Âyurvéda, une tradition indienne millénaire

Médecine utilisée depuis plus de deux mille ans avant notre ère, l’âyurvéda a une approche holistique de l’humain. On ne soigne pas un organe isolé, mais un individu. Nous avons tous une constitution unique, mais qui se rapporte à trois types définis, appelés en sanskrit vâtâ, pitta et kapha. Ces types se déterminent par l’apparence physique – peau sèche ou grasse, langue rose ou blanche, ongles cassants ou épais, cheveux fins et fragiles ou épais, forme du visage, qualité du sommeil, préférences alimentaires, – et aussi des caractéristiques psychiques ou mentales – créativité, peur, angoisse ou calme, gestion du stress et de la colère, etc. Ces caractéristiques, si elles sont démesurées, mènent à une disharmonie et donc à la maladie. Que faire dans ce cas ? Rééquilibrer par l’alimentation, le yoga, des tisanes de plantes, des oligoéléments, et le massage.

Le massage âyurvédique

Il y en a plusieurs sortes : massage du dos assis (technique plutôt japonaise utilisée chez mon praticien), massage des pieds, ou le nec plus ultra, tout le corps, avec de l’huile de sésame ou d’olive, des huiles essentielles parfois sur des points précis. On s’allonge nu sur la table, sur le ventre d’abord, puis sur le dos. Ça dure une heure, le praticien suit les méridiens (en âyurvéda on les appelle nadis) et insiste là où « ça coince ». Verdict : « votre foie est fatigué », oui je ne fais pas attention à ce que je mange en ce moment… « Les intestins fonctionnent bien ? » Euh… pas terrible (ben tiens, d’ailleurs ils gargouillent de joie qu’on les soulage en massant sous le pied gauche).

Bref, tu arrives là avec des gestes saccadés comme une figurine de Playmobil et tu repars en dansant, toutes les articulations déliées. Et ton corps a envoyé des messages au praticien qui peut te donner un petit traitement de plantes pour le requinquer. On sait que le chagrin se met dans les poumons, et un deuil peut provoquer une bronchite ou un rhume, voire un problème dentaire (ma soeur et moi avons chacune perdu une dent suite à un décès dans la famille). Le foie est le lieu où s’éliminent les toxines, il peut aussi s’engorger de toxines psychiques… Ainsi, contrairement à la médecine énergétique chinoise, l’âyurvéda a également une dimension spirituelle.

Soyons clairs tout de suite : l’âyurvéda soulage et rééquilibre, mais ne prétend pas guérir des maladies chroniques graves. C’est un bienfait que l’on se procure lorsque l’on se met à l’écoute de son corps au lieu de l’écraser dans la routine du quotidien « marche ou crève ». C’est une respiration nécessaire pour apprendre ce qui nous fait du bien, à nous personnellement, de façon simple. On peut y aller une fois de temps en temps, en cas de difficultés ponctuelles, ou plus régulièrement pour veiller à conserver une bonne harmonie corps/esprit/émotions. Prévoir ensuite de rester dans cette bulle de bien être et se coucher tôt.

Pour en savoir plus, il existe un centre à Paris avec restaurant, librairie et centre de formation, le centre Tapovan et sinon vous pouvez rechercher les praticiens près de chez vous sur Internet. Une bibliographie bien documentée sur les techniques de soins et de massage existe également.