Les Rolling Stones hongrois, rien de moins !

Créé par des copains de fac dans les années 70, comme dans bien d’autres cas, le groupe s’appelait d’abord Griff. Les jeunesses communistes les ont aidés à démarrer, dans la bonne ville de Miskolc, au nord-est du pays, mais ça ne décollait pas… Alors il y a eu tirage au sort puis l’un des membres du groupe a découvert les Edda dans la bibliothèque paternelle, ces chants de l’Islande de l’époque des sagas qui avaient été traduits en hongrois. Ils ont dû le prouver à la censure qui voulait leur faire changer de nom, car c’est aussi le prénom de la femme de Mussolini ! Ils ont ensuite rajouté Müvek (installations industrielles) pour bien marquer leurs origines : Miskolc était autrefois une ville connue pour ses industries, surnommée « la ville de l’acier ».

Depuis 1977, l’un est mort d’un cancer, l’autre est parti, mais le groupe existe dans sa formation actuelle depuis le début des années 90. Il s’agit d’une formation vraiment rock composée d’une basse, une batterie, une guitare, des claviers et un chanteur. Alors, après avoir joué dans des stades équivalents au Stade de France, des salles comme Bercy, pourquoi ce concert presque confidentiel dans une petite salle de sport en province ? Le chanteur, Attila Pataki, a été très malade en fin d’année dernière et plusieurs concerts ont été annulés dès le début de cette prestigieuse tournée des 40 ans. Nous avons supposé que les organisateurs ont voulu savoir s’il tiendrait en scène ou si c’était trop tôt. Il a tenu. La tournée peut prendre son essor ! Et nous, témoins d’une « guérison », on s’est régalé avec un groupe très en forme, des solos de guitare comme on les aime et un chanteur virevoltant sur scène. Pour des sexagénaires, bravo !

Plutôt que ma capta au son minable ou mes photos pourries (si la photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près, disait Robert Capa), voici un beau morceau intitulé Je suis avec toi qui parle de solidarité. Il est long, mais écoute jusqu’au solo de guitare, tu ne seras pas déçu(e) :