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#morphologie

21 avril 2015 21 h 00 min
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La langue arabe : le point de vue du prof

L’invité de Domi : Tarek Abouelgamal, le prof d’arabe

Tarek est doctorant à la Sorbonne, et fait des recherches sur l’enseignement de l’égyptien en France. Il écrit donc beaucoup de choses sur le sujet, alors qu’écrire ici ? Ce qu’il ne peut exprimer dans un cadre universitaire, ses sentiments pour cette langue. Voyons plutôt :

Pourquoi j’aime la langue arabe ?

1. Elle est musicale : ai-je encore besoin de dire que celui qui n’a pas lu la poésie arabe (préislamique, omeyyade, abbasside, andalouse, moderne ou dialectale) rate absolument quelque chose de magistral ? Lorsqu’on lit la poésie arabe classique, on se pose souvent la même question : Ai-je vraiment lu de la poésie auparavant ?! Bref, si ces Arabes du désert qui vivaient au Vème siècle ont excellé en quelque chose ce sera, sans aucun doute, en poésie. Mais attention ! pour se rendre compte de sa musicalité, il ne suffit pas d’en lire la traduction… il faut l’écouter en arabe, même si l’on n’y comprend rien. Et j’ajoute que ma préférence va naturellement à la poésie préislamique, source de finesse, de beauté, de puissance d’émotion… Cette fierté entre tribus guerrières, si chère à l’Arabe… Regardons cela par exemple :

A l’aiguade, c’est l’eau pure que nous buvons,
L’eau trouble et boueuse aux autres laissons !

La terre est devenue trop étroite pour nous, tant nous l’avons emplie
Et la surface des flots, nous l’emplirons de nos vaisseaux !

Dès qu’un de nos garçons a l’âge d’être sevré
Les puissants devant lui tombent prosternés

Traduction de Heidi Toelle

Alors que c’est beau (très beau en arabe), on le croit quand même brut ce petit Bédouin…

2. Elle est riche : Une langue qui vient de loin. De très loin. Au moins 15 siècles d’histoire attestée, sans grandes réformes, sans grande mutation. Rien que l’évolution normale de la langue. L’arabe, c’est une richesse historique mais aussi géographique qui nous donne tous les dialectes arabes d’aujourd’hui. De l’Irak jusqu’au Maroc en passant par l’Egypte, la Palestine… Et même à Malte on parle arabe (mais il ne faut pas le leur dire 🙂 ).
L’arabe est également une langue européenne, la seule langue non-européenne qui ait vécu autant de temps sur le Vieux Continent au point même d’être la langue officielle de l’immense majorité du sud de l’Europe pendant plusieurs siècles. C’est depuis François 1er que l’on enseigne l’arabe en France et c’est aujourd’hui la deuxième langue la plus parlée de France. Mais pour se rendre compte de la richesse de cette langue, il faudra lire des milliers de pages et visiter plusieurs fois différents pays/régions du Monde Arabe.

3. Elle est logique : Personnellement je trouve que cette langue est logique (chaque langue a sa logique bien évidemment) mais l’arabe étant basé sur une idée qui joue le rôle de fil conducteur, il bénéficie d’une logique particulière. L’idée n’est familière qu’à ceux qui ont au moins abordé l’arabe. Il s’agit de l’idée de racine – 3, 4 et parfois 5 (mais souvent 3) lettres qui expriment une idée. Ces lettres garderont le même ordre pour exprimer les différentes formes morphologiques de la langue. Par exemple la racine KTB (écrire) nous donnera des mots comme KaTaB (il a écrit), yaKTuB (il écrit), maKTaB (le bureau), maKTaBa (librairie, bibliothèque), KiTaB (le livre)… et le fameux maKTuB que l’on traduit par « destin » mais qui signifie en arabe « ce que Dieu nous a écrit ».
Toute la morphologie de la langue arabe est donc organisée de cette manière et les lettres ajoutées à la racine suivront la même logique, selon leur ordre et leur place on pourra deviner le sens du mot si l’on en connaît la racine.

4. Elle est multidimensionnelle : Il s’agit là d’un combat personnel. L’arabe de nos jours est cantonné à une langue de musulmans… une langue d’immigrés. Bref… je ne vous apprends rien en disant que l’arabe n’a pas bonne presse !
Pourtant cette langue, en plus de son héritage culturel immense, joue encore un rôle très important dans notre monde actuel. L’arabe n’est pas seulement la langue qui a permis à l’Europe qui venait de sortir du Moyen-Âge de comprendre ce qu’Aristote écrivait en traduisant Averroès. Ce n’est pas seulement la langue qui a permis à ces mêmes Européens de se former en médecine à travers les traductions d’Avicenne. Ce n’est pas seulement la langue par laquelle l’Occident a appris ce que le chiffre zéro ou l’alcool (en tant que médicament) voulaient dire. C’est aussi en 2015 la langue d’une jeunesse « connectée » et « branchée », une jeunesse qui parle plusieurs langues européennes mais qui est toujours contente de savoir qu’un Européen peut faire l’effort d’apprendre sa langue et ainsi de faire un pas vers elle. C’est la langue d’une jeunesse insatisfaite de son présent et très ambitieuse pour son avenir.

L’arabe est une langue d’affaires aussi. Non seulement les pays les plus riches, comme les Pays du Golfe, mais aussi le Maghreb et l’Egypte, attirent de plus en plus les investisseurs étrangers avec un taux d’expatriation vers les pays arabes qui ne cesse d’augmenter.

Oh ! Si j’écris plus que cela je vais démotiver les lecteurs et pourtant je sens que je n’ai rien dit ! (tu pourras revenir, Tarek, tu es chez toi ici – Domi)

PS : Je veux rendre hommage aux 21 Egyptiens tués par l’ignorance. Ces 21 qui ont un parcours très simple mais très noble à mon avis. Quitter son pays et sa famille pour chercher du travail au milieu du chaos libyen est en soi un acte de courage. Ils étaient tous issus de la ville de Minya, la ville la plus pauvre de l’Egypte. Ils voulaient envoyer de l’argent pour leur famille et surtout pouvoir envoyer leurs enfants à l’école pour qu’ils puissent aller plus loin dans l’éducation que leurs parents. Ils ont été décapités. Contrairement à beaucoup d’autres victimes de l’ignorance, ces 21 n’ont pas bénéficié des hommages dans les tribunes les plus prestigieuses, pourtant leur combat était, à mes yeux, plus noble que beaucoup d’autres combats. Courage à leurs familles, courage à 90 millions d’Egyptiens qui se sont senti atteints par cet acte odieux.

Merci Tarek !

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, Egypte, Europe, langue, logique, Monde Arabe, morphologie, racine
10 juin 2014 21 h 56 min
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L’arabe : y a des hauts… y a des bas…

LES BAS

Il y a des jours où je ne me souviens de rien, je ne comprends rien, je n’arrive pas à lire, des mots simples m’échappent. Et puis ces satanées vidéos ! Je dois écouter et noter ce que j’ai compris. Alors je note un mot par-ci, par-là. De son côté, Tarek écrit des expressions que je dois identifier au passage. J’en entends à peine la moitié. J’ai envie de pleurer, il s’obstine, c’est une torture.

Forcément, sur Al Jazeera ou France 24 arabe j’ai le support de l’image donc je vois à peu près de quoi il est question. Je vais d’ailleurs arrêter car ça finit par me gêner de ne pas savoir qui a tiré sur qui en Syrie, ou d’avoir l’interview d’un spécialiste dont je comprends juste où il est et qu’il nous souhaite une bonne soirée pour finir.

Et ma deuxième évaluation est une catastrophe ! Je n’ai rien compris aux phrases écrites (je ruse en inventant, mais ça ne marche que rarement). Je me rattrape en dissertant sur « Le livre est un ami », mais bon… je suis très choquée de ma mauvaise performance et Tarek plutôt surpris. Alors on arrête tout ? Non mais, ça va pas ?! On s’y remet de plus belle, oui !

LES HAUTS

Je lis un texte de Ghazali ! du Nagyib Mahfouz ! du Alaa al Aswany ! La philosophie et la littérature arabes sont à ma portée !!! Je manipule toutes les formes verbales, je comprends comment se construit un adjectif, je devine le sens d’un mot en reconnaissant sa racine – bon, quand j’en connais le sens, mais quand même ! Au fur et à mesure, Tarek me donne des références bibliographiques, je dévore Le sabre et la Virgule de Chérif Choubachy, L’arabe de Djamel E. Kouloughli, mais aussi en fiction J’aurais voulu être Egyptien d’Alaa al Aswany que j’adore, et comme j’ai la chance de pouvoir lire des traductions de l’arabe en anglais, Brooklyn Heights de Miral Al Tahawy ou encore ce récit d’une journaliste sur les événements de janvier 2011 trouvé par hasard chez Galignani, dans leur excellent rayon d’histoire contemporaine.

Et c’est alors que… Tadaam ! Un beau soir de l’hiver finissant, la nuit tombait, nous étions concentrés, en tête-à-tête, plus un bruit autour de nous, Tarek me reparle de morphologie. Il m’explique comment un tableau répertorie toutes les formes verbales à partir de trois syllabes. Je patauge sur son premier exemple mais comprend d’un coup et résout le deuxième toute seule : je saurai désormais enlever avec certitude les syllabes rajoutées à la racine et comprendre à la fois la forme et le sens du mot sous mes yeux ! TOUT est là ! J’ai la clé pour entrer dans le jardin extraordinaire de la langue arabe ! Je défaille d’émerveillement et mon professeur à la sage sérénité me laisse à mon extase (ce sont ses mots) et range tranquillement ses affaires. Ah le frisson ! J’ai mis des semaines à m’en remettre, j’en ai parlé à tout mon entourage qui hochait tristement la tête, l’air de dire « cette pauvre Domi, elle est bien malade, mais bon, laissons-la à son délire, faisons semblant de nous réjouir avec elle ».

Après, c’est du fignolage de savoir que tel verbe appartient à telle forme (il y en a 10), que le redoublement de la syllabe centrale rend le verbe factitif et, comme le factitif est transitif en arabe, plus besoin de préposition…

J’en ai fait des exercices et des exercices avec toujours le même plaisir : c’est magique, ça marche à tous les coups !!! Et c’est une référence de chaque instant, raccourci fantastique pour éviter une longue explication sur telle ou telle forme au milieu d’un texte.

Je ne résiste pas, je sais que vous l’attendiez, le voici, ce tableau, La balance morphologique !

photo (39)

Category: Mes cours d'arabe
Tags: arabe, bas, hauts, morphologie, vidéos
Réalisé par Stéphane Roche • http://www.stephane-roche.fr