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Littérature

14 mai 2015 21 h 58 min
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Bear Touches Moon – ami, poète, homme de pouvoir

Ours Touche la Lune, un beau nom amérindien

Il se dit 3/4 Allemand, un million et 1/4 Lakota, mais il est 4/4 humain, généreux, plein d’amour pour son prochain. Mike, de son nom « occidental », est hyper connecté mais pas comme nous, avec la wi fi, smartphone, tablette, etc. Il est en permanence relié aux forces de la nature, aux quatre éléments, aux étoiles, aux astres et puise son immense énergie dans le cosmos en direct.

Le voici en majesté dans son trône de pierre :

Bear Touches Moon

 

 

 

Car oui, les pierres, il y puise ses forces, grâce à la méditation et aux prières héritées de ses ancêtres. Tous les symboles de ce peuple des origines de l’humanité lui sont familiers et il s’en sert avec leur connaissance et leur sagesse, comme de ce cristal de roche superbe :

 

 

cristal de Bear

Mais ce qui m’a touchée depuis que nous communiquons sur Facebook, ce sont ses poèmes, quelques lignes qui se terminent à chaque fois par « Bear touches Moon… danse… » et il reprend l’élément essentiel du poème. J’en ai traduit pour vous, et je vais aussi en reproduire un tel qu’il nous arrive comme un boulet de canon qui nous galvanise d’énergie positive et d’amour :

JE SUIS NÉ SUR LA TERRE ET J’AIME COMME TOUT POUSSE
JE SUIS NÉ DU FEU REGARDE EN MOI ET VOIS COMME IL BRILLE
JE SUIS NÉ VENT ET MON ÂME CHANTE COMME IL SOUFFLE
JE SUIS NÉ DANS L’EAU ET JE POSSÈDE LA VIE TANT QU’ELLE COULE
JE SUIS NÉ AVEC UN ESPRIT ET MON COEUR EN PERMANENCE SAIT
QUE JE SUIS NÉ POUR L’AMOUR ET CELA SE VOIT CLAIREMENT DANS MES YEUX
…………………………………………………………..
……BEAR… TOUCHES MOON… DANSE AVEC TOUT CE QUI EST….

 

QUAND VOUS VOUS TENEZ DEBOUT EN SOLITAIRE LES YEUX PERDUS DNS LA MER COSMIQUE
VOUS POUVEZ VOIR VOTRE PROPRE REFLET DANS LES CIEUX D’ÉTERNITÉ ILLUMINÉS D’ÉTOILES
ET QUAND VOUS TROUVEZ LA CONSTELLATION QUI VOUS LIBÈRE POUR DE BON
VOUS POUVEZ VOIR LE VISAGE DE VOTRE CRÉATEUR DANS LE VÔTRE À LA PERFECTION
……………………………………………………………………………..
……. BEAR… TOUCHES MOON… DANSE
….. SOUS SA PROPRE CONSTELLATION….

Car oui, Mike écrit en majuscule, comme une clameur lancée vers le cosmos… Voici celui en version originale pour vous faire sentir la pulsation de vie qui imprègne ses écrits :

DANCES THE BEAR WITH POWER AND DANCES THE BEAR WITH THUNDER
DANCES THE BEAR LIKE HES JUST CRAZY OR SOME SPELL THAT HE IS UNDER
DANCES THE BEAR WITH BEAUTY AND DANCES THE BEAR WITH GRACE
DANCES THE BEAR LIKE NO ONE IS WATCHING WITH A STRANGE LOOK ON HIS FACE
DANCES THE BEAR WITH LAUGHTER AND DANCES THE BEAR WITH LOVE
DANCES THE BEAR LIKE HE IS THE UNIVERSE AND IT FITS HIM LIKE A GLOVE
………………………………………………………………………
……..BEAR… TOUCHES MOON… DANCES……
…….WITH THE CRAZY STRANGE UNIVERSE……..

Mike – Bear Touches Moon – nous reconnecte à ce que nous avons oublié, le lien qui nous unit tous, l’énergie vitale naturelle qui nous traverse tous, le respect des êtres vivants et la communication avec l’au-delà. Certains de ses textes racontent l’autre monde dans lequel voyage son esprit, et il nous emmène à sa suite. Comme il publie ses posts en public, vous pouvez les retrouver sur Facebook ici

Category: Littérature
Tags: amérindien, lune, ours, pierres, poèmes, pouvoir
29 mars 2015 22 h 12 min
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Dérives sur le Nil – Naguib Mahfouz

photo 2 (15)

Un dépaysement géographique et psychologique

« L’Egypte est un don du Nil », a écrit Hérodote. Cairote, l’écrivain Naguib Mahfouz en a fait un lieu central de ses romans. Premier et unique écrivain de langue arabe à avoir reçu un Prix Nobel de littérature, Mahfouz est surtout connu pour ses premiers romans historiques ou pour sa trilogie du Caire où il célèbre le quartier qu’il habitait.

 

Ce court roman, paru en 1966, raconte l’histoire d’Anis, un fonctionnaire quadragénaire distrait qui se moque sans cesse de lui-même et trouve la vie absurde. Chaque soir, il rêve en contemplant le coucher du soleil, une baleine sort parfois la tête de l’eau à sa hauteur, il a des visions et pense à l’aube de l’humanité, à la grandeur de l’Egypte, à la reine Cléopâtre et les multiples étoiles dans l’infini de l’univers le consolent de ses avanies présentes. Ses amis qui pensent comme lui le rejoignent pour fumer le narguilé sur sa péniche amarrée au bord du Nil. Leurs dialogues alternent entre des potins commentés de façon ironique et inconséquente et des déclarations intempestives motivées par l’ivresse provoquée par le haschich. Tout se termine toujours par d’immenses éclats de rire. Ragab, le bel acteur aux multiples conquêtes, amène d’abord une jeune étudiante qui sera acceptée dans le groupe, puis une célèbre journaliste qui se dit sérieuse. C’est comme une provocation pour les amis. Suit un débat philosophique entre le sérieux, l’humour, l’absurde, l’amour, le sérieux de l’amour, l’absurdité de la vie, jusqu’au retour brutal à la réalité, alors que justement le haschich vient à manquer…

Le burlesque des dialogues laisse soudain place à des réflexions philosophiques, le tout entrecoupé de passages d’une poésie fulgurante. Cela crée un effet déroutant pour l’occidental cartésien que nous sommes : nous nous laissons bercer sur la péniche qui tangue dès que quelqu’un y monte ; le rituel du narguilé dont Anis ranime les braises et dont le vieil homme qui l’assiste, serviteur un brin factotum âgé et pieux à la fois désabusé et sage, vient régulièrement changer l’eau, nous est étranger et tout aussi exotique que les parfums lourds des fleurs et les ombres des palmiers sur la route.

Petit extrait :

  Le narguilé circulait et les yeux se voilaient de sommeil. On porta le foyer sur le pont pour vider les cendres. La braise rougit, puis crépita, couronnée d’étincelles.Anis s’approcha du pont, pour humer l’air humide de la nuit. Il s’absorba dans la contemplation du feu, offert à son étrange magie. Il se dit que personne ne connaissait mieux le secret de la force que le delta du Nil.

 

Doit-on en conclure que les Egyptiens sont enclins à se moquer de tout, et avant tout d’eux-mêmes, face à l’absurdité de leur vie dans les années soixante ? C’est en tout cas ce que semble nous dire Naguib Mahfouz dans cette fable à l’humour grinçant.

 

 

Category: Littérature
Tags: écrivain, Egypte, Naguib Mahfouz, Nil, roman
16 mars 2015 22 h 58 min
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Shantaram, un roman de Gregory David Roberts

Autobiographique… Picaresque… Philosophique !

L’auteur, Gregory David Roberts, est né à Melbourne en 1952. Etudiant prometteur, écrivain talentueux, il bascule dans l’héroïne au moment où son mariage bat de l’aile et il perd la garde de sa fille. Pour alimenter son addiction, il commet des vols à main armée… avec un faux pistolet, ce qui lui vaut le surnom de « Gentleman Bandit ». Néanmoins arrêté, il est incarcéré pour 19 ans, torturé par les gardiens, menacé en permanence par les autres prisonniers. Il parvient à s’évader, part en Nouvelle-Zélande, puis en Inde, en Afrique et en Europe. Rattrapé en Allemagne, il purge sa peine en partie là et en partie en Australie, où il est extradé. Shantaram raconte son évasion et son séjour en Inde.

Il apprend le marathi à Bombay, au Maharashtra, puis le hindi, l’ourdou… Il vit dans un bidonville quand son visa expire et y fonde une clinique gratuite (son surnom australien est « Doc Smith » car il possède des rudiments de médecine), puis il est employé par un parrain de la mafia, afghan, qui l’entraîne dans la guerre contre les Russes fin 1985 dans la région de Kandahar. Commerce illégal de devises, fabrication de faux passeports et de fausses cartes de crédit, il touche un peu à tout et participe même au tournage de quelques films de Bollywood dont l’industrie explose ces années-là.

Tout cela est décrit avec forces détails dans Shantaram, qui est le nom qu’on lui donne dans le village indien de son ami Prabaker. Je vous laisse découvrir ce qu’il signifie.

Le narrateur nous décrit chaque événement tel que l’auteur l’a vécu : il y a les sons, les odeurs, les sensations physiques, les sentiments et l’action elle-même. Et puis il y a le recul avec les années qui ont passé, l’analyse en profondeur des motivations et des sentiments de chacun, y compris les siens.

Voilà ce qui fait de ce roman non seulement un récit d’aventures, mais une analyse très fine de l’amour, de l’amitié, de la trahison, de la confiance, du deuil, de la vengeance, de la souffrance – physique et morale -, de la loyauté… Bref, de tout ce qui construit une vie. Chaque chapitre commence par une réflexion sur l’un de ces thèmes, alors que le précédent s’est souvent terminé sur une action violente, un revers, un basculement du destin.

Et ce qui est formidable dans un roman de plus de 800 pages, c’est que le héros devient un ami que nous avons hâte de retrouver chaque jour.

A la fin du dernier chapitre, le narrateur est appelé à d’autres aventures, je me suis dit que les choses ne pouvaient en rester là… Et bien la suite est parue le 1er janvier ! en anglais cependant… Je me suis laissé dire que la traduction de Pierre Guglielmina était remarquable, le roman est paru en poche chez J’ai Lu, à vous de voir. Moi je vais lire la suite en anglais également, le style de l’auteur est fluide, simple mais très beau et agréable à lire, avec un sens du suspense très affiné. Je vous dirai ici ce qu’il en est, cela s’intitule The shadow of the Mountain, l’Ombre de la Montagne, tout un programme !

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Et voici l’auteur, sympa, non ?

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Que nous apprend-il, au fond ? Que le plus important dans la vie, c’est la liberté, et pour être libre soi-même, il faut laisser leur liberté aux autres, une autre façon de lâcher prise et de pardonner à ceux qui nous ont blessé.

Category: Littérature
Tags: Australie, Bombay, Inde, prison, roman
7 février 2015 20 h 33 min
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Michel Houellebecq – réaliste ? naturaliste ?

Un grand écrivain français

Objectivement, on ne peut le nier, ses oeuvres occupent une grande place dans le paysage littéraire français. Ecrivain, il est aussi poète et cinéaste. Depuis son premier roman, Extension du domaine de la lutte dont l’intrigue se passe dans une entreprise, inspiré par la propre expérience de l’auteur, Houellebecq n’a fait qu’affirmer son style.

Houellebecq décrit le monde dans lequel nous vivons sans fard et sans affèterie. Son narrateur n’a aucune illusion et analyse l’univers qui l’entoure à froid. Que ce soit le monde scientifique, l’univers commercial du marketing, une secte futuriste, le monde de l’art ou la vie académique et politique française, son héros désabusé et vaguement déprimé observe sans rien souhaiter de particulier. Rien ? Pas tout à fait… Chacun de ces hommes accorde une importance privilégiée au sexe. C’est l’occasion pour l’auteur de développer des thèses philosophiques et sociologiques sur nos sociétés occidentales. Ses héros sont dégoûtés du monde, négatifs, pessimistes, et n’attendent rien de la vie sans particulièrement vouloir mourir non plus.

On pourrait le dire réaliste car il n’use pas de métaphores ou de longues descriptions oniriques, ce qui le rapprocherait des grands écrivains de la fin du XIXème siècle , mais il est aussi un naturaliste qui fait penser à Zola pour le discours sociologique. Avec une nuance toutefois, le Nouveau Roman étant passé par là, qui a apporté une méfiance pour le langage et l’utilisation d’un métalangage. Houellebecq lui-même revendique l’influence de Schopenhauer qu’il qualifie de maître spirituel. Ainsi, son style oscille entre un langage parlé des plus crus et une langue très soutenue, ce qui crée parfois un comique de rupture très sympa.

Soumission

Son dernier roman, sorti en janvier, n’échappe aucunement à cette règle. Oeuvre d’anticipation, il est situé en 2022, à la veille des élections présidentielles en France. Le narrateur, spécialiste de Huysmans, enseigne la littérature française du XIXème siècle à Paris III – La Sorbonne et a une liaison avec l’une de ses étudiantes à chaque année universitaire, liaison qui se termine à la rentrée suivante. Lorsque c’est le candidat musulman qui est élu président, tout cela va changer… C’est l’occasion pour Houellebecq de décrire le monde universitaire. Et comme toujours, les situations les plus cocasses, les analyses les plus fines, sont écrites dans un style simple grâce auquel les idées les plus incongrues sont développées comme allant de soi, et l’humour, souvent noir, jaillit au détour d’une phrase.

On a l’impression que les narrateurs de Michel Houellebecq ont tous un caractère commun, où qu’ils vivent, un peu comme le François Pignon cher au cinéaste Francis Veber…

Category: Littérature
Tags: écrivain, littérature, naturaliste, style
21 janvier 2015 22 h 44 min
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Dezsö Kosztolanyi – écrivain hongrois

L’un des écrivains majeurs du siècle dernier

La vie littéraire à Budapest dans l’entre-deux-guerres était extrêmement riche. Comme à Vienne, les écrivains se retrouvaient dans des cafés où ils lisaient les journaux de tous les pays d’Europe et discutaient des heures entières. Kosztolányi écrit des romans, observations détaillées et attendries de ses contemporains, mais aussi des nouvelles à foison. Son style percutant, où des phrases simples décrivent des situations complexes, convient à ce genre littéraire. Il décrit minutieusement la société hongroise de l’époque et ses travers.

Je recommande particulièrement le roman Alouette qui raconte l’histoire de parents dont la fille unique, d’une laideur extrême, bouleverse le destin, ou Anna la Douce, où une domestique assassine ses maîtres. Les deux sont publiés chez Viviane Hamy qui défend la littérature hongroise avec constance depuis plusieurs années. Avec une fausse candeur émue, Kosztolányi nous fait pénétrer au plus profond de la noirceur de l’âme humaine comme de la chose la plus évidente et quotidienne possible.

Ses nouvelles sont un véritable délice, et si vous ne devez lire qu’un seul recueil, alors choisissez Le traducteur cleptomane et autres nouvelles, également chez Viviane Hamy. C’est plein d’esprit, inventif, original et très distrayant !

Kornél Esti

Kosztolányi a créé un personnage extravagant, tellement irréel qu’il en devient tangible, attendrissant, agaçant, drôle, émouvant, parfois exaspérant, parfois pathétique, mais jamais inintéressant, son alter ego dévergondé qui ose tout, et à qui les aventures les plus invraisemblables arrivent. Esti Kornél en hongrois, où l’on se présente en disant son nom de famille avant son prénom, apparaît dans d’innombrables nouvelles, mais aussi dans le roman éponyme que l’auteur a écrit en 1933 et qu’il a publié par épisodes. Pourquoi en parler maintenant ? Pour saluer une nouvelle édition aux éditions Cambourakis de la superbe traduction de Sophie Képès.

photo 1 (8)

 

 

 

 

Précipitez-vous ! Lisez-le, vous m’en direz des nouvelles (sans jeu de mots).

 

 

 

 

C’est un personnage tellement mythique des lettres hongroises que Péter Esterházy n’a pas hésité à le « post-moderniser » dans son recueil brillant : Esti, en toute simplicité, un brillant hommage à l’original.

photo 2 (8)

 

 

 

 

 

 

 

Il faudra patienter un peu pour le lire en français en revanche, mais en attendant, on peut se délecter de l’oeuvre de Kosztolányi.

Category: Littérature
Tags: écrivain, Esti, hongrois, traduction
23 décembre 2014 22 h 30 min
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Hommage au poète Christophe Tarkos

Il est des êtres qui croisent notre route quelques heures, voire un ou deux jours maximum, et que l’on n’oubliera jamais. Le poète Christophe Tarkos est de ceux-là. Lorsque nous nous sommes vus à Die en 1995, il accompagnait Katalin Molnár au Salon du livre d’Europe Centrale et Orientale où j’étais moi-même invitée en tant que traductrice de littérature hongroise. J’ai su plus tard qu’il écrivait aussi. Nous avons bu des canons dans les cafés de cette charmante petite ville des Alpes où nous étions accueillis comme des rois, capitale de la Clairette, un vin blanc mousseux très sympa que nous avons éclusé avec les écrivains russes, moldaves (la Moldavie était l’invitée d’honneur cette année-là) tchèques et hongrois bien sûr.

Dans cette ambiance un peu survoltée et polyglotte, où il était sans cesse question de littérature, Christophe est apparu comme un elfe sérieux à l’esprit d’une agilité incroyable. Il nous contemplait de ses grands yeux pensifs et rebondissait sur nos propos, nous lui en traduisions certains, mais il devinait les autres et intervenait avec un humour décalé qui nous enchantait.

Par la suite, j’ai découvert qu’il était poète. Son nom apparaissait dans la presse et cela me faisait plaisir. Mais je ne me suis pas rendue à sa lecture, où j’aurais pourtant aimé lui reparler de nos folles discussions de Die, car c’était justement le soir où je sortais tard du boulot, ou j’avais mal à la tête, ou il faisait trop froid et c’était trop loin, enfin une raison absurde qui fait qu’on préfère être chez soi. Alors j’ai acheté ses livres et j’en ai été bouleversée. Il est publié par P.O.L.

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Et un triste jour, j’ai appris qu’il était parti pour le Paradis des poètes… Quel choc ! C’est toujours injuste de partir jeune, mais avec une telle oeuvre encore à construire, cela paraît encore plus injuste…

 

 

Il aurait eu 50 ans aujourd’hui, cela fait 10 ans qu’il n’est plus là, son éditeur vient de publier L’Enregistré, un CD et DVD où on le voit et on l’entend lire ses textes. Ses textes bondissants où les mots se bousculent, tournent sur eux-mêmes, partent et reviennent, ses textes faits pour être dits, martelés car ils frappent physiquement, à la syntaxe renversée et renversante, parfois répétitifs dans leur sémantique mais à la grammaire irrespectueuse où le signifiant des mots se heurte à leur signifié et d’où jaillit la poésie comme la fulgurance de la vie, une vie qui cherche à vivre en dépit de tout.

Extrait de Caisses, recueil publié en 1998 :

Une passoire à manche pour les pâtes, je ne sais pas si je vais passer à travers, en attendant longtemps, je ne sais pas si je passe à travers en attendant longtemps sur la passoire à manche pour passer les pâtes, je ne sais pas si, en attendant dessus longtemps je ne passerai pas à travers en passant petit à petit dans le carton, je reste longtemps, je ne sais pas si je passe, je ne sais pas si je passerai à travers l’alternance du rayon de soleil et du gel, passerai-je, en attendant longtemps, je ne sais pas si je vais traverser sans vouloir, je ne sais pas si je pourrai passer à travers la vitre en restant longtemps à côté, en attendant assez de temps à côté de la vitre, je serai de l’autre côté de la vitrine, je serais passé, je reste contre la langue, je ne sais pas si j’arriverai à traverser la langue, je reste longtemps contre la langue, je ne sais pas si j’arriverai à passer longtemps à travers la langue jusqu’au cerveau en restant assez longtemps sur la langue. 

Category: Littérature
Tags: Christophe Tarkos, Die, poète
21 décembre 2014 20 h 04 min
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Le 100ème article du blog !

Le moment de tout vous avouer…

Ce blog a été réalisé avec le thème Dante de WordPress, un joli thème de la série des MojoThemes (ben oui, je voulais avoir le Mojo en l’écrivant…). J’ai choisi de conserver la couleur grise très sobre et très chic du background original, mais j’ai changé la couleur de la pastille et des traits de vert à ce très joli bleu trouvé par mon développeur et ami Stéphane R. à qui je tiens à rendre hommage ici, car il a la modestie de ne pas reconnaître tout le boulot qu’il a mis dans ce blog – notamment le beau lettrage de Domi dans la pastille centrale qui me plaît tellement ! J’ai choisi un sidebar à gauche, parce qu’en français on lit de gauche à droite, et donc je n’en ai pas voulu à droite pour ne pas saturer l’oeil du visiteur d’informations qui clignotent partout.

Qu’a-t-on rajouté comme plugins – oui bon, je frime… comme extensions ? Très peu de choses, mais les bonnes : Adminer, l’outil de gestion MySQL écrit en PHP pour la gestion de la base de données ; Akismet, le nec plus ultra pour bloquer les commentaires spams et autres robots indélicats ; Juiz Social post sharer pour que mes visiteurs puissent partager du contenu (comme son nom l’indique) ; My Curator, un outil formidable de curation pour récupérer des infos et des articles ou des extraits d’articles (oui ça s’affine en fonction des demandes !) sur des sujets qui m’intéressent et dont je pourrais me servir dans mes articles ; NK Google Analytics pour les stats de fréquentation, lieux, nombre de pages vues, etc. ; UpdraftPlus pour le back up et la restauration, afin de ne rien perdre en cas de pépins ; et enfin, SEO WordPress pour favoriser le référencement, avec toute l’équipe de YOAST, » y compris l’analyse des pages de contenu, les sitemaps XML et bien plus encore »…

Oui cela me passionne, à mon petit niveau, et je suis très fière d’arriver à coder en html, grâce à quoi j’ai appris une très grande rigueur (tu oublies de fermer une balise avec juste / et tout ce que tu as écrit après n’apparaît plus dans l’article. Tu retournes en arrière, tu rajoutes / après < et avant > et clac ! ton texte est pris en compte ! Magique, non ?

Tu n’as pas compris grand chose ? C’est pourtant écrit en français ?! Et bien oui, l’informatique a créé tout un corpus linguistique fascinant à étudier. Je ne parle pas des langages informatiques (html, CSS, etc.) ou des systèmes de codages comme Java, etc. mais d’une sémantique propre à l’enseignement de l’informatique et à son utilisation. Des néologismes ont été créés pour décrire des réalités virtuelles, expliquer le fonctionnement des ordinateurs, transférer des données, etc. C’est tout de même incroyable de savoir que l’on parle actuellement de Web sémantique, « un système qui permet aux machines de « comprendre » et de répondre aux demandes complexes de l’homme en fonction du sens de ces demandes. Une telle « compréhension » exige que les sources d’information pertinentes aient été sémantiquement structurées au préalable. » (article de Wikipédia sur le Web sémantique, l’ensemble peut se consulter ici). Cela veut dire quoi ? Que pour l’échange de données, la machine va comprendre ce que tu lui demandes et dialoguer avec une autre machine pour te le donner sans ton intervention.

Le langage de base du Web sémantique ? RDF ou Resource Description Framework. C’est « un modèle de graphe destiné à décrire de façon formelle les ressources Web et leurs métadonnées, de façon à permettre le traitement automatique de telles descriptions. » Franchement, c’est simple, ça fonctionne sur le système du triplet sujet, prédicat, objet (ben oui, des termes empruntés à la linguistique, faut pas charrier, non plus). « Le sujet représente la ressource à décrire ; le prédicat représente un type de propriété applicable à cette ressource ; l’objet représente une donnée ou une autre ressource : c’est la valeur de la propriété. » (Wikipédia). La suite, tout aussi fascinante, se lit ici . Je citerai bien tout l’article, car pour moi il s’agit d’une forme de poésie post-post moderne, mais j’ai peur d’ennuyer tout le monde…

Je regrette beaucoup de ne pas avoir le niveau pour lire des tonnes d’informations comme celle-là, et j’admire ceux qui l’ont, mais je crains un peu aussi que tout cela nous amène à ça :

Terminator

Pas vous ?

Category: Littérature
Tags: blog, informatique, WordPress
13 décembre 2014 21 h 54 min
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Les dictionnaires de citations

Une abomination !

D’accord, c’est utile pour retrouver brusquement qui a dit telle phrase méga célèbre, est-ce Nietzsche ou Hegel ? Zut, je ne sais plus ! Ou tu sais que Nietzsche a écrit : « Sans la musique, la vie serait une erreur », mais tu as soudain besoin de savoir dans quelle oeuvre, pour une dissertation par exemple. Admettons…

Mais même les étudiants qui utilisent les citations d’auteurs célèbres pour étayer leurs devoirs devraient élargir leur champ de connaissance et se déplacer au-delà d’un vernis de culture générale ! A notre époque de digests, on résume un philosophe ou un écrivain à sa phrase la plus percutante, la quintessence de son style, l’apogée de ses écrits ?! Comme une distillation homéopathique 30CH ou de l’huile essentielle très concentrée… Alors allons-y :

Huile essentielle d’André Gide : « Famille, je vous hais. »
Huile essentielle de Karl Marx : « La religion, c’est l’opium du peuple. »
Huile essentielle de Jean-Paul Sartre : « L’enfer, c’est les autres. »
Huile essentielle de William Shakespeare : « Etre ou ne pas être, là est la question. »

Et ? C’est tout ? Donc si ces phrases ne te frappent pas, tu es insensible à ces auteurs ? Ou en tout cas tu en seras persuadé ! Penche-toi donc sur tout le roman, l’essai, car peut-être, trois pages plus loin, au détour d’une ligne, tu seras frappé en plein coeur par un paragraphe dont tu auras l’impression qu’il aura été écrit pour toi, même trois siècles auparavant, que l’auteur a exactement compris ce que tu ressens, là maintenant, qu’il l’exprime tellement mieux que tu ne pourrais jamais le faire… Oui, ces mots couchés sur la page résonnent en toi comme rien auparavant ne l’a fait, enfin tu es compris, enfin tu es pleinement d’accord avec un autre être… Quoi ? Ce n’est pas ce qui est cité dans tous les ouvrages d’analyse de cette oeuvre ? Et alors ? C’est ce qui te parle à toi, là, dans ton instant T, c’est la rencontre entre ta sensibilité et celle d’un(e) autre, alors ne gâche pas ton plaisir, recopie, conserve, apprends par coeur, ce que tu viens de lire restera dans ta mémoire à jamais, ton très personnel…

…dictionnaire de citations !

Category: Littérature
Tags: auteur, citation, dictionnaire
21 juillet 2014 18 h 33 min
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Lectures de vacances – le livre de l’été

Il y a quelques années, les romans faisaient environ 300 pages en moyenne, mais en juin, les éditeurs publiaient des gros pavés de 500-600 pages à lire à la plage : biographies ou autobiographies de stars ou d’hommes politiques, sagas familiales dans une famille d’industriels du Nord ou d’exploitants viticoles dans le Sud sur fond de rivalités fraternelles, de guerre et d’amours contrariées…

De nos jours, les romans publiés tout au long de l’année sont des gros pavés et on voit les gens les lire dans le métro : Henning Mankell, Harlan Coben, un tome du Trône de Fer par-ci par-là… Alors, qu’est-ce que tu vois les gens lire sur la plage ? Et bien la même chose ! Tout le monde rattrape son retard de lecture de l’année, voire de l’année dernière en version de poche, plus économique et plus petit. Donc polars d’Europe du Nord, Fantasy principalement. Il y a bien la dame habituée à Voici ou Closer qui a acheté les derniers numéros à l’aéroport, la jeune fille qui lit Glamour en version mini, drôlement pratique, ça, je ne sais pas qui l’a inventé, mais franchement, bravo ! Les plus jeunes sont occupés à réaliser des selfies qu’ils publient sur Facebook, genre « regarde-moi bronzer avec mon bikini sexy », ou écoutent de la musique en ayant l’air de s’emmerder comme tous les ados en vacances avec leurs parents…

Et moi, qu’est-ce que j’ai lu ? Vous allez rire : je ne peux pas bronzer ET lire ! Trop lumineux au soleil et, quand on porte des lunettes, pas pratique pour obtenir un teint caramel. Ben oui, il faut ce qu’il faut…

Alors ? Je lis pendant la sieste aux heures les plus chaudes de la journée. Et moi, c’est mon retard dans les revues auxquelles je suis abonnée que je rattrape : Rubicon d’abord, une excellente revue hongroise d’histoire, et Qantara, la revue de l’Institut du Monde Arabe : qantara c’est vraiment bien !

Et pour le soir, j’ai emporté une anthologie de poésie américaine compilant des textes écrits par des poètes bouddhistes : Beneath a Single Moon, super intéressant, peut-être un futur article ?! et les Leçons sur Tchouang tseu de Jean-François Billeter que je suis encore en train de lire, dont j’avais parlé ici-même dans mon article sur les Entretiens de Tchouang tseu et c’est juste extraordinaire. Là c’est sûr, j’en reparlerai !

Astuce !

Quand tu emportes ta liseuse électronique, personne ne peut savoir ce que tu lis ! C’est comme ça que j’ai commencé un roman très très moyen, le Da Vinci Code version islamique où il est question d’un mystérieux talisman trouvé dans la tombe d’Ali, le gendre de Mahomet et dont l’émeraude centrale, conservée par une confrérie secrète, donnerait un pouvoir incroyable à son possesseur. Bref, je ne suis pas sûre de continuer… mais ouf ! personne n’a rien remarqué hé hé…

Category: Littérature
Tags: lecture, plage, vacances
30 mai 2014 17 h 24 min
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Fictitious dishes ou « La littérature, on en fait tout un plat ! »

Une idée géniale, un beau livre

On se souvient tous d’un plat emblématique d’un roman qu’on a aimé n’est-ce pas ? Moi ce sont les sandwichs aux oeufs dur du Club des cinq, le melon – jambon de parme – rosé du Marin de Gibraltar ou encore le gâteau au chocolat dans une nouvelle de Rosamond Lehmann.

Designer et écrivain, Dinah Fried aime la littérature et se souvient des classiques qu’elle a lus, aussi bien pour l’histoire qu’ils racontent et leur style que pour un plat décrit par le narrateur. Pour elle, manger et lire sont deux activités également nourrissantes. Un bon plat et un gros roman se digèrent lentement, et qu’est-ce que c’est bon ! La couverture de ce livre au format à l’italienne résume déjà tout :

photo 1 (9)

Kerouac et la tarte aux pommes, Melville et une soupe de clams, la madeleine de Proust, le boeuf en daube de Virginia Woolf, le thé d’Alice au pays des merveilles, le gros gâteau de Madame Bovary, l’avocat au crabe de Sylvia Plath, des loukoums pour Narnia… Chaque page de gauche cite l’extrait du roman qui décrit la scène où le plat est mangé, la page de droite le met en scène de façon adaptée : sur du sable pour Robinson Crusoe, du bois brut pour Huckleberry Finn, du lino pour l’Attrape-coeur… Les notes nous indiquent les habitudes alimentaires de l’auteur, nous expliquent la particularité d’un ingrédient ou donnent un éclairage sur la scène où le plat est mangé (ce qui arrive après par exemple). Pour vous rendre compte :

photo 2 (11)photo (38) L’auteur a préparé elle-même les plats et les a mis en scène pour les photos, choisissant les nappes, les couverts, etc…

Dans une dernière partie, elle résume l’intrigue de chaque roman et donne une bibliographie, citant non seulement les romans figurant dans le livre, mais aussi les articles qui l’ont aidée à composer les plats. Et non, les recettes n’y ont pas été incluses, on n’a qu’à imaginer, comme l’auteur, comment chaque plat a été réalisé, ou chercher sa recette ailleurs. Ici, c’est le plaisir des yeux : description du plat, image…

Category: Littérature
Tags: plat, recette, roman
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