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#histoire

5 mars 2017 22 h 31 min
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A lire absolument ! Un roman étonnant !

Ce sont nos frères et leurs enfants sont nos enfants de Nadia Hathroubi-Safsaf

Livre Nadia Hathroubi-Safsaf

 

J’aime les romans historiques, les romans qui parlent d’un sujet méconnu dans une période de l’Histoire très connue. J’aime quand des personnages très réels m’expliquent, avec leur vécu, ce qui se passe ou s’est passé à grande échelle. Ici, en l’occurrence, il s’agit du conflit israélo-palestinien de nos jours, de la situation des Algériens en France avant et pendant la guerre, et aussi d’un épisode de l’Occupation dont on a peu parlé.

 

 

 

Leïla, jeune journaliste d’origine algérienne et Anne, jeune fille d’origine juive algérienne, sont amies d’enfance. Une partie de leurs familles se connaît aussi depuis l’enfance. Anne est tombée amoureuse de Younès, musulman, mais ne le présente pas à ses parents et cette relation difficile la rend agressive. Leïla rencontre les femmes en noir qui manifestent chaque semaine aux Halles contre l’occupation des territoires en Palestine et réalise un petit reportage. Parmi elles, il y a Ruth, rescapée des camps de la mort nazis qui dit à Leïla : « Ce n’est pas pour faire ça à un autre peuple que nous sommes revenus des camps. » Ce point de vue féminin sur le conflit pousse Leïla à partir réaliser un documentaire en rencontrant des femmes sur place. Victime d’un bombardement israélien, elle est rapatriée à Paris et subit la colère d’Anne qui défend Israël avec véhémence. Leurs parents leur disent de se calmer car elles parlent de choses qu’elles ne comprennent pas. Journaliste dans l’âme, Leïla pose des questions. Salah, son grand-père et Charles, le grand-père d’Anne, ont un passé commun dont personne ne veut parler. Charles vit encore mais n’a plus toute sa tête, on ne peut lui parler du passé. La grand-mère de Leïla a connu Salah après la guerre, au moment de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Or, le 17 octobre 1961, Salah est parti à la manifestation pacifiste des Algériens et n’est jamais revenu, alors on ne parle pas de lui car c’est trop douloureux. Mais cette fois, Leïla veut des réponses à ses questions. Sa grand-mère lui parle des carnets qu’écrivait Salah pendant la guerre et finit par les lui confier.

Arrivé en France en 1939, Salah a écrit un journal pour le lire plus tard à Khadija, sa soeur préférée restée au pays. Leïla découvre soudain que son grand-père a fait partie d’un réseau de résistants kabyles à l’occupation allemande, que des musulmans ont caché et sauvé des juifs et que Salah a aidé Charles et sa famille à sortir de Paris ! Dès lors, elle n’aura de cesse de le faire reconnaître comme Juste parmi les Nations.

Je ne vous en raconte pas plus, Nadia a fort habilement intercalé le récit de ce que vivent les deux amies avec des passages du journal de Salah qui décrit le quotidien des Parisiens pendant la guerre. Elle cite en entier le tract rédigé en kabyle et en français au lendemain de la rafle du Vél’ d’Hiv’ :

Tract Vél' d'Hiv' amazighTract Vél' d'Hiv' français

Pourquoi un tel livre est utile, en plus d’être émouvant et bien construit ? Parce que nous avons pris la mauvaise habitude de lire et écouter les infos en direct, sans recul, sans analyse, sans chercher à les comprendre, ni à les décrypter par notre connaissance de l’Histoire, de la géopolitique et surtout, sans essayer d’aller vers les autres, autres cultures, autres histoires… Et nous souffrons tous de cette incompréhension mutuelle, de cette méconnaissance des événements qui nous ont amenés là où nous sommes aujourd’hui. Alors un roman dont les personnages sont attachants et qui dévoile un épisode de la guerre où des hommes ont été solidaires indépendamment de leurs origines et de leur religion, par les temps qui courent, ça fait du bien ! Et c’est inspirant : je réfléchis sérieusement à écrire l’histoire de ma famille sous forme de roman car oui, j’en ai assez qu’on me dise que la Hongrie est un pays fasciste !

Alors je dis merci à Nadia Hathroubi-Safsaf et je vous encourage vivement à lire son roman !!!

Category: Littérature
Tags: Algérie, conflit israélo-palestinien, histoire, juifs, Occupation, roman
3 décembre 2016 22 h 29 min
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Expo à voir : L’art de la Paix au Petit Palais

 Jusqu’au 15 janvier, courez-y c’est extraordinaire !

La paix, c’est avant tout le contraire de la guerre. Donc « faire la paix », c’est arrêter de « faire la guerre ». L’exposition retrace donc l’histoire de la fin des guerres, depuis l’époque médiévale jusqu’au milieu du siècle dernier environ. Outre les traités eux-mêmes, documents originaux fascinants par leurs tailles et leurs formes diverses, on y trouve des portraits d’hommes célèbres pour avoir agi pour la paix au cours des siècles, accompagnés de citations.

Dans un ordre chronologique, la succession d’objets exposés nous apprend qu’au Moyen Âge et à la Renaissance, les grands de ce monde se faisaient la guerre pour agrandir leur territoire puis signaient la paix en redessinant les frontières de leurs royaumes, c’est « La paix des Princes ». Un exemple :

Traité d'Arras, 1482

Pas besoin de connaître le contexte, un empereur et un roi de France – Louis XI et Maximilien de Habsbourg – ratifient cet énorme document.
Puis les souverains ont été les garants de la « Paix de Dieu », ce qu’illustrent un magnifique manuscrit enluminé de La cité de Dieu de Saint-Augustin et un manuscrit de Christine de Pisan (je ne vous les montre pas pour ne pas tout déflorer).

Enfin, un moyen de garantir la paix était de marier la fille d’un roi étranger à un dauphin français, ici on nous montre le contrat de mariage entre Louis et Marie-Antoinette, ratifié par l’impératrice Marie-Thérèse et son fils Joseph II :

 

Contrat de mariage Louis et Marie-Antoinette

 

 

 

Les guerres napoléoniennes sont également représentées, mais ce qui m’a émerveillée, c’est l’original de l’acte final du congrès de Vienne en français, signé par tous les représentants des nations étrangères en 1815 :

 

 

 

Acte final du congrès de Vienne

Et nous voici au XXème siècle, avec son lot de conflits ! Nous avons en vitrine le télégramme envoyé de Vienne par l’Ambassadeur après l’assassinat de François-Ferdinand et de son épouse à Sarajevo, recopié « en clair » car envoyé chiffré, les accords Sykes-Picot de 1916 avec la carte qui aurait été réalisée par les diplomates eux-mêmes, les accords de Munich de 1938, des télégrammes envoyés de Berlin en août 39, le traité de l’Atlantique Nord, celui de non-prolifération des armes nucléaires, le traité de Rome tel que rédigé par Schuman, le traité mettant fin à la guerre d’Indochine :

l'attentat de Sarajevo

l’attentat de Sarajevo

Les accords Sykes-Picot, original anglais

Les accords Sykes-Picot, original anglais

 

 

 

 

 

 

 

Et le traité qui m’a touchée aussi, car c’est suite à sa signature que l’audiovisuel public allemand et l’audiovisuel public français se doivent de coopérer : le Traité de l’Elysée de 1963 suite auquel une commission mixte franco-allemande se réunit chaque année, en alternance à Paris et à Berlin, pour discuter de projets communs en radio et télévision :

Traité de l'Elysée, 1963

 

 

 

 

 

 

Pour préparer votre visite, c’est par ici, le lien vers le site de l’exposition L’art de le Paix au Petit Palais et bonne visite !

Category: Actualité culturelle
Tags: Berlin, exposition, France, histoire, paix, Petit Palais, rois, traités, Vienne
5 mai 2016 21 h 44 min
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Un jour à Fontainebleau… en lecture !

Coffret "Un jour à Fontainebleau"

 

Après Versailles en 2013 et Vaux Le Vicomte en 2015, les Editions Flammarion publient ce superbe livre dans un coffret aussi élégant que le château. Je vous avais parlé de ma visite ici il y a un moment, cette fois je vous y invite en feuilletant cet ouvrage à la fois érudit – textes de l’historien Guillaume Picon – et artistique – photos d’Eric Sanders.

Nous apprenons quels rois ont habité le château et nous voyons dans quels styles ils l’ont fait décorer. Voici le sommaire :

 

 

"Un jour à Fontainebleau" sommaire

 

Les Henri, les Louis, Marie-Antoinette, Napoléon 1er et Napoléon III avec l’Impératrice Eugénie, tout le monde y est !

Eric Sanders a pu placer son objectif là où nous ne pourrions jamais installer le nôtre évidemment, sans touristes pour lui cacher la perspective des pièces magnifiques. Un exemple, avec ce somptueux salon aux boiseries peintes, exemple de ce que l’artisanat d’art français peut faire de mieux (et je me réjouis que mes impôts servent à restaurer et entretenir de telles beautés :

 

 

Salon à Fontainebleau

 

 

Enfin, collaboration entre les deux auteurs, le texte à gauche, l’illustration à droite : installation de Napoléon à Fontainebleau, aménagement d’une salle du trône :

 

 

Napoléon à FontainebleauTrône de Napoléon à Fontainebleau

 

 

 

 

 

 

 

 

Un beau livre à s’offrir si on aime le patrimoine culturel et historique français, ou à offrir à un amateur de beauté…

Category: Littérature
Tags: artisanat, décoration, Fontainebleau, histoire, photos
16 juillet 2015 21 h 10 min
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Le congrès de Vienne – Thierry Lentz

Une refondation de l’Europe – 1814-1815

C’est le sous-titre du livre et je l’approuve tellement que je le mets également en sous-titre ! Depuis le temps que je dis à qui veut m’entendre l’importance du Congrès du Vienne encore à l’heure actuelle, ça m’a fait plaisir de lire tout un ouvrage sur le sujet ! Et quel ouvrage ! C’est un peu « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Congrès de Vienne sans jamais oser le demander ». Thierry Lentz est le directeur de la Fondation Napoléon que je vous indique en lien. Féru de l’Empereur depuis son enfance, l’auteur a écrit de nombreux ouvrages sur la période, dont celui-ci :

photo (32)

D’origine hongroise, donc marquée par le Traité de Trianon du 4 juin 1920 qui a redessiné toutes les frontières de l’est du continent européen et attentive à ce qui est arrivé après la chute du Mur de Berlin en 1989 et l’effondrement de l’Union soviétique, j’ai toujours pensé que le Congrès de Vienne a été la première occasion de négocier les frontières du continent. Avec la fin de l’Empire, les grandes puissances ont passé plus d’un an à se partager les restes des possessions françaises. Le concept d’état-nation n’existant pas encore, ce sont les souverains et/ou leurs représentants diplomatiques qui ont discuté sans relâche dans diverses commissions.

Thierry Lentz explique tout cela en détail dans son livre et c’est un vrai bonheur ! Deuxième impression en le lisant : « Le Congrès de Vienne comme si vous y étiez ». La France a envoyé Talleyrand pour représenter Louis XVIII, il se trouve face à Metternich, toujours là malgré tout, malgré Kaunitz… A la table des négociations, chacun veut sa part : Alexandre 1er pour la Russie avec le rusé Nesselrode, François 1er pour l’Autriche avec l’astucieux Metternich, Frédéric-Guillaume III pour la Prusse avec le chancelier d’état Hardenberg… Tous les Allemands sont là – Wurtemberg, Bavière, Bade… mais aussi les Espagnols, les Portugais, les Italiens, les Néerlandais, les Belges et Luxembourgeois, les Suédois, la délégation britannique avec Castlereagh à sa tête et Wellington qui quittera le Congrès pour aller à Waterloo… Car oui, on essaie par tous les moyens d’éliminer les « Napoléonides », d’ailleurs Murat, roi de Naples, va résister à ce mauvais sort avant de se compromettre avec Napoléon qui choisit mal à propos ce moment pour s’enfuir de l’île d’Elbe : tous ses ennemis sont réunis pour décider d’une action commune !

L’ambiance est décrite avec minutie, des anecdotes nous expliquent qui pensait quoi de qui à quel moment, en public et en privé. Thierry Lentz nous raconte aussi les coulisses du Congrès : intrigues amoureuses, espionnage, bals et réceptions… J’ai appris que l’Impératrice Marie-Louise, deuxième femme de Napoléon, était devenue la maîtresse d’un homme d’état autrichien en repartant chez ses parents en Autriche avec l’Aiglon qui est d’ailleurs mort à Schönbrunn.

Les annexes sont également impressionnantes : un appareillage de notes qui citent toutes les sources de l’auteur, un index des noms propres, les noms de tous les participants, des extraits de l’Acte final, une bibliographie très complète et une chronologie des événements.

Pour finir (et pour me donner raison), l’auteur explique que les vainqueurs de 1918 ont réexaminé le Congrès de Vienne avant de réfléchir à un autre redécoupage de l’Europe. Pour comprendre notre continent à l’heure actuelle, il me semble évident de retourner à ces deux moments clé de son histoire.

Pour résumer, voici ce que dit l’auteur dans cet ouvrage :
Petit à petit, parfois dans la douleur, le congrès de Vienne tenta de réorganiser l’Europe, ses dynasties, ses frontières, la distribution de ses peuples, les rapports entre les puissances, les zones d’influence des unes, les orbites des autres, les pratiques devant irriguer les relations internationales, la légitimité des gouvernements, les principes du commerce fluvial et maritime, l’abolition de la traite, le droit diplomatique. Comme souvent, sur tous ces sujets, les diplomates enregistraient leurs points de convergence, avant de débattre avec ardeur de ce qui les divisait. C’est ainsi que, de compromis en compromis, de menace en recul, de fausse sortie en retour autour du tapis vert, la plus complexe négociation internationale de tous les temps produisait des accords que la Commission de rédaction mettait en forme pour tisser la tapisserie de l’Acte final.

200 ans plus tard, tout cela se passe dans un Parlement avec des députés élus par le peuple européen, mais est-ce bien différent ?

Category: Littérature
Tags: congrès, diplomates, Europe, histoire, Napoléon, Vienne
23 mai 2015 21 h 49 min
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Qantara, la revue de l’IMA

Magazine des cultures arabe et méditerranéenne

Une revue de très grande qualité publiée quatre fois par an par l’Institut du Monde Arabe, dont les articles sont rédigés par des historiens, des universitaires, des écrivains et des commissaires d’exposition, avec un dossier central richement documenté et agrémenté d’une bibliographie (voilà comment je possède désormais La question d’Orient de Jacques Frémeaux, professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne qui va tout m’apprendre sur l’histoire des Balkans à l’Afghanistan depuis le XVIIIème siècle).

Arts – expos, danse, théâtre, festivals… architecture – la ville de Casablanca par exemple, expositions à l’IMA et ailleurs sur des thèmes liés au Proche-Orient et au Moyen-Orient, choix de lectures et de musiques, extraits d’un roman, invitation au voyage et carnet de route illustré, poème avec sa traduction (que j’apprécie, moi qui apprends l’arabe), derniers ouvrages parus – littérature, histoire, géopolitique, BD,… articles illustrés de photographies d’archives ou plus récentes, portrait d’un orientaliste, entretien avec un poète ou un écrivain, la rubrique cuisine historique décalée de Marie-Josèphe Moncorgé, il y a de tout pour tous les goûts !

J’y suis abonnée mais vous trouvez la revue en kiosque et à l’IMA bien sûr. Les deux derniers numéros :

photo (24)

 

 

 

 

 

 

Comme d’habitude, je vous donne le lien pour toutes les infos ici

Category: Littérature
Tags: articles, arts, histoire, institut du monde arabe, livres, revue
7 mars 2014 22 h 39 min
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A la recherche de mes ascendants

Ma famille vient d’ailleurs

Chez moi, tout le monde est hongrois. Comme mes grands-parents sont arrivés en France deux ans avant ma naissance, ce sont eux qui m’ont gardée pendant que mes parents travaillaient. J’ai donc parlé hongrois d’abord. On raconte que j’ai voulu échanger avec un petit garçon dans la rue (déjà, la coquine !) et que, forcément, nous ne nous sommes pas compris, alors j’ai fondu en larmes. Une voisine a décidé de m’apprendre le français, et un beau jour : « Ça y est ! Domi parle français ! »

Dès lors, deux mondes se côtoient : à la maison, hongrois. A l’extérieur de la maison : français.

Chez nous tout est différent

A commencer par la nourriture. Ma grand-mère essaie de faire la cuisine « comme là-bas ». Il y a un épicier hongrois dans le Marais à Paris qui vend des saucisses au paprika, du salami, du boudin hongrois, etc. Quand nous allons chez lui, je dis bonjour en hongrois avec ma voix chantante de petite fille, il craque et me donne du salami avec un morceau de cornichon à la hongroise, trop bien ! Quand mes amies me demandent à l’école ce que j’ai dîné la veille, je dois me lancer dans des grandes explications, les noms des plats ne leur disent rien…

Et aujourd’hui encore, si tu veux me faire plaisir, fais-moi un pavé béarnaise bien saignant avec des frites maison, du camembert avec de la baguette craquante et du beurre, une mousse au chocolat, la quintessence du « repas français » inconnu à la maison et tellement bon ! Et maintenant tu peux rajouter un petit Côtes du Rhône sympa…

Nous sommes catholiques, mais chez nous le Père Noël correspond à St Nicolas qui vient le 6 décembre, et c’est le Petit Jésus – Jézuska – qui apporte les cadeaux le 24 décembre en fin d’après-midi. Nous décorons le sapin ce jour-là, avec des bonbons aussi, et chantons des cantiques traditionnels. Le lendemain, nous allons assister à la messe à l’église de la Mission catholique hongroise à République. A Pâques aussi, nous mangeons d’une certaine façon à partir du Jeudi Saint, nous nous abstenons de viande le Vendredi Saint et mangeons le « jambon de Pâques », jambon fumé cuit avec des oeufs durs le Samedi Saint.

Aux vacances scolaires, nous partons juste entre nous, contrairement à mes petits camarades qui retrouvent leurs cousins… Moi je ferai leur connaissance seulement à l’âge de 7 ans, et ne les verrai pas souvent, cela me rend triste et envieuse…

Du coup, j’ai envie d’en savoir plus sur le pays d’origine de mes parents et de mes grands-parents, je pose des questions, on me raconte…

Les documents

Il se trouve qu’en Hongrie, comme dans différents pays où les fascistes ont pris le pouvoir pendant la guerre, il a fallu prouver jusqu’à 5 générations qu’il n’y avait pas de juifs dans la famille. Oui c’est horrible, mais ces documents ont été conservés et ils servent aujourd’hui pour des recherches généalogiques : certificats de mariage et de baptême de l’église catholique, ils portent les noms des parents des mariés ou de l’enfant baptisé, leur adresse, le lieu et l’année de naissance de l’enfant, l’adresse des fiancés et le lieu de leur mariage.

Ma grand-mère avait des documents étonnants réunis dans une boîte dont je parlerai une autre fois. C’est ma mère qui les conserve, mais je les ai scannés et examinés en détails. J’ai commencé très jeune à m’intéresser aux histoires qu’ils racontent. Alors, l’une des fois où j’étais chez mon oncle, le frère de mon père, je lui ai demandé s’il avait l’équivalent. Il m’a tout sorti et j’ai pris des notes. A l’époque, il n’y avait que moi qui m’y intéressais. Mais cela a changé. J’ai désormais une aide précieuse.

Un projet de recherche

Ma cousine – nos pères étaient frères – a un an de plus que moi, quatre enfants et cinq petits-enfants. Elle a commencé il y a peu à réfléchir à l’histoire familiale. Il faut dire que de ce côté de la famille, nous avons une mémoire phénoménale. Son père et le mien aimaient raconter des anecdotes sur leur enfance et leur jeunesse, dont nous nous souvenons, et nous avons nos propres souvenirs. Elle a commencé à les rédiger pour les transmettre à ses descendants et s’intéresse du coup à notre généalogie. Nous avions déjà confronté nos connaissances au moment où son père lui a confié une caisse de photos et de documents. Je lui ai interdit d’y toucher avant que je ne sois là avec elle. Et nous avons passé une après-midi à tout éplucher. Fous rires et émotions ! Nous avons tout noté, tout scanné, et les plus jeunes peuvent nous demander ce qu’elles veulent, nous avons les réponses. Jusqu’à quatre générations et la ville de Mohács, dans le sud de la Hongrie. Pourquoi ne pas remonter plus loin ? Allez, c’est dit, nous allons descendre dans le sud et consulter ensemble les archives à Pécs, la capitale régionale. Tout est sur microfilm, nous avons pris rendez-vous, nous sommes lancées !

On en reparle à mon retour !

Category: Hongrie
Tags: famille, généalogie, histoire, hongrois, souvenirs
25 février 2014 22 h 55 min
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STONEHENGE

L’un des lieux les plus célèbres du monde

Enfin, ça y est, c’est mon tour, j’y suis ! Bon, d’abord, un parking au milieu de nulle part, un visitors’ s centre post-moderne en acier gris… Hmmm… Elle est où, l’énergie de l’Âge de Bronze ? Une navette nous emmène vers les pierres – le touriste moderne est fatigué avant d’avoir commencé la visite et veut qu’on le prenne par la main jusqu’au bout. Alors ça y est, j’y suis ! Non, toujours rien… Des travaux d’excavation au milieu de nulle part dans la campagne anglaise à l’herbe verte de chez verte, des moutons qui paissent… Et les pierres ??? On marche un peu et ce coup-ci, ça y est !!! Les pierres dressées !!! Mais quoi, c’est ça ? Vaguement trois menhirs l’un à côté de l’autre ? Et oui, pas question de courir se mettre au milieu pour absorber toute la force du lieu, on n’a pas le droit, il faut juste contourner par un chemin goudronné qui nous fait voir ceci en premier :

Stonehenge 1

Vous serez d’accord avec moi : ça ne fait pas très cercle, et on ne voit pas bien comment c’est agencé. On dirait une ligne. Et il y a toujours ce décalage entre la réalité et l’image d’un lieu trop pris en photo. Je m’attendais à plus grand, plus étendu, plus impressionnant. Ces pierres mortes ne me parlent pas. Quelle déception ! Mais je suis là, je vais faire le tour quand même.

Ma vision du site

J’observe. Je contourne. J’attends un déclic. Une vibration particulière. Le « chemin de ronde » m’éloigne davantage (merci le zoom de l’appareil-photo). Puis apparaît le cercle extérieur. Ces pierres ne sont pas alignées tout de même, je le savais bien ! Les blocs énormes sont surmontés d’un linteau, car en effet il s’agit bien de portes. Je ne verrai pas le demi-cercle intérieur de près, je le devine seulement entre les interstices des portes. Alors, suis-je rejetée vers l’extérieur ? Ne vais-je pas percevoir le pouvoir du lieu ? C’est à ce moment que j’arrive vers la porte principale :

Stonehenge 2

Impressionnant d’un coup ! Construit par l’homme, disposé de cette façon pour une raison précise vers 2300 avant Jésus-Christ sur un site du néolithique où se pratiquaient déjà des sacrifices d’animaux dans un grand fossé, sur un petit promontoire près de la rivière Avon (important, les voies d’eau), avec des pierres dites bleues apportées du Pays de Galles, à 240 km de là. Pour guérir et inhumer les gens – les tumuli sont encore visibles alentour. A droite de ma photo, la porte principale par où on arrivait autrefois pour les cérémonies, au bout d’une longue voie qu’on appelle « l’avenue ». Voici ce que ça donne quand je me tiens pile en face :

Stonehenge 3

Au solstice d’été, les rayons du soleil levant passent pile au milieu et le 21 juin des milliers de personnes viennent voir ce phénomène, tout le monde le sait. Je viens d’apprendre qu’au solstice d’hiver, ce sont les rayons du soleil couchant qui passent au milieu. Ce site ne servait donc pas à l’observation d’un seul phénomène astronomique !

La pierre couchée devant est « la pierre du sacrifice ».

Et l’énergie chamanique ?

Je repars, très impressionnée. J’ai absorbé tout ce que j’ai pu de ce lieu chargé d’histoire très ancienne qui se dresse, isolé, dans la campagne. Aucune construction moderne ne se voit, la pureté du lieu est respectée.

Après un passage à Old Sarum, les ruines du château médiéval de Guillaume le Conquérant, une autre page d’histoire, je me retrouve à la cathédrale de Salisbury qui date du 13ème siècle. Gothique, majestueuse, plus grande que Notre Dame, elle représente une autre forme de pouvoir que l’on peut sentir aussi dans chaque petite chapelle.

Mais c’est le soir dans mon lit, quand je passe de la veille au sommeil, que ma respiration ralentit et que ma conscience s’engourdit, que tout à coup je « la » ressens en moi : une force inconnue, une énergie qui circule dans mon corps… Ces pierres, ces portes, seront-elles pour moi celles de la perception ?

Category: Voyages
Tags: bronze, histoire, pierre, Stonehenge
Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr