Un enseignement dynamique et efficace

Nous commençons par replacer la langue arabe dans un arbre « généalogique » des langues originelles. Déjà, j’entraîne le professeur vers mes passions et exprime mon désir d’aller à Ougarit, en Syrie. L’ougaritique n’était pas au centre de ses fascinations linguistiques, il est surpris par ma remarque. C’est mon deuxième cours, hélas il ne sait pas encore qu’il a affaire à une dingue… Mais il est stoïque… On passe à l’alphabet dont j’ai un tableau complet, de alif à ya. A chaque cours désormais, j’aurai trois nouvelles lettres avec un mot dont c’est l’initiale. Mon vocabulaire s’enrichit ainsi.

Nous apprenons différents pays avec les adjectifs correspondants, et le concept de « phrase nominale ». Le verbe « être » est éludé au présent. Je peux donc très rapidement dire que Karim est libanais, je suis hongroise (oui, cadeau de Tarek, j’apprends à dire Hongrie et hongrois !), etc. Nous jonglons avec tout ça, et du coup j’apprends le féminin des adjectifs sans même m’en rendre compte.

Ensuite j’apprends à dire comment je m’appelle, où j’habite et où je travaille : manipulation des verbes. Avec deux pronoms interrogatifs, « où » et « qu’est-ce que », en moins d’un mois je peux me présenter, dire où j’habite, où je travaille, te demander ton nom, où tu habites et quel est ton métier ! Impressionnant non ? Alors quand on en arrive au tableau de conjugaison de l’inaccompli – le présent – je sais déjà que le verbe se construit avec des préfixes. En somme, je suis à l’aise pour assimiler toutes les personnes, nous en avons pratiqué plusieurs au préalable dans des phrases.

Quant au vocabulaire, il figure dans des phrases qui me servent aussi d’exercice de lecture et de prononciation. Tarek vérifie ce que j’ai assimilé en « réinjectant » un mot ici et là après quelques semaines d’intervalle. Quelle satisfaction quand je me souviens ! Les contextes changent, les structures restent, ainsi les règles de grammaire se fixent, sans fastidieux exercices du style : « Est-ce que ceci est un stylo ? » « Non, ceci n’est pas un stylo, ceci est un livre. » Trop nase ! Mais j’apprends à compter, les jours de la semaine, les mois de l’année, quelques verbes d’action… De quoi démarrer une petite conversation sympa :

J’ai commencé au mois d’août, l’année n’est pas terminée que déjà au téléphone je dis à mes collègues arabes : « Bonjour, comment allez-vous ? Moi ça va, Dieu merci ! Le Directeur est au bureau. » Balèze ? Oui. Stimulant pour la suite ? Aussi !