Les concerts publics à Radio France

On ne le sait pas assez, mais la Maison de la Radio à Paris propose toutes sortes d’émissions et de concerts enregistrés en public, et auxquels on peut assister gratuitement. Ainsi, le studio 105 accueille les sessions publiques de FIP.

Ce jeudi, deux parties comme d’habitude : d’abord la chanteuse marocaine Oum qui chante en dialecte des mélodies plaisantes inspirées de son pays d’origine, et ensuite le groupe du Nord Mali Tinariwen.

Tinariwen, les hommes voilés venus du désert

Hommes du désert – Tinariwen en langue amasheq est le pluriel de Ténéré, désert – ils chantent les souffrances de leur peuple, la douleur de l’exil, mais aussi la résistance et la tradition séculaire des Touareg, demandent des écoles, le respect de leur culture et le droit à l’existence dans un pays à la politique instable, car ils ont choisi ce moyen pacifique de se défendre pendant la rébellion touareg des années 90. Leur dernier album, Emmaar est sorti récemment. Leur prochain concert en France : Saint-Cloud, dimanche 24 août.

Leur musique mélange rock, blues et tradition, cogne, swingue, pleure et nous entraîne dans un univers où les vents chauds du désert tourbillonnent avec force et où le sable délicat et poli nous caresse la peau avec des sons feutrés.

La formation n’est pas figée et de nombreux musiciens touareg participent à leurs albums, on ne les verra pas forcément en tournée. Sur scène, trois générations au talent égal et c’est aussi émouvant de voir que le flambeau se transmetLe plus âgé ne danse pas, il ondule avec soudain un geste saccadé des poignets en accord avec les rythmes syncopés. Lorsqu’il ne joue pas de la guitare, Abdallah chante les choeurs puis fait quelques pas vers le public, le bras levé, paume tournée vers nous comme dans un geste d’amitié, tenant un coin de son voile blanc parfois comme un drapeau pacifique, puis retourne vers son micro, nous faisant toujours face.

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Nous dansons, nous tapons dans nos mains, il y a une ambiance du tonnerre. Sur le dernier morceau, le rythme s’accélère dans une frénésie très maîtrisée, on siffle, les femmes font des youyous dans le public, tout le monde danse (par contagion, j’ondule et je bouge les poignets, paumes ouvertes, le style touareg ?). Voici ce que ça donne :

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