• Accueil
  • Actualité culturelle
  • Voyages
  • Hongrie
Domi-leblog
  • Littérature
  • Mes sorties
  • My Playlist
  • Mes cours d’arabe
  • Articles récents

    • Expo Le studio africain à Paris
    • 50 nuances de Pink
    • Le must-have piégeux de la panoplie bobo
    • Wao ! Ton soin du visage personnalisé ! Fait par toi !
    • La Disparition de Jim Sullivan – Tanguy Viel
  • Commentaires récents

    • domi dans Le must-have piégeux de la panoplie bobo
    • So' dans Le must-have piégeux de la panoplie bobo
    • lorentus dans Saint Valentin – le piège
    • Lorentus HOUEDOTE dans Essaouira : festival gnaoua et musiques du monde, waouh !
    • domi dans Expo Le studio africain à Paris
  • Archives

    • janvier 2019
    • décembre 2018
    • novembre 2018
    • octobre 2018
    • septembre 2018
    • août 2018
    • juillet 2018
    • avril 2018
    • février 2018
    • janvier 2018
    • décembre 2017
    • novembre 2017
    • octobre 2017
    • septembre 2017
    • août 2017
    • juillet 2017
    • juin 2017
    • mai 2017
    • avril 2017
    • mars 2017
    • février 2017
    • janvier 2017
    • décembre 2016
    • novembre 2016
    • octobre 2016
    • septembre 2016
    • août 2016
    • juillet 2016
    • juin 2016
    • mai 2016
    • avril 2016
    • mars 2016
    • février 2016
    • janvier 2016
    • décembre 2015
    • novembre 2015
    • octobre 2015
    • septembre 2015
    • août 2015
    • juillet 2015
    • juin 2015
    • mai 2015
    • avril 2015
    • mars 2015
    • février 2015
    • janvier 2015
    • décembre 2014
    • novembre 2014
    • octobre 2014
    • septembre 2014
    • août 2014
    • juillet 2014
    • juin 2014
    • mai 2014
    • avril 2014
    • mars 2014
    • février 2014
    • janvier 2014
    • décembre 2013
  • facebook google twitter

Mes cours d’arabe

10 juin 2014 21 h 56 min
Leave a Comment

L’arabe : y a des hauts… y a des bas…

LES BAS

Il y a des jours où je ne me souviens de rien, je ne comprends rien, je n’arrive pas à lire, des mots simples m’échappent. Et puis ces satanées vidéos ! Je dois écouter et noter ce que j’ai compris. Alors je note un mot par-ci, par-là. De son côté, Tarek écrit des expressions que je dois identifier au passage. J’en entends à peine la moitié. J’ai envie de pleurer, il s’obstine, c’est une torture.

Forcément, sur Al Jazeera ou France 24 arabe j’ai le support de l’image donc je vois à peu près de quoi il est question. Je vais d’ailleurs arrêter car ça finit par me gêner de ne pas savoir qui a tiré sur qui en Syrie, ou d’avoir l’interview d’un spécialiste dont je comprends juste où il est et qu’il nous souhaite une bonne soirée pour finir.

Et ma deuxième évaluation est une catastrophe ! Je n’ai rien compris aux phrases écrites (je ruse en inventant, mais ça ne marche que rarement). Je me rattrape en dissertant sur « Le livre est un ami », mais bon… je suis très choquée de ma mauvaise performance et Tarek plutôt surpris. Alors on arrête tout ? Non mais, ça va pas ?! On s’y remet de plus belle, oui !

LES HAUTS

Je lis un texte de Ghazali ! du Nagyib Mahfouz ! du Alaa al Aswany ! La philosophie et la littérature arabes sont à ma portée !!! Je manipule toutes les formes verbales, je comprends comment se construit un adjectif, je devine le sens d’un mot en reconnaissant sa racine – bon, quand j’en connais le sens, mais quand même ! Au fur et à mesure, Tarek me donne des références bibliographiques, je dévore Le sabre et la Virgule de Chérif Choubachy, L’arabe de Djamel E. Kouloughli, mais aussi en fiction J’aurais voulu être Egyptien d’Alaa al Aswany que j’adore, et comme j’ai la chance de pouvoir lire des traductions de l’arabe en anglais, Brooklyn Heights de Miral Al Tahawy ou encore ce récit d’une journaliste sur les événements de janvier 2011 trouvé par hasard chez Galignani, dans leur excellent rayon d’histoire contemporaine.

Et c’est alors que… Tadaam ! Un beau soir de l’hiver finissant, la nuit tombait, nous étions concentrés, en tête-à-tête, plus un bruit autour de nous, Tarek me reparle de morphologie. Il m’explique comment un tableau répertorie toutes les formes verbales à partir de trois syllabes. Je patauge sur son premier exemple mais comprend d’un coup et résout le deuxième toute seule : je saurai désormais enlever avec certitude les syllabes rajoutées à la racine et comprendre à la fois la forme et le sens du mot sous mes yeux ! TOUT est là ! J’ai la clé pour entrer dans le jardin extraordinaire de la langue arabe ! Je défaille d’émerveillement et mon professeur à la sage sérénité me laisse à mon extase (ce sont ses mots) et range tranquillement ses affaires. Ah le frisson ! J’ai mis des semaines à m’en remettre, j’en ai parlé à tout mon entourage qui hochait tristement la tête, l’air de dire « cette pauvre Domi, elle est bien malade, mais bon, laissons-la à son délire, faisons semblant de nous réjouir avec elle ».

Après, c’est du fignolage de savoir que tel verbe appartient à telle forme (il y en a 10), que le redoublement de la syllabe centrale rend le verbe factitif et, comme le factitif est transitif en arabe, plus besoin de préposition…

J’en ai fait des exercices et des exercices avec toujours le même plaisir : c’est magique, ça marche à tous les coups !!! Et c’est une référence de chaque instant, raccourci fantastique pour éviter une longue explication sur telle ou telle forme au milieu d’un texte.

Je ne résiste pas, je sais que vous l’attendiez, le voici, ce tableau, La balance morphologique !

photo (39)

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, bas, hauts, morphologie, vidéos
30 avril 2014 21 h 00 min
Leave a Comment

Mes cahiers d’arabe

Au début, je ne note rien. Tarek m’apporte des fichiers sur une clé USB, je copie dans mon dossier « cours d’arabe » et j’imprime. Je me fais un classeur. Le professeur écrit deux-trois pages. Les premiers cours, il y a trois lettres avec des mots qui commencent par cette lettre, un point de grammaire, du vocabulaire. Je note directement sur les feuilles que j’ai imprimées la traduction des phrases ou des mots, Tarek ajoute un mot ou une phrase en m’expliquant la leçon. Je trouve qu’il n’écrit pas très bien (!) et lui m’explique qu’il fait exprès de ne pas s’appliquer pour le cas où un collègue arabe m’écrira quelques mots rapides pendant une réunion ou lors de son passage dans mon bureau. Hmmm, oui… peut-être. C’est une ruse bien sûr, par la suite Tarek écrit spontanément avec sa fine écriture magnifique (enfin je trouve, moi).

Et puis, le vocabulaire s’accumule, les feuilles perforées dans le classeur aussi. Comment je révise ? C’est quand même sympa de pouvoir emporter ses leçons partout ?! Alors à la rentrée de septembre, je me rends dans un hypermarché et cherche les cahiers qui pourront s’adapter aux lettres arabes. Petits et grands carreaux s’abstenir. Je trouve des cahiers de maternelle aux couvertures rigolotes, mais aux lignes adaptées. Bingo ! Des pingouins avec des girafes en couverture, mais un tracé qui convient aux lignes des phrases arabes. Après chaque leçon, je recopie scrupuleusement les mots nouveaux avec leur traduction. Comme l’arabe s’écrit de droite à gauche et le français de gauche à droite, c’est un peu maladroit, mais bon… on y arrive.

A partir du 1er novembre, je fais des exercices d’écriture, aussi je commence un cahier différent. Il faut cette fois que Tarek ait la place de me corriger. J’ai justement des cahiers hongrois avec juste des lignes très espacées (j’adore les cahiers hongrois, ils sont complètement différents et trop mignons). J’en choisis un que j’intitule « écriture arabe » en arabe (oui je suis fière) et désormais, à chaque début de cours, Tarek commence par la lecture et la correction de ma prose. Je montre à mon amie égyptienne qui me dit qu’elle serait incapable d’écrire ainsi en arabe classique , trop la fierté ! Et je relis les corrections de Tarek lorsque je dois réemployer une tournure que je n’ai pas bien su écrire la première fois, c’est ma deuxième source de leçons.

A chaque voyage désormais, ou même lors d’un simple week-end, j’emporte mes cahiers et je relis mon vocabulaire, je regarde à nouveau mes phrases et leur correction. Mes cahiers ont ainsi pris le train, l’avion, le bus, le tramway et le métro avec moi. Allez, je vous montre une page de chaque :

Le cours

Le cours

l'exercice

l’exercice

J’espère que ça vous impressionne ?!

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, cahier, cours, écriture, ligne, vocabulaire
18 avril 2014 20 h 10 min
Leave a Comment

Une fin d’année 2012 arabe

On avance à deux dans ce labyrinthe

Comme poussés par un élan irrésistible, nous progressons : Tarek veut tout m’enseigner, je veux tout apprendre ! Nous alternons vocabulaire ciblé et grammaire à un rythme effréné. Les cours sont tellement denses que nous passons à deux heures par semaine au lieu de quatre. Je suis demandeuse de vocabulaire précis, Tarek s’exécute : les expressions du temps, les fruits et légumes, la localisation dans l’espace, les parties du corps, les humeurs… Je vais voir une expo d’art contemporain à l’Institut du Monde arabe et trouve un livre de vocabulaire pour enfants où il y a des photos avec le mot en arabe, en anglais et en français, classées par thème : la maison, les métiers, les fruits et légumes, les vêtements, la ville, la planète… Trop bien !

Côté grammaire, c’est le temps du passé, la négation de la phrase nominale, les pluriels (un bordel noir !). Tarek me dit qu’il n’y a pas beaucoup de points, on peut vite tout voir et ensuite, il n’y aura plus qu’à jongler avec la syntaxe et le lexique à loisir. chiche !

J’ai envie de tout retenir d’un coup, mais c’est impossible alors je pique des crises de colère de gamine capricieuse. Tarek supporte, stoïque, je l’insulte, je m’insulte, et quand je me souviens des mots, que je comprends le texte, ah… l’extase !!! Parfois je repars du cours le coeur battant, le sourire aux lèvres, c’était un « bon » cours. Parfois j’ai envie de pleurer, je me sens nulle, je n’ai rien compris… Mes proches commencent à s’inquiéter, même s’ils connaissent mon caractère passionné. Je regarde Al Jazeera en week-end chez Maman, en vacances chez ma cousine en Hongrie, hmmm. J’emporte mes cahiers à Budapest début décembre, j’écris, je révise le vocabulaire. C’est la dernière lubie de Domi ! Mais je ne lâcherai pas !

Décembre 2012

Nous écoutons Al Atlal d’Oum Kalthoum avec Maman à Noël. Tarek m’a apporté ce magnifique poème que l’immense chanteuse égyptienne interprète de façon sublime et nous l’avons étudié ensemble. C’était son cadeau, nous en étions émus tous les deux. La version des années soixante fait plus d’une demi-heure et c’est sublime.

J’ai mis un clavier arabe sur mon smartphone et, après avoir envoyé un sms de bon anniversaire à Tarek en arabe en octobre, voici que je lui souhaite une bonne année le 31 décembre ! Trop la honte : il répond en transcription, son téléphone n’a pas le clavier arabe… Mon ami Hersen m’envoie aussi des sms en arabe ce soir-là et nous arrivons à nous dire plein de choses, nous sommes très enthousiastes. A la rentrée, début janvier, nous nous disons bonjour en arabe et nous nous demandons comment nous allons, une petite conversation s’engage. Le Chef hallucine, mais ça le fait rire. Nous ne dérogerons plus à ce rituel.

Mais je ne suis pas au bout de mes surprises et de mon émerveillement…

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, cours, grammaire, vocabulaire
22 mars 2014 1 h 11 min
2 Comments

Trois mois plus tard – ma progression en arabe

Du niveau 1 au niveau 2… ma première évaluation !

Débutante totale – on dit primo-apprenante dans le jargon – je croyais être au niveau 0. Et bien non ! comme dans les immeubles modernes où il n’y a pas de rez-de-chaussée et de 1er étage, mais un niveau 1 et un niveau 2, j’étais au niveau 1 en commençant. Au bout de trois mois d’apprentissage, Tarek estime que je suis prête pour passer à la vitesse supérieure et, en bon pédagogue, il veut d’abord s’assurer que j’ai bien assimilé ce qu’il m’a enseigné jusque-là.

J’ai les miquettes ! A 54 ans, avec un diplôme de poésie américaine contemporaine et une licence de japonais, j’ai le trac le jour de cette évaluation, je ne le crois pas ! Tarek se moque de moi, je le traite de pervers et de sadique, il rigole. Voici un exemple de ce que j’ai dû retenir :

photo (5)
Impressionnant, n’est-ce pas ?

Il y a 4 modules : expression et compréhension orales, expression et compréhension écrites. Tarek me pose des questions, je réponds, j’arrive à peu près à comprendre bien que je réponde parfois à côté en ayant juste attrapé deux mots au vol, pourtant il parle lentement… Ce n’est pas aussi facile de comprendre l’interlocuteur de langue maternelle arabe que de s’exprimer soi-même avec le vocabulaire connu. Je suis vite perdue et en plus, ça m’énerve parce que je voudrais tout maîtriser et être parfaite… Heureusement, je compense cette sensation d’échec en lisant et traduisant facilement les phrases écrites. Et puis :

La cata de l’écrit !

Tarek me demande de, soit me présenter par écrit, soit de décrire une de mes journées. Je réfléchis et je me dis que je n’ai pas assez de vocabulaire assimilé pour réaliser complètement l’un des deux sujets, alors je demande l’autorisation de mélanger les deux. Et je m’aperçois que je ne sais pas du tout comment les mots s’écrivent ! En arabe, les voyelles courtes ne s’écrivent pas, les longues oui. Mais je ne sais pas où elles sont ! Résultat : une faute quasiment à chaque mot. Je suis catastrophée, même si au final j’ai une bonne note, et je décide de rédiger chaque semaine une sorte de journal en arabe : où je vais, qui je vois, ce que je fais. Du coup, je suis en demande d’un certain vocabulaire et nous faisons des petites listes de mots utiles – adverbes de temps, la famille, les jours de la semaine et les mois de l’année… Trop bien ! Et à travers ces phrases, Tarek apprend à connaître mes amis, suit mes activités… mais peut aussi me rappeler des règles de grammaire ou d’orthographe que j’ai oubliées, repréciser un point que je n’ai pas bien compris puisque j’utilise mal la règle… Re-trop bien !!!

Et l’oral ?!

Parallèlement, Tarek décide de me faire progresser dans ma compréhension orale. Alors un soir, il me propose une vidéo. Waouh ! « Tsunami » est un mot japonais, mais c’est le premier qui me vient : je suis noyée dans une grosse vague de sons et je ne comprends rien du tout. Très calme, Tarek repasse le début : une journaliste voilée présente un reportage, des jeunes ont manifesté dans une petite ville algérienne. Et en effet, une fois que les battements de mon coeur ont repris un rythme normal, je parviens à détacher les mots « jeune, ville, Algérie, aujourd’hui ». Nullement découragé, mon super prof me propose d’écouter cette vidéo plusieurs fois pour m’habituer. Je prends conscience d’un truc super flippant : quand ils parlent, les Arabes prononcent tous les mots sans marquer de pause ! Pas étonnant que la ponctuation soit aléatoire dans les textes écrits, ils accrochent tout. Bon, ben… y a du boulot… Bon, ben… on s’y met… Yalla !

Dans les semaines qui suivent, je deviens une spectatrice fidèle d’Al Jazeera… Et à ma grande surprise, ça fonctionne. Alors je parle fièrement à mon cher professeur des reportages que j’ai vus. Comble du snobisme : à la veille des élections présidentielles américaines (nous sommes fin 2012), je regarde des reportages sur cette chaîne et des interviews d’Américains synchronisées en arabe !

Mais l’essentiel, c’est que je progresse réellement ! Et je ne suis pas au bout de mon émerveillement…

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, compréhension, écrit, oral, Tarek
15 février 2014 21 h 59 min
2 Comments

La méthode de Tarek

Un enseignement dynamique et efficace

Nous commençons par replacer la langue arabe dans un arbre « généalogique » des langues originelles. Déjà, j’entraîne le professeur vers mes passions et exprime mon désir d’aller à Ougarit, en Syrie. L’ougaritique n’était pas au centre de ses fascinations linguistiques, il est surpris par ma remarque. C’est mon deuxième cours, hélas il ne sait pas encore qu’il a affaire à une dingue… Mais il est stoïque… On passe à l’alphabet dont j’ai un tableau complet, de alif à ya. A chaque cours désormais, j’aurai trois nouvelles lettres avec un mot dont c’est l’initiale. Mon vocabulaire s’enrichit ainsi.

Nous apprenons différents pays avec les adjectifs correspondants, et le concept de « phrase nominale ». Le verbe « être » est éludé au présent. Je peux donc très rapidement dire que Karim est libanais, je suis hongroise (oui, cadeau de Tarek, j’apprends à dire Hongrie et hongrois !), etc. Nous jonglons avec tout ça, et du coup j’apprends le féminin des adjectifs sans même m’en rendre compte.

Ensuite j’apprends à dire comment je m’appelle, où j’habite et où je travaille : manipulation des verbes. Avec deux pronoms interrogatifs, « où » et « qu’est-ce que », en moins d’un mois je peux me présenter, dire où j’habite, où je travaille, te demander ton nom, où tu habites et quel est ton métier ! Impressionnant non ? Alors quand on en arrive au tableau de conjugaison de l’inaccompli – le présent – je sais déjà que le verbe se construit avec des préfixes. En somme, je suis à l’aise pour assimiler toutes les personnes, nous en avons pratiqué plusieurs au préalable dans des phrases.

Quant au vocabulaire, il figure dans des phrases qui me servent aussi d’exercice de lecture et de prononciation. Tarek vérifie ce que j’ai assimilé en « réinjectant » un mot ici et là après quelques semaines d’intervalle. Quelle satisfaction quand je me souviens ! Les contextes changent, les structures restent, ainsi les règles de grammaire se fixent, sans fastidieux exercices du style : « Est-ce que ceci est un stylo ? » « Non, ceci n’est pas un stylo, ceci est un livre. » Trop nase ! Mais j’apprends à compter, les jours de la semaine, les mois de l’année, quelques verbes d’action… De quoi démarrer une petite conversation sympa :

J’ai commencé au mois d’août, l’année n’est pas terminée que déjà au téléphone je dis à mes collègues arabes : « Bonjour, comment allez-vous ? Moi ça va, Dieu merci ! Le Directeur est au bureau. » Balèze ? Oui. Stimulant pour la suite ? Aussi !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: grammaire, phrases, vocabulaire
25 janvier 2014 23 h 38 min
2 Comments

Mes débuts en arabe

LA MOTIVATION

Au bureau, nous recevons des collègues de tous les pays arabes, nous leur téléphonons. Ils me parlent de leur pays, leur accent chante à mes oreilles… Ils s’expriment dans un français fleuri, un anglais chaleureux. Toute l’exubérance de l’Orient se retrouve dans leurs échanges avec nous. Et nous adoptons l’arabe comme langue de communication officielle, avec le français et l’anglais. Je vois passer des textes dans cette graphie dansante totalement indéchiffrable, ça m’intrigue, « ils » m’intriguent. Pourquoi ne pas aller vers eux, moi qui parle déjà cinq langues ?

MES DEBUTS

Le Chef est d’accord avec mon projet : je vais apprendre l’arabe. Aucun effort à faire, le professeur se déplace jusqu’à mon bureau ! C’est donc ma sixième langue vivante (la 7ème si je compte le bengali dont je n’ai appris que les rudiments avant d’abandonner), la 3ème qui ne s’écrit pas avec des caractères latins, après le bengali et le japonais, et la 3ème non indo-européenne après le hongrois et le japonais. J’ai donc tout de suite quelque chose à quoi me raccrocher. Accepter donc comprendre une structure autre, un mode de pensée soutenu par une construction spécifique. Chaque mot a une racine, reconnaître la racine dans un mot c’est tout de suite en comprendre le sens. Et puis il y a les sons ! Telles des caresses, des chuintements, des murmures à l’oreille… Séduction des sonorités, fascination pour la sémantique qui permet le sous-entendu, la concision, la poésie ! Ouverture à une culture jusqu’ici mystérieuse, explication par la langue de processus culturels jusqu’alors obscurs, compréhension soudaine de l’origine de certaines expressions aux traductions biaisées ou simplifiées. Vision globale d’une langue ancienne, complexe, souple, riche, agile, nuancée, qui permet les élans poétiques ou la coupante précision de la philosophie, les élans d’amour et la mystique de l’amour suprême, celui pour Dieu. Pénétrer la culture de ce peuple à la sagesse antique en manipulant son vocabulaire, d’abord maladroitement, puis s’approprier les constructions grammaticales fascinantes, autres, étranges étrangères, outils de précision pour viser au plus juste de la pensée, pensée venue du fond des âges. La base dont tout le monde s’est éloigné dans les pays arabes mais à laquelle tout le monde revient. « Classique », « littéraire », socle commun à tous les dialectes qui jonglent avec les structures, inventent des néologismes, se laissent influencer par les colonisateurs, gouverneurs, mandataires, anglais, français…

ET L’ECRITURE

Alphabet, certes, mais les lettres ne s’écrivent pas de la même façon suivant qu’elles sont initiales, médianes ou finales. Il y a celles qui s’accrochent et celles qui ne s’accrochent pas aux suivantes. Des mots avec des espaces… Les voyelles courtes ne se notent pas, les voyelles longues qui se notent, au nombre de trois : a, i, u (prononcé ou). Un seul article défini indépendamment du genre (car il y a des genres en arabe, contrairement à d’autres langues non indo-européennes). La consonne initiale qui admet la prononciation complète de l’article al – sur le modèle d’al qamar, la lune – est donc lunaire ; la consonne initiale qui n’admet pas la prononciation du « l » de l’article al – sur le modèle d’achams, le soleil – est donc solaire. De la poésie déjà dans la grammaire : les consonnes lunaires rêvent-elles ? les consonnes solaires brillent-elles d’un éclat aveuglant ? Et pas d’article du tout : le nom est indéfini.

MON PROFESSEUR

Tarek est égyptien, diplômé d’Al-Azhar, la prestigieuse université du Caire. Cultivé, fin, drôle, curieux, passionné, il est jeune et poursuit des études de didactique de l’enseignement des langues étrangères, se spécialise dans l’étude de l’enseignement du dialecte égyptien en France à travers l’analyse des manuels existants. Nous échangeons sur la linguistique comparée, l’Islam et le catholicisme, les coutumes occidentales et arabes. Parfois je l’entraîne dans des débats qui nous éloignent du cours, mais il se laisse volontiers emmener, il sait que je ne lâcherai pas comme tant d’autres de ses élèves rebutés par la difficulté de la langue et prend désormais son temps pour échanger avec moi sur nos centres d’intérêt communs. Sa méthode n’est pas tout à fait celle des professeurs de langue mais elle me convient parfaitement et je progresse vite. J’expliquerai comment une prochaine fois…

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, classique, cours, culture, débuts, dialecte, écriture, grammaire, sons
Newer posts
Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr