Comme toujours dans ce lieu magique, plusieurs artistes, plusieurs lieux, plusieurs styles de photographie…

Jean-François Spricigo

Artiste en résidence au 104, né à Tournai (Belgique), il expose son amour de la nature et des animaux, capture un instant de lumière intense sur l’horizon, le regard d’une chèvre ou d’un âne, un chien dont on peut penser que c’est un loup et vice versa. Le titre de son exposition Toujours l’aurore reflète ce début de jour, ce commencement de lumière sur l’horizon que guette l’artiste au quotidien. On peut également visionner sa vidéo de 18′ En silence je l’ai aimé à trois personnages : « Toi, Moi, Le silence » où la nature, surexposée, en noir et blanc, lointaine et proche, mystérieuse, prend toute la place, sur une musique du pianiste Alexandre Tharaud. Sur les premières images : « A toi que j’aime dont j’oublie le nom / tant il me reste encore à aimer. » Les photos ont été publiées dans un ouvrage au titre éponyme où figurent des textes de l’artiste, mais aussi de Josef Nadj, André S. Labarthe, etc. Une relation au mouvement de la danse et du cinéma se fait jour dans ces clichés parfois flous mais jamais retouchés, il ne s’agit pas de figer le temps mais c’est « l’espace d’un instant, un instant dans l’espace. »

Le photographe publie parallèlement Lettres à quelqu’un, des lettres écrites par un gamin à un Monsieur, l’adulte qu’il est devenu et qui reçoit ainsi des nouvelles de l’enfant qu’il a été.

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Small Universe

Au centre de l’immense cour un espace temporaire accueille des photographes néerlandais sous la houlette du commissaire et directeur artistique Erik Kessels. Le point commun de ces photographes ? Documenter un univers très intime : la vie d’un pélargonium, une famille avec laquelle pose Hans Eijkelboom comme s’il était le père des enfants, Amsterdam dans ses recoins les plus insignifiants en collages de Jos Houweling, un frère qui ne veut pas être pris en photo et qui est donc photographié alors qu’il tourne au coin de la maison pour s’en aller, une jeune femme qui donne à manger à un foulque avec différents objets – petit palmier en plastique, photo, papier froissé – et voit comment l’oiseau les intègre à son nid et, ma préférée, Melanie Bonajo qui, suite à un chagrin d’amour, se prend en photo dès qu’elle pleure, avec ce titre : Merci de m’avoir fait du mal, j’en avais vraiment besoin.

L’exposition dure jusqu’au 4 janvier 2015, si vous êtes en vacances sur Paris, courez-y ! Toutes les infos pratiques pour y aller : ici