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1 mars 2014 22 h 12 min
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Damien Jurado – Metallic Cloud

Encore une découverte de l’ami Hersen

Mon ami Hersen a deux passions : la radio et la musique. Et il combine sans cesse les deux, pour notre plus grand plaisir. Grâce à lui, j’ai eu le privilège d’assister à l’enregistrement live de Skip and Die, La Yegros, Amparo Sanchez. J’ai eu l’honneur d’être présentée à Goran Bregovic, qui m’a demandé si je parlais serbe, j’ai répliqué du tac au tac : »Et vous, vous parlez hongrois ? », Yasmine Hamdan, Jérôme Ettinger d’Egyptian Project, Tamazigh Kateb, à qui je me suis présentée en arabe et nous avons parlé de son père, célèbre écrivain algérien, waouh la classe ! Et puis j’ai été l’interprète de l’Ethiopien Mulatu Astatke, du Nigérian Keziah Jones et de l’Américain Rashaan Ahmad. Son émission s’est arrêtée, mais l’ami Hersen nous fait découvrir des pépites qu’il reçoit des maisons de disques ou qu’il découvre dans les festivals du monde entier – Sakifo à La Réunion, le Cap Vert, Paléo, etc. ou encore qu’il rapporte de Tanger, Bamako ou Cotonou. Je ne suis pas égoïste et je partage avec vous toutes ces belles choses, dont Damien Jurado, comme quoi Seattle a encore de belles choses à nous proposer :

Category: My Playlist
Tags: Damien Jurado, musique, Seattle
25 février 2014 22 h 55 min
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STONEHENGE

L’un des lieux les plus célèbres du monde

Enfin, ça y est, c’est mon tour, j’y suis ! Bon, d’abord, un parking au milieu de nulle part, un visitors’ s centre post-moderne en acier gris… Hmmm… Elle est où, l’énergie de l’Âge de Bronze ? Une navette nous emmène vers les pierres – le touriste moderne est fatigué avant d’avoir commencé la visite et veut qu’on le prenne par la main jusqu’au bout. Alors ça y est, j’y suis ! Non, toujours rien… Des travaux d’excavation au milieu de nulle part dans la campagne anglaise à l’herbe verte de chez verte, des moutons qui paissent… Et les pierres ??? On marche un peu et ce coup-ci, ça y est !!! Les pierres dressées !!! Mais quoi, c’est ça ? Vaguement trois menhirs l’un à côté de l’autre ? Et oui, pas question de courir se mettre au milieu pour absorber toute la force du lieu, on n’a pas le droit, il faut juste contourner par un chemin goudronné qui nous fait voir ceci en premier :

Stonehenge 1

Vous serez d’accord avec moi : ça ne fait pas très cercle, et on ne voit pas bien comment c’est agencé. On dirait une ligne. Et il y a toujours ce décalage entre la réalité et l’image d’un lieu trop pris en photo. Je m’attendais à plus grand, plus étendu, plus impressionnant. Ces pierres mortes ne me parlent pas. Quelle déception ! Mais je suis là, je vais faire le tour quand même.

Ma vision du site

J’observe. Je contourne. J’attends un déclic. Une vibration particulière. Le « chemin de ronde » m’éloigne davantage (merci le zoom de l’appareil-photo). Puis apparaît le cercle extérieur. Ces pierres ne sont pas alignées tout de même, je le savais bien ! Les blocs énormes sont surmontés d’un linteau, car en effet il s’agit bien de portes. Je ne verrai pas le demi-cercle intérieur de près, je le devine seulement entre les interstices des portes. Alors, suis-je rejetée vers l’extérieur ? Ne vais-je pas percevoir le pouvoir du lieu ? C’est à ce moment que j’arrive vers la porte principale :

Stonehenge 2

Impressionnant d’un coup ! Construit par l’homme, disposé de cette façon pour une raison précise vers 2300 avant Jésus-Christ sur un site du néolithique où se pratiquaient déjà des sacrifices d’animaux dans un grand fossé, sur un petit promontoire près de la rivière Avon (important, les voies d’eau), avec des pierres dites bleues apportées du Pays de Galles, à 240 km de là. Pour guérir et inhumer les gens – les tumuli sont encore visibles alentour. A droite de ma photo, la porte principale par où on arrivait autrefois pour les cérémonies, au bout d’une longue voie qu’on appelle « l’avenue ». Voici ce que ça donne quand je me tiens pile en face :

Stonehenge 3

Au solstice d’été, les rayons du soleil levant passent pile au milieu et le 21 juin des milliers de personnes viennent voir ce phénomène, tout le monde le sait. Je viens d’apprendre qu’au solstice d’hiver, ce sont les rayons du soleil couchant qui passent au milieu. Ce site ne servait donc pas à l’observation d’un seul phénomène astronomique !

La pierre couchée devant est « la pierre du sacrifice ».

Et l’énergie chamanique ?

Je repars, très impressionnée. J’ai absorbé tout ce que j’ai pu de ce lieu chargé d’histoire très ancienne qui se dresse, isolé, dans la campagne. Aucune construction moderne ne se voit, la pureté du lieu est respectée.

Après un passage à Old Sarum, les ruines du château médiéval de Guillaume le Conquérant, une autre page d’histoire, je me retrouve à la cathédrale de Salisbury qui date du 13ème siècle. Gothique, majestueuse, plus grande que Notre Dame, elle représente une autre forme de pouvoir que l’on peut sentir aussi dans chaque petite chapelle.

Mais c’est le soir dans mon lit, quand je passe de la veille au sommeil, que ma respiration ralentit et que ma conscience s’engourdit, que tout à coup je « la » ressens en moi : une force inconnue, une énergie qui circule dans mon corps… Ces pierres, ces portes, seront-elles pour moi celles de la perception ?

Category: Voyages
Tags: bronze, histoire, pierre, Stonehenge
22 février 2014 20 h 49 min
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L’Atelier viennois – Wiener Werkstaette – 1903-1932

Un architecte, des peintres, des artisans

En 1903, l’architecte Josef Hoffmann, élève d’Otto Wagner, fonde le Wiener Werkstaette. L’esprit de la Sécession viennoise, créée six ans plus tôt au même endroit, le café Griensteidl, va dès lors s’incarner dans des meubles, des bijoux, de l’orfèvrerie… Pour l’architecture, vous pouvez regarder mon article sur Otto Wagner.

Le principe ? Ce qui est pratique doit aussi être beau. Et sobre. Josef Hoffmann et le peintre Koloman Moser s’inspirent des travaux de William Morris et Charles Rennie Mackintosh en Angleterre. En 1904, Hoffmann construit le sanatorium de Purkersdorf (actuellement en travaux de rénovation et dont on ne pouvait plus visiter l’intérieur depuis longtemps) et avec Koloman Moser, ils vont créer des chaises, des tables, des placards, des jardinières, des couverts… Toute la décoration s’inspire du même style ! Désormais, le logo de l’atelier va se retrouver sur des tas de commandes. Il est très beau lui aussi :

Wiener Werkstaette logo

Sur des dessins des collaborateurs de Hoffmann et Moser, les artisans fabriquent des objets en verre, en métal, en céramique, des broches. Oskar Kokoshka va décorer le cabaret Fledermaus où se jouent ses pièces. Klimt va faire des frises pour le Palais Stoclet de Bruxelles, le seul bâtiment construit par Hoffmann à l’extérieur de l’Autriche et dont l’intérieur ne se visite pas, hélas…

Josef Hoffmann aime les rayures en noir et blanc, qu’il place aussi bien sur des verres que des commodes, mais aussi les campanules, comme sur le service à thé qu’il réalise pour la manufacture de porcelaine viennoise, dont il existe également des petites assiettes décoratives. L’une d’elles figure bien sûr dans ma collection :

assiette Hoffmann

Quand on l’a vue dans le magasin, je suis devenue quasi hystérique : il me la fallait ! Le soir à l’hôtel, ma soeur qui me l’avait offerte pour mon anniversaire a dit à Maman au téléphone : « Domi a choisi une assiette vraiment pas terrible, il y en avait des plus jolies, mais bon… si ça lui fait plaisir… »

Pour voir tout cela et vous faire une idée, une seule adresse : le MAK à Vienne : Museum für Angewandte Kunst, Musée des Arts Appliqués. Musée des Arts Appliqués – Vienne

Category: Actualité culturelle
Tags: artisans, atelier, Sécession, viennois
18 février 2014 22 h 51 min
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Les origines

Nous aimerions tous rester dans notre pays natal au milieu des nôtres, dans notre langue maternelle et notre culture d’origine, celles avec lesquelles nous avons grandi, celles qui nous ont donné nos repères. Mais parfois ce n’est pas possible. Nos conditions de vie ne sont plus acceptables. Chômage, pauvreté, conflits… L’émigration apparaît comme une solution, une réponse aux problèmes que nous affrontons. Il faut tenter sa chance ailleurs. L’émigré prépare son départ, a le temps d’échafauder un plan, plus ou moins solide certes, mais il sait en gros où il va et pourquoi. Il part avec l’espoir de pouvoir aider les siens, de leur rendre visite et de leur présenter la famille qu’il aura construite à l’étranger.

L’Exil

L’exil en revanche est soudain par nature. Bannissement ou question de vie ou de mort. Celui que l’on chasse a quelques heures pour faire ses bagages et partir sans se retourner, il ne sait pas s’il pourra revenir un jour. Celui qui fuit une situation intenable, dans la douleur et les larmes, laisse tout derrière lui. On lui a peut-être pris leur terre, on a détruit sa maison, sa vie est en danger s’il reste, la communauté le rejette. L’exilé va où on veut bien l’accueillir : c’est un réfugié, il a besoin d’un abri pour se protéger. Son départ est furtif, secret, angoissé.

Mes parents n’ont pas fui la Hongrie de cette façon mais se sont trouvés « coincés » en France. Diplomates en poste à Paris après la guerre, ils n’ont pas voulu rentrer lorsqu’ils ont été rappelés. On les aurait soupçonnés d’espionnage, emprisonnés, torturés. « La question ne s’est même pas posée », dit Maman, soixante ans plus tard. Ta propre vie n’est-elle pas plus précieuse que tes biens, tes souvenirs d’enfance, ta famille et tes amis ? La réponse du gouvernement communiste ne s’est pas fait attendre : vous démissionnez ? Alors vous n’êtes plus hongrois !

Ma soeur et moi sommes nées apatrides quelques années après, mes parents sont devenus français plus tard et n’ont pu retourner dans leur pays que dix-sept ans après l’avoir quitté. Bien sûr ils ont obtenu tout de suite le statut de réfugié politique, mais savait-on alors en France ce qui se passait derrière le Rideau de Fer ? Pas vraiment. La France aussi se remettait de la guerre, il y avait encore des tickets de rationnement en cette fin des années quarante. Chacun essayait de s’en sortir au mieux, l’Europe de l’Est c’était loin, il fallait avant tout panser les plaies de l’occupation allemande.

L’Exil intérieur

Mais plus difficile encore est la déportation à l’intérieur des frontières. Toujours dans le même pays, entouré de ses compatriotes qui parlent sa langue, l’exilé devient un paria. Il est banni au milieu des siens, dans un camp entouré de barbelés où il est forcé de travailler jusqu’à l’épuisement, ou dans un village où il est assigné à résidence.

Issus de la classe moyenne, mes grands-parents possédaient une petite maison avec un jardin dans un quartier résidentiel de Pest. On y a logé deux familles d’ouvriers après leur expulsion. Mes grands-parents ont été prévenus 48h à l’avance que leur maison était réquisitionnée et qu’ils allaient désormais vivre à Hajdúhadház, à l’Est du pays, près de la frontière ukrainienne. 48h pour dire au-revoir à la famille, aux amis ; donner ici une armoire, là une table, le service en porcelaine à la belle-soeur… Ramasser une vie en deux valises : photos, documents importants, souvenirs de leur fille unique qui ne peut pas rentrer les aider car elle est déjà réfugiée politique à Paris… Qui sait ce que chacun de nous emporterait en pareil cas ?

On est venu les chercher à l’aube dans un camion bâché, puis un train aux vitres opacifiées les a conduits vers l’Est. Mon grand-père allait avoir soixante ans… On les a logés dans le poulailler tout juste nettoyé et repeint d’une grande ferme dont les propriétaires ont été tenus par décret d’accueillir des familles entières dans le cadre de la « dékoulakisation ». Et oui : double punition ! On condamne les aristocrates, bourgeois, intellectuels, au travail manuel et on appauvrit les trop riches propriétaires terriens – koulaks en russe – en leur donnant des bouches supplémentaires à nourrir. Plus tard, la réforme agraire a contraint les paysans à entrer dans les coopératives sous les menaces et le chantage des commissaires politiques.

Après la mort de Staline en 53, ces assignations à résidence cessent, mais les Budapestois n’ont pas le droit de rentrer dans la capitale, à cause de la crise du logement. Mes grands-parents vivent avec le frère de ma grand-mère et sa famille, alors, lorsque les frontières s’ouvrent brièvement en 1956, ils demandent et obtiennent un passeport d’émigration pour s’en aller. Ce document est valable pour tous les pays sauf la Hongrie : tu pars, mais tu ne reviens pas. C’est un deuxième exil, cette fois dans un pays et une langue inconnus. Que leur restait-il ? Leur langue, leur culture, leurs valeurs. C’est ce qu’ils nous ont transmis, avec beaucoup, beaucoup, d’amour. Qu’ils en soient remerciés ici une fois encore.

Category: Hongrie
Tags: déportation, exil, grands-parents, hongrois, parents
16 février 2014 22 h 22 min
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JUNGLE

La révélation 2014 de mon ami Hersen !

Un peu funk par leur crooning, très suaves dans leur façon de chanter, ce duo a mis le feu outre-Manche. Révélation du prestigieux Festival Eurosonic de Groningen (Pays-bas) le mois dernier, ils ont plu à tout le monde qui est quelqu’un dans l’univers de la musique world. En exclusivité pour vous, Lucky I got what I want : ces gars-là sont très forts, on va les suivre ! Enjoy:

Category: My Playlist
Tags: Eurosonic, heat, jungle
15 février 2014 21 h 59 min
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La méthode de Tarek

Un enseignement dynamique et efficace

Nous commençons par replacer la langue arabe dans un arbre « généalogique » des langues originelles. Déjà, j’entraîne le professeur vers mes passions et exprime mon désir d’aller à Ougarit, en Syrie. L’ougaritique n’était pas au centre de ses fascinations linguistiques, il est surpris par ma remarque. C’est mon deuxième cours, hélas il ne sait pas encore qu’il a affaire à une dingue… Mais il est stoïque… On passe à l’alphabet dont j’ai un tableau complet, de alif à ya. A chaque cours désormais, j’aurai trois nouvelles lettres avec un mot dont c’est l’initiale. Mon vocabulaire s’enrichit ainsi.

Nous apprenons différents pays avec les adjectifs correspondants, et le concept de « phrase nominale ». Le verbe « être » est éludé au présent. Je peux donc très rapidement dire que Karim est libanais, je suis hongroise (oui, cadeau de Tarek, j’apprends à dire Hongrie et hongrois !), etc. Nous jonglons avec tout ça, et du coup j’apprends le féminin des adjectifs sans même m’en rendre compte.

Ensuite j’apprends à dire comment je m’appelle, où j’habite et où je travaille : manipulation des verbes. Avec deux pronoms interrogatifs, « où » et « qu’est-ce que », en moins d’un mois je peux me présenter, dire où j’habite, où je travaille, te demander ton nom, où tu habites et quel est ton métier ! Impressionnant non ? Alors quand on en arrive au tableau de conjugaison de l’inaccompli – le présent – je sais déjà que le verbe se construit avec des préfixes. En somme, je suis à l’aise pour assimiler toutes les personnes, nous en avons pratiqué plusieurs au préalable dans des phrases.

Quant au vocabulaire, il figure dans des phrases qui me servent aussi d’exercice de lecture et de prononciation. Tarek vérifie ce que j’ai assimilé en « réinjectant » un mot ici et là après quelques semaines d’intervalle. Quelle satisfaction quand je me souviens ! Les contextes changent, les structures restent, ainsi les règles de grammaire se fixent, sans fastidieux exercices du style : « Est-ce que ceci est un stylo ? » « Non, ceci n’est pas un stylo, ceci est un livre. » Trop nase ! Mais j’apprends à compter, les jours de la semaine, les mois de l’année, quelques verbes d’action… De quoi démarrer une petite conversation sympa :

J’ai commencé au mois d’août, l’année n’est pas terminée que déjà au téléphone je dis à mes collègues arabes : « Bonjour, comment allez-vous ? Moi ça va, Dieu merci ! Le Directeur est au bureau. » Balèze ? Oui. Stimulant pour la suite ? Aussi !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: grammaire, phrases, vocabulaire
11 février 2014 22 h 17 min
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L’homme au gant – Le Titien

Mon fiancé… est au Louvre !

Et bien non, je ne vais pas pérorer sur la Renaissance italienne, Venise et Florence, les Médicis, les peintres, les poètes, les sculpteurs (ou ceux qui étaient les trois, comme Michel Ange)… Je ne parlerai pas des sublimes portraits de jeunes femmes aux longs cheveux blond vénitien et aux allures innocentes de Madone, ni des Madones si tristes avec leur bébé joufflu dans les bras, car le peintre a voulu montrer que la naissance du Christ annonçait déjà le tragique de sa crucifixion… Bon, une anecdote quand même : les femmes de Venise obtenaient ces reflets blond-roux dans leurs cheveux en se les rinçant au jus de citron, puis en les laissant sécher au soleil après le shampooing. On peut d’ailleurs encore voir tout en haut des vieilles maisons vénitiennes la terrasse où elles se réunissaient pour cela… Mais stop ! Je veux vous présenter l’homme dont je suis amoureuse depuis l’âge de 13-14 ans (qui a dit ah, ça fait un bail alors ?!) :

l'homme au gant Ce beau jeune homme est anonyme, pas de chance ! On l’a donc appelé fort à propos « l’homme au gant ». Oui, au singulier, alors qu’il tient l’autre  dans la main… Est-il juste pensif ? Se tourne-t-il vers quelqu’un qui se tient à sa gauche, à la porte de l’atelier peut-être ? Une femme ? Ou y avait-il  plutôt une fenêtre donnant sur la lagune ou le Canale Grande, et il regarde s’éloigner une gondole en rêvant de voyages ? A-t-il commandé lui-  même son portrait ou est-ce un cadeau d’une riche maîtresse ? On n’en saura jamais rien et bien sûr, cette aura de mystère qui l’entoure est tout  aussi fascinante que son joli minois. Il y a là matière à écrire un livre, me direz-vous. Et bien cela a été fait ! Metin Arditi, un écrivain d’origine  turque, a imaginé que ce n’était pas Le Titien qui avait peint ce portrait, mais l’un de ses élèves que le Maître appelait « Le Turquetto » (le petit  Turc). L’auteur brode sur Constantinople, Venise, la Renaissance… Je parlerai du livre ailleurs, voici juste sa couverture, vous reconnaissez le détail ?

Le Turquetto

 

 

 

Où le trouve-t-on dans cette immense musée du Louvre ?

Allez, je ne vais pas être égoïste, je vais vous l’indiquer. Mais que je ne vous prenne pas à le couver des yeux à ma place ! Il est à moi ! Je l’ai vu la première !

Depuis la pyramide, il faut suivre les panneaux vers la peinture italienne, monter le grand escalier vers la Victoire de Samothrace (l’admirer au passage), puis à droite, entrer dans les premières salles où déjà se côtoient Filippo Lippi et Paolo Uccello, Raphaël et Botticelli – excusez du peu. Voici donc les Madones tristes dont il était question plus haut. Vous arrivez alors dans la grande Galerie qui était déjà ouverte au public il y a trois cents ans, avec ses parquets cirés et ses statues néo-classiques (la sculpture grecque est à l’entresol sur la gauche, bien sûr, allez voir la Vénus de Milo, elle est magnifique !). Il y a là le beau Saint Sébastien, quelques Léonard de Vinci auxquels les touristes asiatiques ne font pas attention, tellement ils se dépêchent d’aller voir la Joconde… On est obligé de les suivre quand même, hélas, mais un fiancé vaut bien cette bousculade… La salle est sur la droite, on y voit d’emblée Mona Lisa avec une foule compacte qui se presse devant, oui ceux qui ne l’ont jamais vue de près peuvent y aller, je comprends. Mais je dis toujours à ce moment-là : Retournez-vous et admirez ! Juste en face, Les noces de Cana restauré il y a quelques années, tableau immense couvrant tout un mur, avec les couleurs somptueuses du peintre Véronèse, les hommes en costume de la Renaissance, le banquet, le Christ dans une attitude qui préfigure la Cène, les jarres dont coule le vin et non plus l’eau après le miracle réalisé par Jésus, les chiens… Et des colonnes derrière qui s’ouvrent sur le ciel, symbole d’un plan divin qui surmonte le petit niveau de notre existence terrestre… Il y a dans cette salle non seulement Véronèse et Léonard de Vinci, mais Le Pérugin, le Titien (et d’autres portraits d’hommes pas mal du tout), mais bon alors, il est où ton amoureux Domi ? Juste de l’autre côté de la cloison ! Derrière la Joconde, dans une solitude totale ! Les personnes qui m’accompagnent le prennent en photo et du coup, quelques touristes étrangers aussi, des fois qu’ils rateraient un chef-d’oeuvre, c’est très drôle. je reste un peu, je l’admire, j’ai le droit, non ? Depuis le temps, il pourrait être mon fils, et alors ? Ne suis-je pas juste en train d’apprécier une belle oeuvre d’art ?

Category: Actualité culturelle
Tags: gant, Le Titien, Louvre, peinture
9 février 2014 23 h 08 min
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Virginia Woolf & les Vagues

Petite biographie

Virginia Stephen naît en 1882 dans une famille de lettrés, famille « recomposée » dirions-nous aujourd’hui, puisque ses parents, veufs tous les deux, ont chacun eu des enfants d’un précédent mariage. Elle reçoit une éducation que beaucoup de filles de son époque n’ont pas et se met à écrire très jeune. Cependant elle a les les nerfs fragiles : la mort de sa mère, puis de sa demi-soeur provoquent une première dépression nerveuse, la mort de son père en 1904 sera un tel choc qu’elle devra être internée quelques temps. Aujourd’hui, elle serait très bien soignée pour ses troubles bipolaires, mais – et la question est terrible à poser – aurait-elle laissé l’oeuvre immense qu’elle a écrite si on l’avait « calmée » par un traitement médical ?

Bisexuelle, elle épouse Leonard Woolf et vit une grande histoire d’amour avec Vita Sackville-West qui lui inspirera son roman Orlando, ou un jeune homme traverse les siècles et change de sexe. Son mari fonde une maison d’édition, Hogarth Press, qui publiera ses oeuvres mais aussi celles de leurs amis. Habitant Bloomsbury, – le quartier près du British Museum à Londres – ils font partie du Bloomsbury Group avec Lytton Strachey, Duncan Grant, Clive Bell, Dora Carrington, Roger Fry, Vanessa Bell (la soeur de Virginia), Mark Gertler et d’autres. C’est une période intense de création littéraire et artistique, dans l’entre-deux-guerres. Le féminisme apparaît, le socialisme devient une idée politique forte, la société, les moeurs, la littérature, tout est en débat. Mais la Seconde Guerre mondiale va bouleverser cet équilibre et l’angoisse revient chez l’écrivain. Elle entend à nouveau des voix, elle craint le retour de la folie. Cette fois, c’est insupportable : elle se remplit les poches de cailloux et entre dans la rivière située à côté de sa maison de campagne. Sa lettre d’adieu à Leonard est poignante…

Petite bibliographie

Virginia Woolf fait partie de ces auteurs que l’on aime en intégralité ou pas du tout. Elle a mené une recherche stylistique pour exprimer, non des intrigues, mais ce fameux courant de conscience (stream of consciousness) illustré également de façon magistrale par James Joyce. Son premier roman, La traversée des apparences (The voyage out, 1915), raconte l’histoire de Rachel sous un angle totalement intériorisé. Elle part en Amérique du Sud et y vit une histoire tragique, mais cela importe peu à la limite, l’important est ce qu’elle ressent, par rapport à elle-même, mais aussi par rapport aux autres, parents, amis, amoureux. C’est magistral ! Tous ces romans suivront ce schéma narratif déconstruit : La promenade au phare (To the Lighthouse), Mrs Dalloway, rendu de nouveau célèbre grâce au magnifique roman de Michael Cunningham qui arrive à recréer son style romanesque, et grâce au film sublime de Stephen Daldry où Nicole Kidman interprète Virginia Woolf avec une sensibilité très touchante et vraie. Et puis il y a Nuit et jour (Night and Day) où l’héroïne, sur la vie de qui pèse la célébrité d’un aïeul poète, doit choisir entre deux hommes. On comprend sa nervosité lorsqu’elle prend le thé en famille parce qu’elle émiette son cake sur l’assiette au lieu de le manger… Bon je ne vais pas tout citer, il y a de très bons sites pour ça sur Internet, allez voir et choisissez…

Virginia Woolf écrit également des nouvelles, des essais, des critiques, et notamment elle est une collaboratrice régulière du Times Literary Supplement pour lequel elle se farcit des oeuvres fleuves en 18 volumes, son journal regorge de « Je suis en train de lire XY en 18 volumes pour le TLS »… Quel courage ! Mais toute son oeuvre reflète son intelligence acérée, sa capacité à observer et analyser la société dans laquelle elle vit, même son journal est passionnant à lire, ça tombe bien, il a aussi été traduit en français !

The Waves – Les Vagues

The sun had not yet risen. The sea was indistinguishable from the sky, except that the sea was slightly creased as if a cloth had wrinkles in it. Gradually as the sky whitened a dark line lay on the horizon dividing the sea from the sky and the grey cloth became barred with thick strokes moving, one after another, beneath the surface, following each other, pursuing each other, perpetually.

C’est le début, c’est magnifique, on y trouve déjà le rythme, la tonalité psychologique, la poésie de ce roman que l’auteur n’appelait pas « roman » mais « poème-jeu » (playpoem). Il y a 9 interludes de cette sorte en italique qui décrivent un paysage côtier à différentes heures du jour, j’allais dire en voix-off, mais c’est bien de cela qu’il s’agit. Narration à la troisième personne pour séparer les différentes étapes de la vie de six personnages que nous suivons depuis l’enfance jusqu’à la vieillesse. Chacune des 9 séquences commence par indiquer la position du soleil dans le ciel, jusqu’à la dernière où il s’est couché :

Now the sun had sunk. Sky and sea were indistinguishable. The waves breaking spread their white fans far out over the shore, sent white shadows into the recesses of sonorous caves and then rolled back sighing over the shingle.

Bernard, Susan, Rhoda, Louis, Jinny, Neville, bien que distincts, incarnent une même conscience qui s’exprime de six façons différentes. Chaque monologue croise les autres, les complète, les éclaire. On entend parler d’un septième personnage, Percival qui part en Inde et laisse un souvenir poignant aux six amis. Les émotions, les perceptions et les expériences des personnages vont et viennent dans le récit, comme les vagues sur la côte. Ils sont tour à tour perdus, sûrs d’eux, émus, troublés, heureux, tristes, et nous vivons tout cela avec eux comme si nous ressentions nous aussi ces mouvements intérieurs avec la même acuité.  Ce roman est une plongée au coeur de la psychologie masculine et féminine, un long poème ultra-sensible, écrit à fleur de peau dans une langue fluide, retraduite depuis la version de Marguerite Yourcenar.

photo (3)

En 2012, Virginia Woolf a été la neuvième femme à entrer dans la Pléiade, plusieurs de ses romans ont été retraduits à cette occasion. Vous pouvez commencer par La promenade au phare (je crois que désormais ça s’appelle Vers le phare). Mais si un jour vous voulez comprendre la vie, les émotions, les relations amoureuses, l’amitié, le bonheur et le chagrin, lisez Les vagues et revenez m’en parler ! Moi je le relis régulièrement avec le même délice…

Category: Littérature
Tags: Bloomsbury, conscience, courant, phare, promenade, vagues, Virginia Woolf
8 février 2014 22 h 26 min
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Lya Garcia

Une artiste… et une amie d’enfance

Nous nous connaissons depuis l’aube des temps. J’écris, et elle crochète. Pas des « ouvrages de dames », ça non ! Elle crochète sa révolte, son angoisse, sa colère : de l’art contemporain en maille ! Nous échangeons nos points de vue sur la vie, le monde, l’art, depuis nos années de collège. Au lycée, l’un de nos profs nous a dit « ne perdez pas votre flamme ! ». Il serait content : nous ne l’avons pas perdue !

Avec un crochet, Lya peut faire ce qu’elle veut. Et loin de se contenter de cette habileté avec la laine, elle crée un concept, elle développe une vision du monde. Partie d’une chenille qui sort de son cocon, voit notre monde et décide de retourner dans son abri, performance réalisée dans les années quatre-vingt, elle pose dans des écoles d’art et impose de ne pas être nue, mais vêtue de ses créations, sa propre affirmation de soi : la bouée qui lui ceint le corps et lui permet de surnager dans un univers qui nous noie.

Elle crée ensuite des chapeaux qui, plus qu’un couvre-chef, sont une affirmation, une déclaration à la face du monde. Laine mèche en torsades, pans repliés les uns sur les autres, volutes et macarons… avec toujours un orifice au centre de la tête : elle sait que la chaleur du corps s’évacue par le haut du crâne, un orifice à cet endroit retient la chaleur dans l’entonnoir et permet de garder tout le corps au chaud.

La bécornette

Arrive cette création impressionnante, le début d’une aventure artistique sans précédent : la bécornette. Mais laissons Lya la décrire :

Le bonnet bécornette est une forme, issue de mes anciens spectacles.
Ce bonnet Ibérique, protéiforme croise le taureau, le canon, la croix, une sorte de béret- poulpe des montagnes.                                                                 Il construit, à plat, une figure féminine avec 2 ronds et une figure masculine avec 2 bâtons, souvent reliés.                                                                     Je réalise les fragments du bonnet bécornette en 3 dimensions différentes, en respectant le même nombre de points pour les formats (petit, moyen et grand).                       « Au commencement il y avait un bonnet bécornette… »

Le voici tel que photographié pour l’exposition actuelle à Salisbury, en Angleterre :

becornette001

Décomposé, ce bonnet permet de recomposer le monde : non seulement l’homme et la femme, mais des animaux, des objets… l’intégralité de ce qui existe ! A partir d’un objet existant, la bécornette, le monde commence. Lya l’explique ainsi : « En posant habillée, avec des bouées et des robes tubulaires, j’ai transformé le temps en objet. Il se gonflait et se prolongeait devenant une sorte de perle qui ressemblait au monde. Je l’ai avalée. Cette perle est une différence à vivre. Longtemps après, elle ressort déconstruite. Avec quatre fragments à plat, j’invente l’origine du monde : « Start from the end ».  » Voici pour exemple « l’homme » ou « start from the end n°7 » avec 6 éléments du bonnet de départ :

l'homme

Artiste en résidence à La Roche Guyon, elle s’inspire du colombier pour créer des pigeons, toujours à partir des éléments de la bécornette, et crée une horloge anglaise pour Salisbury, à voir jusqu’au 23 février, à côté d’autres oeuvres, comme cette croix et ce corps féminin :

horloge anglaise                                                     croix et femme

Category: Actualité culturelle
Tags: bécornette, chapeau, crochet, Lya Garcia
6 février 2014 21 h 33 min
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Miss KO

Un restaurant… magique

carte postale Miss Ko

49-51 avenue George V
75008 PARIS

Restaurant chinois ET japonais ET coréen, déjà c’est rare, ces cuisines étant très différentes les unes des autres. Mais gyoza et bo bun font bon ménage avec le kimchi et d’autres plats originaux. L’essentiel n’est pas là ! Dès qu’on entre, on a l’impression d’être dans Blade Runner, le film de Ridley Scott : une ambiance futuriste, avec un décor de Philippe Starck magnifique, un grand écran où défile un morphing de visages asiatiques, une immense théière en papier accrochée au plafond et des écrans vidéo sur la grande table où nous dînons ,avec des chaînes japonaises et chinoises. Un grand dragon rouge passe de gauche à droite et de droite à gauche tous les quarts d’heure. C’est beau, ça bouge, il y a une énergie terrible !

Miss Ko la salle

Minuit chez Miss Ko
je m’extrais de moi-même
Mon regard englobe le Monde.

Mes amis boivent un cocktail improbable avec du litchi et du rhum, je choisis un grand verre de vin argentin d’un rouge sombre, capiteux,  bien charpenté… A 22h, une dj nous passe des morceaux très pointus, du rock et de la pop… Le personnel est super gentil, les plats sont  apportés sur d’immenses plateaux par des jeunes gens à la peau sombre, au corps mince et musclé, aux yeux de biche. C’est chaud et c’est  froid en même temps, je me trouve plongée au coeur de mon univers de prédilection, il me vient soudain un poème, j’observe les trentenaires  débonnaires en goguette un samedi soir, au bar deux d’entre eux discutent avec deux jeunes Anglaises qui hachent leurs syllabes et leurs  sourires.

Miss Ko la table

Category: Mes sorties
Tags: chinois, coréen, japonais, restaurant, vidéo
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Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr