Autrefois, on mutilait de pauvres petits garçons à la voix d’ange pour stopper leur mue. Ensuite il y a eu les haute-contres qui n’existent plus. Mais depuis quelques années, certains chanteurs masculins ont développé leur voix plus aiguë que celle d’un ténor lorsque le répertoire baroque a été remis au goût du jour. On les appelle « contreténors » et leur voix va du contralto au soprano, voire soprano léger. Et en effet, ils ont des voix d’ange, et pas seulement quand ils interprètent de la musique sacrée. Le répertoire baroque date du XVIIè siècle jusqu’au milieu du XVIIIè, avec des opéras, mais ce que j’aime surtout, et que j’ai envie de partager ici, c’est toute la musique sacrée de cette époque : Pergolèse, Vivaldi, Bach (on dit que le baroque se termine avec sa mort en 1750).

De même qu’après les grands bouleversements protestants, l’Église catholique triomphante a bâti des édifices religieux très richement décorés, dont les piliers surchargés d’or et de décorations alambiqués s’élèvent jusqu’aux coupoles ornés d’anges joufflus soufflant dans des trompettes, de même la musique s’envole droit vers le Ciel, et nous emporte sur la voix de ces anges incarnés.

Un exemple ? Volontiers :

James Bowman est une de mes idoles, en duo avec Emma Kirkby c’est magnifique. Mais voici un autre exemple :

Vivaldi léger, aérien, mais aussi recueilli, par Gérard Lesne. Je vous laisse découvrir les autres par vous-mêmes si ça vous plaît : l’ancien Alfred Deller, René Jacobs, Henri Ledroit, Andreas Scholl et Philippe Jaroussky…