• Accueil
  • Actualité culturelle
  • Voyages
  • Hongrie
Domi-leblog
  • Littérature
  • Mes sorties
  • My Playlist
  • Mes cours d’arabe
  • Articles récents

    • Expo Le studio africain à Paris
    • 50 nuances de Pink
    • Le must-have piégeux de la panoplie bobo
    • Wao ! Ton soin du visage personnalisé ! Fait par toi !
    • La Disparition de Jim Sullivan – Tanguy Viel
  • Commentaires récents

    • domi dans Le must-have piégeux de la panoplie bobo
    • So' dans Le must-have piégeux de la panoplie bobo
    • lorentus dans Saint Valentin – le piège
    • Lorentus HOUEDOTE dans Essaouira : festival gnaoua et musiques du monde, waouh !
    • domi dans Expo Le studio africain à Paris
  • Archives

    • janvier 2019
    • décembre 2018
    • novembre 2018
    • octobre 2018
    • septembre 2018
    • août 2018
    • juillet 2018
    • avril 2018
    • février 2018
    • janvier 2018
    • décembre 2017
    • novembre 2017
    • octobre 2017
    • septembre 2017
    • août 2017
    • juillet 2017
    • juin 2017
    • mai 2017
    • avril 2017
    • mars 2017
    • février 2017
    • janvier 2017
    • décembre 2016
    • novembre 2016
    • octobre 2016
    • septembre 2016
    • août 2016
    • juillet 2016
    • juin 2016
    • mai 2016
    • avril 2016
    • mars 2016
    • février 2016
    • janvier 2016
    • décembre 2015
    • novembre 2015
    • octobre 2015
    • septembre 2015
    • août 2015
    • juillet 2015
    • juin 2015
    • mai 2015
    • avril 2015
    • mars 2015
    • février 2015
    • janvier 2015
    • décembre 2014
    • novembre 2014
    • octobre 2014
    • septembre 2014
    • août 2014
    • juillet 2014
    • juin 2014
    • mai 2014
    • avril 2014
    • mars 2014
    • février 2014
    • janvier 2014
    • décembre 2013
  • facebook google twitter

Voyages

30 juillet 2015 18 h 48 min
Leave a Comment

Chronique tangeroise – Ibn Batouta par Hersen Rivé

Ibn Batouta , voyageur et aventurier,  vivait avec sept siècles d’avance le calvaire des Tangérois  qui n’ont pour trésor que les souvenirs glorieux d’épisodes sans archives, sans témoin ni date précis. On raconte que ses récits des autres mondes, et particulièrement ceux de l’Asie, laissaient souvent ses interlocuteurs les plus polis dubitatifs et les moins éduqués colériques. Son tombeau apparaît au détour d’une petite ruelle montante près d’une sortie de la casbah, côté rue d’Italie. Regarder ce monument, pourtant indiqué dans les guides, étonne les autochtones et fait rire les enfants. A quelques mètres, dans cette fameuse rue d’Italie qui se prolonge en rue casbah, mille histoires contemporaines sont déjà délavées. Le cinéma Alcazar est en ruine, l’alcool introuvable et les Dancings des légendes. Comment Ibn Batouta pourrait-il être sanctifié dans un tel périmètre où la nostalgie est un sentiment totalement inconnu ? Ici, même Allah ne semble pas être adoré de la même manière. Combien de Marocains vous reprennent en précisant : « Mais Tanger ça n’est pas le Maroc « .

Aujourd’hui, Ibn Batouta donne son nom à l’aéroport de la ville, avec un sentiment de fierté relative plutôt que modeste. Avait-il les mêmes yeux humides et pétillants en narrant ses exploits que celui qui raconte ses virées avec les Rolling Stones ? Avait-il peut-être la même pudeur que celui qui ne détaille pas ses dîners avec Paul Bowles mais se régale de les mentionner ? Celui qui prétend que son aïeul avait guidé et soigné Matisse inspire-t-il la même méfiance qu’un explorateur du quatorzième siècle ?

Vue de la villa de France, chambre de Matisse

Vue de la villa de France, chambre de Matisse

 

 
Dans un café dominant toute la casbah, donc le tombeau discret d’Ibn Batouta, un vieux Tangérois me fait part des doutes qui entourent ce héros antique et me raconte ses propres frasques avec lui aussi, sa bonne foi comme seul atout persuasif.

 

 

 

Il y a ici quelque chose d’unique, c’est cette façon de raconter les années sulfureuses avec l’objectif généreux de vous faire rêver. Les grands écrivains ou le plus grand groupe de rock anglais ne représentent pas grand-chose dans l’esprit des autochtones. La simple joie de vous voir rêver quelques instants motive cette  envie de partage. C’est en cela que Tanger n’a pas changé. On se souvient des personnalités dont la dimension humaine et le charisme dépassaient l’œuvre et la notoriété. Il y a toujours autant de peintres, des poètes et des musiciens qui se cachent ici. Ils vivent simplement et nul ne sait si l’une ou l’un ne connaîtra la gloire dans quelques décennies. D’autres générations viendront alors  déambuler ici pour tenter de percer, en vain, le mystère de leur inspiration.

Le café Haffa

Le café Haffa

 

Selon les témoins privilégiés, William Burroughs n’était qu’un pauvre américain drogué et sale parfois charmant, souvent odieux. On le tenait à l’écart autant que possible, on changeait de trottoir avant de le croiser. Il est très fréquent que ceux qui vous le racontent le confondent avec un de ses visiteurs américains de passage.

 

Brian Jones était le gamin sympa et bohème du Café Baba. On le savait connu en Europe mais on n’a jamais imaginé faire jouer les Stones à Tanger.

café Baba

 

 

 

 

 

C’est le comportement énigmatique des Tangérois qui incite à penser que les fantômes sont toujours là. Ces esprits ne sont ni des morts vivants ni des revenants. Ils sont là, créatifs, discrets et anonymes comme l’ont toujours été les artistes qui se réfugient dans cette cité où l’ego, la critique, la subvention et les cérémonies n’existent pas. Ils créent sous l’influence de tous leurs sens que ce lieu unique réveille.

Hersen Rivé au Café Haffa, par Arnaud Contreras

Hersen Rivé au Café Haffa, par Arnaud Contreras

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’argent n’a pas d’odeur, Tanger en a tellement.

 

 

Category: Voyages
Tags: Brian Jones, Burroughs, café Baba, café Haffa, casbah, Ibn Batouta, Matisse, Paul Bowles, Stones, Tanger
21 juillet 2015 21 h 58 min
Leave a Comment

L’arrivée à Tanger – par Hersen Rivé

Invitation au voyage écrite pour nous par l’ami Hersen

Dans un avion affrété d’une compagnie à une autre, Philippe est là. Le hasard n’existe plus quand on se rend à Tanger et n’a jamais existé quand on y habite. On s’embrasse comme si cela était normal de se retrouver ici et maintenant, comme si nous avions rendez- vous.

– Tu arrives de Lyon ?
– oui. C’était long ou alors c’est une impression. Finalement je préfère décoller de Beauvais, l’aéroport est petit du coup les événements s’enchaînent vite une fois sorti de la navette.

En vol, mon voisin ne s’étonne pas plus que celui du mois d’avril de parler un peu en arabe avec moi. Nous nous échangerons nos adresses électroniques pour imaginer un futur lien de courriels mais nous savons que nous n’en ferons rien. Nous nous retrouverons au détour d’une rue de la casbah, d’un restaurant, d’une plage. Incha’Allah. Si le hasard fait bien les choses alors Tanger peut décidément s’en passer.
J’ai toujours aimé partager l’instant du Ftour dans l’avion. Je ne mange pas de la journée pour apprécier autant que les autres cette rupture. Le bonheur absolu, ce sont les dattes que les passagers voisins m’offrent alors que les hôtesses distribuent des plateaux repas sans choix .
Le vol est normal, j’ai trop de souvenirs de ces voyages pour en décrire un en particulier. Normal ne veut rien dire lorsque l’on va à Tanger, cette formule sert seulement à évacuer la question. Dans l’avion pour « interzone », on est déjà ailleurs.

Ce soir en arrivant sur le tarmac l’air est humide,  très humide. Cela étonne. On dirait Cayenne. Étonnant, certes, mais personne ne cherche à comprendre. Fidèle à d’autres habitudes, le douanier cherche un espace libre sur mon passeport plein. Il profite de la situation pour lire comme un Coran, de gauche à droite, mon histoire à travers des visas sans « chrono-logique ». Il s’arrête sur celui du Togo , manuscrit et décoré de six tampons à l’occasion d’un passage  à pied de la douane, arrivant tout droit  du Vaudou Grand Popo au Bénin .

Mon bagage tourne sur le tapis du vol en provenance de Bruxelles et non de Paris, peu importe la raison.
Dans le hall d’accueil des arrivées, Otman me fait un grand sourire. Il ne sait qui je suis vraiment mais il a été mon chauffeur quelques fois, suffisamment pour ne pas oublier le visage d’un inconnu qui lui parle arabe. Il ne fait aucune remarque sur mon retour car il commence à douter de mon adresse fixe et de la notion de départ/arrivée. Je crois l’avoir croisé une fois à Paris aussi mais cela semble improbable. Je garde ce rêve pour moi.
Je n’ai prévu personne de mon arrivée et personne ne s’en étonne.

Hôtel Rembrandt
– Je sors fumer, tu attends Philippe ?
– oui
– Tu pourras me déposer au Rembrandt ?
– oui, je passerai Boulevard Pasteur.

 

 

Le trajet est long, les nuits de Ramadan sont des moments d’affluence et rajoutent des kilomètres de charme au long voyage non sans évoquer ceux des artistes américains qui traînaient des pieds au Petit Socco, tout juste débarqués du ferry  après des semaines en mer.
– Ça va ? Comment est la période ?
– Difficile, comme je te le disais déjà en avril, les attentats en Tunisie ont des répercussions ici. Sousse la semaine dernière, tu imagines … Les gens ont peur. Cela va durer quelques mois et nous verrons si la ville redeviendra tentation.

Otman s’arrête.

Tanger grand Socco – Ci tout bouché là, tu finis avec un petit taxi bleu ?
– Attends on est où là ? Ah mais c’est la Grande Mosquée, c’est bon je finis à pied, ala taoul, la youjad moushkilan sadiqi. Arifu, choukran jazilan… Vous êtes là demain ?
– Oh oui sûrement
– Je passerai boire l’apéro en attendant Anne, tu sais Anne qui a la maison à côté du Haffa!
– Non je ne sais plus.
– Si, une architecte de Marseille que je t’avais présentée au café Baba quand on retrouvait CHRISTOPHE, le chanteur, pour regarder la finale de la Coupe du Monde.
– Je ne vois plus. Le match oui, je m’en souviens, mais c’était qui en finale déjà ?
– Je ne sais plus. Argentine, non ?
– Ah je crois oui.
– Bon je passe demain, je ne sais pas quand, ok ?
– Tu es le bienvenu comme d’hab
– Naltaqi ghadan Otman Inch’Allah. Choukrane
– Ti connais ton chemin hein ?
– Mais oui c’est un Tanjaoui maintenant, dit l’arrière du véhicule en riant.
– Naam Otman. Layla saida, ne t’inquiète pas. Choukrane choukrane
– Choukrane
– Choukran jazilan.

Je crois que je ne suis pas passé boire l’apéro au Dar comme prévu ;  enfin peut-être mais pas le lendemain. A un autre moment.

Les rues sont pleines. Avenue de Belgique puis Boulevard Pasteur, nul ne me regarde. Le touriste n’existe pas plus que l’indigène ici. Je n’ai pensé à rien, j’ai glissé dans la nuit et voilà mon sac déjà dans ma chambre et moi au comptoir du Number One. Je regarde les blagues accrochées derrière le comptoir. Elles avaient pu amuser et occuper ma fille qui, à onze ans, connaissait et aimait déjà cet endroit légendaire. Je rêve d’un verre de rouge mais une demi bouteille seul me donnerait la vilaine culpabilité de l’alcoolisme. Ils ne servent pas au verre. Un Pastis fera l’affaire.
Les photos de Burroughs et de la dernière visite de Patti Smith suffisent à rendre ce lieu charmant. Il est tard, un milieu de nuit ou quelque chose comme ça mais la ville ne dormira pas avant le lever du soleil, pour quelques heures à peine.
Seul au bar j’écris des poèmes. Seul avec les fantômes habituels dont la présence est troublante. Qui ne connaît pas ces lieux en rigole mais après une seule visite en frémit encore. Bowles, Burroughs, Dracula.

Tanger la verteTanger rue d'Italie

 

 

 

 

 

Un poème est pour une femme fantôme, je la retrouve invisible pour les autres le lendemain en fixant la piscine du Rembrandt. Elle fait ses longueurs. Est-ce la chaleur ? Est-ce un souvenir ?

Les photos qui illustrent son article sont toutes d’Hersen Rivé.

Category: Voyages
Tags: arrivée, Bowles, Burroughs, café Baba, café Haffa, Tanger
30 juin 2015 22 h 31 min
1 Comment

Un bijou de château baroque

Gödöllö, un chef d’oeuvre hongrois d’architecture baroque 

C’est au milieu du XVIIIème siècle que le Comte Antal Grassalkovich commence à faire construire ce petit château, dans le style baroque de l’époque. Ses deux fils en continueront la construction, ajoutant une sixième, puis une septième aile au bâtiment central flanqué de deux terrasses au centre desquelles se trouve la salle d’honneur.

Voici le bâtiment principal, de face et à l’arrière :

P1030738P1030741

L’Impératrice Marie-Thérèse a rendu visite au Comte en août 1751. Arrivée tard au château, elle a vu deux rangées de hussards (20 000) lui éclairer la route spécialement créée jusqu’à l’entrée avec des torches à la cire. Les Grassalkovich lui ont organisé une promenade en traîneau car c’était la mode et ont salé la route pour faire glisser l’Impératrice qui, pour jouer le jeu, a revêtu une pelisse en fourrure. Sa statue dans le parc commémore cet honneur. Elle a l’air austère, comme ça, mais elle adorait s’amuser !

P1030751

 

 

 

 

 

 

 

 

Un cadeau royal en 1867

Lorsque François-Joseph et Elisabeth (Sissi) ont été couronnés roi et reine de Hongrie en 1867, l’Etat hongrois leur a offert ce petit château pour venir s’y reposer. Sissi adorait la Hongrie qui le lui rendait bien, et elle avait choisi une aristocrate hongroise comme dame de compagnie, pour apprendre la langue. Ida Ferenczy est devenue sa confidente et amie au fil des ans, et avait sa suite près de celle de Sissi dans une aile du château.  Le Roi habitait dans une autre aile, où l’on peut encore voir son bureau. Il y avait aussi les chambres des enfants, Marie-Valérie, Gisèle et Rodolphe. Une écurie de luxe abritait de très beaux chevaux à qui l’on faisait exécuter des tours devant l’Impératrice, comme de traverser un cercle de feu. Charles 1er d’Autriche, Charles IV en Hongrie, successeur de François-Joseph, y a également effectué de courts séjours avant son exil en 1919.

Tout cela a été magnifiquement restauré, le château n’ayant pas été détruit pendant la Seconde guerre mondiale. Pour exemple, deux ailes magnifiques :

P1030743

 

IMG_1655

 

 

 

 

 

 

Le Régent Horthy s’y est d’ailleurs régulièrement rendu entre 1920 et 1945, recevant toute l’aristocratie européenne et les dirigeants des pays voisins pour des parties de chasse notamment. Les Allemands qui l’occupaient l’ont pas mal pillé, puis l’Armée rouge s’y est installée jusqu’à son départ en 1990. L’une des parties du château a été transformée en maison de retraite à cette même époque. Mais depuis quelques années, les Hongrois se sont rendu compte de l’énorme potentiel touristique du lieu, lié à la nostalgie de l’Empire et au destin tragique de Sissi, et ont complètement rénové l’ensemble. Hélas, il n’est pas permis de prendre des photos de l’intérieur, où figurent d’impressionnants poêles en faïence de style rococo, des meubles du milieu du XVIIIème siècle et, bien sûr, les appartements de Sissi et François-Joseph, de style XIXème, avec les fameuses tapisseries de soie violette chez l’Impératrice dont c’était la couleur préférée.

Des expositions temporaires étant organisées dans le château, en bonus j’ai pu voir les oeuvres de trois peintres impressionnistes hongrois, Szinyei Merse Pál, Székely Bertalan et Munkácsy Mihály.

Le parc

Comme dans tous les châteaux, un parc charmant agrémente Gödöllö :

IMG_1692

On y trouve des essences rares, des arbres de 150 ans énormes, un gingko biloba entre autres, des massifs d’hortensias blancs et de lavandes, un vrai plaisir de promenade !

P1030745P1030759

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un petit pavillon abrite une collection de portraits de la famille Grassalkovich et d’autres héros hongrois, on n’y entre pas, mais un volet a été laissé entrouvert :

IMG_1669IMG_1680

 

 

 

 

 

 

Pour en savoir plus avant une visite, voici le lien du site, la page anglaise (il existe en hongrois et allemand) : Gödöllö et pour y accéder, on peut faire comme le couple impérial ou le régent Horthy, prendre le train à la Gare de l’Est (ce ne sera pas le train royal hélas) et en profiter pour visiter la salle d’attente royale (voir mon article sur ce sujet).

Category: Voyages
Tags: baroque, château, François-Joseph, Hongrie, Sissi
18 juin 2015 22 h 00 min
Leave a Comment

Un lieu incroyable : une salle d’attente royale dans une gare !

La gare du château royal de Gödöllö

Au moment où le chemin de fer s’est développé, on a construit des gares un peu partout, en pleine période industrielle dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Bon ça, tout le monde le sait. Et peut-être aussi qu’après le compromis de 1867, François-Joseph et Elisabeth sont devenus roi et reine de Hongrie. Ils ont été couronnés à Saint Matthias, à Buda, et ont porté les deux titres (Empereur et Roi). L’Etat hongrois leur a offert le petit château baroque de Gödöllö (bien sûr, je vous en parlerai dans un autre article), auquel les souverains se rendaient en train.

Le pavillon de la salle d’attente royale où on leur organisait des cérémonies d’accueil et d’adieux est construit en style néo-renaissance et magnifiquement restauré, après les bombardements allemands :

P1030769

Il y avait un petit restaurant à l’intérieur, si jamais les souverains et leur suite voulaient manger un morceau avant d’aller à Budapest (c’est toujours à la gare de l’Est qu’on arrive, mais la gare actuelle est un monument en briques rouges très banal). Le chauffeur ou le cocher attendait également sous les portiques ioniques pour emmener la famille au château. Depuis 2011 et grâce à un financement norvégien, l’intérieur aussi a été rénové. On y voit entre autres la maquette du train royal, les armoiries originales des Habsbourg figurant sur celles de la Hongrie (avec la Slovaquie, la Dalmatie, la Transylvanie,etc. enfin la Hongrie d’avant 1918…) :

P1030776P1030779

 

 

 

 

 

 

La ville de Gödöllö a transformé ce lieu en musée, avec une pièce principale, et une de chaque côté qui correspondaient à la salle d’attente réservée à l’Impératrice et l’autre à l’Empereur, recréant les lustres, les couleurs des tentures (c’est du papier peint aujourd’hui), montrant des exemples de la vaisselle aux armoiries de Marie Thérèse d’Autriche, bien sûr des photos de Sissi et de François-Joseph, et aussi le mobilier du train :

P1030777P1030788

 

 

 

 

 

 

 

 

La salle principale ressemble à ça, et il faut avouer que, comme salle d’attente, c’est tout de même confortable !

P1030792

Lorsque le Régent Horthy a séjourné au château comme résidence d’été ou pour accueillir des hôtes de marque à des parties de chasse après 1920 et l’exil des Habsbourg, il a eu le privilège, lui aussi, d’arriver à Gödöllö dans le train royal, et donc de continuer à utiliser la salle d’attente royale. On y voit encore le canapé et les fauteuils qui y ont été ajoutés pour sa famille et lui :

 

P1030774

Je ne suis pas sûre que les visiteurs du château savent qu’à peine à deux kilomètres, dans le centre ville, figure ce charmant petit musée témoin d’une époque monarchique définitivement révolue, mais il vaut le détour. Attention, il est fermé le lundi et le mardi, et ouvert de 10h à 16h les autres jours. L’entrée coûte 300 forints (1€ environ) et le personnel est prêt à répondre à toutes les questions. Deuxième atout : contrairement à l’intérieur du château, on peut prendre toutes les photos que l’on veut (même assis sur le canapé du Régent !). Le train, quant à lui, est au Musée des Transports de Budapest, il n’en reste que deux wagons…

Category: Voyages
Tags: Gödöllö, musée, salle d'attente, Sissi, train
18 avril 2015 15 h 19 min
Leave a Comment

Genève – le Musée Ariana

Un écrin somptueux pour un bijou de collection !

Gustave Revilliod collectionneur et mécène suisse, décide de construire un musée pour abriter ses collections et les montrer au public. Il achète un terrain sur les hauteurs de Genève, au-dessus du lac, face au Mont Blanc et fait construire un palais magnifique :

P1030399P1030395

 

 

 

 

 

 

Le musée regroupe céramique, verre et vitrail, mais aussi peinture, sculpture, livres anciens, mobilier, etc. Gustave Revilliod l’appelle Ariana en hommage à sa femme, Ariane (mais non, pas celle de Belle du Seigneur…). Il le lègue à la ville de Genève et le musée devient municipal à sa mort en 1890 . Mais suite à la construction du Musée d’Art et d’Histoire, il perd de sa notoriété, alors la Ville décide qu’il sera uniquement consacré à la céramique, à la porcelaine et au verre, avec de superbes vitraux (très peu photogéniques en plein soleil, désolée…).

En travaux pendant douze ans, le musée Ariana rouvre ses portes en 1993 et met en valeur dans des vitrines les arts du feu depuis la céramique hispano-mauresque du bassin méditerranéen au XIVème siècle jusqu’à l’Art Nouveau en Europe en passant par la majolique italienne, la faïence fine, les porcelaines chinoise et japonaise (toute une salle est consacrée au bleu et blanc), Sèvres bien sûr et les céramiques « locales » comme Nyon, Zürich, etc. Des expositions de céramistes contemporains et de verriers viennent compléter ce tableau déjà extraordinaire avec des pièces d’une rare beauté, certaines extrêmement originales comme ce trompe-l’oeil de Strasbourg :

P1030418

 

 

 

 

 

 

Ou cette salière en porcelaine chinoise à droite imitant la salière de Saint-Cloud à gauche qui imitait déjà le style chinois bleu et blanc (stop, on a le vertige !) :

P1030414

 

 

 

 

 

 

Personnellement, j’ai craqué sur ce pot à oignons rococo XVIIIème et sur la vitrine Art Nouveau 1900 où la manufacture hongroise de Zsolnay est bien représentée :

P1030416P1030403

 

 

 

 

 

 

La Conservatrice nous a ensuite emmenés en réserve, aïe aïe aïe ! j’aurais bien rempli un carton…

P1030431P1030424

 

 

 

 

 

 

Pour visiter, et pour toutes les informations pratiques, le site du Musée est parfait : il vous suffit de cliquer ici pour y accéder !

Category: Voyages
Tags: céramique, Genève, musée, porcelaine
6 avril 2015 13 h 41 min
Leave a Comment

Les bibliothèques des hôtels

Une tradition charmante : laisser à d’autres ta lecture de vacances

Beaucoup d’entre nous profitent de congés pour rattraper un retard de lecture et emportent un essai ou le dernier opus de leur auteur préféré paru plusieurs mois auparavant et qu’ils n’ont pas eu le temps de lire, oui.

Mais parfois, on part avec l’idée de vraiment se distraire et on achète spécialement le dernier Tom Clancy, ou un romance d’un auteur inconnu, juste pour l’histoire délassante, et se changer les idées aussi dans la tête, à la plage ou au lit le soir. Alors, quand on l’a terminé, on n’a pas forcément envie de le rapporter, on préfère charger sa valise avec un souvenir du pays où l’on est, à poids équivalent. On le laisse donc sur place, cadeau aux touristes suivants, et l’hôtel se constitue une petite bibliothèque :

P1030208P1030210
Cohabitent ainsi Anna Gavalda traduite dans une langue scandinave, un auteur hongrois que je ne connais pas, Norman Mailer en espagnol…

P1030209P1030211
J’avais déjà vu ça sur le bateau de croisière et à l’hôtel hyper chic de Ténérife, je sais désormais que cela existe un peu partout, puisque là, c’était à l’hôtel Girassol à Funchal. L’un des employés qui étaient justement venu se servir pendant que je prenais les photos m’a raconté qu’en effet, il en profitait aussi. Parfois les rayonnages sont presque vides, parfois ils sont pleins à craquer. En effet, les clients qui n’ont pas fini le roman laissé par d’autres l’emportent avec eux.

Et moi ? J’ai rapporté le roman de Naguib Mahfouz car c’était le cadeau d’un ami… mais qui sait ? une prochaine fois, peut-être, je laisserai ma lecture de vacances…

Et si vous séjournez dans un hôtel, n’hésitez pas à aller voir au salon s’il y a une petite bibliothèque !

Category: Voyages
Tags: bibliothèque, hôtel, lecture, vacances
3 avril 2015 20 h 21 min
2 Comments

Madère – Funchal

Madeira, l’île « boisée »

Les Portugais qui y abordent au XVème siècle voient ces énormes montagnes volcaniques couvertes de forêts et la nomment ainsi, car cela veut dire « bois ». Six siècles plus tard, la forêt majoritairement composée de lauriers-sauce a été officiellement baptisée Laurissilva et l’UNESCO l’a enregistrée au Patrimoine Mondial de l’Humanité : elle est là depuis 10 000 ans, on n’y touchera plus. Bon, on construit de petits villages charmants à flanc de montagne, mais c’est le paradis des randonneurs qui suivent les Levadas, les canaux d’irrigation construits à l’époque pour apporter l’eau des montagnes aux cultures plus bas dans la plaine.

P1030108P1030109

 

 

 

 

 

 

A Porto Moniz, au Nord-Ouest de l’île, les coulées de lave dans la mer ont créé des « piscines » naturelles à l’eau transparente où l’on voit nager de petits poissons :

P1030088P1030089

 

 

 

 

 

Située à 1000 kms de Lisbonne, mais à seulement 600 kms des côtes africaines, l’île regorge de plantes et de fleurs exotiques importées de tous les coins du monde – Australie, Madagascar, Afrique du Sud – et qui se sont merveilleusement acclimatées. Au marché, on trouve des bulbes à planter pour pas cher du tout, reste à espérer qu’ils poussent sous nos climats plus rigoureux. Il y a également des oiseaux de paradis, des bougainvillées, des daturas, bref des fleurs aux couleurs incroyables sous le soleil, on en prend plein les yeux !

Funchal, la capitale

En portugais, funcho signifie Fenouil et du fenouil sauvage, il y en avait à foison à l’endroit où ont débarqué les colons ! Ils ont donc appelé la ville qu’ils ont fondée Funchal et l’on confectionne encore des bonbons et des tisanes au fenouil dans l’île. La ville s’étale au bord de la mer dans une baie magnifique, mais aussi sur les hauteurs, car à Madère, ça grimpe partout !

P1030200P1020904

 

 

 

 

 

 

Sissi y est allée dans les années 1860 pour se guérir les poumons, son petit-neveu Charles 1er y a été exilé avec sa famille après la Première guerre mondiale et il y est mort, sa dépouille repose sur les hauteurs de Funchal, Churchill y a séjourné en 1950, sa chambre à l’hôtel Reids porte son nom, une nuit vous y coûtera 3000€ !
Mais avant tout, l’île est un lieu très agréable et pas trop loin pour une semaine de soleil et de ciel bleu, je n’en ai pas écrit mon dernier mot !

Category: Voyages
Tags: Funchal, Madère, mer, montagne, soleil
7 mars 2015 19 h 50 min
Leave a Comment

Le Familistère de Guise

Les poêles Godin, Vous connaissez ?!

modèles de poêles

Jean-Baptiste André Godin naît dans l’Aisne en 1817, fils d’un artisan serrurier. A 18 ans, il fait un tour de France avec son cousin pour tout apprendre sur la serrurerie et travaille avec son père à son retour, en 1837. Trois ans plus tard, il dépose le brevet d’un poêle en fonte de fer dont il est l’inventeur. Il s’installe à Guise avec 30 ouvriers, et le succès de son usine est tel qu’en 1857, il emploie 300 ouvriers. Ce chiffre montera à 1500 en 1880 ! Témoin de la misère des ouvriers en ces débuts de l’ère industrielle, fouriériste convaincu, il a une idée remarquable :

Le Familistère

A proximité immédiate de son usine de poêles, Godin fait construire un « Palais social » pour accueillir ses ouvriers et leurs familles. Dans un immense bâtiment central, chaque famille a son propre appartement, avec deux pièces de 20 m², une grande armoire, un poêle bien sûr, un coin cuisine avec une jolie cuisinière, un lit pour les parents, un berceau…

cuisinière

 

 

 

 

 

 

Une douche commune au bout de chaque couloir et un vide ordure assurent une hygiène inconnue à l’époque.

Palais social et statue de Godinla cour centrale

 

 

 

 

 

 

Tout est conçu pour faire entrer l’air et la lumière, l’espace permet d’organiser des grandes fêtes et des bals dans la cour centrale… Tout le monde se retrouve et vit ensemble, s’entraide s’il le faut… Godin fait également construire des magasins où tout est moins cher qu’en ville, une buanderie pour les lessives communes, une piscine dont le sol peut s’élever pour que les enfants s’y baignent en ayant pied, une crèche (la nourricerie), des écoles pour éduquer les enfants sur place – certains deviendront apprentis puis ouvriers dans les différents ateliers – et un théâtre pour un accès à la culture à tous. Philanthrope ? Socialiste ? Utopiste ? En tout cas, Godin a su faire fructifier une idée et construire un lieu extraordinaire.

La piscine

La piscine

écoles

 

 

 

 

 

 

 

Cette usine va fonctionner jusqu’en 1968 sur le principe d’une association coopérative du capital et du travail. Les familles désireuses d’habiter là doivent se conformer aux règles communes. Rachetée par Le Creuset pour ses cocottes en fonte, l’usine sert désormais aux Cheminées Philippe, mais le Familistère et ses différents pavillons ont été convertis en musée. C’est à quelques kilomètres de Saint Quentin, dans l’Aisne donc, une très agréable promenade à faire !

Tous les renseignements sur le site, bien sûr : www.familistere.com

Category: Voyages
Tags: familistère, Godin, ouvriers, poêle
24 novembre 2014 19 h 53 min
4 Comments

GMT – Greenwich Mean Time… Le Méridien

L’Observatoire royal de Greenwich

P1020832

 

Le point rouge représente le tout premier endroit d’où l’on a cherché à mesurer scientifiquement le temps.

 

 

Suite aux observations des astronomes, l’homme a pu commencer à mesurer le temps en se basant sur le soleil. Un pieu encastré dans un mur et les divisions du jour dessinées dessus, l’ombre la plus courte indiquant midi. A quelques minutes près, suivant l’endroit où l’on se trouvait. Il y avait par exemple 20 minutes de décalage entre midi à Londres et midi à Edimbourg, mais qui s’en souciait ? Les messieurs de la bonne société arboraient fièrement une montre en or à leur gousset au début du XIXème siècle, mais celle-ci retardait constamment ! En fait, on a commencé à s’en préoccuper très sérieusement  un peu plus tard, après la révolution industrielle, avec le télégraphe et le chemin de fer : tout le monde devait avoir la même heure !

Mathématiciens et astronomes avaient, bien avant cela, déterminé latitude et longitude. La latitude, facile, c’est l’Equateur qui divise la Terre en deux hémisphères, mais la longitude, une autre paire de manches… Un certain James Bradley, astronome royal, s’y est d’ailleurs trompé de quelques secondes et a fait passer la ligne du méridien un peu à l’Est de là où elle se trouve actuellement. Elle a désormais une belle ligne au sol et une sculpture moderne devant laquelle chaque touriste se doit de poser, un pied à l’Est, un pied à l’Ouest… Au milieu ? Longitude 0°,00″, oui c’est impressionnant.

P1020825P1020828

 

Il y a pile 300 ans, un concours a été lancé pour récompenser l’homme qui découvrirait comment calculer la longitude en mer, avec entre autres Newton comme arbitre. C’est facilement en se basant sur la position de la lune qu’un scientifique a trouvé et a reçu les 10 000 livres de récompense. Une exposition au Musée de la Marine en contrebas rappelle cet événement et expose toutes les recherches des astronomes. On peut la voir jusqu’au 4 janvier (il faut juste aimer les sextants, octants et quadrants…).

Il y a toujours un télescope à l’Observatoire royal de Greenwich sous la coupole, et des enregistrements nous montrent ce que l’on peut voir au bout de cette grande lorgnette :

P1020834P1020837

 

On peut aussi voir une université à Greenwich, là où autrefois on formait les marins au bord de la Tamise. Tout en bas se trouve le Cutty Sark dont j’ai parlé dans ce blog, puis il y a les immenses bâtiments du Musée de la Marine, et enfin en haut de la colline, au bout du parc où sautillent les écureuils, comme dans tous les parcs anglais, l’Observatoire.

 

Pour bien préparer votre visite et tout savoir sur chacun de ces musées pour lesquels il y a un tarif préférentiel si l’on se rend dans les 3 lieux, vous trouverez tous les renseignements en cliquant ici

Category: Voyages
Tags: astronome, Greenwich, longitude, méridien, observatoire
12 octobre 2014 23 h 00 min
Leave a Comment

SAINT-MALO, la cité corsaire bretonne

Bien sûr, c’est à eux qu’on pense d’abord…. Mais disons que Saint-Malo est surtout une ville qui ouvre sur le vaste océan et a inspiré l’aventure en mer aussi bien que le négoce, les échanges commerciaux avec les contrées du Nouveau Monde de l’autre côté de l’Atlantique. Et la ville protégée derrière ses remparts témoigne aussi de la protection nécessaire de la France face aux ennemis venus de la mer, telle la perfide Albion, cette Angleterre avec laquelle l’alliance est si difficile et la rivalité si évidente. C’est dans sa direction que la statue du célèbre Malouin Robert Surcouf pointe le doigt :

P1010956

 

 

 

 

 

 

 

Corsaires ou Pirates ?

Grosse différence ! Les pirates sont comme les brigands armés qui dévalisent les voyageurs, les corsaires sont des combattants mandatés par l’Etat en temps de guerre, pour capturer des bateaux ennemis et en rapporter la cargaison. A la différence de Dugay Trouin qui a tout remis au Roi, ou presque, Surcouf a gardé une belle part de ses butins et, armateur ensuite, a pu laisser un bel héritage à ses enfants. Si les pirates font rêver les enfants, les corsaires inspirent le respect car ils combattaient à leur façon, sur mer, pour leur pays. Des marins patriotes en somme, de vaillants capitaines aussi. Et on navigue toujours depuis Saint-Malo, de courageux navigateurs ont pris le relais des capitaines téméraires, sur des bateaux suréquipés en technologie moderne, mais qui doivent toujours relever le défi de la nature et se confier aux vagues capricieuses.

La ville, les remparts et hors les murs

Petite ville qui date du VIème siècle déjà, détruite par un grand incendie et reconstruite, Saint-Malo est encerclée par les remparts construits par l’inévitable Vauban au XVIIIème siècle. Les hautes maisons de granit des armateurs voisinent avec des constructions plus anciennes dans des petites rues où l’on trouve des commerces sympas, comme celui où des dames vendent des sacs, lampadaires et carnets cousus dans de la voile neuve ou usagée :

P1010977

Vous pouvez consulter leur site Internet si vous êtes intéressés : Vent de Voyage

 

 

Il y a aussi un éditeur à Saint-Malo, passionné d’histoire locale et de littérature, avec qui c’est un plaisir d’échanger dans sa librairie, je vous donne aussi le lien si vous êtes curieux de voir son catalogue : Pascal Galodé Editeurs

Sur les remparts, on voit le large et on comprend que d’aventureux jeunes gens aient été irrésistiblement attirés par le départ, et puis on se promène en ville, et alors on passe l’une des portes et on se retrouve hors les murs, sur la plage magnifique, pieds dans l’eau après le shopping ou un bon déjeuner de crèpes ou de fruits de mer…

P1010957

 

 

 

P1010951

 

 

 

 

 

La ville :

P1010925P1010971

 

 

 

 

 

 

 

Et la belle plage :

P1010928

 

 

 

 

 

 

 

Allez pour finir, je ne résiste pas, voici une belle chanson de marins :

Category: Voyages
Tags: corsaires, marins, mer
Older posts Newer posts
Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr