Hé oui, rythme scolaire de la maternelle à la retraite !

Parents, enfants, ados, étudiants, tout le monde travaille de septembre à juin, puis s’interrompt plus ou moins longtemps, part plus ou moins loin, en amoureux, en famille, entre copains… Dès le début de l’année, les magazines féminins te disent comment perdre le tour de taille généreux que les fêtes de fin d’année t’ont fait prendre, pour que tu ne sois pas ridicule en maillot de bain. Puis au fil des mois, il s’agit de préparer ta peau pour le soleil, de la protéger sur place, de bien soigner tes cheveux pour que la mer ne les dessèche pas (ah non, ne me dis pas que tu ne savais pas qu’il existe des produits après-soleil pour les cheveux, je refuse de te croire !)… Bref, autant dès septembre on te parle de ski et de sports de glisse, autant de janvier à juin on t’explique tout sur la mer et le soleil (car il est évident que les vacances d’été, c’est bord de mer). Les locations de bungalows et autres appartements sont fort judicieusement toutes du samedi au samedi, donc premier samedi de juillet, c’est l’exode. Puis, chassé-croisé des vacanciers, dit la presse jamais en manque de marronniers (sujets qui reviennent chaque année, je précise pour mes lecteurs étrangers), bref, la France se met aux abonnés absents et, comme dit l’autre : « Pendant ce temps, les Japonais travaillent. »

Et après être partis, il faut rentrer bien sûr, c’est LA RENTRÉE !

La rentrée, un concept français ?

Dans d’autres langues, le mot n’existe même pas. En anglais, on dit juste « après les vacances », par exemple. Et dans d’autres pays, la coupure estivale est plus courte.
Rentrée littéraire, politique, culturelle… on ne parle que de ça ! Juilletistes et aoûtiens se sont croisés, personne n’a pu travailler ensemble, donc on a fait de l’archivage, des pauses déjeuner plus longues, on est arrivé plus tard le matin et reparti plus tôt le soir, les théâtres ont fait relâche, les concerts ont eu lieu dans des lieux magnifiques lors de festivals, les villes entre parenthèses se sont ouvertes aux touristes… Et en septembre, bam ça redémarre ! Transports bondés, dossiers à préparer, réunions, une « saison » commence avec le stress, les urgences, les rendez-vous…

La seule différence désormais, c’est que tu n’as pas un cartable, des cahiers et des stylos neufs, une nouvelle tenue tendance dans laquelle parader devant les copines (enfin, on exhibe fièrement son bronzage, quitte à peler dans les températures quasi automnales avec juste un petit t-shirt) et tes collègues restent les mêmes. Et tu ne peux même pas pleurer devant la porte de ton entreprise en refusant de lâcher la main de ta maman ! Ta seule consolation ? Préparer tes vacances de Noël bien sûr ! Alors, de même que l’on vend la galette des rois et les calendriers de l’Avent à la fin novembre,  les chocolats de Pâques au début du Carême (va expliquer à ton môme qu’il ne devra pas y toucher pendant 40 jours…), les magazines féminins te diront comment préparer ton corps au ski et/ou ta maison pour les Fêtes avec force recettes pour varier de la dinde aux marrons et de la bûche (sans oublier la petite robe noire pour Madame).

Et bien oui, ça m’énerve, voilà !!! ça va mieux en le disant !

J’ai envie de lire de bons romans de janvier à décembre, et non d’en voir publier 800 entre fin août et début octobre (après, aucun intérêt pour les éditeurs, ce sont les Prix littéraires), j’ai envie de partir à la mer en hiver et de faire un circuit culturel en été dans des villes, j’ai envie de rentrer de vacances quand je veux et non pour être présente à une réunion dès la troisième semaine d’août (quelle transgression, aller à l’Oktoberfest à Munich mi septembre en 2005 !), j’ai envie de ne pas dire fin juin que « c’est la fin de l’année » mais de le dire fin décembre, j’ai envie de ne pas prévoir mes vacances d’hiver en septembre, mes vacances de printemps en novembre et mes vacances d’été en mars…

Bon ben… malgré tout… BONNE RENTRÉE À TOUS !!!!!