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Actualité culturelle

3 mai 2014 22 h 13 min
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Nina K. – L’art de Rien – Made in Récup’

Un concept et un mode de vie

« Je suis la poubelle femme de France ! » déclare Nina K., « je fouille les poubelles. » A la recherche non pas de l’essentiel pour sa survie, mais du superflu que nous jetons. Elle récupère, voilà, le mot est lancé. Loin de parler de recyclage, Nina dénonce avant tout la surconsommation. Autrefois on reprisait nos chaussettes (oui, j’ai appris à le faire), maintenant on les jette. C’est incroyable, ce que l’on trouve au rebut ! Nina récupère la bibliothèque en chêne massif dont tu t’es lassé, la table basse en bois précieux héritée de ta grand-mère et qui te sort par les trous de nez, la télé écran plasma 120 cm qui fonctionne encore mais il en faut une de 200 cm pour ta fifille chérie dans sa chambre de 100 m²… Au lieu d’acheter toujours plus, de s’encombrer d’objets inutiles, de se consacrer au matériel, Nina se concentre sur les vraies valeurs : l’amour de la famille, la protection de la planète sur laquelle on vit, la solidarité.

Et elle a quelque chose en plus :

L’art de Rien

Nina K. récupère aussi les canettes de soda, les sachets en plastique et les bricks de jus de fruits. Elle les nettoie et les découpe dans son atelier, pour en fabriquer des objets magnifiques dignes de la caverne d’Ali Baba : lampes, miroirs, cadres, sculptures artistiques aussi qu’elle aime bien exposer, non pour les vendre, mais comme une déclaration à la face de notre société qui gâche.

Photos ? Bien volontiers !

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Les chiffres donnent le vertige : jusqu’à 920 canettes pour une lampe !

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La spirale vue de l’intérieur, et la lampe fétiche de Nina :

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Nina anime aussi des ateliers pour enfants et adultes avec des « kits-créa » qui permettent de réaliser en peu de temps des objets avec des déchets (canettes, bricks, etc.) et de comprendre sa démarche. C’est important pour elle de transmettre ce concept, aussi elle se rend volontiers sur des stands en plein air, des anniversaires…

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Et tout part de ça, attaché comme ça :

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attaches des canettes

On va guetter la prochaine expo (si vous avez une idée de lieu à Paris, merci de la suggérer) ! Ne jetez plus vos canettes, mettez-les lui de côté si vous êtes dans la région, on les lui fera parvenir, ce sera un geste écologique et artistique merci !

L’art de Rien – Made in Récup’

Category: Actualité culturelle
Tags: canette, l'art de rien, lampe, poubelle, récupérer, sculpture
27 avril 2014 21 h 14 min
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Joséphine au Musée du Luxembourg

Joséphine

Une femme méconnue

En effet, que sait-on d’elle ? Qu’elle est née en Martinique et qu’elle s’appelait Joséphine de Beauharnais, du nom de son premier époux. Elle a été couronnée impératrice par son deuxième mari, Napoléon, en 1804, et David en a fait un tableau immense mondialement connu (le préféré de ma grand-mère au Louvre, on s’asseyait devant et je pouvais manger mes BN à la vanille…). A part ça ? Ben…

Une splendide exposition au Musée du Luxembourg à Paris nous la présente jusqu’au 29 juin : sa vie, ses meubles, ses bijoux, ses collections d’objets d’art, quelques robes somptueuses et de la porcelaine de Sèvres, ce qui m’a valu une visite privée commentée par la conservatrice du Musée de La Malmaison (où Joséphine a vécu). J’ai donc des anecdotes rien que pour vous !

Petite biographie

Marie Joseph Rose de Tascher de La Pagerie est donc née à La Martinique, dans une riche famille de planteurs. A seize ans, elle est envoyée à Paris pour épouser le vicomte Alexandre de Beauharnais. Ils auront deux enfants, Hortense et Eugène. Mais son mariage n’est pas heureux, elle se sépare d’Alexandre et retourne en Martinique, pour ne revenir à Paris qu’en 1790, en pleine Révolution. Elle est arrêtée avec son mari pendant la Terreur. Lui est guillotiné, pas elle, par chance. Veuve, elle rencontre un jeune général à un dîner et l’épouse en 1796. Elle va désormais se trouver au centre du pouvoir et sera donc couronnée impératrice. Mais un empereur se doit d’avoir un héritier, et c’est impossible avec Joséphine. Elle consent au divorce et Napoléon épouse Marie-Louise d’Autriche. Joséphine se retire à La Malmaison, où elle meurt le 29 mai 1814. Tiens ? 1814 – 2014 ?! Mais oui ! Nous fêtons le bicentenaire de sa mort cette année.

Fashionista, collectionneuse, bref, raffinée

Elle suit la mode, ce qui fait la promotion des soieries lyonnaises, elle adore les châles en cachemire qui coûtent une fortune, et en tapisse d’ailleurs sa chambre. Lorsque Marie-Louise lui succède, elle se débrouille pour faire comprendre que ce sont ses châles personnels qui ornent la chambre et la pauvre impératrice n°2 les verra disparaître du jour au lendemain. Sur ses portraits, on la représente entourée d’un châle rouge, couleur de majesté et celui du portrait ci-dessus est même réversible avec un motif cachemire bien reconnaissable.

Elle adore les bijoux, profite de ceux du Trésor royal mais en commande d’autres qu’elle donnera à sa fille et dont hériteront ses descendantes, leurs portraits en sont autant de preuves. Elle a une prédilection pour les perles et portera longtemps le collier avec de grosses perles en forme de gouttes que l’on voit sur des portraits d’elle. Diadèmes et bagues sont montrés dans l’exposition, on les emporterait volontiers ! Son serre-bijou, également exposé, occupe la hauteur d’un mur, en bois précieux décoré de bronzes dorés, mais elle n’avait pas la place de tout y mettre !

Quelques meubles très originaux et à la mode de l’époque – style Empire forcément – nous montrent aussi que Joséphine savait faire appel aux meilleurs décorateurs, Percier et Fontaine pour ne pas les nommer. Je ne vous montre pas de photos pour vous donner envie d’aller les voir « en vrai » !

Et je garde le meilleur pour la fin, forcément : les porcelaines de Sèvres. Elle fait faire un service à thé avec sur les tasses des décors inspirés des aquarelles de Vivant-Denon en Egypte, avec des hiéroglyphes dorés sur le bord des soucoupes et des portraits égyptiens sur la théière et le sucrier. Avec le bleu typique de Sèvres, c’est somptueux ! Passionnée de botanique, s’occupant beaucoup des jardins de La Malmaison, elle s’inspire des planches de Redouté pour un service de table qui représente toutes sortes de fleurs, donnant ainsi à ses invités des leçons de botanique à table ! Je vous propose la paire de glacières :

service cabaret égyptienglacières Sèvres

 

 

 

 

 

L’anecdote très émouvante

Le petit-fils de Joséphine, fils d’Eugène de Beauharnais et de la Duchesse de Leuchtenberg, a épousé l’une des filles du tsar Nicolas 1er. Ce dernier exige que le couple s’installe à Saint-Pétersbourg. Des meubles, des objets d’art et des bijoux ayant appartenu à Joséphine partent ainsi en Russie, notamment des pièces d’un service de table. Au moment de la Révolution de 1917, les Bolcheviques demandent à la descendante de la Grande Duchesse un inventaire de ses biens. Elle s’exécute scrupuleusement, pensant ainsi les sauver. Ils seront confisqués et présentés au Musée de l’Ermitage. Les Russes ne rendront jamais à l’Etat français ce qui a appartenu à Joséphine, mais pour la première fois depuis plus de 150 ans, une pièce du service de Sèvres a été prêtée pour l’exposition et revient en France. La paire de vases se trouve ainsi exceptionnellement réunie, dans une vitrine de part et d’autre d’une pièce également remarquable de la même époque. La Russe est à droite, la Française à gauche. Je l’ai photographiée pour vous, j’espère que vous êtes aussi émus que moi :

vases Sèvres

Category: Actualité culturelle
Tags: impératrice, Joséphine, La Malmaison, Napoléon, Sèvres
15 avril 2014 22 h 02 min
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La céramique noire hongroise

Un coup de foudre personnel

Il y a environ trente ans, je me promenais sur le grand boulevard de Pest qui mène au Pont Ste Marguerite ( peut-être encore appelé Boulevard Lénine à l’époque) où il y avait beaucoup de magasins super moches, quand j’ai vu la vitrine très jolie de l’un d’eux. On y vendait des objets d’artisanat, broderies, objets en bois, céramiques. C’est là que j’ai vu pour la première fois des vases et des assiettes en céramique noire à décor simplement incrustés. J’ai eu le coup de foudre, ça ne coûtait rien, je m’en suis offert un :

photo (6)

J’y ai mis un bouquet de pivoines rouges une fois, je ne vous dis pas l’effet ! Magnifique !

Hors le mois dernier, je me suis trouvée par hasard dans l’une des régions hongroises où l’on produit de la céramique noire. Cela a piqué ma curiosité.

Une technique très simple… Un effet très original

Certains disent que la terre utilisée est grise, donc déjà pas ocre au naturel. Moi je dis peu importe, on n’ira pas vérifier… Les pièces sont cuites pendant 10 à 12h, moment auquel on atteint 950°. Alors on rajoute du bois et on bouche toutes les aérations : il s’ensuit une fumée noire dans le four qui colore les pièces. Avant cuisson, on les frotte avec des pierres pour faire les motifs. Suite à ce frottement, la céramique reste mate et devient plus épaisse, donc plus résistante. Pour la faire briller, on trempe un chiffon dans du pétrole et on la frotte avec.

Le musée ethnographique de Mohács

Dans le musée Kanizsai Dorottya, on peut voir des masques et tenues du carnaval (classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO) bien sûr, mais aussi des textiles, des coffres, des tenues traditionnelles des serbes, souabes et slovènes de la région qui sont venus s’installer là au XVIIIème siècle. Ma cousine et moi sommes les seules visiteuses de cet après-midi ensoleillé de mars, alors deux jeunes gens charmants nous emboîtent le pas, comme si nous allions brusquement décrocher un grand coffre en bois peint , ou arracher le beau voile en dentelle d’une jeune mariée et nous enfuir avec. C’en est presque comique, mais en même temps ils répondent à nos questions avec tellement de gentillesse que nous nous réjouissons de leur présence. Nous avons appris la veille que notre arrière-arrière-grand-père fabriquait des coffres à Mohács au début de sa carrière, alors nous sommes émues d’en voir. L’un des gardiens nous indique une pièce au fond : c’est la « réserve à voir ». Bien sûr qu’on y va ! Ils entrent avec nous, nous voyons tout d’abord des rangées de coffres : et si certains d’entre eux avaient été fabriqués par notre ancêtre ? je prends des photos au hasard, ben oui je vous en montre, tiens ! Voici, admirez :

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Ensuite le jeune homme nous dit qu’il y a des céramiques à l’étage, si ça nous intéresse. Ma cousine me laisse monter l’escalier et là : ravissement ! De la céramique noire, des pièces à décors traditionnel, oh la la ! je ne sais plus où donner de la tête ! Je peux photographier ? Oui ! Et de me montrer leur pièce la plus ancienne, 1791, que je ne résiste pas à vous montrer :

P1010779Le gars doit me prendre pour une folle parce que je suis très enthousiaste. Je mitraille la collection d’un bout à l’autre et repère des pièces avec une glaçure noire. A quoi est dû ce lustre, je demande ? On me répond que c’est du graphite. « Intéressant », je fais, « mais ça ne doit pas se faire à grand feu, pas plus de 900° sans doute ?! », j’ajoute. Finalement, je n’étais pas loin, puisque, si vous avez bien suivi depuis le début, ça cuit dès le départ à 950°… Très ennuyé, il me répond qu’il ne saurait dire, il n’en sait pas plus. Je me plais à imaginer qu’il va se renseigner, pour le cas où une autre folle lui poserait la question…

J’explique pour m’excuser que je fais partie de la Société des Amis du Musée de céramique de Sèvres et que c’est mon dada. En bas, ma cousine se marre, elle a l’habitude, elle…

D’autres pièces ? Bien sûr, avec plaisir !

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Category: Actualité culturelle
Tags: céramique noire, coffres, Hongrie, musée
24 mars 2014 22 h 26 min
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Pécs – La manufacture Zsolnay

La porcelaine hongroise

Il existe deux manufactures de porcelaine en Hongrie. La plus connue est Herend, située à… Herend, dans le centre du pays, et la seconde porte le nom de son fondateur : Zsolnay, et se trouve à Pécs, la grande ville du sud-ouest. Toutes deux ont commencé leur existence au milieu du XIXème siècle, à l’ère industrielle aussi, même si les pièces sont peintes à la main, on n’y a jamais fabriqué de pièces uniques, ce qui en fait le dédain des collectionneurs. Les autres, c’est-à-dire vous et moi, nous qui n’avons pas les moyens de nous offrir une tasse à café à 20 000 euros, apprécient les figurines et vases de Herend et Zsolnay aux fins décors d’oiseaux ou de fleurs, même si le voisin a les mêmes…

Le quartier Zsolnay – Zsolnay negyed

En 2010, Pécs a été capitale européenne de la culture et a ainsi bénéficié de subventions de l’Union Européenne pour accueillir dignement les touristes. L’ancienne manufacture a été transformée en site culturel où s’exposent les objets fabriqués depuis plus d’un siècle dans trois musées, autrefois la maison des propriétaires, celle de la petite-fille du fondateur et de son mari, et d’anciens ateliers. On peut toujours voir les peintres au travail et quelques artisans qui font des bijoux – la grande tendance actuelle. Les cheminées ont également été conservées :

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L’ancienne école des apprentis est devenue une grande école d’art où l’on étudie le design, la musique, la peinture… Il y a également les bâtiments où l’on faisait le pyrogranite, une céramique résistante au gel qui a servi pour les canalisations et gouttières que l’on voit encore en ville, et pour décorer des toits et des façades, comme celle de la poste principale :

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La manufacture s’est rendue célèbre à l’Exposition Universelle de 1873 à Vienne, attirant ensuite à Pécs des peintres et des artisans de tout l’Empire. Des savants les ont rejoints, logés sur place, et ont mis au point avec Vilmos, le fils du fondateur, la fameuse technique dite « éosine », une glaçure métallique lustrée inspirée des techniques du Bassin méditerranéen et de l’art hispano-mauresque adaptée au goût Art Nouveau. L’ancienne maison de Julia, la fille de Vilmos, et de son mari, abrite une prestigieuse collection de vases et plats réunie par un collectionneur hongrois qui a racheté des pièces aux Etats-Unis et dans tous les coins du monde où il en a trouvé. On peut y voir des décors inspirés de céramiques turques dans le style d’Iznik mais aussi persanes et, au rez-de-chaussée, de somptueuses pièces Art Nouveau, l’âge d’or de Zsolnay :

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       A gauche, la Perse, à droite l’Art Nouveau… Sublime !

Et il y a aussi ces tulipes typiques de l’époque, tellement célèbres que ce sont quelques pièces de ce style qui ont figuré à l’exposition Zsolnay de Nancy en 2001.

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La collection rose

Un architecte du nom de Barnabás Winkler a hérité d’une cruche pour le vin il y a une quarantaine d’années. La particularité de cet objet d’usage quotidien fabriqué par Zsolnay était la glaçure rose. Coup de foudre ! Il s’est mis à collectionner tout ce qui était sorti de la manufacture dans cette couleur : cruchons, pots à graisse ou à confiture, passoires, cocottes, ustensiles de salle de bain… Sa trouvaille la plus invraisemblable ? Une cruche dans un magasin d’antiquités dédié aux objets africains où il s’était abrité de la pluie… à Bruxelles ! Résultat : une exposition de plus de 1000 objets, des plus simples utilisés par les paysans, aux plus sophistiqués ornés d’or pour les tables des maisons bourgeoises. L’autre fille de Vilmos, Teréz, en parle ainsi dans la réserve où on les stockait dans les années 1880 : »Lorsque le soleil entrait par les grandes fenêtres orientées plein sud, même l’air paraissait rose. »

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Pour finir, les trois pièces de Zsolnay dans ma collection de petites assiettes (dont il sera question ici bientôt). Le service de table existe pour chaque motif.

photo (6)

Category: Actualité culturelle
Tags: Art Nouveau, manufacture, Pécs, porcelaine, rose, Zsolnay
22 février 2014 20 h 49 min
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L’Atelier viennois – Wiener Werkstaette – 1903-1932

Un architecte, des peintres, des artisans

En 1903, l’architecte Josef Hoffmann, élève d’Otto Wagner, fonde le Wiener Werkstaette. L’esprit de la Sécession viennoise, créée six ans plus tôt au même endroit, le café Griensteidl, va dès lors s’incarner dans des meubles, des bijoux, de l’orfèvrerie… Pour l’architecture, vous pouvez regarder mon article sur Otto Wagner.

Le principe ? Ce qui est pratique doit aussi être beau. Et sobre. Josef Hoffmann et le peintre Koloman Moser s’inspirent des travaux de William Morris et Charles Rennie Mackintosh en Angleterre. En 1904, Hoffmann construit le sanatorium de Purkersdorf (actuellement en travaux de rénovation et dont on ne pouvait plus visiter l’intérieur depuis longtemps) et avec Koloman Moser, ils vont créer des chaises, des tables, des placards, des jardinières, des couverts… Toute la décoration s’inspire du même style ! Désormais, le logo de l’atelier va se retrouver sur des tas de commandes. Il est très beau lui aussi :

Wiener Werkstaette logo

Sur des dessins des collaborateurs de Hoffmann et Moser, les artisans fabriquent des objets en verre, en métal, en céramique, des broches. Oskar Kokoshka va décorer le cabaret Fledermaus où se jouent ses pièces. Klimt va faire des frises pour le Palais Stoclet de Bruxelles, le seul bâtiment construit par Hoffmann à l’extérieur de l’Autriche et dont l’intérieur ne se visite pas, hélas…

Josef Hoffmann aime les rayures en noir et blanc, qu’il place aussi bien sur des verres que des commodes, mais aussi les campanules, comme sur le service à thé qu’il réalise pour la manufacture de porcelaine viennoise, dont il existe également des petites assiettes décoratives. L’une d’elles figure bien sûr dans ma collection :

assiette Hoffmann

Quand on l’a vue dans le magasin, je suis devenue quasi hystérique : il me la fallait ! Le soir à l’hôtel, ma soeur qui me l’avait offerte pour mon anniversaire a dit à Maman au téléphone : « Domi a choisi une assiette vraiment pas terrible, il y en avait des plus jolies, mais bon… si ça lui fait plaisir… »

Pour voir tout cela et vous faire une idée, une seule adresse : le MAK à Vienne : Museum für Angewandte Kunst, Musée des Arts Appliqués. Musée des Arts Appliqués – Vienne

Category: Actualité culturelle
Tags: artisans, atelier, Sécession, viennois
11 février 2014 22 h 17 min
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L’homme au gant – Le Titien

Mon fiancé… est au Louvre !

Et bien non, je ne vais pas pérorer sur la Renaissance italienne, Venise et Florence, les Médicis, les peintres, les poètes, les sculpteurs (ou ceux qui étaient les trois, comme Michel Ange)… Je ne parlerai pas des sublimes portraits de jeunes femmes aux longs cheveux blond vénitien et aux allures innocentes de Madone, ni des Madones si tristes avec leur bébé joufflu dans les bras, car le peintre a voulu montrer que la naissance du Christ annonçait déjà le tragique de sa crucifixion… Bon, une anecdote quand même : les femmes de Venise obtenaient ces reflets blond-roux dans leurs cheveux en se les rinçant au jus de citron, puis en les laissant sécher au soleil après le shampooing. On peut d’ailleurs encore voir tout en haut des vieilles maisons vénitiennes la terrasse où elles se réunissaient pour cela… Mais stop ! Je veux vous présenter l’homme dont je suis amoureuse depuis l’âge de 13-14 ans (qui a dit ah, ça fait un bail alors ?!) :

l'homme au gant Ce beau jeune homme est anonyme, pas de chance ! On l’a donc appelé fort à propos « l’homme au gant ». Oui, au singulier, alors qu’il tient l’autre  dans la main… Est-il juste pensif ? Se tourne-t-il vers quelqu’un qui se tient à sa gauche, à la porte de l’atelier peut-être ? Une femme ? Ou y avait-il  plutôt une fenêtre donnant sur la lagune ou le Canale Grande, et il regarde s’éloigner une gondole en rêvant de voyages ? A-t-il commandé lui-  même son portrait ou est-ce un cadeau d’une riche maîtresse ? On n’en saura jamais rien et bien sûr, cette aura de mystère qui l’entoure est tout  aussi fascinante que son joli minois. Il y a là matière à écrire un livre, me direz-vous. Et bien cela a été fait ! Metin Arditi, un écrivain d’origine  turque, a imaginé que ce n’était pas Le Titien qui avait peint ce portrait, mais l’un de ses élèves que le Maître appelait « Le Turquetto » (le petit  Turc). L’auteur brode sur Constantinople, Venise, la Renaissance… Je parlerai du livre ailleurs, voici juste sa couverture, vous reconnaissez le détail ?

Le Turquetto

 

 

 

Où le trouve-t-on dans cette immense musée du Louvre ?

Allez, je ne vais pas être égoïste, je vais vous l’indiquer. Mais que je ne vous prenne pas à le couver des yeux à ma place ! Il est à moi ! Je l’ai vu la première !

Depuis la pyramide, il faut suivre les panneaux vers la peinture italienne, monter le grand escalier vers la Victoire de Samothrace (l’admirer au passage), puis à droite, entrer dans les premières salles où déjà se côtoient Filippo Lippi et Paolo Uccello, Raphaël et Botticelli – excusez du peu. Voici donc les Madones tristes dont il était question plus haut. Vous arrivez alors dans la grande Galerie qui était déjà ouverte au public il y a trois cents ans, avec ses parquets cirés et ses statues néo-classiques (la sculpture grecque est à l’entresol sur la gauche, bien sûr, allez voir la Vénus de Milo, elle est magnifique !). Il y a là le beau Saint Sébastien, quelques Léonard de Vinci auxquels les touristes asiatiques ne font pas attention, tellement ils se dépêchent d’aller voir la Joconde… On est obligé de les suivre quand même, hélas, mais un fiancé vaut bien cette bousculade… La salle est sur la droite, on y voit d’emblée Mona Lisa avec une foule compacte qui se presse devant, oui ceux qui ne l’ont jamais vue de près peuvent y aller, je comprends. Mais je dis toujours à ce moment-là : Retournez-vous et admirez ! Juste en face, Les noces de Cana restauré il y a quelques années, tableau immense couvrant tout un mur, avec les couleurs somptueuses du peintre Véronèse, les hommes en costume de la Renaissance, le banquet, le Christ dans une attitude qui préfigure la Cène, les jarres dont coule le vin et non plus l’eau après le miracle réalisé par Jésus, les chiens… Et des colonnes derrière qui s’ouvrent sur le ciel, symbole d’un plan divin qui surmonte le petit niveau de notre existence terrestre… Il y a dans cette salle non seulement Véronèse et Léonard de Vinci, mais Le Pérugin, le Titien (et d’autres portraits d’hommes pas mal du tout), mais bon alors, il est où ton amoureux Domi ? Juste de l’autre côté de la cloison ! Derrière la Joconde, dans une solitude totale ! Les personnes qui m’accompagnent le prennent en photo et du coup, quelques touristes étrangers aussi, des fois qu’ils rateraient un chef-d’oeuvre, c’est très drôle. je reste un peu, je l’admire, j’ai le droit, non ? Depuis le temps, il pourrait être mon fils, et alors ? Ne suis-je pas juste en train d’apprécier une belle oeuvre d’art ?

Category: Actualité culturelle
Tags: gant, Le Titien, Louvre, peinture
8 février 2014 22 h 26 min
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Lya Garcia

Une artiste… et une amie d’enfance

Nous nous connaissons depuis l’aube des temps. J’écris, et elle crochète. Pas des « ouvrages de dames », ça non ! Elle crochète sa révolte, son angoisse, sa colère : de l’art contemporain en maille ! Nous échangeons nos points de vue sur la vie, le monde, l’art, depuis nos années de collège. Au lycée, l’un de nos profs nous a dit « ne perdez pas votre flamme ! ». Il serait content : nous ne l’avons pas perdue !

Avec un crochet, Lya peut faire ce qu’elle veut. Et loin de se contenter de cette habileté avec la laine, elle crée un concept, elle développe une vision du monde. Partie d’une chenille qui sort de son cocon, voit notre monde et décide de retourner dans son abri, performance réalisée dans les années quatre-vingt, elle pose dans des écoles d’art et impose de ne pas être nue, mais vêtue de ses créations, sa propre affirmation de soi : la bouée qui lui ceint le corps et lui permet de surnager dans un univers qui nous noie.

Elle crée ensuite des chapeaux qui, plus qu’un couvre-chef, sont une affirmation, une déclaration à la face du monde. Laine mèche en torsades, pans repliés les uns sur les autres, volutes et macarons… avec toujours un orifice au centre de la tête : elle sait que la chaleur du corps s’évacue par le haut du crâne, un orifice à cet endroit retient la chaleur dans l’entonnoir et permet de garder tout le corps au chaud.

La bécornette

Arrive cette création impressionnante, le début d’une aventure artistique sans précédent : la bécornette. Mais laissons Lya la décrire :

Le bonnet bécornette est une forme, issue de mes anciens spectacles.
Ce bonnet Ibérique, protéiforme croise le taureau, le canon, la croix, une sorte de béret- poulpe des montagnes.                                                                 Il construit, à plat, une figure féminine avec 2 ronds et une figure masculine avec 2 bâtons, souvent reliés.                                                                     Je réalise les fragments du bonnet bécornette en 3 dimensions différentes, en respectant le même nombre de points pour les formats (petit, moyen et grand).                       « Au commencement il y avait un bonnet bécornette… »

Le voici tel que photographié pour l’exposition actuelle à Salisbury, en Angleterre :

becornette001

Décomposé, ce bonnet permet de recomposer le monde : non seulement l’homme et la femme, mais des animaux, des objets… l’intégralité de ce qui existe ! A partir d’un objet existant, la bécornette, le monde commence. Lya l’explique ainsi : « En posant habillée, avec des bouées et des robes tubulaires, j’ai transformé le temps en objet. Il se gonflait et se prolongeait devenant une sorte de perle qui ressemblait au monde. Je l’ai avalée. Cette perle est une différence à vivre. Longtemps après, elle ressort déconstruite. Avec quatre fragments à plat, j’invente l’origine du monde : « Start from the end ».  » Voici pour exemple « l’homme » ou « start from the end n°7 » avec 6 éléments du bonnet de départ :

l'homme

Artiste en résidence à La Roche Guyon, elle s’inspire du colombier pour créer des pigeons, toujours à partir des éléments de la bécornette, et crée une horloge anglaise pour Salisbury, à voir jusqu’au 23 février, à côté d’autres oeuvres, comme cette croix et ce corps féminin :

horloge anglaise                                                     croix et femme

Category: Actualité culturelle
Tags: bécornette, chapeau, crochet, Lya Garcia
1 février 2014 17 h 31 min
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Oh oh oh les poubelles parisiennes !

On a changé les poubelles dans les rues de Paris, vous avez remarqué ? C’est gris maintenant, et les sacs en plastique dedans sont gris aussi ! Quelqu’un a dû trouver le vert vif trop joyeux à la longue… Bon, j’en connais au moins un à qui ça doit plaire, mais il est excusé, il a un truc particulier avec le gris… Donc on a dû tout remplacer… Je ne suis pas sûre de trouver sympa que mes impôts locaux servent à ça…

Et oui, je mets ça dans « actualité culturelle », c’est bien culturel, la manière de traiter les déchets !

En exclusivité pour vous, lecteurs de Domi-leblog :

poubelle

Category: Actualité culturelle
Tags: gris, Paris, poubelle
16 janvier 2014 23 h 14 min
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VERSAILLES – IV

Le Hameau de la Reine

En sortant du Petit Trianon, il faut encore marcher vers le fond du Parc, admirer la ravissante petite gloriette avec la statue de l’Amour, et au détour d’un petit chemin qui traverse un charmant ruisseau, on arrive en vue d’un lac avec, en saison, des nénuphars jaunes. De grosses carpes goulues se pressent près des rives, nombreuses, nageant en groupes énormes, on se demande comment on les laisse ainsi proliférer… Mais ce n’est pas l’essentiel de ce décor bucolique. Le lac est bordé de petites maisons à colombages de style normand. Là, Marie-Antoinette venait jouer à la paysanne avec ses dames d’honneur et faisait semblant de garder des moutons qui portaient des rubans. Ces dames buvaient un chocolat ou mangeaient du fromage préparé dans la laiterie voisine, jouaient à des jeux de société dans les petites maisons de ce faux village. Elles appréciaient le calme de cette retraite campagnarde comme nous, nous profitons de ce grand espace après la foule du château et tous les gens qui se prennent en photo devant la fontaine de Neptune. Car même si une sorte de train sur pneus ou des voiturettes électriques à louer nous emmènent jusqu’au Petit Trianon, peu de visiteurs font le trajet jusqu’au bout du Domaine. Il faut en effet compter toute une journée pour tout voir (et surtout avec Domi qui explique l’Histoire de France comme si vous y étiez et les techniques de fabrication d’un vase Médicis avec un décor évoquant une scène historique…). On s’assoit donc au bord du lac, on se détend après tous ces ors, ces satins et ces porcelaines fines et on s’imagine mener une vie simple dans l’une de ces adorables maisons décorées de géraniums-lierres et de pétunias d’un rose éclatant. Ragaillardis, nous pouvons aller dire bonjour aux animaux !

La Ferme de Marie-Antoinette

Déjà à l’époque de la Reine, près des vignes qui donnent toujours du vin réservé à quelques privilégiés, des fermiers s’occupaient des vaches, des poules et des moutons. De nos jours, c’est une association de protection des animaux qui les soigne. Cochons, chèvres, moutons, vaches, poules avec des coqs magnifiques, pigeons… et des ânes ! Gris avec une rayure sur le flanc et le dos, adorables, tout beaux dans leur enclos qui viennent voir près de la clôture (électrifiée, on n’a pas le droit de les nourrir) ! Mon animal préféré avec le zèbre dont il sera question dans un autre article sûrement…

âne Versailles

En conclusion

On commence la visite de Versailles par « l’Etat c’est moi » et les grilles dorées à l’or fin du Roi Soleil, on continue avec l’élégance du Premier Empire et le souvenir douloureux de la fin de la Première Guerre mondiale, on poursuit avec le charmant petit refuge de Marie-Antoinette et on termine en toute simplicité à la campagne dans une ferme. Une belle journée de visite, à organiser dès le printemps pour profiter des somptueux parterres de fleurs – l’arbre planté par le naturaliste Buffon il y a 300 ans n’a pas résisté à la tempête de 1999 – et des grandes eaux musicales, nostalgie des fêtes organisées par Louis XIV avec des pièces de Molière et la musique de Lully. Bien sûr il y a eu la Révolution, Liberté, Egalité, Fraternité, l’abolition des privilèges le 4 août 1789, mais cela n’empêche pas d’admirer la beauté du domaine royal et de s’imaginer un bref instant revivre les fastes de la vie à la Cour – avec son smartphone et Internet quand même !

Category: Actualité culturelle
Tags: ânes, animaux, carpes, hameau, lac, Marie-Antoinette, moutons, reine, Versailles
15 janvier 2014 23 h 24 min
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VERSAILLES – III

Le Petit Trianon

Nous voici dans le domaine de Marie-Antoinette ! Récemment restauré, c’est un petit bijou intime. Louis XVI l’a offert à sa Reine en 1774 et elle n’autorise personne à s’y rendre sans son invitation. Dans cette Cour qui la surveille et intrigue en permanence, elle s’y sent à l’aise avec ses amis, loin du château de Versailles. Alors bien sûr on a dit qu’elle y recevait aussi ses amants et notamment le séduisant Suédois Axel Fersen, si romantiquement interprété par Tyrone Power dans le film hollywoodien…

L’intimité d’une Reine

Mais imaginez un instant : vous avez été élevée dans une famille nombreuse avec des frères et soeurs pour jouer dans les élégants jardins de Schönbrunn, à Vienne ; vous avez été éduquée, on vous a choyée… et maintenant il faut quitter tout ça et partir loin (oui, Paris n’est pas à 1h30 d’avion au XVIIIème siècle…). Vous êtes une jeune adolescente qui n’a qu’une vague idée de ce que l’on attend d’elle en tant que Reine de France, mais bon, si la paix en Europe est à ce prix, d’accord, pas le choix… Sortie d’Allemagne, on vous fait passer une nuit sur une île : de l’autre côté du fleuve, c’est la France. Alors, plus question de porter autre chose que des vêtements et des bijoux français ! On vous enlève tout et on l’emporte : tous vos souvenirs de l’Autriche, bagues, pendentif, rubans offerts par une soeur ou une amie proche qui sait ? Plus rien ne subsiste de votre ancienne vie, même pas la langue dans laquelle vous vous exprimez ! Et vous accueille un jeune mari maladroit plus intéressé par les serrures et les horloges du château que par vos charmes… Vous n’auriez pas envie, vous, de vous recroqueviller dans une petite chambre à décor de roses et de poser votre tête sur l’épaule d’un(e) ami(e) ???

Les collections

Marie-Antoinette aimait les belles choses et elle a commandé des services à la Manufacture Royale de Sèvres. Celui « aux perles » à décor de myosotis est charmant. Limoges a eu la bonne idée de le rééditer. Sous vitrine au Petit Trianon, on peut en admirer quelques pièces superbes, ainsi que d’autres tout aussi élégantes. Il n’était pas rare à l’époque de s’offrir des services entre frères et soeurs ou cousins, et les manufactures européennes s’échangeaient leur savoir-faire. La chambre à coucher est ravissante, très féminine avec ses petites roses restaurées selon les techniques anciennes. Nous voici loin du grand lit à baldaquin si impressionnant, où toute la Cour de Versailles assistait au lever de la Reine. On ne regrette pas d’avoir été privé de la visite de ce petit bâtiment si longtemps quand on voit le résultat des travaux de restauration !

Category: Actualité culturelle
Tags: Marie-Antoinette, Petit Trianon, Sèvres, Versailles
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