Cinq musiciens sur scène : de gauche à droite sur un tapis de 25m² violoncelle, violon, Moneim et son oud, cithare, percussions. Il chante des extraits de son dernier album Jasmin, poèmes de Mahmoud Darwich qu’il a mis en musique. Dès les premières notes de cithares on est emporté très loin… Parfois un mot m’est offert, la moitié d’un vers, les autres me caressent, m’enchantent, me bercent. Mon âme s’évade vers des paradis bleus où des hommes aux yeux sombres interrogent ma blonde pâleur… Je fantasme un Moyen Orient baigné de lumière et oublie Paris sous la pluie. Oui ce soir je me laisse aller à une douce rêverie teintée de mélancolie, à l’image de cette musique tour à tour poignante et câline. Demain, promis, je sors mes cahiers, j’apprends mon vocabulaire, je cesse de somnoler à l’ombre du palmier et la prochaine fois je comprendrai davantage, je reconnaîtrai peut-être ce vers magnifique : « Gardons-nous de ne pas remuer le sel des mers anciennes », ou : « Pleurer n’est qu’impuissance, pleurer n’est que du sel ». Les Palestiniens ne pleurent plus en effet, ils chantent leur peine avec les mots de leur poète le plus célèbre qui parle de la douleur de la séparation et de l’exil mais aussi des beaux cheveux de la bien-aimée… Un extrait ? Yalla!