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#Virginia Woolf

1 septembre 2016 21 h 38 min
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A nouvelle traduction, nouveau titre obligé ?

Petit coup de gueule ce soir !

Je viens de lire dans l’un de mes magazines habituels que le roman de Virginia Woolf The Voyage out vient de reparaître en français dans la traduction d’Armel Guerne et sous le titre Croisière. Magnifiquement traduit par Marguerite Yourcenar il y a bien longtemps déjà, il portait le titre de La traversée des apparences. Ce titre reflétait bien l’intrigue, puisque la jeune héroïne, traversant l’océan Atlantique pour aller en Amérique du Sud, découvrait en même temps que le monde des adultes est hypocrite et insincère, donc tout en apparences. Je n’ai rien contre Armel Guerne qui décide de le retraduire en 1952, mais pourquoi sous un autre titre ? On a l’impression que le roman parle d’un voyage d’agrément en mer, alors qu’il s’agit de tout autre chose.

Et ce n’est pas la seule oeuvre de Virginia Woolf qui subit ce changement, puisque To the Lighthouse paru sous le titre de La promenade au phare est retraduit sous le titre Vers le phare, plus proche de l’original en effet, mais a-t-on pensé à tous les lecteurs francophones qui le connaissaient sous le premier titre et peuvent être perplexes ?! De même, Une chambre à soi s’intitule Un lieu à soi dans la traduction de Marie Darrieussecq. Est-ce bien utile ?

Ce n’est pas la traduction elle-même que je remets en cause, au contraire, il faut parfois un petit coup de frais aux romans traduits autrefois, ça peut être fait avec talent. Ce qui me gêne, c’est de donner l’impression qu’il ne s’agit pas du même livre. Aurait-on l’idée de retraduire L’idiot de Dostoïevski en l’intitulant L’Imbécile ?

Bien sûr, ce n’est pas très grave, mais ça m’agace et je tenais à le faire savoir. Car vous qui me lisez, vous savez que Virginia Woolf est l’un de mes auteurs préférés de tous les temps, grâce à cet article paru ici-même. Et je vous ai aussi parlé du métier de traducteur ici.

Christophe Ono-dit-Biot dit d’ailleurs le plus grand bien du roman, le premier qu’a écrit Virginia Woolf, et je vous le recommande dans la traduction que vous souhaitez. Il ne mentionne pas Armel Guerne, comme trop souvent, hélas, les critiques littéraires qui nous zappent, sauf pour critiquer notre travail plutôt que pour le louer (et justement il cite Marie Darrieussecq pour dire que c’est la meilleure traduction de A room of one’s own, ben tiens)…

Category: Littérature
Tags: Armel Guerne, Christophe Ono-dit-Biot, titre, traduction, Virginia Woolf
9 février 2014 23 h 08 min
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Virginia Woolf & les Vagues

Petite biographie

Virginia Stephen naît en 1882 dans une famille de lettrés, famille « recomposée » dirions-nous aujourd’hui, puisque ses parents, veufs tous les deux, ont chacun eu des enfants d’un précédent mariage. Elle reçoit une éducation que beaucoup de filles de son époque n’ont pas et se met à écrire très jeune. Cependant elle a les les nerfs fragiles : la mort de sa mère, puis de sa demi-soeur provoquent une première dépression nerveuse, la mort de son père en 1904 sera un tel choc qu’elle devra être internée quelques temps. Aujourd’hui, elle serait très bien soignée pour ses troubles bipolaires, mais – et la question est terrible à poser – aurait-elle laissé l’oeuvre immense qu’elle a écrite si on l’avait « calmée » par un traitement médical ?

Bisexuelle, elle épouse Leonard Woolf et vit une grande histoire d’amour avec Vita Sackville-West qui lui inspirera son roman Orlando, ou un jeune homme traverse les siècles et change de sexe. Son mari fonde une maison d’édition, Hogarth Press, qui publiera ses oeuvres mais aussi celles de leurs amis. Habitant Bloomsbury, – le quartier près du British Museum à Londres – ils font partie du Bloomsbury Group avec Lytton Strachey, Duncan Grant, Clive Bell, Dora Carrington, Roger Fry, Vanessa Bell (la soeur de Virginia), Mark Gertler et d’autres. C’est une période intense de création littéraire et artistique, dans l’entre-deux-guerres. Le féminisme apparaît, le socialisme devient une idée politique forte, la société, les moeurs, la littérature, tout est en débat. Mais la Seconde Guerre mondiale va bouleverser cet équilibre et l’angoisse revient chez l’écrivain. Elle entend à nouveau des voix, elle craint le retour de la folie. Cette fois, c’est insupportable : elle se remplit les poches de cailloux et entre dans la rivière située à côté de sa maison de campagne. Sa lettre d’adieu à Leonard est poignante…

Petite bibliographie

Virginia Woolf fait partie de ces auteurs que l’on aime en intégralité ou pas du tout. Elle a mené une recherche stylistique pour exprimer, non des intrigues, mais ce fameux courant de conscience (stream of consciousness) illustré également de façon magistrale par James Joyce. Son premier roman, La traversée des apparences (The voyage out, 1915), raconte l’histoire de Rachel sous un angle totalement intériorisé. Elle part en Amérique du Sud et y vit une histoire tragique, mais cela importe peu à la limite, l’important est ce qu’elle ressent, par rapport à elle-même, mais aussi par rapport aux autres, parents, amis, amoureux. C’est magistral ! Tous ces romans suivront ce schéma narratif déconstruit : La promenade au phare (To the Lighthouse), Mrs Dalloway, rendu de nouveau célèbre grâce au magnifique roman de Michael Cunningham qui arrive à recréer son style romanesque, et grâce au film sublime de Stephen Daldry où Nicole Kidman interprète Virginia Woolf avec une sensibilité très touchante et vraie. Et puis il y a Nuit et jour (Night and Day) où l’héroïne, sur la vie de qui pèse la célébrité d’un aïeul poète, doit choisir entre deux hommes. On comprend sa nervosité lorsqu’elle prend le thé en famille parce qu’elle émiette son cake sur l’assiette au lieu de le manger… Bon je ne vais pas tout citer, il y a de très bons sites pour ça sur Internet, allez voir et choisissez…

Virginia Woolf écrit également des nouvelles, des essais, des critiques, et notamment elle est une collaboratrice régulière du Times Literary Supplement pour lequel elle se farcit des oeuvres fleuves en 18 volumes, son journal regorge de « Je suis en train de lire XY en 18 volumes pour le TLS »… Quel courage ! Mais toute son oeuvre reflète son intelligence acérée, sa capacité à observer et analyser la société dans laquelle elle vit, même son journal est passionnant à lire, ça tombe bien, il a aussi été traduit en français !

The Waves – Les Vagues

The sun had not yet risen. The sea was indistinguishable from the sky, except that the sea was slightly creased as if a cloth had wrinkles in it. Gradually as the sky whitened a dark line lay on the horizon dividing the sea from the sky and the grey cloth became barred with thick strokes moving, one after another, beneath the surface, following each other, pursuing each other, perpetually.

C’est le début, c’est magnifique, on y trouve déjà le rythme, la tonalité psychologique, la poésie de ce roman que l’auteur n’appelait pas « roman » mais « poème-jeu » (playpoem). Il y a 9 interludes de cette sorte en italique qui décrivent un paysage côtier à différentes heures du jour, j’allais dire en voix-off, mais c’est bien de cela qu’il s’agit. Narration à la troisième personne pour séparer les différentes étapes de la vie de six personnages que nous suivons depuis l’enfance jusqu’à la vieillesse. Chacune des 9 séquences commence par indiquer la position du soleil dans le ciel, jusqu’à la dernière où il s’est couché :

Now the sun had sunk. Sky and sea were indistinguishable. The waves breaking spread their white fans far out over the shore, sent white shadows into the recesses of sonorous caves and then rolled back sighing over the shingle.

Bernard, Susan, Rhoda, Louis, Jinny, Neville, bien que distincts, incarnent une même conscience qui s’exprime de six façons différentes. Chaque monologue croise les autres, les complète, les éclaire. On entend parler d’un septième personnage, Percival qui part en Inde et laisse un souvenir poignant aux six amis. Les émotions, les perceptions et les expériences des personnages vont et viennent dans le récit, comme les vagues sur la côte. Ils sont tour à tour perdus, sûrs d’eux, émus, troublés, heureux, tristes, et nous vivons tout cela avec eux comme si nous ressentions nous aussi ces mouvements intérieurs avec la même acuité.  Ce roman est une plongée au coeur de la psychologie masculine et féminine, un long poème ultra-sensible, écrit à fleur de peau dans une langue fluide, retraduite depuis la version de Marguerite Yourcenar.

photo (3)

En 2012, Virginia Woolf a été la neuvième femme à entrer dans la Pléiade, plusieurs de ses romans ont été retraduits à cette occasion. Vous pouvez commencer par La promenade au phare (je crois que désormais ça s’appelle Vers le phare). Mais si un jour vous voulez comprendre la vie, les émotions, les relations amoureuses, l’amitié, le bonheur et le chagrin, lisez Les vagues et revenez m’en parler ! Moi je le relis régulièrement avec le même délice…

Category: Littérature
Tags: Bloomsbury, conscience, courant, phare, promenade, vagues, Virginia Woolf
Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr