… est ton identité. Quand tu portes un nom étranger, tu as une identité étrangère. Tu es née en France, tu y vis, mais les Français n’arrivent pas à prononcer ton nom, butent dessus ou l’écorchent. Tu dois les aider, leur expliquer, les corriger à chaque fois. Ecole, collège, lycée, recrutement au travail, administrations diverses… D’accord, les deux premières syllabes, ça va. Et encore, en devenant français, ton nom a perdu un signe diacritique, l’accent qui indique un a ouvert : á que tous rétablissent en Hongrie, dans leurs courriers ou tout document qui te concerne. Mais ensuite ! La panique ! « nyi » oh la la ça se prononce comment ?! La solution la plus sécurisée consiste à s’arrêter. J’ai l’habitude au bout d’un moment et je me tiens prête à prononcer à la place de la maîtresse, le/la prof, mon interlocuteur.

Mais il y a ceux qui refusent de voir cette combinaison étrange/étrangère et la transforment : le y devient g, le i devient l… Cela ne correspond plus à aucun nom dans aucune langue ! Et c’est MON nom qu’on transforme, MON identité qu’on rabote, déforme ou refuse de reconnaître. Pour les plus curieux, on peut rajouter que c’est hongrois, les autres s’en fichent et nient une origine dont on est fier. Dommage. Mon nom est mon histoire, ne refusez pas de l’entendre, vous qui en avez une autre !