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#généalogie

7 mai 2014 21 h 47 min
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La boîte à documents

Dans toutes les familles, il y a des documents et des photos transmis de générations en générations. Lettres, certificats de baptêmes et de mariage, contrats, actes notariés, etc. Chez nous, il y en a de deux sortes : les sympas et les douloureux. Tous ont désormais valeur historique, établis entre 1919 et 1956.

La boîte de Nagymama

Ma grand-mère, Nagymama en hongrois, tenait dans un tiroir de son armoire une jolie boîte en bois peinte de motifs hongrois traditionnels, des tulipes stylisées. Dedans, de vieux papiers jaunis, rafistolés avec du scotch pour certains, pliés en deux ou en quatre, de format A4 ou A5, voire des très grands encore plus vieux et mal en point. Les sympas concernent la généalogie, les douloureux l’expropriation et la déportation de mes grands-parents maternels. Mais même les sympas ne le sont qu’à première vue : établis par les paroisses entre 42 et 44, portant la mention « RK » qui signifie catholique romain, ils sont pour certains barrés d’un sinistre tampon violet : »Csak zsidó törvénnyel kapcsolatban érvényes! » uniquement valable en rapport avec la loi juive ! et on comprend qu’ils ont été fournis à la demande des autorités fascistes pour prouver que nous étions aryens jusqu’à 5 générations. Une partie de la famille vient de Moravie, les certificats de mariage et de baptême sont en allemand et émanent du Protectorat de Bohême-Moravie, ainsi nommé après que les Allemands ont envahi la Tchécoslovaquie ; d’autres sont rédigés en serbe car suite au Traité de Trianon en 1920, la Voïvodine a été rattachée à la Yougoslavie et Szabadka s’appelle Subotica.

Ainsi, ces documents familiaux retracent notre histoire, et aussi l’Histoire.

Il faut juste savoir les faire parler.

La généalogie

Les noms des baptisés, leur lieu et date de naissance et de baptême ainsi que les noms et adresses de leurs parents sautent aux yeux, de même les noms des époux, la date et le lieu de leur mariage et aussi les noms de leurs parents et des témoins. Après je me suis amusée à faire des calculs. Les parents de ma grand-mère maternelle avaient plus de trente ans lors de leur mariage et étaient veufs tous les deux. Ma grand-mère est née 3 mois après, en 1894, surprenant, non ? Un ancêtre a épousé à 23 ans une gamine de 17 ans, sur sa photo de mariage en 1883, elle a un corset et une taille de guêpe. Elle a eu 15 enfants dont 10 sont arrivés à l’âge adulte, dont mon grand-père, et elle a l’air épuisé sur ses dernières photos…

J’ai ainsi remonté cinq générations du côté maternel et quatre du côté paternel.

Le métier des parents et des témoins figure aussi sur les certificats de mariage. J’ai donc vu que côté maternel Karl le sellier en Moravie a eu un fils, Johann, boulanger, dont le fils Móricz est devenu tapissier à Budapest. Le témoin du mariage de Johann était Móricz le boucher, également le parrain du petit garçon à qui Johann a donné son prénom. Le boulanger et le boucher du petit village de Radostin Nad Oslavu en Moravie devaient être de sacrés bons copains !

Côté paternel, on est fabricant de coffres en bois, puis aubergiste dans le sud, à Mohács, puis le fils « monte » à la capitale et devient vitrier et son fils, mon grand-père, expert-comptable. Il naît 5 ans avant le mariage de ses parents, en 1880, et épouse une jeune femme qui est la fille illégitime d’un artiste de cirque et d’une jeune fille de 18 ans qui lui donne son nom de famille à elle. Sans franchement avouer qu’elle est sa tante, la soeur de ce goujat prendra soin d’elle avec son mari, achetant un terrain à Buda et y faisant construire une maison que la famille a conservée jusqu’au début des années 90. Tout cela, les documents l’indiquent. Le père de ma grand-mère a fini par épouser une autre femme qui porte le même prénom et qui est originaire du même village slovaque que la mère de sa fille illégitime. L’a-t-il connue ? ça… les documents ne peuvent pas le raconter… Il est mort jeune.

Voici un exemple de ces documents, je sais que j’ai aiguisé votre curiosité. A gauche, baptême, à droite, mariage :

docs famille004docs famille003

Les documents politiques

Il y a tout d’abord ce petit feuillet, la décision administrative qui décrète que mon grand-père et ma grand-mère n’ont plus le droit d’habiter leur petite maison. Au verso figure leur nouvelle adresse, à l’est du pays, non loin de la frontière ukrainienne. Nous sommes le 21 juin 1951, ils ont 48h pour rassembler quelques affaires, ce lieu constituera une assignation à résidence « kényszerlakhely ». Du coup, il faut demander l’autorisation à la police de se déplacer hors du village pour une visite chez le médecin ou le dentiste. La réponse est parfois positive, parfois négative, au gré de l’humeur de l’officier de garde. Nagymama a conservé tous ces documents, du coup, j’en ai davantage que les archives de la police politique à Budapest qui m’a fourni une liste de déportés sur laquelle figuraient les noms de mes grands-parents et c’est tout ! J’en suis restée ébahie.

Voici donc l’arrêté d’expropriation, je vous fais grâce du reste :

docs famille001docs famille002

La boîte est chez Maman, j’ai désormais scanné tous les documents qui continuent à m’apprendre des choses. C’est passionnant !

Category: Hongrie
Tags: baptême, document, généalogie, mariage, politique
7 mars 2014 22 h 39 min
2 Comments

A la recherche de mes ascendants

Ma famille vient d’ailleurs

Chez moi, tout le monde est hongrois. Comme mes grands-parents sont arrivés en France deux ans avant ma naissance, ce sont eux qui m’ont gardée pendant que mes parents travaillaient. J’ai donc parlé hongrois d’abord. On raconte que j’ai voulu échanger avec un petit garçon dans la rue (déjà, la coquine !) et que, forcément, nous ne nous sommes pas compris, alors j’ai fondu en larmes. Une voisine a décidé de m’apprendre le français, et un beau jour : « Ça y est ! Domi parle français ! »

Dès lors, deux mondes se côtoient : à la maison, hongrois. A l’extérieur de la maison : français.

Chez nous tout est différent

A commencer par la nourriture. Ma grand-mère essaie de faire la cuisine « comme là-bas ». Il y a un épicier hongrois dans le Marais à Paris qui vend des saucisses au paprika, du salami, du boudin hongrois, etc. Quand nous allons chez lui, je dis bonjour en hongrois avec ma voix chantante de petite fille, il craque et me donne du salami avec un morceau de cornichon à la hongroise, trop bien ! Quand mes amies me demandent à l’école ce que j’ai dîné la veille, je dois me lancer dans des grandes explications, les noms des plats ne leur disent rien…

Et aujourd’hui encore, si tu veux me faire plaisir, fais-moi un pavé béarnaise bien saignant avec des frites maison, du camembert avec de la baguette craquante et du beurre, une mousse au chocolat, la quintessence du « repas français » inconnu à la maison et tellement bon ! Et maintenant tu peux rajouter un petit Côtes du Rhône sympa…

Nous sommes catholiques, mais chez nous le Père Noël correspond à St Nicolas qui vient le 6 décembre, et c’est le Petit Jésus – Jézuska – qui apporte les cadeaux le 24 décembre en fin d’après-midi. Nous décorons le sapin ce jour-là, avec des bonbons aussi, et chantons des cantiques traditionnels. Le lendemain, nous allons assister à la messe à l’église de la Mission catholique hongroise à République. A Pâques aussi, nous mangeons d’une certaine façon à partir du Jeudi Saint, nous nous abstenons de viande le Vendredi Saint et mangeons le « jambon de Pâques », jambon fumé cuit avec des oeufs durs le Samedi Saint.

Aux vacances scolaires, nous partons juste entre nous, contrairement à mes petits camarades qui retrouvent leurs cousins… Moi je ferai leur connaissance seulement à l’âge de 7 ans, et ne les verrai pas souvent, cela me rend triste et envieuse…

Du coup, j’ai envie d’en savoir plus sur le pays d’origine de mes parents et de mes grands-parents, je pose des questions, on me raconte…

Les documents

Il se trouve qu’en Hongrie, comme dans différents pays où les fascistes ont pris le pouvoir pendant la guerre, il a fallu prouver jusqu’à 5 générations qu’il n’y avait pas de juifs dans la famille. Oui c’est horrible, mais ces documents ont été conservés et ils servent aujourd’hui pour des recherches généalogiques : certificats de mariage et de baptême de l’église catholique, ils portent les noms des parents des mariés ou de l’enfant baptisé, leur adresse, le lieu et l’année de naissance de l’enfant, l’adresse des fiancés et le lieu de leur mariage.

Ma grand-mère avait des documents étonnants réunis dans une boîte dont je parlerai une autre fois. C’est ma mère qui les conserve, mais je les ai scannés et examinés en détails. J’ai commencé très jeune à m’intéresser aux histoires qu’ils racontent. Alors, l’une des fois où j’étais chez mon oncle, le frère de mon père, je lui ai demandé s’il avait l’équivalent. Il m’a tout sorti et j’ai pris des notes. A l’époque, il n’y avait que moi qui m’y intéressais. Mais cela a changé. J’ai désormais une aide précieuse.

Un projet de recherche

Ma cousine – nos pères étaient frères – a un an de plus que moi, quatre enfants et cinq petits-enfants. Elle a commencé il y a peu à réfléchir à l’histoire familiale. Il faut dire que de ce côté de la famille, nous avons une mémoire phénoménale. Son père et le mien aimaient raconter des anecdotes sur leur enfance et leur jeunesse, dont nous nous souvenons, et nous avons nos propres souvenirs. Elle a commencé à les rédiger pour les transmettre à ses descendants et s’intéresse du coup à notre généalogie. Nous avions déjà confronté nos connaissances au moment où son père lui a confié une caisse de photos et de documents. Je lui ai interdit d’y toucher avant que je ne sois là avec elle. Et nous avons passé une après-midi à tout éplucher. Fous rires et émotions ! Nous avons tout noté, tout scanné, et les plus jeunes peuvent nous demander ce qu’elles veulent, nous avons les réponses. Jusqu’à quatre générations et la ville de Mohács, dans le sud de la Hongrie. Pourquoi ne pas remonter plus loin ? Allez, c’est dit, nous allons descendre dans le sud et consulter ensemble les archives à Pécs, la capitale régionale. Tout est sur microfilm, nous avons pris rendez-vous, nous sommes lancées !

On en reparle à mon retour !

Category: Hongrie
Tags: famille, généalogie, histoire, hongrois, souvenirs
Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr