec la syntaxe et le lexique à loisir. chiche !

J’ai envie de tout retenir d’un coup, mais c’est impossible alors je pique des crises de colère de gamine capricieuse. Tarek supporte, stoïque, je l’insulte, je m’insulte, et quand je me souviens des mots, que je comprends le texte, ah… l’extase !!! Parfois je repars du cours le coeur battant, le sourire aux lèvres, c’était un « bon » cours. Parfois j’ai envie de pleurer, je me sens nulle, je n’ai rien compris… Mes proches commencent à s’inquiéter, même s’ils connaissent mon caractère passionné. Je regarde Al Jazeera en week-end chez Maman, en vacances chez ma cousine en Hongrie, hmmm. J’emporte mes cahiers à Budapest début décembre, j’écris, je révise le vocabulaire. C’est la dernière lubie de Domi ! Mais je ne lâcherai pas !

Décembre 2012

Nous écoutons Al Atlal d’Oum Kalthoum avec Maman à Noël. Tarek m’a apporté ce magnifique poème que l’immense chanteuse égyptienne interprète de façon sublime et nous l’avons étudié ensemble. C’était son cadeau, nous en étions émus tous les deux. La version des années soixante fait plus d’une demi-heure et c’est sublime.

J’ai mis un clavier arabe sur mon smartphone et, après avoir envoyé un sms de bon anniversaire à Tarek en arabe en octobre, voici que je lui souhaite une bonne année le 31 décembre ! Trop la honte : il répond en transcription, son téléphone n’a pas le clavier arabe… Mon ami Hersen m’envoie aussi des sms en arabe ce soir-là et nous arrivons à nous dire plein de choses, nous sommes très enthousiastes. A la rentrée, début janvier, nous nous disons bonjour en arabe et nous nous demandons comment nous allons, une petite conversation s’engage. Le Chef hallucine, mais ça le fait rire. Nous ne dérogerons plus à ce rituel.

Mais je ne suis pas au bout de mes surprises et de mon émerveillement…

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, cours, grammaire, vocabulaire
15 avril 2014 22 h 02 min
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La céramique noire hongroise

Un coup de foudre personnel

Il y a environ trente ans, je me promenais sur le grand boulevard de Pest qui mène au Pont Ste Marguerite ( peut-être encore appelé Boulevard Lénine à l’époque) où il y avait beaucoup de magasins super moches, quand j’ai vu la vitrine très jolie de l’un d’eux. On y vendait des objets d’artisanat, broderies, objets en bois, céramiques. C’est là que j’ai vu pour la première fois des vases et des assiettes en céramique noire à décor simplement incrustés. J’ai eu le coup de foudre, ça ne coûtait rien, je m’en suis offert un :

photo (6)

J’y ai mis un bouquet de pivoines rouges une fois, je ne vous dis pas l’effet ! Magnifique !

Hors le mois dernier, je me suis trouvée par hasard dans l’une des régions hongroises où l’on produit de la céramique noire. Cela a piqué ma curiosité.

Une technique très simple… Un effet très original

Certains disent que la terre utilisée est grise, donc déjà pas ocre au naturel. Moi je dis peu importe, on n’ira pas vérifier… Les pièces sont cuites pendant 10 à 12h, moment auquel on atteint 950°. Alors on rajoute du bois et on bouche toutes les aérations : il s’ensuit une fumée noire dans le four qui colore les pièces. Avant cuisson, on les frotte avec des pierres pour faire les motifs. Suite à ce frottement, la céramique reste mate et devient plus épaisse, donc plus résistante. Pour la faire briller, on trempe un chiffon dans du pétrole et on la frotte avec.

Le musée ethnographique de Mohács

Dans le musée Kanizsai Dorottya, on peut voir des masques et tenues du carnaval (classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO) bien sûr, mais aussi des textiles, des coffres, des tenues traditionnelles des serbes, souabes et slovènes de la région qui sont venus s’installer là au XVIIIème siècle. Ma cousine et moi sommes les seules visiteuses de cet après-midi ensoleillé de mars, alors deux jeunes gens charmants nous emboîtent le pas, comme si nous allions brusquement décrocher un grand coffre en bois peint , ou arracher le beau voile en dentelle d’une jeune mariée et nous enfuir avec. C’en est presque comique, mais en même temps ils répondent à nos questions avec tellement de gentillesse que nous nous réjouissons de leur présence. Nous avons appris la veille que notre arrière-arrière-grand-père fabriquait des coffres à Mohács au début de sa carrière, alors nous sommes émues d’en voir. L’un des gardiens nous indique une pièce au fond : c’est la « réserve à voir ». Bien sûr qu’on y va ! Ils entrent avec nous, nous voyons tout d’abord des rangées de coffres : et si certains d’entre eux avaient été fabriqués par notre ancêtre ? je prends des photos au hasard, ben oui je vous en montre, tiens ! Voici, admirez :

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Ensuite le jeune homme nous dit qu’il y a des céramiques à l’étage, si ça nous intéresse. Ma cousine me laisse monter l’escalier et là : ravissement ! De la céramique noire, des pièces à décors traditionnel, oh la la ! je ne sais plus où donner de la tête ! Je peux photographier ? Oui ! Et de me montrer leur pièce la plus ancienne, 1791, que je ne résiste pas à vous montrer :

P1010779Le gars doit me prendre pour une folle parce que je suis très enthousiaste. Je mitraille la collection d’un bout à l’autre et repère des pièces avec une glaçure noire. A quoi est dû ce lustre, je demande ? On me répond que c’est du graphite. « Intéressant », je fais, « mais ça ne doit pas se faire à grand feu, pas plus de 900° sans doute ?! », j’ajoute. Finalement, je n’étais pas loin, puisque, si vous avez bien suivi depuis le début, ça cuit dès le départ à 950°… Très ennuyé, il me répond qu’il ne saurait dire, il n’en sait pas plus. Je me plais à imaginer qu’il va se renseigner, pour le cas où une autre folle lui poserait la question…

J’explique pour m’excuser que je fais partie de la Société des Amis du Musée de céramique de Sèvres et que c’est mon dada. En bas, ma cousine se marre, elle a l’habitude, elle…

D’autres pièces ? Bien sûr, avec plaisir !

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Category: Actualité culturelle
Tags: céramique noire, coffres, Hongrie, musée
12 avril 2014 21 h 00 min
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Agnès Obel – Smoke and Mirrors

Agnès Obel chante comme en rêve, absente à elle-même, hallucinée, sur des mélodies hypnotiques au piano. Elle flotte entre notre monde et un autre qu’elle est seule à voir, où elle se déplace à sa guise et dont elle nous montre des images dans ses chansons. Longtemps après que son album est fini, ses mélodies restent en nous, comme un écho brumeux d’un univers onirique ni nostalgique ni triste, juste ailleurs, dans un espace-temps poétique à la Edgar Allan Poe, une influence reconnue de l’artiste.

Je vous propose cette histoire de fumée non pas perçue directement, mais reflétée dans un miroir – brumes danoise encore plus irréelles – dans laquelle un être aimé s’éloigne vers une illusion semble-t-il heureuse sans pouvoir oublier ce qu’il laisse derrière lui…

Category: My Playlist
Tags: Agnès Obel, chanteuse, compositrice, piano
9 avril 2014 21 h 26 min
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Bordeaux

Le coup de coeur imprévisible !

Ben non… Vous croyez quoi ? Je ne vais pas vous refaire Wikipédia ! Ville créée en… s’est développée à partir de… célèbre pour… Je vais parler de MON Bordeaux tel que MOI je l’ai vu ! Le reste on s’en tape…

Mon arrivée a été magique : j’avais repéré que mon hôtel n’était pas loin de la Place des Quinconces, alors à la gare St Jean, je demande comment on va là-bas. Un tramway m’y emmènera, plein de gens qui rentrent du marché ou vont à un rendez-vous pour le déjeuner, sous un soleil magnifique c’est tout de suite très sympa. L’office de tourisme est sur la place, une femme charmante me donne un plan et, quand je lui dis dans quel hôtel je descends, qui ne doit pas être très loin, elle me dit que c’est à 200m à droite en sortant. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je me retrouve installée dans ma chambre, rafraîchie, prête à me promener en ville !

Le centre historique

Des petites rues sympas, des immeubles de deux ou trois étages en pierre blonde, un ravissement ! J’arrive à l’église St Nicolas à l’intérieur magnifique, je mets un cierge (je dois sonner chez le sacristain, il n’y en a plus, c’est drôle !), je m’installe sur la place en terrasse pour déguster une bonne salade au magret de canard fumé et un bon café…. Trop bien !

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Je continue ma route jusqu’aux portes des anciens remparts de part et d’autre de l’artère principale et reviens vers la Place des Quinconces et le monument aux Girondins avec sa fontaine magnifique (pareil : voir le Wikipédia sur la Révolution Française). Il ya un parc délicieux où je me repose en cette belle fin d’après-midi de juillet. Les enfants jouent, adorables, pas criards comme ailleurs : « Où sont les cerfs ? » « Dans la forêt », toute mon enfance ! Des gens rentrent chez eux après un pique-nique et jettent leurs papiers gras dans les grandes corbeilles, un grand tilleul m’apporte fraîcheur et réconfort, je capture ce moment dans ma mémoire pour avoir désormais un lieu où me réfugier en cas de stress…

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Conquise, je rencontre un ami de mon professeur d’arabe pour boire un verre sur les quais tard le soir : l’Egyptien de Bordeaux. On discute à bâtons rompus, on rit, on se promène, on s’émeut. Nous sommes des amis de toujours au bout de dix minutes ! J’ai apporté mon cahier d’arabe et demande à Hani d’écrire un petit message pour Tarek : ce sera ma surprise pour le prochain cours. En effet, Tarek a fait ses études supérieures à l’Université de Bordeaux et est orphelin de cette ville depuis qu’il est « monté à la capitale ».

Deuxième jour d’enchantement

Je n’ai pas beaucoup dormi, mais ce week-end ne servira pas à ça, je m’en fiche. Je pars à la messe à la Basilique St Michel, étape sur le chemin de Compostelle. Le curé à l’accent du Sud-Ouest nous fait un sermon pour accueillir le visiteur étranger en cette période touristique. Comme je me sens accueillie ! J’ai même échangé en arabe avec l’épicier à qui j’ai acheté une bouteille d’eau.

Je poursuis ma visite sur les quais, la partie XVIIIème siècle de Bordeaux, avec ses grandes maisons sur les bords du fleuve et le Pont de Pierre magnifique. Un vrai régal pour les yeux ! Il y a même une brocante très pittoresque. Je déjeune dans un très beau restaurant d’un délicieux agneau de Pauillac et goûte un Bordeaux rouge velouté qui glisse tout seul, alors que je préfère le Bourgogne… Au dessert, assortiment de spécialités : crème brûlée, cannelé, croquant, miam miam.

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Il me reste une après-midi à passer dans ce lieu de rêve. Je choisis d’aller au Musée des Arts Décoratifs voir les collections de verre et de faïence. J’ai dû manquer d’attention au moment où on en mentionnait les collections de porcelaine, car les vitrines qui y sont consacrées m’ont totalement prise par surprise. Il y a eu une manufacture qui a très peu fonctionné mais qui a produit des pièces sublimissimes. Je discute avec une jeune étudiante en art anglaise qui a été embauchée quinze jours auparavant et qui me laisse photographier tout ce que je veux. Il y a même deux plats en céramique lustrée italiens à décor hispano-mauresque, je n’en reviens pas ! A l’accueil, je rencontre une vieille dame charmante à qui j’explique que je suis membre de la Société des Amis du Musée de céramique de Sèvres. Oui, il existe un livre sur la porcelaine de Bordeaux, on me le cherche partout, on ne le trouve pas, c’est dimanche après tout, les bureaux sont fermés, mais on va demander dès lundi où se trouve le stock et me tenir au courant par téléphone pour me l’expédier. Trop chou !

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Conclusion

Allez-y si vous ne connaissez pas ! Moi il me reste à y voir le Musée de l’Aquitaine, le Musée de l’esclavage (oui, Bordeaux ville du commerce triangulaire) et à y revoir le lumineux feu follet Hani qui refuse obstinément de monter dans cette grande ville encombrée de gens stressés, grise et froide du Nord qu’est Paris, même quand je lui ai parlé de mon petit jardin tranquille…

Category: Voyages
Tags: Bordeaux, magique, parc, porcelaine
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